Réalisé par le groupe de recherche historique de Cuzorn

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Chronologie des documents historiques sur Cuzorn

I – Quelques repères sur l’agenais et le Quercy aux XI ième et XII ième siècles

En 1079 L'Agenais faisait partie de la mouvance des comtes de Toulouse (chartes de

Guillaume comte de Toulouse 1079 1080 dans lesquelles il agit comme successeur de Raymond

Pons comte de Toulouse et duc d'Aquitaine.)

1093 Mort de Guillaume IV, comte de Toulouse. Raymond de Saint-Gilles, son frère,

hérite du comté au détriment de sa fille unique Philippe. Elle épousera Guillaume IX, comte de

Poitiers. De ce mariage naîtra Guillaume X, père d'Aliénor d'Aquitaine.

1137 Le roi de France, Louis VII, épouse Aliénor d'Aquitaine le 22 juillet à Bordeaux elle

apporte en dot l'Aquitaine (le centre et sud ouest de La France)

1152 Louis VII et Aliénor d'Aquitaine se séparent. Deux mois plus tard, Aliénor épouse

Henri Plantagenêt.

En 1154 Henri Plantagenêt devient roi d'Angleterre sous le nom de Henri II, l'Aquitaine

passe aux mains des Anglais.

1159 Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, envahit le Quercy pour défendre ses possessions

d'Aquitaine, et se présente devant Cahors qui lui ouvre ses portes.

1173 Tout en réservant "la fidélité qu'il doit au roi de France", le comte de Toulouse se

reconnait vassal du roi d'Angleterre et de son fils Richard Coeur de Lion, gouverneur du duché de

Guyenne.

1190 Au cours de la croisade (à laquelle ils participent tous les deux), le roi de France

(Philippe Auguste) et le roi d'Angleterre (Richard Coeur de Lion) concluent un accord selon lequel

la possession de Cahors et de tout le Quercy, à l'exception des abbayes de Souillac et de Figeac, est

reconnue au roi d'Angleterre.

1208 Pierre de Castelnau, légat du pape à Toulouse, excommunie Raymond VI comte de

Toulouse puis est assassiné. C'est le début de la guerre contre l'hérésie Cathare.

1215 Le concile de Latran déclare le comté de Toulouse confisqué au profit de Simon de

Montfort.

Dans notre région de grands seigneurs comme les Pestilhac avaient des possessions

importantes entre Thèze et Lémance, ils possédaient de nombreuses paroisses depuis le XIième siècle.

Ils ont adhérè à l'hérésie albigeoise et, ont soutenu jusqu'au bout le comte de Toulouse contre

l'expédition de Simon de Montfort, en compagnie des seigneurs de Blanquefort, Gavaudun, Biron,

Castelnaud et Beynac. Peut-être Cuzorn. car les Pestillac possédaient encore des biens à

Cuzorn au XVième siècle.

Les victoires de Simon de Montfort mettent fin à la domination des grands féodaux ; leurs

châteaux sont pris d'assaut comme Biron, ou confisqués. Les biens des Pestilhac sont donnés à

l'évêque de Cahors en reconnaissance des services rendus.

Après la mort de Simon de Montfort en 1218, son fils Amaury renonce aux possessions de

son père en faveur du roi de France Louis IX (Saint Louis).

En 1229 par le traité de Meaux-Paris, sous la régence de Blanche de Castille, la paix est

signée entre la royauté et Raymond VII comte de Toulouse. Nîmes, Bézier, Narbonnes, Carcassone

sont rattachés au domaine royal, le reste, en particulier le Quercy et l'Agenais furent laissés au

comte de Toulouse à condition que sa fille Jeanne, unique héritière, épouse Alphonse, frère du roi,

comte de Poitiers.

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II Les premières mentions de Cuzorn apparaissent au milieu du XIII ième siècle

Le 6 mai 1240, la première mention écrite de Cuzorn parait dans un acte de transaction passé

entre le prédécesseur d’Arnaud de Galard, évêque d’Agen, Raoul de Peyrines et le chapitre de

Saint-Caprais. Odone de Cuzorn Junior et Guidone de Cuzorn Chanoine de Saint Caprais

d’Agen sont témoins de cet acte.

(Document sur la maison de Galart.1062-1364 J Noubel T1 p 29)

Deux années plus tard en 1242 on retouve O de Cusorn Junior, canonicis Agennensibus

(chanoine d’Agen) parmi les témoins de l’assencement (concession de la jouissance d'une terre) par Arnaud

IV de Galard, évêque d’Agen, du port inferieur d’Agen et de la rive droite de la Garonne à

« Bernard Aganet et ses frères moyennant 10 sols d’oublie (redevance féodale), payable à la Toussain,

et 5 sols d’acapte à l’avènement de chaque évêque. »

(Document sur la maison de Galart.1062-1364 J Noubel T1 p 33)

La même année une autre mention écrite de Cuzorn parait dans un texte gravé sur une stèle.

Cette inscription fut retrouvée dans les ruines de l'abbaye de Belleperche (Tarn et

Garonne) . Elle est aujourd'hui conservée au musée archéologique de Montauban. Ce

texte fait référence à la fondation d'un repas annuel au couvent de Belleperche par un

certain B de Cuzorn.

TV QI MVES SAPIAS Q TV SERAS Toi qui passes, saches que tu seras

SO Q SOI E SOQES EV FVI B DE ce que je suis, et ce que tu es je fusB de

CVSORN DIGAS P MIPRNB ANO DNI Cuzorn Dites pour moi Pater Noster L'An du seigneur

M°CC°XL°II ASSIGNAVIS V PORTUM TO M. CC. XLII, J’ai assigné sur le jardin de Tou

LOSE CONVENTUI BELLEPTI CECO louse au couvent de Belleperche, un repas

VIVIV VNV ANNVA TIM CO EST AGE chaque année, ce qui doit être fait

DV NEC OBMITTATUR. et non omis.

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Depuis le traité de Meaux, le roi Louis IX (Saint Louis) fit prêter serment de fidélité aux

sujets dépendant du comté de Toulouse.

En mars 1243 les Consuls et principaux habitants de Penne, prêtèrent serment de fidélité au

roi Louis IX à Penne d’Agenais. Et parmi eux les consuls et les dignitaires « Consules et probis

homines » on remarque W (Guillaume) de Cuzorn Stéphanus de Cuzorn.

Voici le serment de fidélité des consuls et habitants de Penne, au roi Louis IX. en 1243

« Noverint universi quod nos consules Penne Agennensis videlicet :(liste des consuls et

principaux habitants dont. W. de Cusorn. Stephanus de Cusorn.) et nos alii homines predicte ville

Penne Agennensis universi et singuli à XV annis et supra de voluntate et mandato speciali domini

nostri Raimundi, Dei gracia comitis Tholose, marchionis provincie, promittimus bona fide domino

Lodovic, Dei gracia regis Francie et tactis sacrosanctis evangeliis manibus propriis juramus »

« Que tous sachent que nous consuls de Penne d'agenais à savoir : (liste des consuls dont W

de Cuzorn et Stephanus de Cuzorn) et nous autres hommes de la susdite ville de Penne d'agenais

tous et chacuns de plus de 15 ans volontaires mandatés par notre seigneur Raymond, par la grace de

dieu comte de Toulouse, des provinces des marches, promettons et jurons de bonne foi au seigneur

Ludovico (Louis ) par la grâce de dieu roi de France et en touchant les saints évangiles de nos propre

mains ……»

Raymond VII mourut le 27 septembre 1249. Alphonse de Poitiers (frère de Saint-Louis) en

épousant Jeanne, la fille et héritière du comte, devint à son tour Comte de Toulouse, et pris

possession de ses biens. Les villes et villages lui rendirent hommage.

En 1259, par le traité de Paris entre Louis IX (Saint-Louis) et Henri III d'Angleterre, le roi

de France garde en sa possession les provinces de l'Ouest en particulier l’Agenais, mais cède au roi

d'Angleterre les domaines possédés par la couronne en Limousin, Périgord et en Quercy.

Cette même année dans la reconnaissance féodale du bailliage de Tournon pour Alphonse de

Poitier comte de Toulouse, nous trouvons que Cuzorn fait partie de la mouvance des seigneurs de

Fumel

« Nos Gausbertus et Poncius et Guillelmus Esclamal, et Galhardus de Fumel, fratres ….

tenere in feodum a dicto domino comite quicquid habemus vel habere debemus in castro de

Fumello et pertinentiis suis, et quicquid habemus apud Sent Front, et apud Pestilhac, et apud

Casals et apud Cuzorn »

« Nous Gaubert et Pons et Guillaume Esclamal, et Galliard de Fumel, frêres …. tenons

inféodés du dit comte pour ce que nous avons et devons avoir dans la châtelenie de Fumel et ses

dépendances, et ce que nous avons à St Front à Pestillac, à Casals et Cuzorn »

Dans la correspondance administrative du Comte de Poitiers se trouvent deux lettres.

L'une du 3 janvier 1270, de l'archiprêtre de Bordeaux au sénéchal d'agenais, nous

apprend que: « dominos castri de Gusornio diocesis Agenensis, possessione dicti castri » le

seigneur du château de Cusorn possesseur du dit château aurait usurpé des droits de passage

sur la Dordogne près de Sainte Foie (Sainte Foi la grande).

L'autre du 2 février 1270, de l'évêque d'Agen au sénéchal de l'Agenais et du Quercy, se

plaignant que " nonnulle injurie, violencie et excessus multiplices illati fuerint reverentlo patri

episcopo Agenensi in ecclesia Agenensi per Amalvinum de Cursolnio et quosdam alios suos

complices…."

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« Plusieurs injures, violences et exactions multiples ont été commises envers le révérant

père évêque en l'église d'Agen, par Amalvin de Cusoln (Cuzorn ?) et quelques complices. »

En 1271 Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, décède sans descendance, ses

possessions sont rattachées au domaine de Philippe III (Le Hardi), roi de France.

L’exposé des évènements qui donnèrent lieu à cette prise de possession est réuni dans un

document nommé Saisimentum du Languedoc, publié par Lafaille dans ses Annales de Toulouse.

Le 12 09 1271, les consuls et les gens du château de Penne et de plusieurs bailliages, fiefs et

districts du même château, ont été requis de jurer fidélité à « son excellence seigneur Philippe, par

la grâce de Dieu illustre roi de France. » Parmi la liste des consuls des environs on trouve Helyas de

Cuzorn, Bernardus son frère et P Fabri de Cuzorn.

Le 19 09 1271 eut lieu le Serment de fidélité des consuls de Tournon et du bailliage. Fumel,

Cuzorn, Blanquefort, Saint Front, Bonaguil, Lastreille, au roi Philippe le Hardi.

« castrum de Fumello, castrum de Cuzorn, castrum de Blancafort, castrum de Sancto

Fronte, castrum Bonegails, et castrum de Strilas... Actum apud Pennam, etc. »

Voici le serment de fidélité que firent au roi Philippe le Hardi les consuls de Cuzorn.

« Noverint universi quod consules castri de Cusorn, diocesis Agenensis, videlicet: Dominus

Bernardus Grimoardi, miles, et Johannes Magistri, et Geraldus Estorta, et Raymundus Vulpier, pro

se et communitate dicti castri juraverunt fidelitatem domino Regi Francie, ut supra proxime

instrumento recognoscentes quod dictum castrum est in bajulia et honore castri de Torno, salvo

jure dominorum ipsius castrie. Actum apud Pennam Agennesii in testimonio Johannis de Bono

Vinhono, Guilheimi Fresapana et Pauli de Furcis et mei Petri de Parisius notarii, ante dicti, qui

hec scripsi, regnante Philippo rege francorum, et signavit. »

« Que tous sachent que les consuls du village de Cuzom, du diocèse Agenais, à savoir: le Seigneur

Bernard Grimoardi, chevalier, et Jean Magistri et Gérald Estorta et Raymond Vulpier, pour

eux et la communauté du dit château, jurent fidélité au roi de France reconnaissant que village est

doté en baillage et de la mouvance du château de Tournon. Ainsi ont signés les seigneurs(1) du dit

château. Fait à Penne d’agenais avec pour témoins Jean de Bono Vinhono Guillaume Fresapana

etde Paul de Furcis et de moi Pierre de Paris notaire sus dit, qui ait écrit ceci, sous le reigne de

Phillipe roi de france.

(Bémont, Rôles gascons,T3.P77,)

Almustandus de Gavaudun est mentionné en 1284, en même temps qu'un Amalvin de

Cuzorn, dans les Rouleaux d'arrêts de la cour du roi au XIIIe siècle, publies par Ch.-V. Langlois

(Bibl. Éc. des Ch., 1887, p. 56i et 563).

1291 un jugement du sénéchal du roi pour l’agenais nous apprend que : Viviani de Cuzorn,

damoiseau et Dalfine sa soeur, qui ont vu leurs terres confisquées par leur frère Amalvin, doivent

être dédommagés par la restitution de leur part, ainsi que des bénéfices acquis de celle-ci.

(Bémont Rôle Gascons T3 article n°1866)

(1)En 1293 l’un des co-seigneurs du château de Tournon était Auger de Cuzorn, dont la

succession était contestée.

(Bémont, Rôles gasconsb, T3.P77, n°2139)

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En juin 1296, un certain Bertrand de Cuzorn, fut témoin à un procès qui opposait Bernard

de Pestilhac, et Olivier Del Pech damoiseaux de Puy l'Evêque.

(Histoire du castrum de Puy-L’Evèque p65 Jean Lartigaut)

B de Cuzorn, évoqué 29 ans plus tôt à Belleperche, et le chevalier Bernard Grimoard sont-ils

la même personne ou parents ?

Y a-t-il une relation entre le seigneur de Cuzorn, mis en cause par l'archiprêtre de Bordeaux,

et Amalvin qui commet des exactions un mois après à Agen ou qui est mentionné au côté de

Almustandus de Gavaudun ou encore avec Amalvin de Cuzorn, frère de Viviani et de Dalfine, qui

usurpe leur part de terre?

Quels liens y a-t-il entre Guillaume, Stephanus, Helyas, Bernard et Petrus de Cuzorn ?

Autant de questions auquelles il nous est impossible de répondre. Seul Grimoard est qualifié

de Chevalier et Jean Magistri, Gérald Estorta, et Raymond Vulpier qualifiés de consuls de Cuzorn.

Le fait qu'il y ait eu dans la châtellenie de Cuzorn, des consuls, donne à penser que la vie y

était régie par une charte des coutumes. En Agenais des coutumes régionales sont souvent

mentionnées, mais rares sont celles qui ont été rédigées. Par chance une charte des coutumes de

Fumel de 1297, a été retrouvée au XVII ième siècle et transcrite. On peut penser que Cuzorn faisant

partie de la mouvance du bailliage de Fumel, devait être concerné par son application du moins en

être inspiré.

Voici le préambule de la charte de Fumel

"C'est en présence de tous et de tous feudataires (personnes possèdant un fief) que les seigneurs

du château de la ville de Fumel à savoir : le seigneur Gausbert , et Pons et Guilhem Esclamat de

Fumel, chevalier, frères, et Guillem Esclamat fils du noble baron N'esquio de Fumel, et Gasbert de

Fumel et B de Montesquio, tous trois frères, et R.B de Fumel, tous deux fils de Bertrand de Fumel,

leurs frères, et seigneur Guillem Esclamat de Durfort, pour tous leurs frères et pour tous leurs

parents expressément pour les héritiers du senior Aimeric de Rovinha , et pour tous les leurs et

pour tous leurs successeurs, veulent pour pourvoir à l'utilité des gens et de l'ensemble de la

population habitant du dit château et ville de Fumel et dans la mouvance du dit châteaux après

une grande délibération en toute bonne foi et l'égalité de tous les chevaliers et tous les damoiseaux

et avec la plupart des autres hommes probes du dit château et ville de Fumel qui sont à savoir : B

de Fumel, Siscart Cregut, Aymard, Bertrand, B de Puganon, chevaliers, Guillem Alboy, Gui de

Latour, Bos d'Orgulh, Gasper Albey, R.B de Latour, Bertrand de Montanes, Bertrand de Lopiac,

G.de Montanes, Calsa de Montanes, B de Salabuo, Arnaud B de Lopiac, damoiseaux, Maître Pons

Maynard, B d'Esquivat, Gasbert de Vercantera, B de Meurac, Arnaud de Laspara, Estève Ségui, B

Gras, G Bodo, Gasbert de Bordori, P Sivada , B Folquier, P de Pis, Arnaud de Sant Roma,

Guilhem Costelh, Guillem Delbatut, P.G.P Folquier, et bien d'autres bonnes gens, afin d'établir et

de donner coutumes et franchises à tous les habitants du dit château et ville de Fumel en la

paroisse de Condat, et de Turac, et dépendance et district du territoire du château et de la ville de

Fumel. Lesquels coutumes et franchise sont écrites ci-dessous du présent manuscrit."

Le 19 mai 1294, Marquèze, fille d'Hèlie de Taleyrand, voulant se consacrer au service de

Dieu, transmis à son père ses droits sur la vicomté de Lomagne. A la suite de cette cession, tous les

nobles de Lomagne et parmi eux Geraud de Galard, firent acte de fidélité au nouveau vicomte. Au

nombre des témoins de cet hommage collectif, on trouve Amalinus de Cuzorn domicelliu

(damoiseau). Est-ce Amalvin de Cuzorn qui fut en conflit 14 ans plus tôt avec l’évêque d’Agen ?

(Archives épiscopale d’Agen.)

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Aprés 1300, Jean de Montaigu qualifié baron de Montaigu de Lomagne, seigneur de

Nègrepelisse, comte d'Astaffort, chambellan du roi et son sénéchal du Quercy, épousa l'héritière de

la maison de Cuzorn, l'une des grandes baronnies de l'Agenais. Leur fils, Jacques de Montaigu de

Lomagne, comte d'Astaffort, fit alliance avec Anne de la Tour d'Auvergne, fille du vicomte de

Turenne et d'Anne de Beaufort.

(Bulletin archéologique du Tarn et Garonne T3 p 210)

En 1307 la paroisse de Cuzorn dépendait de l'abbaye de Clairac, comme il est confirmé dans

une lettre du pape Clément V, sur la répartition de la dîme récoltée à Cuzorn.

« Confirmat factum Beraldo e Raymundo abbate monasterii Clariacensis, ordinis se

Benedicti Agenum di Clariaci die lune ante festum B.Thomas anno Domini 1307 collationem

decima Sancti Martini de Cuzornis ad mensam abbates ipsius pertinentis. Dil filio Beraldo nato dil

filii nobilis viri de Sarignaco, clerico Agennensi. »

Lettre de Clément V

« Confirme fait (à ou par) Bérald e Raymond abbé du monastère de Clairac, de l'ordre des

Bénédictins de Clairac d’agenais dix lunes avant la fête de S. Thomas, l'an du Seigneur 1307 la

collecte de la dîme de Saint Martin de Cuzorn pour la mense (ensemble des biens appartenant à une

communauté religieuse) des abbés du même pertinentes (ordre?). Du fils Bérald né du fils du noble

seigneur de Sarignac, clerc Agenais. »

Dans un catalogue des doyens du chapitre d’Orléans, on trouve entre autres, Aimery de

Cusorn, en 1312.

(Gallia christ.,T.VIII,col.1507)

Le 15 mai 1317, lors du procés d’Hugues Géraud, évêque de Cahors ayant projeté

d’assassiner le pape Jean XXII, il est fait mention d’un familier du cardinal Bertrand de Montfaves,

damoiseau Ratier de Cuzorn, qui servit d’intermédiaire pour l’achat d’un cheval. Dans ce

document il est précisé que la famille de Cuzorn était parente par alliance des Montfavès de

Castelnau Montratier, mais nous n’avons trouvé aucune preuve de cette affirmation.

(Bulletin Société des études scientifique du Lot T29- procés de Hugues Géraud évêque de Cahors 1313-1317)

Le Cartulaire Agen en 1326 (cartulaire : recueil d’actes attestant les titres et privilèges

d’une communauté religieuse ou laïque.)

Dans le cartulaire, il est fait fréquemment mention de la dîme de Cuzorn et apparaissent

certains personnages de la communauté de Cuzorn qui se dessaisissent de cette imposition au profit

de l'évêque d'Agen.

- Bulle EH : Petrus de Biron de Cuzorn et Guilhermus ejus filius auctoritate dicti patris sui,

embo insinuel quitaverunt Domino Maestro, frestu, locum tenenti capellanorum de Cuzornis, vice et

nomine D.N.A.R. stipulanti et recipienti totam decimam bladi, vini et carbe parrochie de Cuzornis.

-Bulle EH: Pierre de Biron de Cuzorn et Guillaume son fils, de par l'autorité de son père,

ont tous deux ensemble laissé au Seigneur Maestro, Frestu, tenant le lieu des chapelles de Cuzom,

à la place et au nom de l'évêque d'Agen. Stipulant et recevant toute la dîme de blé, de vin et de

gerbe de la paroisse de Cuzorn.

- Bulle CL : Neugines de Cuzorn, donzel et Esclarmanda, ejus uxor, desemparaverunt

D.N.A.R. jus quod habebant in decima parrochie sancti Martini de Cuzorn. Gauterius de Siorac,

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donzel de Cuzorn gurpivit D.N.A.R. Omne jus et totam illam partem que habet in decima ecclesia

Sancti Martini de Cuzorn.

-Bulle CL : Neugines de Cuzorn, damoiseau, et Esclarmonde, son épouse, se sont

désaisis pour l'évêque d’Agen, du droit qu'ils avaient sur la dîme de la paroisse de Saint Martin de

Cuzorn. Gautier de Siorac, damoiseau de Cuzorn a laissé à l'évêque d'Agen tout droit et toute

cette part qu'il a sur la dîme de l'église de Saint Martin de Cuzorn.

- Bulle AG et E : Bernarda de Monte Maurella, uxor Bertrandi de Montecaro quitavit

D.N.A.R. decimam parrochie Sancti Martini de Cuzorn. Bernardus Grimourtz, miles, quitavit

D.N.A.R. decimam parrochie Sancti Martini de Cuzorn.

-Bulle AG et E : Bernarde de Monte Maurella, épouse de Bertrand de Montecaro, a

abandonné à l'évêque d'Agen la dîme de la paroisse de Saint Martin de Cuzom. Bernard

Grimourtz chevalier, a laissé à l'évêque d'Agen, la dîme de la paroisse de Saint Martin de Cuzorn.

- Bulle EC : Bertrandus Boudhil, donzel, resignavit D.N.A.R. totam decimam bladi et vini

terrarum quas dictus Bertrandus habebat in parrochia Sancti Martini de Cuzornis.

-Bulle EC : Bertrand Boudhil, damoiseau, a renoncé pour l'évêque d'Agen à toute la dîme

de blé et de vin des terres que le dit Bertrand avait sur la paroisse de Saint Martin de Cuzom

- Bulle E : Nauger de Cuzorn, donzel, quitavit D.N.A.R. jus quod habebat in decima

parrochie Sancti Martini de Cuzorn.

-Bulle E: Nauger de Cuzorn damoiseau, a laissé à l'évêque d'Agen, le droit qu'il avait sur

la dîme de la paroisse Saint Martin de Cuzorn.

-Bulle BV : Guilhermus de Monte Maurello, qui moratur apud Cuzornium, personaliter

constitutus in presencia D.N.A.R. et testium, quitavit dicto episcopo partem decime bladi et vini

quam habebat in tenamento de Miranibello prope Cuzornium, tam de terris, vincis et fendis suis

propriis quam alienis.

-Bulle BV: Guillaume de Monte Maurello, qui demeure près de Cuzorn, personnellement

constitué en présence de l'évêque d'Agen et des témoins, a laissé au dit évêque une part de la dîme

de blé et de vin qu'il avait en garde de Miranibello près de Cuzorn tant en terres, vignes et fonds

qui lui sont propres que d'autres.

- Bulle BFK : Geraldus de Montemorelli, miles de Cuzornis, quitavit D.N.A.R. partem

decima quam habebat in parrochia de Cuzornis, videlicet Sancti Martini.

-Bulle BFK : Gérald de Montemorelli, chevalier de Cuzom, a laissé à l'évêque d'Agen, sa

part de la dîme qu'il avait sur la paroisse de Cuzom, à savoir de Saint Martin.

- Bulle FK : Domina Helitz et domina Guilherma de Cuzornis, sorores, filie quondam

Veziani de Cuzornis militis et Geraldus de Baco et Neuguinus de Cuzornis, fratres, filii dicte Helitz,

omnes insimil quitaverunt D.N.A.R. partem decimam quam habebant in decima Sancti Martini de

Cuzornis. Na Ramunda de Monte Maurello et Aymericus de Pellicier, ejus filius, quitaverunt

D.N.A.R. partem decime quam habebant in decima parrochia Sancti Martini de Cuzornis.

-Bulle FK : Dame Helitz et dame Guillalme de Cuzorn, soeurs, filles …du chevalier

Vezianus de Cuzom, et Gérald de Baco et Neuguinus de Cuzom, frères, fils de la dite Herlitz,

tous ensemble ont laissé à l'évêque d'Agen, la part de la dîme qu'ils avaient sur la dîme de la

paroisse de Saint Martin de Cuzom. Na Raymonde de Monte Maurello et Aymeric de Pellicier,

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son fils, ont laissé à l'évêque d'Agen, la part de la dîme qu'ils avaient sur la dîme de la paroisse de

Saint Martin de Cuzom.

Pierre de Biron de Cuzorn

Guillaume de Biron fils Pierre de Biron

Neugines de Cuzorn, damoiseau

Esclarmonde, épouse de Neugines de Cuzorn

Gautier de Siorac, damoiseau de Cuzorn

Bernarde de Monte Maurella (Montmorel), épouse de Bertand de Montecaro (Montclar ?)

Bertrand de Montecaro mari de Bernarde de Monte Maurella (Montmorel)

Bernard Grimourtz chevalier

Bertrand Boudhil, damoiseau

Nauger de Cuzorn damoiseau

Guillaume de Monte Maurello (Montmorel)

Gérald de Montemorelli (Montmorel), chevalier de Cuzorn

Dame Helitz de Cuzorn soeur de Vézianus de Cuzorn

Dame Guillalme de Cuzorn, fille de Vézianus de Cuzorn

Vezianus de Cuzorn Chevalier

Gérald de Baco, frères de Dame Helitz de Cuzorn

Neuguinus de Cuzorn, fils de Dame Helitz de Cuzorn

Na Raymonde de Monte Maurello (Montmorel)

Aymeric de Pellicier, fils de Na Raymonde de Monte Maurello.

Tous ces personnages semblent faire partie d'une caste de gentilshommes dont on ne

trouvera que peu de trace ultérieurement. Les Montmaurel et les Cuzorn sont certainement coseigneurs

de Cuzorn. On verra qu’ils seront aussi plus tard co-seigneurs de Gontaud.

Seul le nombre de ces personnes nous permet d'imaginer l’importance de Cuzorn, soit

territoriale, soit stratégique, soit industrielle par la présence de minerais de fer sur le territoire.

La guerre de 100 Ans débute en 1337 par la confiscation du duché de Guyenne, alors

possession du roi d'Angleterre Edouard III, par Philippe VI de Valois roi de France.

On trouve en 1340 un Gaillard de Cuzorn sacriste (sacristain?) au monastère de Ste Croix à

Bordeaux.

(Archives de la gironde orbituaire de Ste Croix)

Les anglais ont investi Cuzorn et pillent la région.

« 1346 le comte d'Armagnac vint dans cette partie du Quercy, sans doute pour de se

rendre compte de l'état de la place de Montcuq, et de s'assurer de la vérité le sur les comtes et

seigneurs du Haut-Quercy accusés de pactiser avec les Anglais. Ces seigneurs étaient Bertrand de

Pestillac, et son beau-frère Philippe de Jean, neveu du cardinal de Jean seigneur des Junies. Ces

deux seigneurs avaient mis de petites garnisons dans les châteaux de Pestillac et de Cuzorn, où ils

s'étaient retranchés, ils dévastaient les terres de l'évêché (de cahors), en haine de l'évêque qui tenait,

avec des soldats à sa solde, le château fort de sa ville d’Albas. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 110)

Lorsque des seigneurs, engagés au côté des anglais, voulaient réintégrer les partisans du roi

de France, celui-ci pouvait leur accorder pardon par lettre de rémission.

Du 10 au 15 avril 1346, le duc de Normandie (fils de Philippe VI, futur Jean le Bon), fit le siège

devant Aiguillon. C’est durant cette période qu’il rédige une lettre de rémission accordée à Agnès

de Cusorn, veuve de feu Béraut de Montagut, chevalier.

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« faisons savoir... que, comme, Agnès de Cusorn, vefve (veuve) de feu Béraut de

Montagut, chevalier, ou (au) temps de la rébellion faite et commise contre (le Roi) et nous, par

Gaubert de Cuzorn, escuier; ladite Agnès et sa famille eust commise (fut admise) en la maison et

lieu dudit Gaubert de Cuzorn, et continuellement illec (ici) demouré jusques à micaresne

derrenièrement passé, ou environ, et, avant ce, Guillaume Ernaut de Aussat et Arnaut de Saint-

Geneis, li feussent tenuz en certaine somme d'argent, tant pour occasion de son douaire (biens que le

mari réserve à son épouse dans le cas où celle-ci lui survivrait) comme autrement, et ledit Gaubert, lequel est

venu de nouvel nostre obéissance, nous, ait humblement supplié que combien que, pour raison de la

dite résidence que ladite Agnès avait faite en sa dite maison et lieu, durant la dite rébellion, touz ses

biens … fussent confiquiées (sic) (au Roi) et à nous, que nous volsissions... pardonner... savoir faisons

que nous... pour contemplation dudit Gaubert... à ladite Agnès... pardonnons... Ce fu fait en nos

tentes, devant Aguillon, l'an de grâce mil CCC, quarante et cinq, ou mois d'avril. Confirmées, par le

Roi, en septembre1346 ». Faut-il comprendre que Gaubert de Cuzorn serait un frère d’Agnes et que

pour un temps il aurait pris le parti de l’anglais ?

(Arch. de l'Emp. Tr; des Ch., reg. 68, fo 448, recto.)

En 1347, un manuscrit de l'hôtel de ville de Cahors parle de la prise de Domme, et ajoute

que les Anglais de Roquecor, Bovila, Bélaye, Cuzorn et Pestillac, faisaient des courses jusques

aux portes de la ville et dans le faubourg Saint-Georges (Cahors).

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 115)

L’année 1348 les habitants de Cajarc « exécutant le plan qui leur avait été envoyé par

l'évêque de Cahors, leur seigneur, travaillèrent sans discontinuer aux fortifications de leur ville; ils

firent de cette localité, située sur le Lot et couverte du côté du Nord par des montagnes d'un accès

difficile, une véritable place de guerre. Les Cajarcois avaient été avertis par Raymond de Caussade,

que les Anglais, surtout ceux de Pestillac, Cuzorn, et Bélaye, voulaient s’emparer de leur ville,

aussi bien que de Larnagol, et surtout de Calvignac dont le château, abondamment approvisionné de

munitions de guerre par son seigneur, Raymond de Caussade, était admirablement situé sur le haut

d'un rocher escarpé. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 119)

Durant 1349, « les Anglais de Cuzorn et de Pestillac faisaient de fréquentes incursions dans

les environs de Gourdon ; pour défendre cette ville, dont la prise aurait entraîné celle des principales

communes du Haut Quercy, Geoffroy de Charny et le Galois de La Baume nommèrent Girbert V

de Thémines capitaine et gouverneur du château de Gourdon ainsi que de Belcastel et de Domme

qui était rebelle au roi disent-il dans leur lettre de commission. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 120)

L’an 1351 on trouve un Raymond de Cusorne Capitoul de Toulouse (conseillé municipal de la

ville )

( revue Le Héros d’Arme T2 1863 p 454)

En 1355, Louis, vicomte de Thouars, fut fait prisonnier par les Anglais dans une rencontre

des deux armées, enfermé à Cuzorn, où il resta quelques années, et ne dut la liberté qu'à son écuyer,

Guillaume de Lestang, qui put, au milieu de mille obstacles, lui faire traverser les rangs ennemis et

le ramener sain et sauf dans sa chère ville de Thouars. Nous ne pouvons préciser la date de sa

captivité, mais elle remonte assurément à une époque antérieure à l'année 1355. Il assistait, en effet,

à la bataille de Poitiers (1356), et faisait partie du corps placé sous le commandement des

maréchaux de France. Guillaume de Lestang avait été d'abord pour les Anglais à Guérande ; il passa

ensuite du côté des Français, et, après l'équipée de 1355, fut fait châtelain de Thouars par

reconnaissance. Louis en fit son ami au point, « quod eumdem vice comitem et ejus jurisdicionem

regebat. »

(Annuaire départemental de la Société d'émulation de la Vendée. P48)

10

En 1360, le prieuré de Monsempron, devint vacant par la résignation de Itier de Latour (Iterii

de Turre). Le pape Innocent IV mande le 12 septembre de cette année, aux abbés de Psalmodie et de

Belleperche de le donner à Hélie Jacques de Chalés, moine d'Aurillac (1). Ce nouveau prieur eut un

gros différent, avec le curé de Cuzorn, Bernard Otton de Cuzorn. Celui-ci avait adressé au Pape

une supplique, ou il disait, « que de temps immémorial, le prieur de Monsempron doit donner

chaque année au recteur de Cuzorn 30 mesures de vin pur, 3 de froment, 4 de seigle, 4 de mixture, 4

d'avoine, mesure de Cuzorn. » Le Prieur prétendait que son droit de juridiction le dispensait de cette

redevance. Le pape par lettre du 27 mars 1366 ordonna à l'official d'Agen d'instruire et de juger

cette affaire (2). Malheureusement on ne trouve pas de traces de cette affaire.

(1)Arch. du Vatican — Reg. d' Innocent VI. av. 144 f. 165.

(2)Arch. du Vatican. Aveni 162 f. 644 v

Le 24 octobre 1360, le traité de Brétigny est signé et met fin à la captivité de Jean II (le Bon )

qui était prisonnier des Anglais depuis la bataille de Poitiers du 19 septembre 1356. Le roi de

France fut libéré contre versement d'une rançon de 3 millions d'écus d'or et le Poitou, le Limousin,

la Guyenne, le Périgord, le Quercy, l'Agenais et l’Armagnac, furent cédés en toute souveraineté à

Edouard III, qui les donnera ensuite à son fils, prince de Galles.

Le 2 mars 1363 les consuls de Cuzorn signèrent une lettre avec les prélats, barons de

l'Agenais, dans laquelle ils demandaient au roi d'Angleterre, de créer dans la ville d'Agen une cour

de justice destinée à recevoir les appels des justiciers de tout son duché d'Aquitaine.

Le 9 juillet 1363, Aymeric de Cuzorn rendit hommage au Prince de Galles à Bergerac; il

était coseigneur de Gontaud avec Arnaud de Montmorel…etc. Les Cuzorn et les Montmorel

étaient déjà mentionnés dans le cartulaire de 1326.

(Nobiliaire de Guyenne T4 page 202)

Cependant malgré le traité de Brétigny, les barons, les chevaliers et les villes entrèrent en

résistance contre l'anglais.

En 1372, le duc D'Anjou, entré dans Agen pris Aiguillon, Tonneins, Port sainte Marie et vint

à Villeneuve, fit le siège de Penne mais fut forcé de le lever pour aller vers le nord. Il donna au

comte d'Armagnac le château, la ville, et la baronnie de Tournon dont dépendait Cuzorn. Penne fut

reprise par les Anglais profitant de l’absence du Duc. Il revint l'année suivante avec une armée de

15000 hommes. Il s'empara de la place, aidé par certains nobles de l'Agenais et entre autres par le

Capitaine de Cuzorn Hugues Renot (ou Penot). Le roi Edouard III, et son fils, le prince de Galles

moururent en 1376 et 1377 ainsi que Charles V, successeur de Jean le Bon.

(Nobiliaire de Guienne et Gascogne T3 page 504)

En 1374, divers gentilshommes de l'Agenais et plusieurs communes s'étaient réunies aux

troupes françaises, entre autres, le sire de Fimarcon, Jean de Durfort, Gaston de La Parade, le sire de

Montpezat (Rainfroid), Pierre de Moncaut, Hugues Renot, capitaine de Cuzorn, maître Gaubert

de Caravelle, Grimond de Birac, Bertrand du Fossat, les bourgeois de Marmande et les gens de

Monflanquin ; et cette armée met le siège devant Tonneins, qui ne fait pas de résistance. Enfin,

l'année suivante, une trêve entre la France et l'Angleterre est conclue à Bruges.

(Histoire de la ville d'Aiguillon Raymond-Louis ).

A partir de1380 suivit une période de troubles dominée par les grandes compagnies.

« En 1395 La ville Cahors s'était imposée 15 sous par feu pour financer le siège de Domme.

Elle employa 434 livres du produit de ces impositions, et 80 livres que lui devait le vicomte de

Carmaing. Elle fit presque seule tous les frais de cette expédition, et, malgré le succès que venait

d'avoir ses troupes, elle ne laissa pas de payer des contributions aux différents capitaines qui

occupaient les forts dans le pays. Elle voulut aussi traiter avec le capitaine de Cuzorn, aux frontières

11

du Périgord et d'Agenais qui demanda 8 marks d'argent pour une trêve de huit jours seulement ;

mais nous ne savons pas si elle accepta une condition aussi onéreuse. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 309)

Dans ce contexte on voit apparaître une nouvelle lignée de seigneurs de Cuzorn.

L’année 1400 à l’occasion du partage des biens du seigneur de Cancon, on voit apparaître

parmi les témoins Hugon de Cuzorn. Cancon par l’intermédiaire de Archambaud d’Abzac était du

parti des anglais. Ce capitaine de Cancon avait choisi de guerroyer en Périgord. Hugon de Cuzorn

aurait-il pu être allié avec le capitaine de Cuzorn?

(Revue de l‘agenais tome 17 pages 78 Archives des basses pyrénées)

En 1412, Bérard de La Tour, seigneur de Cuzorn, né vers 1385, acheta les droits de Johan

et Bernard d’Hébrart, bourgeois, marchands de Villeneuve, sur un moulin et paissière de la

Grimardie, ainsi que toutes les rentes qu’ils avaient à Monsempron, Fumel et Monségur.

(Devisme)

Dans une Procuration en date du 5 février 1417, Poncia de Lézergues, dame de Cuzorn,

veuve et héritière universelle de Bérnard ou Bérard de Latour dit Potho ou Pocho, seigneur de

Cuzorn et capitaine de Villeneuve, instituait procureurs ses fidèles et très chers amis Noble Arnal

Baiuli ( le Bayle) et Bernard Ebrard pour recouvrer en "France" (comprendre en Ile-de-France, à

Paris ... ) à Toulouse et ailleurs les sommes dues à son défunt mari par le duc de Berry, lieutenant

du roi et par le seigneur d'Albret, connétable de France. Ces sommes étaient dues "pour les guerres,

pour les arrérages de capitaine de Villeneuve ou autres". (Il semble que Berard La tour dit Potho et

Hugues Penot ou Renot soient la même personne et certainement l’époux de Poncia de Lezergues

dont Pierre de Cuzorn serait un fils.)

En 1420 Pierre de Raffin, damoiseau de Podlioricardo (Péricard) a épousé Catherine de

Cuzorn, fille de Pierre de Cuzorn et d'une certaine Cornelha.

(Histoire du castrum de Puy-L’Evèque par Jean Lartigaut p112)

En1428, deux caussadais avaient aussi été faits prisonniers par les anglais de Cuzorn ; « le

5 décembre les consuls Jean de Montellis et Jean Roques adressaient une réclamation à ce sujet, à

noble Gaillard de Larroque, et ils demandaient une indemnité ou merca pour les dommages causés

aux victimes. Les dits consuls, avec leurs collègues plus haut nommés, s'étaient donc déjà apactisés

avec les Anglais; de nouveau ils négociaient avec eux un traité, au prix de 80 écus d'or, afin que les

routiers (brigants) respectassent les biens et les hommes de la baronnie; en attendant, ils invitaient

les habitants de Montalzat, dans la personne de Gisbert Delclop, Raymond de Grassas, Hugues de la

Macipia et Raymond de Lacalm à entrer avec eux dans le traité. »

(Minutes de Carlati (1424-1446)Fol 53)

Vers 1430, un autre Bérard de La Tour, seigneur de Cuzorn, épousa Anne de La Tour,

dame de Reyniès et Co-dame de Puycalvary (Châtellenie près de Tournon). La même année, naquit

un héritier, Jacques, futur seigneur de Puycalvary.

(Généalogie Famille de Carné)

Tandis que Villeneuve, Monflanquin et Sauveterre étaient sous le pouvoir du roi de

France, Cuzorn et Cancon étaient toujours dans les mains des Anglais. Mais il semble que cette

situation n'était pas acceptée par certains Cuzornais. En effet Naudonnet de Lustrac qui était à ce

moment là un des plus puissants seigneurs de l'Agenais commandait pour le roi de France cinq

grandes places fortes: Penne d'Agenais, Lauzerte, Sauveterre, Monflanquin, Castelculier. En outre,

il possédait la seigneurie de Gavaudun pour laquelle il rendit plusieurs fois hommage.

Nous le voyons y réunir souvent ses hommes d'armes et les passer en revue. C'est ainsi

qu'en octobre 1435, il maintenait à Gavaudun une garnison de dix archers et de dix-neuf écuyers. Le

14 novembre de la même année, est passée « La reveue de Naudonet, Sr de Lustrac, escuier,

capitaine de Penne d'Agenez et dix-neuf aultres escuiers de sa compagnie, reçeue à Gavaudun. »

12

Sur la liste des gens d'armes on lit les noms « dudit seigneur de Lustrac, de Bernard de Lustrac, du

seigneur de Bayolmont, de Jehan de la Duguie, de Jehan de Cuzorn, de Jehan et de Bernardon

d'Ayquem, etc ... »

(Revue de Gascogne, t. XVIII, p. 303-304)

.De 1437 à 1442, la peste faisait des ravages dans l'Agenais et le Périgord. Elle sévit avec

intensité à Sarlat; elle affecta même la garnison de Sarlat qui était sous l'occupation anglaise. Il fut

demandé des renforts à Cuzorn. « La peste, qui avoit esté grandement eschaufée en tout le pays

pendant l'automne de l'an 1440, continue tout le printemps de l'année 1441 et rend Sarlat si désolé

que les Consulz se trouvent en peine de garder la ville et, a ceste occasion acheptent la soufferte

(paiement d’un somme pour avoir la paix) des garnisons angloises de Cuzorn, Belvès, Monferran,

Berbières, Castelnau et Siourac... » (Chronique de Jehan Tarde p179 1561-1636)

« 1440 la garnison anglaise de Fumel commandée par un capitaine nommé Sumorre, et celle

du château de Cuzorn, firent de fréquentes courses dans le Quercy. Craignant quelques surprises, les

consuls de Cahors tenaient continuellement les troupes sur pied; ils faisaient sonner la retraite, à

l'entrée de la nuit, avec une grosse cloche qu'on appelait chasse-ribaud, et il n'y avait que la garde

de la ville qui marchât la nuit pour le bon ordre et pour la sûreté des habitants. Ces magistrats

éloignèrent de leurs murs le commandant de Fumel moyennant une contribution en blé qu'ils

s'engagèrent à lui payer. Ils conclurent une sufferte (payement d’un somme pour acheter la paix) avec le

capitaine de Clairmont-le-Gourdonnais, qui était plus à craindre à cause de son voisinage, mais ils

ne purent pas en obtenir une du capitaine de Cuzorn. Ce chef de bande trouvait plus d'avantages

dans la guerre; car, ayant sous son commandement une garnison nombreuse, il ne se mettait jamais

en campagne sans rapporter beaucoup de butin. Ravageant un jour les environs de Cahors, il fit

prisonniers plusieurs bourgeois, parmi lesquels les mémoires font mention d'Etienne de Lacroix et

de Bertrand Carmen, mais les Cadurciens eurent leur revanche quelques jours après, grâce à l'aide

d'une compagnie de gens d'armes, à la solde de l'évêque, et qui suivait partout ce prélat, comme une

compagnie de gardes.

Au mois de septembre, toute la garnison de Cuzorn revint à la charge et alla se mettre en

embuscade au pont d'Espère. Les consuls de Cahors, en ayant été informés, envoyèrent contre elle

deux corps de troupes. L'un sortit par la porte Parisienne ou de la Barre, avec ordre de se rendre à

Calamane, par des chemins détournés; l'autre sortit par le pont de Valentrè, et devait se porter audessous

d'Espère après avoir passé la rivière au gué de Mercuès. On avait le dessein de cerner la

garnison et de la faire prisonnière; mais elle eut connaissance de la marche des Cadurciens et

décampa promptement. Ceux-ci néanmoins arrivèrent assez tôt pour tomber sur l'arrière-garde et

faire quelques prisonniers.

Les consuls crurent que l'échec que l'ennemi venait d'éprouver, le déterminerait peut-être à

leur accorder une sufferte; ils chargèrent, Bertrand de Carmen, qui allait à Cuzorn payer le prix de

sa rançon de la demander. Ils ne purent l'obtenir. Le capitaine de Cuzorn était si éloigné de vouloir

traiter avec eux, qu'il songeait à se rendre maître des principales places des environs de Cahors il

s'attendait à entrer bientôt à Salviac et à Nougayrole quelques habitants de ces localités devant les y

introduire. Heureusement le complot fut découvert et on arrêta les traîtres dont on fit une justice

exemplaire.

Le vicomte de Lomagne capitaine-général en Languedoc et en Guyenne pour le roi, voyant,

combien il importait à la sûreté du Quercy de chasser les Anglais de Cuzorn, il donna des ordres

pour le siège de cette place. Mais les Anglais de Domme, et de Belvès et de Montferrand, ayant été

instruits de ce projet, se réunirent pour la défendre, il fallut renvoyer l'expédition à un temps plus

favorable. Sur ces entrefaits, le bâtard de Bourbon arriva en Quercy avec des troupes, il campa à

Puylaroque et étendit ses quartiers jusqu'à Pern. Sa présence ranima l'espoir des habitants du pays,

ils crurent que le moment était arrivé où ils allaient enfin être entièrement délivrés des Anglais;

mais ils furent trompés dans leur attente. Le bâtard de Bourbon se conduisit dans le pays en

véritable capitaine routiers, au point que la ville de Cahors dut lui fermer ses portes et faire dresser

des barrières à l'extrémité du faubourg Saint-Georges pour empêcher le passage à ses gens d'armes;

la ville parvint à l'éloigner du pays lui comptant une somme d'argent évaluée à 10 pistoles. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 394)

13

« Les consuls de Cahors firent, l'année suivante (1441), de nouvelles démarches pour obtenir

une sufferte du commandant de Cuzorn. Ils députèrent vers lui d'abord Bernard Ychier de Puy-

1'Evêque et ensuite Bertrand de Carmen; mais ils ne purent réussir. Ils furent plus heureux auprès

du capitaine le Baron, commandant du château de Clermont-Soubiran. Ces mêmes consuls

voulurent traiter avec Thomas Bontemps qui commandait à Belvès; mais le Vicomte de Turenne, en

assiégeant le château de Dalhac occupé par une garnison anglaise empêcha la conclusion du traité.

Cependant le vicomte de Lomagne convoqua les trois Etats du Quercy â Caylus. La ville de

Cahors n'y envoya pas de députés, parce que n'ayant pas traité avec les Anglais du voisinage, elle

ne pouvait exposer ses envoyés à être tués ou rançonnés.

Les Etats résolurent de chasser les Anglais du château de Clairmont-le-Gourdonnais et des

autres forts qu'ils occupaient dans le pays. Un capitaine de routiers Rodigo de Villandrado fut

chargé de cette expédition, qui se fit aux frais des communes. Nous ne savons si Rodigo et son

lieutenant Sanchon de Tour, menèrent à bien cette campagne; il n'est parlé, dans un mémoire de

l'hôpital Issendolus, que de la reprise de Monfaucon. Toutefois ce qui nous fait croire que le

château de Clairmont, Puy-l’Evêque et les autres lieux, même Camboulie, furent aussi délivrés des

Anglais, c'est que les manuscrits parlent d'une taxe qu'on imposa cette année (1441) sur le Quercy,

pour le paiement de ce qu’on devait donner à Rodigo et à Sanchon pour les frais de leur campagne

et pour la peine qu'ils avaient prise à chasser l'ennemi des forts du Quercy qu'ils avaient assiégés.

Ces conquêtes déterminèrent enfin le commandant de Cuzorn à accorder à la ville de Cahors le

traité qu’elle lui demandait depuis si longtemps.

Après avoir fait dans le Quercy, une si heureuse campagne, Rodigo entra dans l'Agenais où

il entreprit le siège de Fumel; les consuls de Cahors lui envoyèrent des vivres qui furent descendus

par le Lot.

On peut soupçonner Rodigo de Villandrado et son lieutenant d'avoir traité les habitants du

Quercy comme l'avait fait le Bâtard de Bourbon. On voit, en effet, que les consuls de Cahors firent

courir après Gaucher de Tours, frère apparemment de Sanchon, qui allait en Rouergue pour le

supplier de restituer ce qu’il n'avait pas pris sur l'ennemi. C’est ainsi que ce malheureux pays était

volé et pillé par ceux-là même qu'on envoyait à son secours. »

Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 396)

En 1442 les consuls Caylus envoient des soldats (60 en tout) et des charges de vivres aux

sièges de Tartas et de Cuzorn. Leur importante contribution servira à libérer le pays de cette menace

permanente.

(Bulletin archéologique du Tarn et Garonne T67)

« Pendant que le roi était à Toulouse, i1 écrivit le 26 juillet 1442 aux sénéchaux et viguiers

(juges) du Languedoc, Quercy, Rouergue, Agenais, leur ordonna de ne point laisser passer les gens

d'armes qui désertaient son armée et qui, entrés dans ces sénéchaussées, y commettaient mille

désordres.

Le sénéchal du Quercy songeait alors au siège de Cuzorn, qu'il proposa aux Etats du

Quercy, assemblés à Cahors, au commencement du mois d'août. Tous les membres de cette

assemblée approuvèrent le projet dont la prompt exécution était d'autant plus importante que la

garnison de ce château avait violé le traité fait avec la ville de Cahors, et qu'il était à craindre qu'elle

ne favorisât la rentrée des Anglais dans ce pays qui venait à peine d'être délivré. On fit donc aussitôt

les préparatifs nécessaires ; On demanda du secours au Rouergue et Raymond Buffet alla chercher

à Toulouse l'artillerie et la poudre nécessaire.

Toutes les troupes, qui devaient être employées à cette expédition arrivèrent à Cahors avant

la fin d'août, ainsi que les voitures demandées à Puylaroque, à Lalbenque, à Beauregard, etc., pour

le transport des machines, des munitions de guerre et des vivres. Le 29 août on essaya les machines

de guerre et on se mit en marche au commencement de septembre. Les principaux chefs de l'armée

étaient le sénéchal, le seigneur de Pontieure et le vicomte de Turenne. En passant par Fumel ils

firent ruiner les fortifications de cette localité qui avait pendant longtemps servi de retraite aux

14

Anglais. Ils assiégèrent en forme Cuzorn qui, après s'être défendue jusqu à la fin de septembre se

rendit enfin; Elle fut ruinée de fond en comble. Cette expédition fût faite, aux frais de la province du

Quercy, avec les milices du pays quelques troupes auxiliaires du Rouergue et quelques compagnies

du sénéchal et du vicomte de Turenne. La ville de Cahors contribua à ce siège pour un forte part;

Elle y avait vingt arbalétriers à sa solde, elle fournit en outre les machines de guerre et, une grande

partie des vivres qu'elle envoya pendant dix-sept jours par Cavagne, un de ses principaux

bourgeois. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 398)

En 1448 Catherine de Cuzorn, veuve de Pierre de Raffin, donna procuration à son gendre

pour rendre hommage à l'évêque de Cahors. S'agissait-il de son héritage à elle ou du fief venant de

son mari ? La terre de Cuzorn serait-elle passée dans la mouvance de l’évêque de Cahors après sa

libération des mains anglaises?

Histoire du castrum de PuyLevêque J Lartigaut P112)

Les guerres constantes, les rapines, les pestes n'ont semé que ruines et désolations, tout est à

reconstruire. La population a déserté les lieux ou a péri. Voici le rapport qu'en fait un notaire de

Gourdon en 1450 « devenu tout infertile et destitué d'habitants à cause de la guerre et des sinistres

évènements advenus dans le Quercy et le Périgord dans lequel lieu on ne pouvait passer et traverser

les bois, feuillages, buissons, espines, ce qui fait compassion et était capable de donner et exciter à

douleur » et aussi Il est dit, dans le bail à cens du lieu de L'Herm, dont la seigneurie appartenait à la

maison de Saint Gilly que « cette commune fort peuplé avant la guerre, été entièrement désert, que

les champs était couverte de ronces et de broussailles, et qu'on trouvera dans l'église une louve qui

avait mis bas. »

(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 402)

De nouveaux migrants vont investir les places. Quelques actes nous montrent une certaine

reprise de la vie économique, l'installation et la mise en valeur en particulier des moulins.

En 1450 la mouline de Pombié appartenait à un Traversier. Arnaud d'Ajas (nom transformé

ensuite en de Jas), neveu de Bernard Traversier, habitait alors à cette mouline de " Pons-Viguier "

dont le nom donnerait à penser qu'elle doit son origine à un nommé Pons Viguier; c'est en effet une

formation courante de nom de lieudit que celle qui, dans la région de Fumel, associe en un seul

toponyme un prénom suivi d'un nom de personne. Ponsviguier fut plus tard écrit Pontviguier, se

contracta en Pombiguié puis Pombié, forme encore usitée.

(Les anciennes forges de l’agenais L Bourrachot)

Une transaction en 1461 met un terme à un procès devant le sénéchal au siège de

Montauban. Arnal de Lisle donsel de la paroisse de Gibiniargues, revendiquant les biens de son

cousin Nègre Del Pech alias Mauroux. Ces biens étaient depuis trente ans ou quarante ans entre les

mains de Jean de Lezergues, seigneur de Sérignac, et de son Frère Folquet de Lezergues

seigneur de Cuzorn.

(Histoire du castrum de Puy-L’Evèque par Jean Lartigaut p69)

En 1465 un J. de Cuzorn, fils d'autre Jean, habite la mouline de Lherm en Quercy. Il

semble qu'il y ait eu des rapports étroits entre les maîtres ferriers de la vallée de la Lémance et ceux

de la vallée du Vert en Quercy.

(Les ancienes forges de l’agenais Lucile Bourrachot)

Vers 1470 Raymond de La Roque et Folquet de Lezergues sont co-seigneurs de Cuzorn.

Le 10 décembre 1470, Folquet ou Foulques De Lezergues, qui est né vers 1440, épouse Fine De

Guiscard. Ils auront un fils François qui sera seigneur de Mauroux et deux filles Aliénor et

Armande. Aliénor de Lesergue épousera Jacques de Fumel ils auront deux enfants François né

vers 1500 dont la destinée sera tragique et Jeanne vers 1505. Armande de Lesergues épousera

Bertrand de Luzech.

(Généalogie de famille Carné)

15

Le 4 janvier 1479 sur la place publique de Cuzorn un acte est passé devant Pedro

Edoluchi, prêtre et notaire public en présence de sage homme Bernard Castel bayle et Géraud

Boyer consul, de la juridiction de Cuzorn. La famille Tesquet vend à "sage homme Guillaume

Atgier", habitant de la paroisse de Thézac diocèse de Cahors, le moulin appelé le Moly de Bertrand

sis à Cuzorn sur la Lémance, ainsi que le moulin de la Bastide, sis au même lieu. Les vendeurs sont

Guillaume Tesquet senior, Raymond Tesquet senior, Raymond Tesquet junior, et Antoine Tesquet,

ainsi que Géraude de Berbiguié, veuve de Bertrand Tesquet frère des précédents comme mère de

Raymond et Jean Tesquet. (Il s’agit peut être du Moulin Batan et du Moulin du bourg.) Dans ce

document, apparaissent les premiers patronymes que l'on trouve encore de nos jours dans la

commune ou ses environs.

(Parchemin de la famille Defarguiel)

Le 21 Juin 1480 à Moncabrier, Antoine Thézac du lieu de Lherm en Quercy ayant acquis de

Martin de Cruzel alias Mathi Basculo, de Castelfranc un moulin à blé sur La Lémance, sis à Cuzorn,

noble Raymond de Pestilhac seigneur direct du dit moulin approuve cette acquisition et Antoine

Thézac reconnaît tenir le dit moulin pour la rente de 2 cartons de froment, 12 cartons de seigle et 12

sols tournois.

(Parchemin de la famille Defarguiel)

Le 28 novembre 1500, Haliénor de Lesergues, née vers 1480, fille de feu Foulques de

Lesergues, co-seigneur de Cuzorn, épousa Jacques de Fumel, dit “de Séquenville”, baron de Fumel,

seigneur de Caubiac, La Caussade, Crozefon et autres places, gentilhomme de la chambre du roi,

chevalier de ses ordres, et capitaine de cent hommes d’armes. A cette occasion, le baron Bertrand

de Luzech, époux d’Armande de Lesergues, dame de Cuzorn, lui donna pour sa dot 2000 Livres

tournois, dont 1500 payables le jour du mariage.

En 1504 messire Bertrand de Luzech, baron dudit Luzech, époux d'Armande de

Lezergues, dame de Cuzorn, hérite de la seigneurie de Cuzorn, comme fief et dépendant du roi,

en toute justice et, fait figurer dans l’inventaire de ses biens des moulins et des ferrières ( mines de fer)

de Cuzorn. (Les forges de l’agenais L Bourrachot)

En l’année 1523 eut lieu une « Transaction par laquelle est convenu entre dames Isabeau de

Pompadour, veuve de nobles et puissant seigneur Bertrand de Lustrac, et nobles et puissant seigneur

Antoine de Lustrac, seigneur en propre du dit lieu, que ladite dame jouira pendant sa viduité des

revenus des château, terre et seigneurie de Gavaudun, Peyrelevade, Montorioux, de Cuzorn, de

Monsemprong, Lustrac Montmares, Treutelh, Mondoleux et autres lieux, comme il a été ordonnée

par le testament de son dit mari. Témoin noble Raimond de Grossoles, seigneur d'Asques, Laurent

de Fumel, chevalier seigneur de Mont-Ségur et autres noms nobles. Reçue est signée par Daulade

Papier »

(Bulletin de la société des lettres, sciences et arts de corrèze T23 p593)

Antoine et Bertrand de Lustrac étaient frères et Antoine certainement co-seigneur de

Cuzorn pour permettre que Isabeau, sa belle soeur, jouisse des revenus de Cuzorn.

Les Pompadour cotoyèrent les Famille de Pierrebuffière et Combort en Limousin. Est-ce par

ces contacts que quelques années plus tard une descendante, Jeanne de Pierrebuffière, épousera le

baron de Cuzorn ?

« En Janvier 1544 est mort à Cuzorn le fils ainé du Sr Guy baron de Luzech. Et de Thydirac

en Quercy » Il sagit certainement de Bertrand de Luzech époux de la dame de Cuzorn.

(Livre de main des Du Pouget 1522-1598)

Vers le milieu du XVI ième siècle, les idées de la réforme protestante se propagent en

particulier à Fumel, Tournon, Penne, Montflanquin, Cuzorn, Sauveterre. Les conflits se multiplient

entre catholiques et protestants dans l’Agenais et le Quercy.

16

Le 15 septembre 1545 « à la plasse de La Conque dans Caors (place du marché de Cahors),

feurent découlès (décapités); Jehan Coulon dit Lou Grand, Jehan de Cusorn, cappitaine de gens de

pieds, et son frère Arnaud, gens braves, gailhardz et de grande réputation, pour lesquels délivrer

(avis de recherche ?) avoit escript Mr le Dauphin et plusieurs grandz gentils-hommes, qu'en fesoint la

poursuyte à cause des pilheries, oppressions et ravaiges qu’avoint faitz sur les champs. Lesquels

après avoir leur testes tranchées furent mis en quartiers. »

(Livre de main des Du Pouget 1522-1598)

En 1557 on trouve dans « le Rolle des nobles subjects a servir au ban et arriere ban de la

sénéchaussée d’Agennois et Gascogne convocqués en la ville d’Agen le dernier de fébvrier et le

sizième de mars par devant nous Herman de Sevin, juge mage (juge des affaires du sénéchal), y acistant

Jean de Luzignan, seigneur baron du dit lieu, et lieutenant de robe courte du sénéchal d’Agenais et

Gascogne, suivant les patentes du Roy. » Le seigneur de Cuzort baron de Luzech, taxé d’un

cheval léger avec le seigneur d’Escassefort ainsi qu’un Pestillac de Cuzorn taxé de 2 chevaux

légers avec les seigneurs d’Escandailhac.

(Les lusignans du poitou et de l’agenais de Jules de Bourrousse de Laffore p 26)

Le 8 10 1559 Demoiselle Armande de Luzech, fille de noble et puissant seigneur de Guy

de Luzech, seigneur et baron de Luzech, Thédirac, de Cusorn et de La Bastide D’Agenais

passe contrat de mariage avec noble Louis de La Garde, écuyer, gentilhomme de la maison du

Roi et Fils de noble maître Pierre de La Garde, Seigneur de Saignes, de Bio, de Palaret en Quercy,

et de Parlan en Auvergne.

(Preuve de la noblesse d’Auvergne p 122)

En 1560 un nommé Robert de Goudailhe qui était fermier du sieur de Luzech et habitait le

château de Cuzorn, eut une fin tragique sur dénonciation de son cousin Guy de Goudailhe.

Dans son Histoire des Eglises Réformées, Théodore de Béze s'étend longuement sur le

comte Guy de Guodailh « Guy de Guodailh, autrefois receveur général d'Agen, lequel estant

redevable au Roy de soixante mille livres avait été constitué prisonnier à la Conciergerie du

Palais, dont il fut délivré pour servir d'espion. Il avoit esté autrefois pauvre compagnon et,

par pitié, un sien cousin Robert Guodailh l'avoit retiré chez lui et enfin le maria. Mais au bout

de quelques années, pour toute récompense, il feit pendre son dit cousin à Paris et ayant dit à

la duchesse de Valentinois qu'il avoit bien de quoi, pour quelques fautes par lui commises en sa

charge, il feut pendu et estranglé à Monfaucon, revenant son bien à cette femme, laquelle, pour

ce bel acte, le récompensa d'un des estats d'iceluy Robert, qu'estoit de receveur particulier des

tailles, par le moyen duquel il revint à celui de général, estant appelé communément

Cappolette. Il se tenoit en Agenois dans un château-fort nommé Cuzorn qu'il tenoit à ferme

du sieur de Luzech en Quercy.»

(Théodore de Béze -Histoire des Eglises Réformées liv. IV, année 1560)

L'année 1561, il y eut une révolte des protestants de Fumel et des environs contre François

de Fumel fils d’Aliénor de Lezergue et de Jacques de Fumel qui finit par son assassinat, voici le

récit de cette tragédie.

François de Fumel né en 1500, fils d’Aliénor de Lezergue et de Jacques de Fumel, avait été

ambassadeur à Constantinople en 1547.

« Le dimanche, 21 novembre 1561, François de Fumel à son retour de la chasse vers

Bonnaguil, entra à cheval dans le temple des réformés, à Condat, pendant la cérémonie de leur

culte, à quatre heures du soir, avec un de ses fils, âgé de dix ans, et ses domestiques. Il y fut

aussitôt assailli par des hommes armés, menacé, repoussé, couvert de huées, et poursuivi jusqu'à

son château de Fumel, où il se réfugia en toute hâte. Dans la même nuit et à la pointe du jour

suivant, les protestants de Libos, Monsempron , Ladignac, Trentel, Monségur, Montflanquin et ses

dépendances, Cuzorn, Sauveterre, Condezaïgues, Tournon, Perricard, Montayral, Cèserac, Saint-

Georges, Penne et ses dépendances, Hautefage, Frespech, Soturac, arrivèrent à Fumel en armes. Il y

17

eut de quinze cents à deux mille séditieux réunis. Ils entourent le château, ils font feu sur les

fenêtres, arrêtent ceux qui sortent, s'emparent de deux maisons du seigneur, situées dans la ville, et

brûlent les titres de la recette seigneuriale tenue par Lafeuillade. Le siège du château durait depuis

deux jours, lorsque le 24 novembre, vers huit heures du matin, le baron fut aperçu sur sa terrasse.

Calmejane et Caillabel lui tirèrent des coups de fusils par une fenêtre de la maison de Marie

Pélissié, connue sous le nom de la Filhau, il en fut renversé. Tous ses gens envoyés au dehors pour

chercher du secours sont arrêtés, la porte du château est enfoncée, la foule se rue dans ses

appartements, l'arrache de son lit, le flagelle avec un nerf de boeuf, lui tire des coups de fusil et de

pistolet et le perce avec des dagues, et un boucher de Libos lui tranche la tète. Joseph de Fumel, son

jeune fils, fut blessé; Guinos Laville, son valet de chambre, trouva la mort en défendant son maître;

la dame de Fumel, née Gabrielle de Verdun, se jeta sur le corps de son mari, elle en fut arrachée par

les cheveux, conduite en chemise chez un nommé Balthazar Vacquié. Le château fut pillé et

dévasté."

Le 1er décembre suivant, François Poton de Raffin, sénéchal d'Agenais, se rendit à Fumel,

présenta ses hommages à la veuve, fit ensevelir le seigneur dans sa chapelle et remit sa famille dans

le château.

La nouvelle de ces événements remplit la Cour de terreur et la reine mère en fut vivement

affligée. Elle envoya Blaise de Montluc sur les lieux. Montluc, arrivé à Bordeaux, y leva, deux

cents arquebusiers et cent argoulets, ensuite il se rendit dans son château d’Estlillac, pour attendre

l'arrivée de ces troupes à Villeneuve. Vers la mi-mars 1562, il passa par Sainte-Livrade, y répandit

l'effroi, et arriva à Villeneuve le 2 du même mois. La veuve du seigneur de Fumel et le baron de

Cancon, son frère, reçurent Montluc comme un libérateur.

On établit sous la halle de Fumel une enceinte entourée de planches et de madriers pour y

recevoir les commissaires, les témoins et les accusés. La ville prit un aspect lugubre, les accusés

subirent les tortures de la question dans leurs prisons, leurs cris retentirent au dehors, semèrent

l'épouvante. L'arrêt du jugement fut rendu et signé le 1er avril 1562, avec Montluc la justice était

expéditive.

Cet arrêt, statua sur le sort d'environ deux cents personnes, prononça la peine de mort contre

près d’une quinzaine d’individus prisonniers présents, dont les uns doivent être traînés sur la claie,

avoir le poing droit coupé, roués ou coupés à quartiers, la tête tranchée, le plus grand nombre

pendu, un nerf de boeuf à la main, et une foule de contumaces fut condamnée aux mêmes supplices.

De plus il annula les chartes et coutumes de la ville, remis l'autorité absolue dans les mains du

seigneur, condamna les habitants à démolir leur maison jusqu’au premier étage, quelques unes

même, de fond en comble, comme celle de Marie Pélissié, ordonna la démolition du clocher de la

porte d'entrée et de la majeure partie des murs d'enceinte de la ville, établit des amendes énormes

envers le roi et le seigneur. Il ordonna enfin la publication du jugement à l'audience du sénéchal

d'Agen et à Tournon, Penne, Monsempron, Monflanquin, Monségur, Cuzorn et Condezaïgues en

présence de leurs consuls.» Les sommes furent arrétées en 1562, Cuzorn dût payer une somme de

« trente cinq livres douze sols dix deniers prélevée par Charles IX en Agenais, « pour raison des

troubles, cedicions, prinse et occupation par les rebelles et cediceux de la ville d'Agen ».

(Nobiliaire de guyenne et gascogne T1 O’Gilvy Généalogie de Fumel)

Quelques temps après ces troubles, on voit apparaître la famille d’Albert comme possédant

de la baronnie de Cuzorn. Comment se fit le passage entre les Luzech et les D’Albert ?

Dans le tome 3 du dictionnaire de la noblesse française il est fait mention de François

D'Albert, écuyer seigneur de Laval, de Saint-Chinia et de Saint-Agnan, Couyssel et Cessac. Il

épousa par contrat du 17 octobre 1527, Françoise de Monteilh, dame de Couyssel, fille de Louis de

Monteilh, seigneur de Couyssel. Il eut 14 enfants, entre autres :

1° Louis d'Albert, seigneur de Laval et de Saint-Agnan, de Couyssel, baron de Cuzorn, etc.

Il vendit les deux premières terres à Charles d'Albert, son frère, en 1563 et 1572 et mourut sans

postérité.

2° Charles d'Albert de Laval, seigneur de Madaillan et de Saint Romain, chevalier de l'ordre

du roi, lequel, était capitaine d'une compagnie de 50 hommes d'armes. Il fut marié deux fois.

1° avec Catherine de Pelagrue dame de saint Romain, qui testera 26 août 1567

18

2° avec Philippe d'Aydie fille de haut et puissant François d'Aydie chevalier,

seigneur de Riberac, et de Françoise de Salignac, qui épousera Etienne Gontaud de St Genies.

(Dictionnaire de la noblesse de France T3 Famille D’Albert)

Il semblerait qu’ainsi la baronnie de Cuzorn passa aux Gontaud de St Genies par

l’intermédiaire de Philippe D’Aydie qui aurait hérité de Charles d'Albert de Laval, des biens venant

de Louis et ensuite par Françoise de Salignac sa mère.

En 1570 Etienne Gontaud de St Genies seigneur de Cuzorn aussi vicomte de Saint-

Julien, fut abbé de Cadouin et le 26 janvier 1575 il remplaça son oncle Hélie Gontaud de saint

Genies comme abbé de La Sauve-Majeure (en Gironde).

Malgré la répression, la religion réformée s’enracinait de plus en plus profondément dans le

haut Agenais, en particulier à Monsempron, Monflanquin, et Gavaudun. Ainsi en 1578 Etienne

Gontaud de St Genies seigneur de Cuzorn abjura la foi catholique et devint protestant. La même

année il se maria avec sa cousine Philippine d’Aydie, fille de François, vicomte d’Aydie.

En 1596 « Etienne de Gontaud de Saint-Géniès, sieur de Cuzorn, reçut une reconnaissance

de droits féodaux de quatre tenanciers».

Etienne et Philippine eurent un fils Jehan qui leur succéda.

(Généalogie de la maison de Gontaud et de Salignac)

En 1603 Jehan épousa Jeanne de Pierre Buffière. « Jehan de Gontaud de Saint-Geniès,

baron de Cuzorn et de Lussat, vicomte de Saint-Julien, seigneur de La Mongie, passa contrat de

mariage avec Jeanne de Peyrebussière de Chasteauneuf, qui était fille de Charles de Peyrebussière,

vicomte de Comborn, baron de Chasteauneuf, capitaine de 50 hommes d’armes, des Ordonnances

du Roy, maréchal de camp de ses armées, gouverneur et lieutenant-général pour sa majesté au Haut

et Bas pays de Limousin...et de dame Philiberte de Gontaud Biron. Le futur époux s’engagea alors à

faire rebâtir sur la terre de Cuzorn un château et de le meubler pour l’usage de sa future épouse. »

(Notes historiques sur Cuzorn Coulonge)

En 1604 il accompagna son cousin, le baron de Salignac, lorsqu’il dût prendre son poste

d’ambassadeur à Constantinople.

(Jean Gontaud de Biron ambassade en Turquie P17)

On retrouve sa trace à travers plusieurs différents qu’il eut avec les nobles de la région,

durant une vingtaine d’années. Ainsi:

En 1614 Jean de Gontaud de Saint-Géniès, baron de Cuzorn, plaida contre François

Balthazard de La Poujade seigneur de Pérricard. De même en 1616 il plaida contre Jean de Saint

Astier, seigneur de Sauveterre. En 1620, Antoinette de Saint Astier, dame de Sauveterre, lui intenta

un procès. L’année1621 il plaida contre Léon de Laval, sieur de Madaillan, héritier de Charles de

Laval seigneur de Madaillan.

(Notes historiques sur Cuzorn Coulonge)

Sous Louis XIII et Richelieu, les levées d’impôts devinrent de plus en plus importantes et souvent

accompagnées par l’armée. Ainsi le 7 avril 1635 Pierre Reynal de " Petit Jean " doit payer « 14 livres six sols de reste

d’imposition, en faveur de Jean Gontau Saint Genies seigneur et Baron du présent lieu. » Et le 23 Septembre 1635 pour

une levée des impôts, le fils de M de Pechgris capitaine au Régiment de Mr de Cuzorn a logé sa compagnie à St Aubin,

dans la juridiction de Monflanquin sans avoir averti les consuls. On chargera Mr de Paloque, habitant à St Aubin, de

demander au capitaine s'il a un "despartement" (ordre du roi ou du gouverneur pour cantonner dans une ville

déterminée) et s'il ne peut montrer sa "route", de l'inviter "à desloger sans nulle foulle du peuple".(sans manifestation

du peuple)

(Jurade de Monflanquin :Texte de Melle Bourachot 1962)

L’année suivante, eut lieu le mariage du fils de Jehan et Jeanne « Jacques de Saint-Geniès,

escuyer, Sieur de La Pronquière, habitant le château de Cuzorn, » avec Margueritte Germa,

fille d’un bourgeois de Fumel.

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« Au nom de Dieu, amen. Sachent tous, présent et avenir, que, comme ainsi soit que mariage

ait été traité de paroles au futur, non encore solemnisé en l'Eglise, mais se prétend faire Dieu aidant,

entre Noble Jacques de Saint Giniés, escuyer, Sieur de La Pronquière, du château de Cuzorn

habitant d'une part, et honorable fille Margueritte de Germa, Damoiselle, fille à feu Izac Germa,

vivant bourgeois de Fumel, et de Judith de Sareau, de la ville de Fumel habitante d'autre part, et

qu'il soit de coutume et de tous temps observé au présent pays, les hommes et femmes venant en

mariage apportent douaire de part et d'autre, pour mieux supporter les charges qui sont grandes pour

ce qu'il en est aujourd'hui, onzième du mois d'octobre mil six cent trente six après midi, au bouriage

de Le Recruzel appartenant à Sieur Jean Germa, bourgeois, oncle de ladite Germa, damoiselle,

future épouse, en la juridiction de Fumel en Agenais, régnant notre souverain Prince Louis par la

grâce de Dieu, roy de France et de Navarre. » Ce mariage sera solennisé en la face de l'Eglise

Réformée.

A cette occasion , « Jeanne de Peyrebussière de Chasteauneuf, dame de Cuzorn, et Pierre de

Saint-Geniès, Sieur de Lauzerte, firent une promesse de don de six mille livres ou de la jouissance

d'un moulin à blé, avec ces appartenances et dépendances, appelé “Moulin Batan de Cuzorn”. »

( Histoire Bellecombe)

Jean Gontaud de Saint Genies décéda quelques temps après. Le 14 janvier 1644, Jeanne de

Peyrebussière de Chasteauneuf, sa veuve, échangea la terre et seigneurie et marquisat de

Chasteauneuf dans le Haut Limousin et la terre et seigneurie de Comborn en Bas Limousin

provenant toutes les deux des successions de son frère et de son père, contre la terre et seigneurie et

baronnie de Gavaudun en Agenais.

« Echange de la terre et baronnies de Gavaudun appartenant à Jean-Baptiste d'Auray contre

la vicomté de Combort à la Jeanne de Pierrebuffière, dame marquise de Châteauneuf et du vicomté

de Combort, veuve de messire Jean Gontaud de St Genies, chevalier seigneur, baron de Cuzorn en

Agenais... déclare bailler, céder et transporter la terre, seigneurie et marquisat de Châteauneuf,

située dans le haut Limousin, est aussi la terre, seigneurie, et vicomté de Combort au bas-Limousin

provenant, toutes les deux des successions de son frère et de son père... Jean-Baptiste d'Auray,

chevalier, seigneur de Sérouville en Beausse... lequel, en échange, baille, cède, et transporter à

ladite dame de Cuzorn, la terre seigneurie est baronnies de Gavaudun, seize en agenais, mouvant le

roi à cause de sa couronne et duché de Guienne avec toutes ces appartenance et dépendance qui sont

tant en la juridiction de Gavaudun quand celle de Villeréal et Monsaimpron. Consistant en maison,

bastimens, justice haute, moyenne est basse, etc... pour en jouir par ladite dame de Cuzorn, tant

ainsi qu'en a jouy Madame la comtesse de Saint-Paul, lors de son décès ; ladite terre, seigneurie est

baronnies Gavaudun, joignant et aboutissant aux terres, juridiction et seigneurie de Biron, Pauliac,

Monsegur, Condesaigues, Monsainprom, Cuzorn, Blanquefort, et Lacapelle-Biron... et, pour ce qu

il y a de contestation pour en raison de l'hospital qui est au dit Gavaudun, il délivre à ladite dame

tous les titres qu'ils peuvent avoir concernant le dit hospital. » Le lot de la dame de Pierrebuffière

étant plus important, le seigneur d'Auray s'engage à bailler pour soulte (somme qui compense l’inégalité

des lots dans un partage ou un échange.) la somme de 500 000 francs. Mais d'un autre côté, la dame de

Pierrebuffière, « pour la bonne amitié et affection qu'elle porte au dit Sérouville et à la dame

Françoise de Souillac, sa cousine, leur donne ladite plus value desdites terre de Châteauneuf et de

Combort, oultre et par-dessus ladite terre de Gavaudun et soulte ci-dessus spécifiée. C'est à Paris le

quatorzième jour de janvier 1644. »

(Archives départementales du Lot et Garonne, B.61)

En 1646 Jacques Costes, sieur de la Grèze, alors Juge de Cuzorn et de Gavaudun, reçut des

biens légués par Mr de Cuzorn et Jeanne de Châteauneuf, dame de Cuzorn et Gavaudun. Il lui fit

une remise de 2.400 livres sur ce que ce dernier et sa fille Charlotte lui devaient.

(Les moulins de l'agenais par NICOLAI p 194)

Parmi les notables de Cuzorn durant ce milieu du XVIIième siècle, Pierre Arnaudel était

fermier de la Seigneurie en 1636. Il fut suivit de Jean Escourre à partir de 1667. Pierre Poumarede

fut 1er Consul en 1660. Escande fut notaire royal en 1620 et Me Charles Escourre en 1670 fut

notaire royal et procureur d'office de Cuzorn (Juge) à la suite de Jacques Costes.

20

On peut penser que Jeanne de Châteauneuf était protestante car on lit ce qui suit à la date du

25 mai 1667 : Jean Lapouze syndic de l'abbaye de la Selve, nous apprend que « le prieuré des

religieuses de Pomarède dépendait de ladite abbaye de la Selve, et nous a encore dit que le présent

monastère, pendant les guerres des huguenotz, avait été entièrement pillé et ruiné, et des suites, les

biens et revenus d'icelluy prins et possédes pendant de longues années par le seigneur de Cuzorn

qui tenait ici une religieuse qui était sa tante, après le décès de laquelle il fit prendre l’habit de

religieuses à une nommée de Saint Geniez femme de chambre de sa femme qui était

Huguenotte, et après quelques années de possession fin dames Suzanne de Beaumont prieure du

monastère de Saint Benoît de Caors, impétra le présent prieuré sur la dites Saint Geniez . » (pris le

titre de prieure à la dite Saint Geniez)

(Buletindes études scientifique de Lot T34 p 208)

Jeanne de Châteauneuf, dame de Cuzorn et Gavaudun décéda en 1673 sans descendant direct, la

seigneurie de Cuzorn alla à Anne de Pierrebuffière, fille de Henri de Peyrebuffière marquis de

Chamberet autre branche de cette famille.

(Archives départementales du Lot-et-Garonne :B 117)

En 1674, Charles de Moureaux, seigneur de Reniac (Rignac) et Granseigne passa contrat de

mariage avec Anne de Pierrebuffière, dame de Cuzorn, Sussac et Chasteauzan.

(Rignac est une terre du bas Limousin, dans la sénéchaussée d'Uzerche. Son seigneur est

d'une ancienne famille. Il portait autrefois le nom de Moreaux de Rignac. Cette terre est située dans

l'élection de Tulle, et dans la paroisse de Grandsaigne.)

Archives départementales de Lot-et-Garonne, M. Crozet, Bosvieux (M.)

Nobiliaires du diocèse et de la généralité de Limoges tome 3 pages 259

Le 26 février 1677, « Charles de Moureaux, seigneur de Reignac, Granseigne et autres

places » rendit hommage au duc d'Aiguillon pour sa baronnie de Cuzorn qui avait dû rester dans son

douaire. (Le douaire, désigne la portion de biens que le mari réserve à son épouse dans le cas où celle-ci lui

survivrait.)

(Revue de l'Agenais nº 133N° 3 pages 322 323)

3 Juillet 1678 Jean Blanc lieutenant de juge à Cuzorn fit un rapport sur les dégats causés par

le débordement de la Lémance. (la pluie ne cessa de tomber du 2 au 15 juillet. )

Dans les dernières années de ce XVIIe siècle, la terre de Cuzorn par un hasard de la

généalogie, de testament ou transactions, est à nouveau dans la famille D’Aydie. Quelques années

plus tard Cuzorn est entre les mains du comte Blaise D'Aydie, fils d'Armand D’Aydie, seigneur

marquis de Bernardière...… Baron de Cuzorn en Agenais.

Delpech fermier du seigneur enregistre les impôts dûs au seigneur. Voici un extrait à propos

de Jean Blot. « Je soussigné comme ayant chargé procuration de Monsieur le marquis de

Bernardière confesse avoir reçue de Jean Blot jeune faisant tant pour lui que pour autre Blot vieux :

argent 7 sol 7 demi maille froment un carton de boisseau demi boisseau ... avoine un cartoon ...

poule demie et la moitié de demi d'une ... journées une et demi et quart d'une de rente annuelle et

perpétuelles qu'il doit à la seigneurie de Cuzorn dont je le quitte pour 1683 sans préjudice de 1682.

Plus reçu du dit Blot à la décharge de Jean DEFFA argent quatre deniers froment demi boisseau ...

seigle demi boisseau... avoine demie boisseau... poule le cinquième d'une, journée le cinquième

d'une dont je le quitte pour l'année 1683 sans préjudice de 1682 et de plus grande rente et arrérages

d'y celle et autres droits et devoirs seigneuriaux. » Difficile de se retrouver dans ces calculs.

L’année 1686, un nouveau fermier apparaît. « je soussigné comme fermier de Monsieur le

comte DAYDIN confesse avoir reçue de Jean Blot dit Mauvezy du Vignal argent 21 sols 21

deniers, froment un carton de boisseau 1/3 boisseau seigle un carton de boisseau 1/3 boisseau

avoine un carton de quart d'une, poule ... journées 1 3/4 d'une plus reçu du dit Blot pour l'article de

Jean Deffa : argent 30 deniers froment 3 boisseau 3/4 boisseau seigle 3 boisseau 3 quart boisseau

avoine 3 boisseau 3 quart boisseau… poule la moitié d'une… journée la moitié… d'une de rente

annuelle et perpétuelles qu'il fait à la seigneurie de Cuzorn dont je le quitte pour ... années 1686 et

21

1688 et sans préjudice de plus grande rente arrérages et autres droits et devoirs seigneuriaux. »

Signés Jean BEL.

Jean Bel succèdant à Delpech sera fermier du seigneur Blaise D’Aydie à partir de 1686

jusqu’en 1701.

En 1694, une crise alimentaire toucha la majeure partie de la France. Elle fut la plus grave

de tout le règne de Louis XIV. La succession de deux mauvaises récoltes, l'une très médiocre en

1692, l'autre catastrophique, en 1693, à la suite de deux étés pourris, engendra une pénurie de

nourriture.

Les registres paroissiaux de Cuzorn pour cette période, confirment clairement cet état de

fait. A partir de la fin du mois d’août 1692 la courbe des décès s’infléchit nettement. Du 28 août au

22 septembre il y a 10 décès, du 2 au 28 octobre 14, de début novembre jusqu'à mi décembre 10,

pour l’année 1693 il y aura 99 décès et 86 pour l’année 1694 alors que la moyenne annuelle pour le

XVIIe siècle est de 18 par an. Une analyse plus fine, montre que les plus touchés furent les enfants

de moins de 12 ans ou les personnes de plus de 50 ans. La population sera très fragilisée car malgré

une meilleure récolte, il y aura une réplique en 1696.

Voici un autre exemple rapporté dans le registre paroissial de Monpazier de l’année 1693.

« Je, soussigné, certifie à tous ceux qu'il appartiendra que depuis le vingt et septiesme de

May mil six cent nonante trois jusqu'au dernier décembre de la même année j'ay enterré

plus de cent personnes qui ne sont pas ici escrites pour ne scavoir leur nom, ni leur

habitation, ni d'où elles estoient, étant icelles décédées ou dans l'hospital de la présente ville,

ou sous les aubans(toiles servant d’abris), ou sous la hale de la présente ville, estant icelles

mortes de faim à cause de la misère publique. En foy de quoi me suis signé E. Fronces,

archiprestre (de Monpazier). »

C’est à cette époque que l’on trouve un premier témoignage sur l’enseignement au

fond des campagnes au XVIIième siècle. « Du 8 septembre 1694: a payé 63 livres 9 sols a Bertrand

Mallet cest les biens de Jean Augère marchand quil doit cella pour luy avoir ensseigné son fils a

lire ».

Jean Bel sera remplacé durant les années 1701 à 1705 par Bienvenu puis reprendra sa

fonction de fermier de Blaise D’Aydie à partir de 1706 jusqu ‘à l’année 1710.

En février 1710 le comte Blaise d'Aydie fait rédiger ses dernières volontés. Il décède

quelques mois plus tard. Son testament est ouvert à Périgueux, 24 novembre. De son mariage il a eu

dix enfants: quatre garçons et 6 filles. C’est à Françoise d'Aydie, la troisième de ses filles que

Cuzorn : évolution des décés de 1679 à 1722

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1722

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revient la seigneurie de Cuzorn. (Et avec elle le personnel déjà employé par son père. Jean Bel en

fait toujours partie.) (Archives départementales du Lot-et-Garonne )

En 1723 il y eu une rébellion du curé de Cuzorn à propos du culte de St Julien relaté par le

comte de Diènne.

« Le culte de St julien, était célébré par presque toutes les provinces de la France. Il existait

au XVIIIe siècle une confrérie de saint Julien de Brioude, et la fête de ce saint était célébrée au

milieu d'un grand concours de peuple, le 28 août de chaque année. Des animaux, amenés dans les

églises, étaient bénis par les prêtres « c'est la grande douceur des bestes que l'on voit à la basilique

de saint-Julien-de-Brioude, comme veaux folastres, chevaux impatients, truies grogneuses, qui

deviennent paisibles quand ils ont franchi le seuil du lieu saint. »

Or il arriva qu'en 1723, sieur Lafaurie, curé de Cuzorn, la transfèra au ler dimanche après le

28 août. Son intention ayant été connue de l'évêché, par les protestations générales des pèlerins.

L'évêque rendit une ordonnance maintenant le pèlerinage à sa date ordinaire.

Malgré cela, le curé Lafaurie, soutenu par quelques confrères voisins et surtout par le père

Adrien, gardien des Récollets de Montpazier, passa outre et se mit en révolte contre l'autorité

épiscopale et, pour bien marquer sa désobéissance, chanta et fit chanter des messes de morts le 28

Aôut. M. Pons, curé de Born, le sieur de Cusseaune, le père Adrien et plusieurs autres

ecclésiastiques, le secondèrent dans sa révolte. Et comme, malgré le mauvais temps, il était venu

beaucoup de monde à cause de la dévotion à saint Julien, il y eu nombre de communiants. Et ces

messieurs, par une dérision punissable, donnèrent la communion avec des ornements noirs. «Vous

sentez vous même, dit l'archiprêtre de Fumel, Monseigneur, le scandale que cela a fait. »

Le 3 septembre de la même année, c'est-à-dire aussitôt que le fait fut connu à Agen, M.

Louis de Canesin, archiprêtre de Fumel, fut envoyé par l'évêque comme visiteur à Cuzorn. Non,

seulement le curé de Cuzorn n'assista pas à la visite, mais il la cabala parmi ses paroissiens pour les

empêcher d'y assister.

Le procès-verbal de visite de l'église par l'archiprêtre est fort curieux. M. de Canesin

constate d'abord que :« le curé s'est dérobé et qu'il a dû sommer le marguillier (sacristain) de le

conduire dans l'église, et de lui exhiber les vases sacrés, les ornements, etc... » Suivirent nombre de

griefs contre le sieur Lafaurie, « qui laissait tomber en ruine les murs de son église, et ceux du

cimetière au milieu desquels l'archiprêtre avait vu des cochons paître, qui trafiquait des droits de

bancs et de sépulture, qui détournait à son profit les aumônes des fidèles, qui avait détruit plusieurs

tombes et tombaux relevés ornés d'architectures, deux desquels estoient construits en arceau et

servaient pour mettre à couvert les petits enfants qu'on portait pour estre baptisés, qui renvoyait les

vicaires pour profiter de leur rétribution, etc ... ». A la suite d'autres plaintes, le curé fut déféré à la

juridiction épiscopale le 21 octobre et après de nouvelles et de consciencieuses enquêtes, il fut

condamné par 2 décrets de M. l'Official les 6 et 27 janvier 1724. Le sieur Lafaurie, dans sa défense,

ne retint que l'accusation de profiter de la rétribution de ses vicaires. Ce qui semble indiquer qu'il

avouait être coupable des autres faits qui lui étaient reprochés. « Il a pris comme vicaire, dit-il, le

sieur Cusseaune, un des ecclésiastiques qui avaient célébré en noir la messe du 28 août précédent,

parce qu'il était en droit d'avoir un vicaire dont il avait toujours un extrême besoin et il lui a procuré

un salaire de 150 livres. Il a rendu toutes les déférences au seigneur évêque. Il est la victime d'une

intrigue et d'ennemis nombreux, et veut attaquer ces derniers en dommages et intérêts. » Il ne dit

pas un mot dans sa défense du changement qu'il avait décidé au sujet de la fête de saint Julien,

changement qui avait été la cause de toute la procédure que nous venons d'examiner.

Dans tous les cas on voit, par ce qui est exposé plus haut, que la puissante intercession de

notre saint était plus efficace sur les « bestes qui devenaient si douces dès qu'elles étaient entrées

dans l'église », que sur les hommes, lesquels sont parfois pire que les animaux. »

(Le culte de St Julien de Brioude à Cuzorn par le Comte Édouard de Dienne, 1905)

Quelques années plus tard apparait un Marquis de Nadaillac comme seigneur de Cuzorn et

Antoine Bel comme fermier de la seigneurie, ainsi qu'il est mentionné dans un document de la

famille Pasquet de 1759 : « sieur Antoine Bel ancien fermier de la seigneurie de Cuzorn habitant de

Pombier paroisse et juridiction de Cuzorn en vertu bail à ferme en date du 21 septembre 1733 entre

Monsieur le marquis de Nadaillac seigneur de Cuzorn contrôlé par Cassaigne les 8 janvier 1734 et

en vertu d'une cession faite par le dit seigneur de la seigneurie de Cuzorn depuis et y compris 1729

23

jusque et compris 1733 en date du 3 février 1733 ……». Il semblerait que le marquis de Nadaillac

fut en possession de la seigneurie de Cuzorn depuis 1729.

« François du Pouget de Nadaillac, chevalier, seigneur marquis de Nadaillac en Quercy,

seigneur baron de la Villeneuve et de la Farge, seigneur du Roc en Quercy et de Cuzort en Agénais,

seigneur de Vallière, Saint-Séverin et autres places était né le 11 juin 1665. Il était le fils troisième

de François IV du Pouget, chevalier, seigneur marquis de Nadaillac, vicomte de la Villeneuve,

seigneur du Bouchet, du Roc de et de Saint-Symphorien, et de Françoise De Douhet, dame et

baronne de Saint-Pardoux.. »

(Société de sciences de la Creuse 2è série T 7 page 698)

Un armorial du Quercy précise que le marquis et comtes de Nadaillac, seigneurs du Roc

(paroisse de Mareuil), la Gondarie, la Lande, en Quercy; Vaux, le Bouchet, le Lac, la Chèze, Saint-

Séverin, la Péchade, Montplaisir, la Villeneuve, la Farge, en Limousin; est seigneur de Cuzort

(Cuzorn) en Agenais.

Nadaillac est une des plus anciennes maisons du Quercy, à laquelle on rattache par tradition

Bertrand Du Pouget, cardinal-évêque d'Ostie et de Velletrie. Elle a fourni une foule de personnages

marquants.

Le nom de Nadaillac a été pris par cette famille à la suite du mariage vers1450, de

Guillaume II Du Pouget avec Alamande de la Mahanie dame de Nadaillac.

(Bulletin de la société des études sientifiques du Lot T28 P 201)

La dernière mention de Nadaillac, dans les documents de Cuzorn, apparaît dans un contrat

de vente de (terre pré) fait par Marie Escande en faveur d’Antoine Blot charpentier pour la somme

de 57 livres, le 01 11 1741. En fin de l'acte on trouve la formule ci-dessous : « je soussigné comme

j'en ai pouvoir de Monsieur le marquis de Nadaillac ai donné le droit de prélation du présent contrat

à Antoine Blot. » (Le Seigneur avait sur son tenancier le droit de prélation : en cas de vente de la terre à un

particulier. Le seigneur pouvait acquérir cette terre en indemnisant l'acquéreur du prix plus les frais)

Signé La Tour de Bel

La seigneurie de Cuzorn changea à nouveau de propriétaire en 1745. Elle passe dans les

mains de Pierre d'Escourre conseiller du roi et son procureur général honoraire au bureau des

finances de Guyenne seigneur baron de Cuzorn demeurant à Paris rue neuve des petits champs

paroisse de Saint Rock.

Pour l’année 1746 Le Seigneur Escourre paye 9 livres de Capitation, 39 livres 10 sols 3

deniers de dîme, et 200 livres de taille pour une surface imposeé de 77 sextérées (75 ha)

En janvier 1755 il vend un pré à Antoine Blot habitant du Vignal par l’intermédiare de son

frère Louis d'Escourre de Péluzac habitant de Libos.

Le 16 janvier 1759, Pierre Escourre épouse, à Paris, Marie Dahon, fille d’Alexandre Dahon,

officier du roi.

En mai de la même année Le Sieur Pierre d’Escourre seigneur de Cuzorn arrente la métairie

du Vignal à Antoine Blot marchand habitant du Vignal.

En Juin 1761 il vend un petit claux situé au Vignal à Antoine Blot.

Pierre Escourre décèdera en juin 1767 en laissant de nombreuses dettes. Les créanciers

s’unissent autour de Louis Petit de la Nauze, banquier à Paris, pour récupérer leur argent. Dans ce

contrat d’union, il y avait Pierre Beaujon négociant à Bordeaux, Alexandre Dahon beau-père de feu

Pierre d'Escourre, Anne de Chaumont-Guitry comtesse d’Amblimont, madame la marquise de

Crussol, monsieur le marquis de Rochechouart-Surgères, la demoiselle d’Ussé, et aussi des

menuisiers, tailleurs, marchands de draps, merciers, bijoutiers, bouchers, boulangers, épiciers, etc.

Une assemblée des créanciers du 9 septembre 1768 décide de la vente des biens que Pierre

d'Escourre possédait en Agenais, notamment la terre et baronnie de Cuzorn

(Histoire de Cuzorn Bellecombe)

24

Curieusement, trois ans après, on trouve dans un acte du 18 09 1770 concernant la vente par

Bernard Reynal de six cartonnats de pré en faveur de Pierre Pasquet marchand habitant de

Guiraudel paroisse et juridiction Cuzorn, la formule suivante : « Je donne et cède à l'acquéreur du

présent contrat les droits de prélation et retenu féodale et sans préjudice de tout autre droit et devoir

seigneuriaux. Fait est donné à Libos le 11 mais 1771 Sieur D'Escourre. »

Cinq ans après on trouve à propos d’une vente de terre faite par Jean Rigal de Tesquet à Jean

Blot aussi de Tesquet, Louis Berdolle de Saint Vincent Seigneur de Cuzorn.

« Nous nobles Louis de Berdolles de Saint-Vincent seigneur baron de Goudourville ,

Cuzorn et autres places avons par ces présents cédé et cédons a Jean Blot habitant du village du

Vignal paroisse de Cuzorn pour cette fois seulement le droit de prélation que nous avons à cause de

notre seigneurie et baronnie de Cuzorn sur la vente qui a été faite par Jean Rigal marchand du

village de Tesquet paroisse dite Cuzorn au profit du dit Jean Blot d'une pièce de terre sise en notre

juridiction du dit Cuzorn désignée confrontée est limitée aux contrats ci-contre en date du 20

octobre 1772. À l'effet par le dit Jean Blot d'en jouir en bon vassal et amphithéote et à la charge par

lui de nous payer tout droit et devoir seigneuriaux auxquels ladite pièce peut être sujette et sous

division annuelles fait en notre hôtel à Toulouse le 16 juillet 1773

Berdolle de St Vincent »

Le 22 février 1774, la baronnie de Cuzorn est officiellement acquise par Louis Berdole de

Saint-Vincent. C’est son procureur, Antoine Le Bel, écuyer, demeurant à Paris, qui a comparu

devant les conseillers du roy, notaires au Châtelet de Paris, « lequel sieur Le Bel, a, par ces

présentes, déposé en écus d’argent et monnaye ayant cours, comptés et réellement délivrés à la vue

des notaires...»

(Histoire de Cuzorn Bellecombe)

(1761 1784 Bureau du Journal général de France, ou Affiches à Paris)

Par un testament du 8 juillet 1779, Louis Berdole de Saint-Vincent, baron de Cuzorn, fit de

son deuxième fils, Jean-Marie Berdole de Lalande, son héritier. Comme il n’habitait pas Cuzorn,

mais en son hôtel à Toulouse, c’était le sieur Lamarque, son fermier, qui habitait le château.

(Histoire de Cuzorn Bellecombe)

En 1784, Jean-Marie Berdole de Lalande, baron de Cuzorn bailla les terres, lui appartenant au Vignal, à Jean

Blot.

En 1788, Jean de Frontin, Sieur de La Pronquière, se rendit au château de Cuzorn comme

procureur de son beau-frère, Guillaume Léonard de Bellecombe, qui est qualifié, dans l'acte passé,

de haut et puissant seigneur et baron de Cuzorn. C'est le nouveau propriétaire. Il renouvelle alors le

bail au sieur Pierre Lamarque. Le bail porte l'affermage de l'entière terre, soit en rentes directes et

foncières et leurs suites, de quelque nature qu'elles soient, tels que droits de lods et ventes et

décharges. La baronnie se composait de quatre corps de domaines, deux moulins à eau banaux (que

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les gens étaient tenus d'utiliser en payant une redevance au seigneur), une forge à marteau, un foulon (pour le

foulage des étoffes de laine ou de cuir), un four et un pressoir banaux, des cheptels, bestiaux, charrettes,

etc., et de trois métairies. Le sieur Lamarque est chargé des meubles du château et doit tout rendre

au seigneur de Bellecombe tel qu'il l'a pris, après avoir partagé les profits. Monsieur de Bellecombe

se réserve un appartement pour y loger lui ou ceux qu'il enverra. Le fermier est tenu de les nourrir.

Il fait aussi les réparations locatives et doit informer le propriétaire des empiétements qui peuvent

survenir sur le domaine. Le sieur Lamarque, acceptant ce bail, a pour garants de sa solvabilité

Bertrand Austruy, marchand.

« Guillaume Léonard de Bellecombe, Maréchal des Camps et Armées du Roy, Grand Croix

de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, Commandant Général des Établissements français

dans l’Inde, Gouverneur Général des Îles Françaises d’Amérique Sous le Vent, baron de Cuzorn,

seigneur de Tayrac et Font Neuve, était le fils de Pierre Léonard de Bellecombe et de Anne de

Marabal. Il naquit à Bellecombe, près de Perville, en Agenais, le 20 février 1728. A 19 ans, il fut

volontaire au Régiment de Royal Roussillon ; en 1757, au Canada, il eut le grade d’aide-major ;

Commandant à l'Isle Bourbon (La Réunion) de 1767 à 1774 ; en 1778, il se distingua lors du siège de

Pondichéry et fut nommé plus tard Maréchal des Camps et Armées du Roy. En 1776, il épousa, à

Bordeaux, Angélique Catherine de Galaup de Marès, née à Villeneuve-sur-Lot le 12 novembre

1748. Se voyant sans héritiers après plusieurs années de mariage, il s'occupa de l'avenir des fils de

sa soeur Marie-Louise, épouse de Jean de Frontin. En 1780, il fit entrer l’aîné Pierre-Guillaume dans

le régiment de Pondichéry comme sous-lieutenant. En 1785, Guillaume de Bellecombe a terminé sa

carrière militaire. Rentré de Saint-Domingue, il employa ses dernières années à l'administration des

propriétés qu'il avait achetées. Cependant, sa femme et lui demeuraient à Montauban, rue du Vieux-

Collège, où son infirmité l'y retenait. »

(Histoire de Cuzorn Bellecombe)

Guillaume de Bellecombe faisait parti de la Noblesse. À ce titre il fut convoqué à

l’assemblée de la Noblesse de la Sénéchaussée d’Agen en mars 1789. Peut-être empêché par ses

problèmes de santé, il ne s'y rendit pas, car c'est une autre personne qui signa pour lui, à savoir

"Messire Gratien de Saint-Geniès de Lapoujade de Langle".

(Histoire de Cuzorn Bellecombe)

Avec Guillaume de Bellecombe se termine la lignée des seigneurs de Cuzorn.

- Etat des lieux avant la révolution -

À la fin de l'ancien régime nous pouvons tenter de nous faire une idée de la vie de la

population de Cuzorn.

La vie quotidienne était essentiellement consacrée aux travaux des champs et dans les

périodes hivernales aux travaux liés et à l’extraction de minerais de fer, à la fabricatin du charbon

de bois pour la production de fonte et à l'usinage d’objets principalement des aratoires sarcles

bêches, pioches, ou utilitaires comme des chaudrons, poêles, casserole, bande de roulement pour les

charrettes. La vie en autarcie demandait à chacun d'avoir plusieurs activités durant l'année et a

favorisé l'émergence d'une population de paysans ouvriers. Les maîtres de forge ne travaillaient que

lorsque le niveau d’eau dans la Lémance le permettait. La coupe du bois et l'alimentation de la

charbonnière se faisaient en dehors des périodes de semailles ou de récolte. Les maçons,

charpentier, cloutier, tisserand, tailleurs d’habits, papetiers, meuniers, négociants et même juge et

huissiers possédaient tous des terres qu'ils exploitaient pendant les périodes favorables. Les

syndicats n’existaient pas mais des contrats étaient parfois négociés entre employeurs et ouvriers.

Voici un exemple en1771 à propos des repas des ouvriers.

1- Entente patronale passée entre les différents propriétaires de moulin au sujet des

repas des ouvriers.

« Au lieu de Libos, paroisse et juridiction de Fumel en Agenais, le premier décembre 1771,

devant le notaire royal soussigné … sont présents et constitués en leurs personnes les sieurs Jean

Trenty, négociant habitant du présent lieu, Jean Ballande aussi négociant habitant du lieu, paroisse

et juridiction de Gavaudun, autre Léonard Ballande habitant au moulin à papier de Martiloque dans

cette paroisse, Jean Duffa habitant au moulin à papier de Pombié dans la paroisse et juridiction de

Cuzorn, Jean Roques habitant le lieu appelé le Moulin Bas dans la paroisse et juridiction de

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Sauveterre, Jean Perié habitant du moulin de Majou-lassy dans la susdite paroisse de

Gavaudun, David Jardel habitant du moulin à papier de Condat, Simon Caperony habitant au

moulin de Lesquivat dans la susdite paroisse, tous les susnommés en Agenais. Marc Saisset

habitant au moulin à papier de Tousac, paroisse dudit Tousac juridiction d'Orgueil en Quercy lequel

fait tant pour luy que pour Jean Saisset son fils ayné habitant au moulin de Fonsalade dans la

paroisse dudit Sauveterre auquel il promet faire agréer et approuver le présent traité à peine de tous

dépens, Louis Bertal habitant au moulin à papier de Cabar dans la paroisse et juridiction de

Moncabrier en Quercy et Pierre Martines habitant au moulin à papier de Ratier, susdite paroisse de

Cuzorn, tous possesseurs de moulins à papier ou fabricants iceluy, et encore le sieur Jean Ballande

promettant et se faisant fort pour le nommé Caubas dit Navasselle habitant du moulin à papier de

Saint Avit dans la paroisse dudit Saint Avit, juridiction de Lacapelle Biron, auquel il promet faire

agréer, approuver et ratifier à peine d'en répondre en son propre et privé nom, lesquelles parties ont

dit qu'elles ont reconnu qu’il est onéreux pour elles de nourrir les ouvriers employés dans leurs

moulins et les susdits constituants pour remédier aux abus résultant de la nourriture fournie aux

susdits ouvriers ont unanimement résolu de se conformer aux usages pratiqués aux moulins de

Couse, et de Belvès en Périgord. En conséquence de cette résolution, il demeure accordé, convenu

et arrêté entre les susdits constituants sous réciproques stipulations et acceptations qu'à l'avenir et à

commencer au cinquième courant pour les plus tard chacun desdits constituants qu'ainsi que ceux

pour lesquels il a été stipulé et cautionné par ledit sieur Ballande et Saisset père, cesseront et

discontinueront de nourrir et fournir aucuns aliment à leurs ouvriers a peine des trois cent livres …

…il demeure convenu entre toutes parties que celuy des constituants qui passera outre au préjudice

du présent traité sera tenue d'accorder a tous les autres constituants une indemnité telle qu'elle sera

jugée par des arbitres dont ils seront obligés de convenir dans huit jours …. … comme aussi il reste

convenu que supposé que quelques ouvriers et compagnons desdits moulins s’avisassent de troubler

le presant accord et défendre quelque moulin desdits sieurs constituants, ils s'uniront tous ensemble

pour faire punir lesdits ouvriers séditieux même les faire bannir de la province sil est possible, et

surtout des susdits constituants promettent et s'obligent de ne prendre jamais a leur service les

susdits ouvriers séditieux, il demeure aussi convenu que pas un des constituants ne pourra prendre a

son service aucun compagnon qui viendra de quitter un desdits constituants s'il n'est porteur d'une

déclaration de maître de la fabrique. »

2- Entente ouvrière passée devant notaire au sujet des repas dus par les propriétaires

des papeteries.

« Dans la ville de Fumel en Agenois, le 13e jour de decembre 1771.... sont presents et

constitués en leurs personnes Guilhaume Trouniac, François Tramblié, Jean Marty, Pierre Pourriol,

Jean Lauras, Pierre Labruière, Gerome Verdier et Charles Jardel, Jean Galés, François Amblar,

François Galés, ouvriers, coucheurs et gouverneurs occupants les cuves des moulins a papier de

l'Agenois et du Quercy habitants aux dits moulins, y travaillants, lesquels du vouloir et assistance

des ouvriers compagnons travaillant dans la fabriques desdits moulins ont convenu et conviennent

par ces présentes qu'à l'avenir ils ne recevront plus la nourriture de la part des maîtres fabricants à

quoy ils renoncent par Exprès ; mais qu'a l'avenir il sera payé par les dits maîtres fabricant

aux quatre principaux compagnons a savoir a l'ouvrier, au coucheur, au laveur et au gouverneur,

et à chacun d'eux quinze livres par mois pour ladite nourriture seulement, et à l'apprenti, au vireur

et aux salarants et salarantes suivants les us et coutumes des moulins de Couse et quant à leurs

gages ils leur seront payés suivant les anciens usages, de même que les avantages qui restent fixés à

seize sols par jour et feront le papier suivant l'ordre …….. »

Pendant tout le XVIIIe siècle le gouvernement dirigeait la vie économique et obligeait les

ouvriers à se grouper en corporations qu’il pouvait contrôler et réglementait les procédés de

fabrication. Certains industriels et commerçants avaient demandé que l’Etat renonce à son dirigisme

et qu’il laisse libre jeu à l’initiative de chacun. Turgot ministre des finances de Louis XVI proclama

l’abolition des corporations et la liberté du travail industriel en 1776.

La disparité des zones féodales et leur isolement du fait de communications difficiles avaient

engendré nombre de systèmes particuliers de comptes et de mesures. Les unités de mesures étaient

27

si différentes suivant les territoires et les juridictions qu’il fut obligatoire d’établir des barrières

douanières et des calculs savants pour commercer avec d’autres juridictions.

Pour résoudre ces difficultés, les cahiers de doléances de 1789 réclamèrent « une même

mesure et un même poids ». Cette demande fut satisfaite par la création du système métrique. Le

point de départ en fut la décision de l'Assemblée Constituante, en 1791, de choisir comme base de

l'unité de mesure, la longueur d'une partie du méridien terrestre; ainsi cette mesure pourrait être

acceptée par tous les peuples. L'échelle des divisions choisie pour les mesures fut le système

décimal. La Convention vota en août 1793 l'adoption du système métrique.

En ce qui concerne Cuzorn la correspondance par rapport au système actuel se traduit ainsi :

1 - La monnaie

La Livre, monnaie principale dont la valeur variait suivant le lieu, se divisait en Sols et

Deniers. Une livre valait 20 Sols et un Sol 12 Deniers. En 1694 Marie Biers femme de Jean Bergues

estima qu’une paire de boeufs valait 90 Livres. En 1619 Antoine Blot acheta l'équivalent de 1

hectare de terre labourable pour 480 Livres, en 1692 Jean Blot, dit Mauvezy, acquit une pièce de

terre à 750 Livres l’hectare, en 1741 Antoine Blot charpentier du Vignal acheta une pièce de terre à

Antoine Roubert à 860 Livres l’hectare. En 150 ans le prix de la terre sera multiplié par 3. La Livre

sera remplacée définitivement par le Franc créé le 17 germinal an XI (7 avril 1803). Le Franc

apparaîtra pour la première fois, dans le budget de Cuzorn, l’année 1808.

2 -Les mesures agraires

Les mesures courantes étaient, soit en relation avec le travail nécessaire à la mise en valeur

d’une parcelle: c’était le Journal, équivalant en moyenne à 40 ares, soit en relation avec la quantité

de semence nécessaire pour cette parcelle : c’était la Sexterée variant de 145 à 83 ares. A Cuzorn on

utilisait la Sextérée. Cuzorn étant rattaché au système de Blanquefort, la Sexterée valait 97,51

ares et était assez proche de l’hectare actuel. Elle se divisait en 8 Cartonnats de 8 Boisselats de 9

Lattes ou Escats de 0,169 ares.

3 - La capacité pour les liquides

Là aussi les mesures étaient variables suivant les lieux, par exemple, à Agen la Barrique de

100 pots faisait 196 litres, à Casseneuil 220 litres et à Fumel 209 litres .

A Cuzorn on se servait du référentiel de Fumel. La mesure courante était la Barrique pour

les grands volumes et le Pot pour les petits. Cependant pour les très gros volumes on utilisait le

Tonneau qui valait 4 Barriques soit 836 litres. Pour Cuzorn la Barrique de 100 Pots contenait donc

209 litres, le Pot de 2 Pintes 2,09 litres, la Pinte de 2 chopines 1,04 litre, la Chopine de 2 Roquilles

0,55 litres et la Roquille 0,26 litre. En 1727 « la veuve de Mr Jean Bel donne à Jean Blot deux

barriques de vin pour une dette de 50 livres. »

4 – La capacité autre que les liquides

A Cuzorn le Sac de 83,12 litres valait 3 Quartons de 27,4 litres, le Quarton 3 Poignerées de

13,7 litres et la Poignerée 4 Boisseaux de 3,42 litres (mesure de Fumel). En 1626 Jean Blot du

village du Vignal vendit douze Sacs de charbon (de bois) à la forge de la mouline de Libos et ce qui

revenait à peu près à 1000 litres pour la somme de 15 livres. En 1756 Jean Rigal dit Fitarel habitant

du Tournié paye 28 livres pour 2 sacs de blé.

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5 – Les étoffes

L’unité de mesure des tissus était l’Aune. L’Aune de Cuzorn correspondait à celle de

Gavaudun où la canne de tisserand mesurait 2 aunes, mesure d’Agen, c’est à dire 2,28m.

6 – La longueur

La Toise mesure importée a toujours eu la même valeur de 1.949 m. Pour les longues

distances on se servait de la Lieue valant 2000 Toises soit 3898 m. En 1793 « le citoyen Louis

Couder demeurant à Mélis s'est obligé de porter le courrier de la commune une fois par semaine à

Monflanquin distant de quatre Lieues pour 20 livres par an. »

7 - Le poids

A Cuzorn on utilisait la Livre "poids de marc" qui pesait 489,5grammes et valait 16 Onces.

L’Once pesait 30,59grammes et valait 8 Gros. Un Gros pesait 3,82grammes et valait 72 Grains de

0,053grammes.

Les impôts avant 1789

1 - les impôts seigneuriaux.

- Droit de Lods et de vente ou droits de mutation: Sommes dues en % sur le montant de

chaque vente de biens immeubles de terre ou de maison.

- Taxes sur le fonctionnement du four banal, du moulin, (four et moulin du seigneur)

Les seigneurs étaient dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tous les

habitants de la seigneurie les fours, les moulins, etc. Pour la contrepartie, les habitants de la

seigneurie étaient obligés d’utiliser ces installations en payant une redevance seigneuriale (banalité).

Les principales banalités concernaient le four banal (taxé par le fournage), le moulin banal et le

pressoir banal. Les propriétaires étaient imposés sur leurs biens, en nature, argent et journée de

travail, qui étaient perçus par le fermier des domaines du seigneur. Voici un exemple à propos d’un

affermage de terres par le seigneur de Cuzorn (Pierre d'Escourre) à Antoine Blot en 1759

Voici un exemple de contrat de métayage au XVIIIe siècle.

« Aujourd'hui douzième du mois de mai 1759 après-midi dans le château de la baronnies de

Cuzorn en agenais devant le notaire royal soussigné et témoins sous nommés fut présent Antoine

Blot marchand habitant du village du Vignal paroisse et juridiction de Cuzorn lequel de son gré et

de volonté a reconnu tenir en fief perpétuel tout comme ses prédécesseurs ont ci-devant tenu

messire Pierre d'Escourre conseillers du roi et son procureur général honoraire au bureau des

finances de Guyenne seigneur baron de Cuzorn demeurant à Paris rue neuve des petits champs

paroisse de saint rock, d'ici absent mais pour lui présent est acceptant messire Étienne Louis

Escourre écuyer sieur de Peluzac habitant du bourg de Libos paroisse et juridictions de

Monsempron suivant l'acte de procuration dudit seigneur son frère du 30 avril 1750 et retenus par

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Bronot et son confrère notaire au Châtelet de Paris qui a été enregistrés aux greffes de cette

juridiction, savoir est les possessions suivantes :

Qui est en premier lieu une petite pièce de terre en vignes appelées à Las Vignotte tènement

(lieu dit) du Vignal en la présente juridiction par le reconnaissant … laquelle se confronte du levant

chemin dudit village du Vignal allant à Guiraudel du midi terre de Jeanne Teyssedou couchant est

nord terre du reconnaissant par lui ci-devant reconnut contenant un cartonnat un boisselat et demie

boisselat.

plus une autre pièce de terres situées dans le même tenement et juridictions appelée Darrés

Las Vignes … laquelle se confronte du levant terre de Jean Mounniac du midi et couchant est nord

terre dudit Blot contenant un cartonnat deux boisselats , faisant contenance ledit deux pièces celle

de deux cartonnats trois boisselats et demi sous la rente argent de quatre deniers y compris la part de

poule et journées attendues que le tènement s’en trouve chargé, froment demi boisseau demi quart

seigle 82 froment, avoine quart boisseau ;

De plus déclarent posséder les reconnaissant dans le tènement de la Calpeine en cette

juridiction une pièce de terre est pré appelé Al Ribaillou et telle que ledit Blot a acquise dudit

seigneurs d'Escourre par contrat du 29 novembre 1755 retenus par Valety notaire royal, … laquelle

se confronte du levant terre de Jacques Layrac, du midi et couchant au ruisseau Valade , du nord

terre de Joseph Bissière contenant deux cartonnats trois Boisselat, sous la rente argent de deux

deniers y compris la part de poule, froment demi boisseau, quart de quart d'autres, seigle autant

lesquels contenance revienne à celle de quatre cartonnat six boisselats et demie ; et les rentes unies

ensemble argent six derniers, froment un boisseau demi quart, quart de quart d'autres, seigle autant

que de froment, avoine quart de boisseau demi quart d'autres, le tout de rente annuelle perpétuelle

foncière directe du en conformité des anciens titres est dernière reconnaissance laquelle rente icelui

reconnaissant sont obligés de payer au dit seigneur et à ses représentants chaque année qui sera

rendue est portée dans le présent château et grenier dudit seigneurs les grains bons et marchands

mesures de cette juridiction payable à la fête de la Saint-Michel du mois de septembre l'argent à la

Noël le tout d'une chacune année avec les droits d'acaptes dus et accoutumés qu'est double rente

quant à l'argent seulement à chaque mutation de seigneur et feusatier que ledit sieur Escourre de

procureur susdit se réserve par exprés avec tout droit de lots de rentes de prélassions et tous d'autres

droits de fondalitté directité droits et de voir seigneuriaux les féodaux avec toute justice haute

moyenne basse. De même sera tenu ledit reconnaissant en conséquence desdits anciens titre et

dernière reconnaissance de venir moudre tous les blés et autres grains de la dépense de sa maison et

famille au moulin Bannerets (moulin du bourg) dudit seigneurs sans pouvoir s'en dispenser sous

quelque prétexte que ce soit suivant l'usage et coutumes qui est observées, promet ycelui

reconnaissant à être loyal tenancier, ne détériorer lesdits biens au contraire les améliorer ainsi qu'en

vrai père de famille ne les aliéner ni transporter à main morte forte à d'autres personnes de droits

prohibés d'établir sur yceux aucun sens sur sens rente sur rente et desdits fonds en faire montrer que

dans de ce il en sera requis par le dit seigneur ou autres ayant de lui droits, en revenir à nouvel

exploit. En reconnaissance quand il appartiendra, en faire l'exhibition de tous titres concernant iceux

fief ainsi ledit sieur Escourre procureur dudit à de nouveau ju… le reconnaissant desdits biens avec

promesse de garantie touchant la directité féodale seulement, même s’oblige le reconnaissant que si

il venait lui ou ses successeur habiter dans le présent lieu de Cuzorn de venir cuire le pain de la

dépense de la maison et famille au four Banerets (four banal) dudit seigneurs comme sont obligés des

autres habitants domiciliées dudit Cuzorn, se réservant ledit sieur d'Escourre tous les arrérages de

rentes qui peuvent être dus sur lesdits fonds tant à lui que fermiers avec les autres droits et devoirs

seigneuriaux, dont le dit tout. Les parties m'ont requis leur retenir le présent acte de reconnaissance

aux frais et dépend dudit reconnaissant. Pour remettre fait la minute et deux expéditions l’une pour

le terrier dudit seigneurs, et la présente pour le reconnaissant. Ce que leur a été accordée après que

les parties ont en fait les obligations chacun pour ce qui les concerne de tous leurs biens savoir : le

reconnaissant nommément ceux reconnu avec tous d'autres et ledit sieur Escourre ceux dudit

seigneur ce qu'ils ont soumis à justice présent à ce Jean Cassaigne praticien(clerc) habitants de

Gavaudun et Pierre Delfarguiel marchand aubergiste habitants du présent lieu qui a signé avec ledit

sieur Escourre à l'original non le reconnaissant pour ne savoir de ce requis, l'original contrôlé au

bureau de La Capelle Biron par Cassaignes.

30

moy Vidal notaire royal »

2 - Les impots royaux

En plus des impôts payés au seigneur les habitants devaient payer l’impôt royal.

La capitation, la taille, la dîme (retenue par le clergé)

- la taille :

La taille est un impôt direct sur les propriétaires perçue par les collecteurs en fonction des

surfaces cultivées par ceux-ci dans chaque paroisse. Cet impôt est presque généralisé sur l’ensemble

du territoire à l’exception de quelques villes franches qui compensaient en général ce manque à

gagner pour le trésor par un impôt indirect.

L’origine du mot " taille " est généralement attribuée à l’entaille que percepteurs et

commerçants faisaient sur deux règles de bois ou bâtons dont un exemplaire était conservé par le

contribuable comme preuve de son paiement.

En 1749 à Cuzorn la taille portait sur 2500 sextérées (approximativement 2438 hectares).

Escourre seigneur de Cuzorn paya 200 livres 2 sols 3 de taille pour 77 sextérées (75 hectares) et le

Curé ne paya 17 sol 2 deniers pour 2cartonats et 5 boisselats de terre.soit (25 ares )

- La capitation :

Cet impôt établi par les empereurs romains, fut rétablit, en 1695 par Louis XIV, il devait être

payé par tous les Français, sans distinction de privilégiés et de non privilégiés.

En 1746 à Cuzorn la capitation s’élevait à 250 livres 10 sol pour 220 contribuables soit un

peu plus d’une livre par contribuable. Escourre seigneur de Cuzorn paya 9 livres, alors que Jean

Rigal de La Furette paya 5 sols.

3 -les impôts royaux et du clergé

- la dîme :

La dîme correspondait à la 10ème partie des récoltes ou des revenus qui sont donnés à

l'Eglise. La 11ème botte de blé, 1/10ème des agneaux, porcs, chèvres et oies, 1 denier à la Saint

Martin, 4 chapons à Noël. Le quart de la dîme allait à l'évêché.

En 1746 à Cuzorn la dîme portait sur 1975 sextérées 5 cartonnats 1 boisselat ( approximativement

1922 hectares) et s’élevait à 1002 livres, 11 sols deniers. Escourre seigneur de

Cuzorn paya 36 livres 10 sols 3 deniers de dîme pour 77 sextérées (75 hectares) alors que Le Curé

paya 3 sols 3deniers pour 2 cartonats et 5 boisselats de terre. Soit (25 ares )

Le registre de la taille pour la juridiction de Cuzorn en l’année 1786 permet d’avoir une vue

plus précise de la répartition des biens de la seigneurie de Cuzorn à la fin de l’ancien régime.

En cette année 1786, la surface cultivée pour l’ensemble de la juridiction était de 1960

sextérées. La sextérée de Cuzorn alignée sur celle de Blanquefort correspondait à 97,51 ares ce qui

fait une surface totale de 1911 hectares répartie sur 315 propriétaires. Les sommes dues au titre de

la taille pour la communauté étaient de 5389 livres 14 sols 11 deniers. Les propriétaires les plus

fortunés étaient Le Sr Bel de Roudigou qui cultivait 79 hectares, Bruno de Mélis noble, chevalier de

31

l’ordre de St Louis, qui possédait 59 hectares et Ballande bourgeois de Ratié papetier et cultivateur

qui en plus de la papeterie cultivait 59 hectares.

A l’opposé la moitié des cultivateurs vivaient avec moins de 4 hectares de terre les plus

démunis survivaient avec moins d’un hectare.

Le graphique suivant montre les surfaces cultivées en 1786, classées par lieu-dits et par

ordre croissant.

Le registre des tailles relevé par Bernard Raynal de Petitjean collecteur principal de la

commune de Cuzorn et Pierre Escande du Pouget consul de Cuzorn est publié dans son intégralité.

Les 320 propriétaires sont classés par ordre de surfaces cultivées décroissant.

Surfaces cutlivées en 1786

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200

Cuzorn

La Poulétie

Mélis

Bret

Belarbre

Augère

Bengoutou

Laborderie

Péméja

Pombié

Grillère

Petit jean Peyrepeau

Le Peyrin

Botge

Tournié

Marty Louit

Lagarde

La Sauvetat

La Terrisse

Balette

Guirodel

Hameaux

sextérées

Classement des propriétaires par surface cultivée en hectares et ordre croissant

32

Nom Prénom Hameau Hectares

Bel Roudigou 77

Brunot Mélis 59

Ballande Ratié 59

Seigneur Château 51

Gibert Anjeau 44

Bel Pombié 43

Arennes Jean Tandou 38

Géraud Pierre Le Peyrin 26

Degoudal Bengoutou (Gigiutoux) 24

Jayan La Jasse Tesquet 21

Tayssedou Antoine Bret 20

Andrac André Bret 19

Blot Jean Le Vignal 17

Baylé Jacques Grillère 16

Austruy Jean Belarbre 16

Faubert Etienne Lascombes 16

Laguarigue Bernard Lagarde 15

Bouyé Pierre Belarbre 15

Vignes Antoine Augère 14

Delbert Pierre La Poulétie 14

Ardaillou Pierre Belarbre 14

Escande Jean Lascombes 13

Rigal Jean Tournié 12

Vignes Pierre Augère 12

Petit Etienne Péméja 11

Escande Pierre Tandou 11

Raynal Bernard Petitjean Peyrepeau 11

Austruy Bertrand La Jasse Tesquet 11

Escoure François Grillère 11

Blot Jean Tesquet 11

Labayssière Jean Calfour 11

Riualhé Pierre Bélibas Bélihaut 11

Bélitran Jean Marty et Louis 10

Glady Pierre Laborderie 10

Guiraud Antoine Talou 10

Blandignères Antoine Augère 10

Gras Antoine Bitou 10

Thoueille Jean La Furette 10

Bienvenu Guillaume La Furette 10

Marmié Jean La Poulétie 10

Raynal Pierre La Furette 10

Ardaillou Mathieu La Jasse Mélis 10

Rabou Jean Cuzorn 10

Baylé Antoine Augère 10

Marcenat Jean Le Vignal 10

Blan Raymond La Furette 10

Marmié Guillaume La Poulétie 10

Martinet Antoine Bitou 9

Causset Bernard Boge 9

Bergues Jean Pombié 9

Roux Antoine La Jasse Mélis 9

Janbou Jean Tesquet 9

Bonnal Pierre Bret 9

Roulliac Antoine La Furette 9

Ardaillou Guilhaume Bret 9

Delmond Jean Bélibas Bélihaut 8

Lapèze Pierre La Poulétie 8

Pasquet Pierre Boge 8

Nom Prénom Hameau Hectares

Compte Guilhaume Petitjean Peyrepeau 9

Capmas Jean La Poulétie 8

Sérougne Etienne Le Vignal 8

Rigal Guillaume La Furette 8

Glady Barthélémy Laborderie 8

Mouliac Jean Augère 8

Roux Jean Augère 8

Bos Jean Bélibas Bélihaut 8

Labourel Jacques Rigou 7

Roubert Barthélémy La Jasse Mélis 7

Boulou Arnaud Péméja 7

Delluc Pierre Tesquet 7

Bentouiliaq Jean Jeanborie Lescarcelle 7

Depayrières Jean Mélis 7

Marmié Pierre La Poulétie 7

Hibert Michel Térrisse 7

Delpon Jean Tesquet 7

Fabre Guillaume Bélibas Bélihaut 7

Lartigue Antoine La Jasse Mélis 7

Rabou Jean Belarbre 7

Bentouliac Pierre La Sauvetat 7

Brousse Jean La Jasse Mélis 7

Allary Pierre Laborde 7

Laporte Antoine Cuzorn 7

Marmié Joseph La Poulétie 7

Balles Bernard Laborde 7

Bayle Jean Talou 7

Gaubert François Cuzorn 7

Saysset Arnaud Laborderie 7

Ricard Arnaud Le Peyrin 7

Coutrix Pierre Rigou 6

Tesquet Jean Tesquet 6

Augère Antoine Térrisse 6

Delcoustal Jean Cuzorn 6

Blot Jean Le Vignal 6

Cassaignes Jean La Jasse Tesquet 6

Marmié Louis La Poulétie 6

Rigal Pierre Lascombes 6

Rabot Pierre La Jasse Mélis 6

Blot Pierre Tesquet 6

Labaysière Jean Cuzorn 6

Tesquet François Tesquet 6

Escande Antoine Laborderie 6

Tayssedou Jean Bitou 6

Vergnol Jean Laborderie 6

Sendrau Joseph Tesquet 6

Tourret Jean Cuzorn 6

Cabanes Jacques Tesquet 6

Bonnefou Jean Bengoutou 6

Philip Guillaume Bengoutou 6

Arlan François Grillère 6

Delbos Jean Bengoutou 6

Augère Jean Rigou 6

Bruguières Jean Pourquiès 6

Augère François Tesquet 6

Escande Jean Petitjean Peyrepeau 6

Deffa François Laborderie 5

Classement des propriétaires par surface cultivée en hectares e ordre décroissant en 1786

33

Nom Prénom Hameau Hectares

Frayssinoux Pierre Jeanborie Lescarcelle 5

Sérougne Jean Bengoutou 5

Bentouliac Raymond Tandou 5

Véssié Jean Pourquiès 5

Rabot Jean Péméja 5

Landier Jean Laborderie 5

Rigal André Anjeau 5

Augère Jean Marty et Louis 5

Terrien Jean Laborde 5

Laymond Arnaud Calfour 5

Tessendié François Boge 5

Bidou Bernard Péméja 5

Vergues Pierre Lagarde 5

Tesquet Jean Belarbre 5

Delcalhou Jean Calfour 5

Tessendié Jean La Poulétie 5

Frayssinous Antoine La Poulétie 5

Baylé Barthélémy Jeanborie Lescarcelle 5

Bégou Pierre Mélis 5

Palen Antoine Tournié 5

Tricou François La Furette 5

Lacombe Jacques Boge 5

Blot Antoine Bret 5

Baras Jean Mélis 5

Caminade Jean Rigou 5

Gillis Jean Séjourné 5

Augère Bernard Cuzorn 5

Tesquet Raymond Tesquet 5

Delbrel Antoine Bengoutou 5

Mazet Jean Bengoutou 5

Tuillié Etienne La Sauvetat 5

Rigal Jean Tesquet 5

Baras jean Péméja 5

Mouly Pierre Belarbre 5

Despayrières Jean La Jasse Tesquet 4

Belladen Bernard Lascombes 4

Parqués Philippe Le Vignal 4

Lagat Pierre Anjeau 4

Raynal Jean Petitjean Peyrepeau 4

Amillaud Pierre Laborderie 4

Tesquet Jean Tesquet 4

Bonnefou Jean Cuzorn 4

Delmas Pierre Laborderie 4

Andrac Jean Cuzorn 4

Durou Pierre Balette 4

Laporte Pierre Cuzorn 4

Coutrix Jean Rigou 4

Escande Jean Cuzorn 4

Gipoulou Jean Talou 4

Bidou Jean Tesquet 4

Blot François Le Vignal 4

Rigal François Cuzorn 4

Berbyé Jean Bengoutou 4

Malliet Joseph Rigou 4

Sendrau Jean Le Vignal 4

Vergeat Jean Péméja 4

Marmié Jean Péméja 4

Passèrieu Estébé Tandou 4

Sendrau Jean La Jasse Tesquet 4

Nom Prénom Hameau Hectares

Laymond Antoine Belarbre 4

Sérougne Jean Le Vignal 4

Mouly Pierre Le Vignal 4

Marmié Pierre Tournié 4

Cassaigne Arnaud Grillère 4

Jourdane Jean Calfour 3

Marre Jean Balette 3

Pons Mathurin La Sauvetat 3

Bégou Pierre La Jasse Mélis 3

Boulou Bernard Péméja 3

Terrien Arnaud La Jasse Tesquet 3

Talamy Jean Le Vignal 3

Augère Pierre Tesquet 3

Pasquet Pierre Guiraudel 3

Magnac Etienne Cuzorn 3

Gras Jean Anjeau 3

Barriac Pierre Cuzorn 3

Cournut Guilhaume Cuzorn 3

Mouillac Bernard Le Vignal 3

Sabatié Jean Laborde 3

Lafargue François Pourquiès 3

Boulou François Péméja 3

Laymon Jean Cuzorn 3

Bayle Pierre Le Vignal 3

Rigal Jean Lascombes 3

Cabaillé Antoine Pourquiès 3

Trougnac Antoine Le Vignal 3

Baylé Jean Jeanborie Lescarcelle 3

Marmié Raymond La Jasse Mélis 3

Pouzet Jean Péméja 3

Ginestou Jean La Jasse Tesquet 3

Redondy Jean Lascombes 2

Tesquet Joseph Tesquet 2

Capmas Joseph Rigou 2

Escande Faure Jean Cuzorn 2

Nouaille Bernard La Jasse Tesquet 2

Capmas Jean Grillère 2

Andrac Louis Cuzorn 2

Terrien François La Jasse Tesquet 2

Pichat Pierre Anjeau 2

Soussiel Pierre Rigou 2

Escande Péméja 2

Tricou Joseph La Furette 2

Munié Charles Cuzorn 2

Tourret Jean Talou 2

Tesquet Jean Tesquet 2

Rabot Pierre Péméja 2

Saligné Pierre Cuzorn 2

Rouzié Jean Cuzorn 2

Delcoustal Antoine Cuzorn 2

Escande Anne Tesquet 2

Roubert Jean Cardou 2

Gras Anne Tournié 2

Labayssière Jean La Sauvetat 2

Cure Jean Cuzorn 2

Ospital Jeanne La Jasse Tesquet 2

Janbou Antoine Tesquet 2

Escande Antoine Cuzorn 2

34

Nom Prénom Hameau Hectares

Escande Jean Louis Tesquet 2

Escande Antoine Grillère 2

Cubertou François La Jasse Tesquet 2

Séguy Pierre Laborderie 2

Philipot Léhonard Roudigou 2

Ginestou Guilhaume La Jasse Tesquet 2

Delbert Jean La Poulétie 2

Bayssière Jean Cuzorn 1

Laymond Jeanne La Sauvetat 1

Charvalhé Pierre Cuzorn 1

Gras Pierre Cardou 1

Lacombe Jean Cardou 1

Delfarguiel Pierre Cuzorn 1

Labayssière Pierre Tournié 1

Begé Pierre Bélibas Bélihaut 1

Lafage François Cuzorn 1

Escaffre Jean Péméja 1

Tayssedou Antoine Anjeau 1

Séguy Roudigou 1

Tesquet Jean Térrisse 1

Carrolis Charles Cuzorn 1

Mascard Séjourné 1

Gras Pierre Bitou 1

Jayan Antoine Le Vignal 1

Jourdane Jean Tournié 1

Pasquet Bernard Lascombes 1

Boulou Izabeau Péméja 1

Astoul Jean La Furette 1

Bidou Jean Grillère 1

Soulier Guilhaume Cuzorn 1

Escoure Pierre Pourquiès 1

Bouye Pierre Cuzorn 1

Terrien François Cuzorn 1

Vidal Madeleine Cuzorn 1

Galles Bernard Cuzorn 1

Lamoure Marguerite Cuzorn 1

Breu Guilhen Cuzorn 1

Coutrix Raymond Séjourné 1

Moulinié Antoine Tournié 1

Augère Arnaud Guiraudel 1

Rigal Pierre La Furette 1

Delbert Barthélémy La Poulétie 1

Frayssinous charles Rigou 1

Delpon Jean Séjourné 1

Basset Pierre La Furette 1

Albert Guillaume Péméja 1

Laporte Antoine Cuzorn 1

Espié Mathieu Séjourné 1

Roux Jean Cuzorn 1

Astoul Jean La Furette 1

Delfarguiel Jean Cuzorn 1

Clary La Sauvetat 1

Cure Benoit Rigou 1

Delflau Jean Bélibas Bélihaut 1

Delier Catherine Tesquet 1

Bayle Guilhem Balette 0

Sérougne Pierre Cuzorn 0

Tesquet Jean Belarbre 0

Farginoux François Belarbre 0

Nom Prénom Hameau Hectares

Gipoulou Jean La Sauvetat 0

Curé Gibert 0

Bouttouyrs Jean La Sauvetat 0

Soussièl Pierre Roudigou 0

Rouzié Jean Cuzorn 0

Sérougne Jeanne Cuzorn 0

Rocques Jacques La Furette 0

Bissière Joseph Anjeau 0

Maury Jean Tesquet 0

Filhol Joseph La Poulétie 0

Sérougne Jean Séjourné 0

Couderc Pierre La Furette 0

Pinipot Jean Cuzorn 0

Delbouyg Jean La Furette 0

Rabot Pierre La Jasse Mélis 0

Carmeille Guiral Lascombes 0

Espargnac Jean Cuzorn 0

Caminade Jean Cardou 0

Baras Toinette La Jasse Mélis 0

Labayssière André La Sauvetat 0

Sousteille François La Sauvetat 0

35

Le bourg de Cuzorn en 1743

l’arpentement du village réalisé en 1743 (sous Louis xv ), document fourni par la famille

Laymond, nous a permis de retrouver des noms de rue et de place oubliés depuis ce temps. Le plan

ci dessous reconstitue ces lieux ainsi que les principales habitations dont beaucoup existent encore.

Le moulin du seigneur ainsi que les fours étaient banaux c’est à dire qu’ils étaient utilisés

obligatoirement par tous les habitants moyennant une redevance en nature (blé , orge ou seigle).

Il semble qu’il y ait eu deux portes sur la Lémance : La porte de la grande rue que l’on voit

actuellement donnant sur la Lémance avec son porche gothique, à laquelle on accédait certainement

par un pont et la porte du Sautas "a lane " (certainement porte du saut de l’âne) qui devait être un

accès par gué ou petit bac. Le bourg était entouré d’un mur. L’entrée sud était appelée" portail de la

ville" et se prolongeait par la rue publique puis rejoignait la rue venant de la porte du Sautas (à lane)

pour former la place de la Tigouse. Il semble qu’il n’y ait pas eu de communication avec la grande

rue car la propriété de Me Jean Escande allait du rocher à la défuite du moulin. .

Nous avons retrouvé les maisons et les terrains ainsi que les noms des propriétaires et

parfois leur profession. En voici la liste et leur situation sur le plan.

36

1/1 - Maison de François Géraud

2/1 - Maison de Jean Lavayssière tailleur d'habits

3/1 - Ayral de maison de Guihalme Lasserre

4/1 - Maison et jardin de Bernard Augère

5/1 - Maison de Pierre vigne

6/1 - Ayrial de maison de Guillaume Rigal

1/2 - Maison de Marthe Ginestou

2/2 - Ayrial de maison Mr Escourre

3/2 - Ayrial de séchoir de Mr Escourre

4/2 - Maison et parties de Mr Escourre

5/2 - Maison de Pierre Esparnac

6/2 - Moulin de Seigneur

1/3 - Fours Banerats

2/3 - Maison de Antoine Laporte (partie sur la rue)

3/3 - Maison de Antoine Laporte (sur le moulin)

4/3 - Maison de Jean Pradié

5/3 - Maison et étable de François Rigal menuisier

6/3 - Maison et partie de Sirgou Albert

1/4 - Ayrial de maison de Arnaud Ricard (Peyrin)

2/4 - Maison et parties d'Antoine Delcoustal

3/4 - Maison de Mr Bel

4/4 - Ayrial de maison de Jean Reynal (Peyrpeau)

5/4 - Ayrial de maison de Pierre Escande (Pouget)

6/4 - Autrre ayrial de maison de Pierre escande

1/5 - Maison de Souget Brassier

2/5 - Maison et petit jardin de Guillaume Magniac

3/5 - Ayrial de maison de Jean Mollénier

4/5 - Maison écurie étable de Me Jean Escande

5/5 - Ayrial de séchoir de Me Jean Escande

6/5 - Autre ayrial et parties de me Jean Escande

1/6 - Maison de Jean Sérougne forgeron

2/6 - Grange et petite maison de Jean Sérougne

3/6 - Maison de Marguerite Glady

4/6 - Maison de Dalphine Leger

5/6 - Ayrial de maison de Louis Andrac praticien

6/6 - Grange de Louis Andrac

1/7 - Jardin de louis Andrac (ancien temple)

2/7 - Maison de Louis Andrac

3/7 - Maison de Jeanna Astié

4/7 - Ayrial de maison de Jeanne Astier et Sr Bel

5/7 - Grange de Jean Andrac dit le beau

6/7 - Maison et parties de Jean Andrac

1/8 - Jardin de Jean Poumarède notaire royal

2/8 - Maison et ayrialde Jean Poumarède notaire

3/8 - Maison et parties de Sr Bel Juge royal

4/8 - Ayrial de maison de Arnau Augère et F Serre

5/8 - Maison jardin et parties de Jeanne Terrien

6/8 - Autre ayrial et parties de Jeanne Terrien

1/9 - Ile de Jeanne terrien

2/9 - Maison et jardin de Pierre Lagard chirurgien

3/9 - Ile de Pierre Lagard

4/9 - Maison de Reymond Barriac cloutier

5/9 - Jardin de Reymond Barriac

6/9 - Maison et parties de Mathurin Escande

1/10 -Maison partie et jardin de Sr Delpech Bachel

2/10 -Maison et jardin de Monde Lafargue

3/10 -Chambre et jardin de Sr Barraud de villeneuve

4/10- Maison et forge de Jean Escande fauré

5/10 -Maison et parties de Jean Munier

(Ayrial vient du latin areola qui signifie espace plat; et par extension l’endroit où l'on bat les grains ou indique

l’emplacement d’une maison ou d’une grange)

On remarque qu’il y avait un temple approximativement à l’emplacement de l’ancienne

boulangerie à droite du pont menant à la mairie actuelle. Les noms de rues et des places se sont

perdus avec le temps.

La largeur de la grande rue que l’on peut observer de nos jours montre que les transports se

faisaient avec des moyens peu encombrants. Il faut imaginer qu’à cette époque le trafic de

Loubejac à Salles passait dans le bourg par la grande rue.

-L’ancienne église de Cuzorn-

La première mention écrite relative à l’église de Cuzorn remonte à l’an 1307. Dans une

lettre, le pape Clément V confirme, à "Béralde Raymond abbé du monastère de Clairac , dix lunes

avant la fête de St Thomas, l'an du Seigneur 1307, que la collecte de la dîme de Saint Martin de

Cuzorn est pour le compte des abbés et de Bérald fils du noble seigneur de Sarignac , clerc

Agenais."

Il semble que l’église fut ravagée pendant les guerres de religions car en 1601, Nicolas de

Villars notait dans ses mémoires : "L'église de Cuzorn est entièrement découverte excepté en ce qui

concerne l'autel qui a été rompu. Il a semblé qu'elle avait été consacrée. Il y a deux chapelles à côté

du grand autel qui ont les autels rompus. L'église et le cimetière sont pollus (infestés) par sépulture de

huguenots dont il y a quelques maisons…".Mais le 12 juillet 1603, le cimetière fut réconcilié.

37

Un procès verbal d'archiprêtre de 1671 nous donne les renseignements suivants :

l'église a 30 pas de long et 15 de large, sans voûte ni lambris. Il y a deux autels ; un à droite dont on

ne connaît pas la dédicace ; l'autre à gauche dédié à Saint Aureilh. Le clocher est en pignon sur le

choeur, percé en quatre endroits.

Le 22 octobre 1676 fut baptisée la cloche Marie-Catherine de 900 kilos.

On relève dans

le procès verbal de Mascaron,

du 20 avril 1682, que l'église

est champêtre, sur une

éminence, qu'il y a sept ou

huit maisons auprès, qu'elle

n'est pas voûtée, que le

clocher est au-dessus du

sanctuaire en pyramide carré.

D'après Mr de

Chabannes, en 1731, l'église

est assez grande et bien

lambrissée, il y a une chapelle

du côté de l'évangile, appelée

"la chapelle de Salles" et une

autre chapelle au-dessous du

sanctuaire, du côté de l'épître,

dédiée au Rosaire.

Sous l'ancien régime il

y avait donc, du côté de l'évangile, une chapelle dite de Saint Aurély, de Sainte Aureille, ou encore

de Salles, ou encore Duperié, fondée par la femme d'un seigneur de Cuzorn, noble Esquine de

Sales. La dotation de ce petit bénéfice consistait en une rente de douze sacs de blé. Le prieur de

Monsempron, qui en 1601 (mémoires de Nicolas de Villars) prenait les deux tiers de la dîme, la

prenait tout entière à la fin de l'ancien régime et payait la pension congrue du curé, soit 700 livres.

Celui-ci jouissait en outre d'une pièce de terre appelée "Al Castelou", derrière l'église et une autre

terre appelée "Al Canabal de Mr le curé". Il y avait aussi un presbytère avec jardin qui,

réquisitionné pendant la Révolution, fut rendu à sa destination après le Concordat.

Dans leur projet de circonscription de 1792, les constitutionnels lui conservèrent son titre de

cure et lui joignirent Bonaguil à titre de succursale

Antoine BEL, prieur de Villeneuve de Rouergue, avait donné aux habitants de

Cuzorn une petite maison et jardin pour servir d'habitation au vicaire de cette paroisse (Registre

district de Monflanquin, 21 décembre 1791).

A la fin du XIXe siècle, dans les études que Mr Tholin a consacrées aux deux églises de

Cuzorn et de Saint Front on trouve la notice suivante : « ces édifices, voisins l'un et l'autre, ont tant

de point de ressemblance que je ne donne qu'une description générale qui est applicable aux deux. Il

paraît certain que ces églises ne devaient avoir qu'une nef. Elles se rapprochaient ainsi du plan de

l'église de Layrac. L'église de Cuzorn n'a pas de contreforts. Les fenêtres du sanctuaire de Cuzorn

sont étroites et leur centre est creusé dans une seule pierre. Quelques-unes de ces baies sont de

forme quadrangulaire. »

« Dans les deux églises, la seule partie chargée de décoration est la corniche qui sert

d'amortissement aux chapelles. Les bandeaux sont ornés de billettes. Les médaillons sont finement

sculptés : des entrelacs, des têtes de clous, des croix de Saint-André, des boutons, des encadrements,

des figures géométriques variées y sont appliqués. Un clocher à cinq arcades, consistant en un pan

de mur rectangulaire, est élevé sur l'extrados de l'arc triomphal. La simplicité et le caractère robuste

de la construction, font penser que ces deux églises sont du commencement du XI ième siècle. »

En 1803, elle a été érigée en succursale du canton de Fumel. Elle est dédiée à Saint-Martin,

évêque de Tours au IV siècle et la fête locale se célèbre le dernier dimanche d'Août.

38

De nos jours, seuls le coeur et deux absides subsistent attachées à la partie nouvelle,

construite vers 1880.

- Les voies de communications

Les voies de communications étaient peu nombreuses, et se faisaient sur deux axes. Un axe

nord-sud de Sauveterre à Libos par la rive droite de la Lémance. Un axe Est-Ouest de Loubejac à

Salle passant par le bourg et traversant la Lémance au niveau de la grande rue.(voir plan ci-dessus).

Ces grands chemins devaient permettre le passage de chariots tirés par des boeufs. Ils étaient

essentiels pour le développement des industries locales et de l’agriculture : Papeteries, forges,

produits agricoles. Pour les comunications entre les différents lieux-dits il existait un réseau de

sentiers qui seront mis en valeur et entretenus durant tout le XIXe siècle. Pour traverser la Lémance

en dehors du bourg il y avait des ponts ou des gués ou des bacs à Capoulette à la Forge et

certainement à Pombié.

La carte de Cassini réalisée pendant le XVIIIe siècle, montre que tous les lieux-dits de la

commune sont tous déjà existants à cette époque malgré quelques erreurs de nom. (Colombier pour

Pombié

La baronnie Cuzorn avant l789

.

39

Cuzorn sous la révolution

1-Création des administrations municipales

Les anciennes organisations, parlements provinces, sont supprimées par l’assemblée

constituante de 1790. Le décret du 15 janvier 1790 divise la France en 83 départements subdivisés en

districts et en canton. Par le décret du 22 décembre 1789, l'administration départementale est assurée

par un conseil de 36 membres élus pour deux ans et choisis parmi les moyens actifs (1) qui pourront

élire les députés. L'administration des districts était constituée de 12 membres également élus pour

deux ans et l'administration des communes appartenait au conseil général de la commune composé

pour un tiers des conseils municipaux et de deux tiers des notables élu pour deux ans par les citoyens

actifs. Avec ce système de vote et la notion de citoyens actifs, tous les pouvoirs se retrouvaient entre

les mains de la bourgeoisie et des notables de la commune et du département. La prépondérance de la

classe bourgeoise deviendra alors générale à tous les niveaux de l'administration. Il en fut ainsi pour

Cuzorn.

(1 - les Citoyens actifs sont ceux qui payent un impôt au moins égal à 10 journées de travail)

En février 1790 sous la présidence du curé de Cuzorn Aillaud fut organisée la première

élection municipale.

« La commune s'étant réunie a l'heure des vêpres dans l'église paroissiale, le "." Bel secrétaire

de l'assemblée a fait lecture du verbail des séances précédentes a tous le monde. En suite a été fait la

proclamation des membres du corps municipal selon le rang qui leur a été assigné par l'élection, le

nombre des suffrages, aussitôt tous les officiers municipaux et les notables s'étant réunis avec le

procureur de la commune ont prêtés le serment "régis" par l'article 48, et ont jurés devant la

commune de maintenir de tous leur pouvoir la constitution du royaume, et d'être fidèle a la nation, à

la loi et au roi de bien remplir leur fonction.Tous les membres de la commune ayant applaudit a ce

serment ont également jurés entière obéissance aux augustes décrets de l'assemblée nationale et

promis de soutenir au dépends de leur vie les membres qui la composent et à être fidèle à la nation, à

la loi , au roi. Après lequel serment messieurs les officiers municipaux se trouvaient réunis avec les

notable ont choisi d'un consentement unanime pour leur secrétaire Hibert (aisné) et pour leur trésorier

Pierre Gérain qui ont aussitôt prêtés serment en leurs titres et qualités, et messieurs les officiers

municipaux ont signés le présent avec tous ceux qui ont déclaré savoir signer. »

Aillaud président et BEL de Roudigou secrétaire de l’élection

Maire Ballande papetier à Ratié

Officiers municipaux Mr Aillaud curé - François Escourre laboureur - Blot - Laguarigue

Secrétaire greffier Hibert - Bel Procureur de la commune.

- Démission du maire -

« Le vingtième juin mille sept cent quatre vingt dix nous officiers municipaux

assemblés à dix heures du matin Mr Ballande maire a dit qu'ayant été élu membre administrateur du

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district de Monflanquin il faisait démission de sa place de maire par l'option qu'il faisait de sa place

d'administrateur. »

« Et tout de suite à la réquisition de Mr Bel procureur de la commune nous les officiers

municipaux ont délibéré de faire proclamation pour être lu et affiché à l'heure des vêpres afin

d'inviter les citoyens actifs de la commune à se réunir le quatrième juillet 1790. »

Mr Aillaud curé a été nommé maire ayant obtenu la pluralité absolue et réuni soixante dix

voix sur quatre vingt trois bulletins effectifs. Mr le curé a alors prêté serment en sa dite qualité.

Andrac Deveaux a été élu officier municipal en remplacement de Aillaud, Escande bourgeois de

Lascombe ayant refusé de remplir cette fonction.

Commence alors quelques heurts avec le fermier du château de Cuzorn quant à son

patriotisme. « Nous officiers faisant droit à délibérer de faire notifier au dit Lamarque négociant et

fermier des biens de Mr de Bellecombe qu'il est obligé de payer cent livres de contribution

patriotique. Comme ayant négligé de faire lui même sa déclaration la quelle notification lui a été faite

le même vingt cinquième juillet par notre secrétaire greffier que nous avons commis et sera affiché

dimanche suivant.»

Le premier Août 1790 François Escourre est nommé adjoint au maire.

La constitution civile du clergé publiée en Août 1790 stipule entre autre que « Un ecclésiastique

ne peut être maire, officier municipal ou conseiller général.»

Est-ce pour cette raison que le citoyen Aillaud démissionne ?

En septembre, Aillaud curé élu maire de Cuzorn, démissionne. « Je déclare que je me démet

aujourd'hui 24 septembre 1790 de ma place de maire pour raison de santé, et mieux vaquer à mes

fonctions curiales. »

Il s’ensuit un grand vide dans la gestion des affaires municipales jusqu’en 1792.

Durant l’année 1791 les ecclésiastiques doivent prêter le serment suivant : « Je jure de veiller

avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée, d'être fidèle à la nation, à la loi, au roi et de

maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le

Roi. » Le serment devait être prêté 8 jours après, soit le 4 janvier 1791. Le 11 mars le pape condamne

la constitution civile du clergé. Fin juin on apprend la fuite du roi, et le 1er octobre a lieu la première

séance de l’assemblée législative.

En novembre 1792 fut mise en place une nouvelle équipe municipale. « le citoyen Bel

de Pombié et Blot du Vignal ayant été les deux qui avaient recueilli le plus de suffrages , le président

a averti qu'il fallait dans un second tour de scrutin porter un de ces deux citoyens et dans un second

tour des scrutins sur cinquante votants, le citoyen BEL ayant obtenu vingt huit voix a été proclamé

maire, en suite l'assemblée a procédé à l'élection du procureur de la commune et sur trente huit

votants le citoyen Andrac Deveaux a obtenu trente quatre suffrages et a été tout de suite proclamé

procureur de la commune, en suite l'assemblée a procédé à l'élection de quatre officiers municipaux

et sur quarante cinq votants le citoyen Blot du vignal a obtenu vingt six suffrages le citoyen Escande

de Lascombe a obtenu vingt cinq voix le citoyen Austuy de Tandou et le citoyen Lagarigue de

Lagarde ont eu vingt trois voix chacun et ont été proclamés officiers municipaux. Mais l'assemblée

ayant remarqué qu’ Austruy de Tandou et Blot du Vignal étaient beaux-frères et que par l'article

douze de la loi sur la constitution des municipalités ceux qui sont parents à ce degré ne peuvent être

réunis dans le même corps municipal, et a été gardé pour officier municipal Austruy de Tandou

comme plus ancien d’âge et le citoyen Blot du Vignal a été remplacé par le citoyen Blot fils de

Tesquet qui avait obtenu vingt trois suffrages, après quoi on a procédé à l'élection de dix notables et

la pluralité des voix s'est réuni en faveur du citoyen Raynal de Petit Jean, Hibert de Marty, Blot du

Vignal, Austruy de Belarbre, Bouye de Belarbre, Cassagne de la Jasse Tesquet, Jean delcoustal de

Laborde, Escourre de Grillère, Bergues de Pombié , et le citoyen Aillaud curé lesquels ont été

proclamés notables du conseil municipal. » puis plus tard Pierre Hibert (ayné) de la Terisse fut élu

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trésorier de la commune et François Escourre de Grillère trésorier. Louis Couder demeurant à Mélis

est recruté pour porter le courrier de la commune une fois par semaine au chef lieu de district

(Monflanquin).

Le premier janvier 1793 le citoyen Aillaud, curé, fut élu officier public pour constater les

naissances mariages et décès selon la loi du vingt septembre 1792.

L’administration communale qui perdure de nos jours fut définitivement mise en place en janvier

1793 à Cuzorn.

2- Les principales décisions prises par la municipalité à partir de 1793

-Recrutement de volontaires et réquisitions pour le service de la patrie.

Les officiers municipaux de la commune de CUZORN ayant été notifiés que la commune de

Cuzorn devait un contingent de volontaires au nombre de dix sept hommes, ont convoqué pour le

dimanche 10 mars les citoyens de la commune , « après leur avoir fait lecture de la loi nous avons

ouvert notre registre pour inscrire ceux qui voudraient volontairement se consacrer au service de la

patrie , et dans le même jour à une heure de l’après midi s'est fait inscrire Jean Laymond de Cuzorn et

personne d'autre ne s'étant présenté dans la journée nous nous sommes rendu le lendemain à la

maison commune pour tenir notre registre ouvert et personne ne s'est présenté pour se faire inscrire.

Alors nous avons invité les citoyens a se rendre encore le lendemain. Etant assemblés les avons

invités au nom de la patrie à se mettre défenseur et aussitôt se sont fait inscrire Pierre "Ventouillac"

de Jeanborie, Pierre Teyssedou de Bret , Pierre Thullié domestique de Bel de Roudigou, François

Mouly de Mélis, autre Jean Mouly son père, Jean Dusserre de Peyrepeau, Jean Guiraud domestique

de Austruy de Belarbre, Antoine Roux domestique de Nivuttia de Belihaut, Pierre Delbert de La

Poulétie domestique de Delluc de Tesquet, Jean Blot dit Mauvezi du Vignal, Philippe Parques

domestique de Peyratier de La Jasse Tesquet, tous des habitants dans cette municipalité et personne

autre ne se présentant avons invité la jeunesse à se faire inscrire. Enfin la fin du jour étant arrivée

nous avons convoqué l'assemblée finale pour le lundi dix huitième du courant et les citoyens s'étant

rendu ce jour là les avons encore invités à se faire inscrire sur le registre des volontaires et personne

ne se présentant nous avons instruit l'assemblée sur le mode qu'ils voudraient choisir pour compléter

le nombre et tous sont convenus que tous qui s'étaient fait inscrire volontairement aurait le droit de

nommer ceux qui étaient nécessaire pour compléter le nombre de 17 et qu'ils donnaient leurs voix en

particulier devant le citoyen Brisse Laffon commissaire du canton de St Front et présent à l'assemblée

et les dits volontaires s'étant présentés devant lui à la maison commune ont nommé le nommé Rabot

de Péméja, le nommé Cadet Petijan de Laborde, le nommé Latour dit Chalan domestique du citoyen

Ballande de Ratier, le nommé "..." de David de Laborde, le nommé "..." "..." et avons signés le

présent verbal avec le citoyen Brisse Laffon. »

Signé : BEL maire, ESCANDE ofmp , LAGARIGUE ofmp, BLOT ofmp, BRISSE LAFFON commissaire,

HIBERT secrétaire.

-Recensement des chevaux :

« Aujourd'hui vingt et un mars 1793 nous officiers municipaux de la commune de CUZORN

réunis avec le citoyen BRISSE LAFON commissaire pour le canton "..."afin de mettre en exécution

les articles huit et neuf de l'arrêté du département nous sommes fait présenté tous les chevaux de

notre commune et avons trouvé que 1° Guillaume Ballande de Ratier, Bruno de Mélis, Bel de

Roudigou, "Faubel" de Lascombe, avaient chacun un cheval que Lamarque en avait deux.»

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-Levée d’une force départementale

« Aujourd'hui vingt mars 1793 nous officiers municipaux ayant reçu un arrêté relatif à la levée

d'une force départementale qui nous a fait connaître que la commune de CUZORN devait fournir 9

volontaires pour son contingent nous avons tout de suite convoqué nos concitoyens en assemblée et

après avoir fait lecture des dits arrêtés du département et l'avis du district les avons invités à venir se

faire inscrire pour la défense de la patrie et se sont présentés tout de suite de bonne volonté les

citoyens François Teyssedou de Belarbre, Jean Bouye fils troisième du dit lieu, Jean Gatinou du

Vignal, Jean Raynal de Peyrepeau, Pierre Ribatier de Beli Haut, Guillaume "Medieu" de la Furette,

Pierre Guiraud des "Escloupier", Jacques Ricard du Peyrin fils plus jeune, Jean Lougras del

Tournié, et avons fait la proclamation devant l'assemblée. »

-Création d’une police municipale.

« Aujourd'hui sept avril 1793 les officiers municipaux et les notables après s'être

mutuellement consultés ont nommés pour membre du comité de sûreté les citoyens François Fort

demeurant à Tesquet, Jacques Delfarguiel demeurant à Cuzorn, Antoine Lagarigue demeurant au

Calfour. »

-Remplacement d’un volontaire

Le deux du mois de may 1793 « le citoyen Jean Blot du Vignal de notre municipalité qui

s'était fait inscrire le onze mars dernier sur le registre de défenseur de la patrie le quel nous a dit que

des affaires à lui survenues l’empêchant de donner les marques de son patriotisme et de la bonne

volonté à courir à la défense de la patrie plus il présentait le citoyen Pierre Raynal du village de La

Furette de la municipalité âgé de vingt ans et de la taille de cinq pieds trois pouces environs et selon

l'article dix sept de la loi du vingt quatre février "est" chargé de l'habiller et équiper à ses frais et qu'il

en répondrait jusqu'à ce qu'il soit reçu au corps ou il sera envoyé, et que d'autre part pour donner des

preuves de son attachement à la patrie il promettait aussi à Pierre Raynal une gratification de 380

livres. » Le conseil a accepté, par délibération, le dit Pierre Raynal pour remplacer le citoyen Blot

inscrit sur le nombre des volontaires.

-Désarmement des personnes suspectes.

« Aujourd'hui vingt et unième avril 1793 le conseil général de la commune étant assemblé

dans les formes ordinaires a délibéré d'aller faire le désarmement du citoyen Brunot ci-devant noble

et chevalier de St Louis de notre municipalité et d'aller faire une visite domiciliaire chez le citoyen

Lamarque jugé par raisons à nous connues comme suspect d'incivisme et ayant été désarmé une autre

fois. Nous officiers municipaux au nombre de trois accompagné du procureur de la commune nous

sommes transporté en écharpe, vers quatre heure de l'après midi chez le citoyen Lamarque logé au

cy-devant château pour lui demander ses armes et n'ayant trouvé que sa femme elle nous a dit

qu'elle ne lui en connaissait aucune et vu cela nous lui avons demandé un sabre que nous savons qu'il

a acheté depuis son désarmement. Et elle nous a dit qu'il l'avait perdu. Après son dire et sur son refus

de nous présenter le dit sabre et pour d'autres raisons à nous connues lui avons notifié verbalement

que le citoyen Lamarque serait consigné dans le domicile du château sans pouvoir sortir hors de sa

basse-cour jusqu'au nouvel ordre et avons laissé du présent verbail entre les mains de sa femme avec

ordre de "le" faire venir dans toute la journée du mardi prochain vingt trois avril sous peine d'être

pour suivi selon toute la rigueur de la loi et avons signés.

Le vingt quatre avril 1793 le conseil général de la commune s’est assemblé pour faire droit à

une pétition du citoyen Lamarque par laquelle il expose qu'il est injustement consigné dans son

domicile par un verbal de la municipalité daté du vingt et un du présent mois n'étant ni ci-devant

noble ni n'ayant d'aucun seigneur, mais seulement fermier de la ci-devant terre de Cuzor ne se croyait

nullement suspect d'incivisme ayant même des preuves contraires. Le conseil de la commune

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considérant les dites allégations et sa délibération prise le vingt et un avril par laquelle il établi qu'il

sera seulement fait une visite domiciliaire chez le citoyen Lamarque pour voir si il n'avait aucune

arme suspecte à cause qu'il avait été désarmé dans le mois d'octobre dernier a demandé aux officiers

municipaux pour quelle raison ils avaient consigné le citoyen Lamarque. Les officiers municipaux

ont répondu qu'ils l'avaient consigné à cause du refus qu'on fit de leur remettre un sabre à lame qu'ils

demandaient leur disant qu'il l'avait perdu et sachant d'ailleurs qu'il l'avait et qu'ils l'avaient consigné

encore que sur des raisons que le citoyen Deveaux procureur de la commune dit avoir devers lui

lesquelles prouvait son incivisme et que la sûreté générale demandait qu'il fut empêché de divulguer

en public le propos dangereux qu'il tenait. Alors le conseil général a demandé au citoyen Deveaux

procureur de la commune de lui exposer qu'elles étaient ces raisons qu'il avait allégué et le procureur

de la commune a déclaré savoir que 1° le citoyen travaillait à discréditer les assignats 2° que le

citoyen Lamarque avait dit publiquement que les représentant du peuple ne cherchaient qu'à ramasser

de l'argent et nous abandonner, 3° qu'il disait qu'on envoyait les volontaires à la boucherie et se

dernier grief il le sait depuis trois mois il dit qu'il prouverait tout ce qu'il alléguait. Sur les allégations

qui ont été faites par le citoyen Deveaux procureur de la commune le conseil général délibère

maintenir la consignation faite contre le citoyen Lamarque jusqu'à ce qu'il se soit justifié et que copie

en sera portée au directoire du district pour consulter sur la marche que la municipalité doit tenir.

Le 2 juin Lamarque a fait représenté qu'il aurait de grandes pertes à essuyer sy il ne pouvait se

rendre à la foire d'Agen et qu'il priait en conséquence le conseil de ne vouloir le mettre dans le cas de

supporter une si grande perte dans ces affaires. Le conseil lui donne la permission d'aller tenir la foire

d'Agen l'obligeant toute fois d'être rendu le jeudi 6 mai dans son domicile et d'y rester consigné

comme au par avant.

Le neuf juin 1793 le citoyen Bel maire a communiqué une lettre dans laquelle les

administrateurs disent que le citoyen Lamarque ne parait pas suspect. Le conseil général de la

commune délibérant sur la dite lettre a dit s'en tenir à l'administration supérieur et lève en

conséquence la consigne du le citoyen Lamarque. »

-Détermination des salaires

Le trois novembre 1793 le conseil général de la commune s ‘est assemblé au sujet de la

fixation salaires, gages, main d'oeuvre et journée en vertu de la loy du vingt neuf septembre

1793 et décide d’une augmentation de 50% par rapport à 1790.

Journées de travail de la terre Salaire en 1790 Salaire en 1793

1er octobre jusqu'au 1er mars 5 sols par jour 7 sols 6 d par jour

1er mars jusqu'au 1er juin 6 sols par jour 9 sols par jour

1er juin jusqu'au 1er octobre 10 sols par jour 15 sols par jour

Charpentier 10 sols par jour 15 sols par jour

Menuisiers 10 sols par jour 15 sols par jour

Tonneliers 10 sols par jour 15 sols par jour

Scieurs de planches 10 sols par jour 15 sols par jour

Tailleurs d'habits 6 sols par jour 9 sols par jour

Forgerons de grandes forges 12 livres par semaine 18 livres par semaine

Marteleur 12 livres par semaine 18 livres par semaine

Le 2ieme ouvrier 11 livres par semaine 16 livres 10 sols par semaine

Le 3ième ouvrier 9 livres par semaine 13 livres 10 sols par semaine

Le 4ième ouvrier 7 livres par semaine 10 livres 10 sols par semaine

Le trieur de mine 15 sols par jour 22 sols et demy par jour

Les femmes 3 sols par jour 4 sols et demy par jour.

Gages des domestiques 72 livres par an 108 livres par an

(Début de l’utilisation du calendrier républicain par la municipalité)

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-Réquisitions de matèriel pour l’armée révolutionnaire.

Le 26 frimaire l'an deuxième (16 12 1793) organisation de la réquisition: « de toutes les

brides selles fontes fourreau , houppes , manteaux et porte manteaux , de quelque couleur et nature

qu’il soit , sabre pistolets et botes qui peuvent se trouver dans notre municipalité et de faire pour cela

toutes les démarches et visites domiciliaires qui seront nécessaire. »

-Démolition du château

Séance du quatrième nivose an deux (24 12 1793) nous officiers municipaux « voulant faire

exécuter le décret des dix huit et vingt et un mars qui ordonne la démolition de châteaux forts

flanqués de bastions entouré de redoutes et de fossés ceints de murs à créneaux avec pont-levis ,

qu'après la publication de la loi le propriétaire commença quinze jours ou trois semaines après à la

démolition des tours et l'ouvrage ayant été interrompu pendant quelques temps nous officiers avons

requis maçons charpentiers et manoeuvres pour continuer la démolition des objets soumis au dit

décret et qu'ils doivent continuer jusqu'à la fin de l'exécution de la dite loi c'est à dire quand

descendra la grande tour entouré de mâchicoulis jusqu'au niveau du corps de logis et les faussés

seront comblés le créneau fermé , la tour dite de NERAC en forme de redoute et jointe au corps de

logis un pont de bois, déjà découverte sera démolie si toute fois les maisons qui se trouvent au

dessous ne risquent point de cette démolition complète. »

-Réquisition des souliers.

Le vingt trois nivose an deux (12 01 1794) s’est présenté le citoyen Fournier agent du

directoire du district de Monflanquin pour effectuer la préhension de tous les souliers qui se trouvent

existants dans les dépôts, magasins, ateliers, et boutiques de cordonniers. « Nous lui avons déclaré

n'avoir ni dépôts, ni magasin, ni ateliers qu'un seul cordonnier où il ne se trouvait aucune paire de

soulier, par défaut de marchandise et avons signé avec lui. »

-Inventaire des objets de valeur se trouvant dans l’église.

Aujourd'hui dix septième pluviose an deux (05 02 1794) nous maire et officiers municipaux

de Cuzorn assemblés …« pour faire l'inventaire des matières d'or d'argent, de vermeil, de cuivre, de

fer, plomb et autres métaux qui se trouvent dans le temple de tous les cultes. En conséquence nous

nous sommes transportés dans le temple de notre commune pour faire notre inventaire où nous avons

trouvé:

1- un calice avec sa patène 2- un ostensoir 3- un porte dieu 4- un réservoir pour mettre les

osties sacrées le tout pesant deux livres cinq onces 5- une piscine de cuivre pesant une livre et demi

qu'est tout ce que nous avons trouvé dans notre susdit temple servant au culte. »

-Arrété municipal pour maintenir la morale publique

Le 27 pluviose an II (15 02 1794). « L'agent national prés de notre commune ayant fait

observé au corps municipal que les cabarets de la commune étaient remplis dans la nuit de personnes

qui n'étaient entraînées que par un esprit de débauche ou de plus mauvaise intention, ce qui

occasionne des disputes et des "bates" (bagares) et a requis qu'il faut défendre à tous les cabaretiers

de la commune sous peine d'amendes de ne recevoir aucun citoyen de la commune à l'entrée de la

nuit pour leur donner à boire ou à manger ou à jouer autres espèces de divertissements. »

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« La municipalité arrête les articles suivants

Pour les cabaretiers.-1° il sera défendu à tout cabaretier de la commune de donner à boire

manger ou jouer et de fournir leur maison pour quelle espèce de divertissement dans aucune heure de

la nuit sous peine de cinq livres d'amende, pour la première fois cy on trouvait en contravention.

2° et de dix livres et de vingt quatre heure de prison si li ya récidive.

3° et de plus fortes peines et amendes pour les autres fois.

Pour les consomateurs- 1° tout individu de la commune qui s’est trouvé dans les cabarets à

l'heure indue sera de trois livres d'amende s'il est prouvé qu'il n'a voulu sortir aux instances du

cabaretier ou qu'il ait provoqué du bruit ou des querelles sera condamné à de plus fortes amendes

réglées par la municipalité.

La municipalité se charge de faire des visites de temps en temps et d'y surveiller, et charge en

outre par commission les citoyens Escande G jardinier père et le citoyen Jacques Magnac de

surveiller les cabarets qui sont dans le lieu de Cuzorn et de dénoncer la contravention, et charge pour

le même objet les citoyens Joseph Tesquet et Jean Delbreil par le lieu de Tesquet.

-Mise en commun des récoltes de céréales

« Le conseil général de la commune a choisi deux greniers dont l'un est du citoyen Ballande

de Ratier et l'autre du citoyen Bel de Pombié pour contenir tous les grains de notre commune et pour

la réception et distribution des dits grains et avons nommé pour commissaires, six membres qui sont

les citoyens : Bel de Roudigou, Lagarigue du Calfour, Arnaud Augere dit Bidou de Tesquet,

Delfarguiel de Gibert, Pierre Ventouillac de Janborie, Ricard du Peyrin, qui rendront compte de leurs

opérations durant chaque décades à notre conseil général. »

-Réquisition des sabotiers pour fournir l’armée

Vu l'arrêté du district de Monflanquin du seize ventose an II (06 03 1794) concernant la

fabrication des sabeaux (sabots) nous avons requis tous les fabricants des sabeaux a savoir :

Jean Trouille de la Furette, Francois Delpon de Tesquet, Ventouillac cadet de Jeanborie et

Jean Glady fils de Laborederie à faire des sabeaux de bon bois, d'une mesure convenable.

-Inventaire des biens conservés dans l’église.

« Aujourd'huy dix neuf germinal (08 04 1794) l'an deuxième…. en conséquence d'une lettre

du directoire du district du 9 germinal (29 03 1794) qui fait la demande des matières de cuivre , fer ,

plomb , étain , linge et ornements , nous nous sommes transportés dans l'église pour faire l'inventaire

des effets et avons trouvé

1° une chasuble avec ses assortiments en soy de plusieurs couleurs galonnée d'un galon faux

2° une chasuble noire avec ses assortiments

3° une chasuble violette avec ses assortiments

4° une chasuble en soy de plusieurs couleurs avec ses assortiments

5° une chasuble mauvaise avec son étole galonnée d'un galon faux

6° une étole en soy de plusieurs couleurs galonnée d'un galon faux

7° un pluvial en soy avec son écharpe

8° la garniture du dey en soy

9° un devant d'autel en soy

10° une nappe

11° deux plats d'étain

12° l'encensoir avec sa navette et une lampe le tout en cuivre jaune

qu'est tout ce que nous avons trouvé et avons signé. »

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-Répartition de la récolte et distribution des céréales du district.

Le vingt huit germinal an II (17 04 1794) en vertu d'un arrêté du district de Monflanquin qui permet à

la commune de Cuzorn de prendre des céréales sur les communes du district excédentaires.

« Nous avons délibéré de nommer deux commissaires pour se transporter au grenier public de

Sauveterre pour faire peser le nombre de cent quintaux de grains de même qu'à la commune de

Mazière qui doit fournir à notre dite commune cent trente quintaux du grain, idem à la commune de

St Martin qui doit fournir quarante quintaux vingt neuf livres et demy, idem à la commune de

Montagnac qui doit fournir aussi dix quintaux de grains, ce qui revient au total au nombre de deux

cent quatre vingt quintaux cinquante livres, pour faire subsister notre commune jusqu'au vingt cinq

floréal (14 05 1794) et pour faire peser le dit grain nous avons nommé pour commissaire , les

citoyens Bergues de Pombie et le Citoyen Lagarigue du Calfour pour se rendre aux dits lieux dans

les communes indiquées. » de même le dix huit floréal (7 mai 1794) « les citoyens Escande de

Lascombe et le citoyen Lagarigue du Calfour pour se transporter au grenier de St Front, pour faire

peser le nombre de trente trois quintaux soixante six livres de grains. » et le vingt huit floréal (17

mai 1794) « avons nommé les citoyens Jean Boye fils ayné de Belarbre et Etienne Thuille de la

Sauvetat pour aller chercher demain cinq quintaux quatre vingt sept livres du grain à prendre sur

Agen. »

- Fête de la raison

Le dix neuf prairial (7 juin 1794) en vertu d'un arrêté du citoyen MONESTIER représentant

du peuple dans les départements de LOT ET GARONNE (première mention de département ),

« relatif à l'anéantissement du fanatisme, à la célébration des fêtes décadelles à la régénération de

l'esprit publique nous ferons célébrer une fête à l'honneur de lettre (l'être) suprême et inviterons tous

les bons citoyens d'y assister , nous nous sommes transportés à notre ci devant église où nous avons

fait mettre inscriptions sur la porte TEMPLE A LETTRE SUPREME, et nous avons enlevé toutes les

images du fanatisme que nous avons fait brûler à cause de leur inutilité, et quant aux manuscrits nous

n'y en avons pas trouvé que de mauvais cadres et de mauvaises planches, et de vieux chandeliers en

bois de plus nous y avons trouvé un devant d'autel en cuir doré. »

- Salaire et recensement des journaliers.

Le vingt six prairial (14 juin 1794) an II le conseil de la commune « a taxé la dite journée

pour lever la récolte savoir les hommes quinze sols par jour et nourris et les femmes huit sols. »

- Etat des journaliers existants dans notre commune (Ouvrier louant sa force de travail à la journée):

Lieu dit Noms

Tesquet : Antoine Pasquet, Andrieu, Augere dit Pichot, le fils de

Fromenty, le fils de Cabanne, Francois Delpon

La Jasse Tesquet : Cubatou

Vignal : Mouly, Sendreau

Bret : Bonnal

Peyrin : Marty Ricard

Calfour : Delcaillou

Tourgné : Gouyou, Jean Marmie fils

Melis : le fils de Begou, Antoine Gines

Laborde : le fils de "...", le fils de Terrien, le fils de "Delcou..."

Laborderie : Amellan, Deffa

Cante Perdrix : Jean Bayle

Grillère : Cassagnes, Bidou

Pemeja : Bage, Pouset

Louis : Augere

Cuzorn bourg : Sauret, "Com..", Ramond Lavayssiere, Jean Rigal,

Francois Terrien, Pierre Vergne.

47

- Création d’un comité de surveillance

Le vingt neuf prairial an II (17 juin 1794) le conseil général de la commune « a nommé

pour membre du dit comité les citoyens Bel de Roudigou, président, Glady de Laborderie,

Lagarigue de Calfour, Roux du Peyrin, Ricard du Peyrin, Boye fils de Belarbre, le fils de Blot

marchand du Vignal, Blot Poil Blanc du Vignal, Pierre Ventouillac de Jeanborie, Delpon de

Tesquet, Ballande de Ratier, Augere dit Bidou De Tesquet, pour surveiller la conduite des

citoyens qui s'écarteraient de leur devoir et rendre compte au comité de salut public. »

- Réquisition de céréales pour Bordeaux

Le neuvième thermidor an II (27 juillet 1794) le directoire du district ayant fixé le

contingent de la commune de Cuzorn au nombre de cent quintaux de grains, « le conseil

général fait la répartition comme suit : Et pour le versement du dit grain avons établi le grenier

du citoyen Blot dit Mauvesy du Vignal. »

le citoyen Lamarque fermier de la citoyenne Bellecombe 60quintaux

le citoyen Bel de Roudigou 10q

le citoyen Ballande de Ratier 10q

la citoyenne veuve Brunot de Melis 06q

le citoyen Lautonie pour Ballargues 04q

le citoyen Gibert pour Buffeben 03q

le citoyen Blot de Tesquet pour le bien de la citoyenne Escande 02q

le citoyen Roux du Peyrin 01q

le citoyen Bel de Pombie 02q

le citoyen Austruy de Tandou 01q

le citoyen Blot du vignal 01q

-----

100q

Ces réquisitions posent des problèmes de répartition suivant la fortune des citoyens,

comme le montre la pétition suivante.

« Cejourd'huy dix fructidor l'an deux (27 août 1794) ….. une pétition qui fut remise sur

le bureau par le citoyen BALLANDE Vu la dite pétition présentée au directoire du district

touchant la répartition pour la cotte de l'approvisionnement de BORDEAUX nous l'avons

portée à dix quintaux attendu qu'après les héritiers de feu BELLECOMBE il est un des citoyens

le mieux approvisionné de notre commune ayant trois métairies et un moulin et que si nous

n'avons pas porté d'autre citoyens à une plus forte cotte, c'est que nous avons tiré des

réquisitions sur eux pour approvisionner les citoyens de notre commune qui ne recueillent point

des grains qui sont en grand nombre, et que nous n'avons donné pas une réquisition sur le

citoyen BALLANDE pour les approvisionner et avons signé . »

- Remplacement du Curé.

Le vingt troisième thermidor an II (10 août 1794). Assemblée extraordinaire « des

citoyens actifs dans le temple de la dite communauté… afin de procéder à l'élection d'un

notable dont la place est devenue vacante par le citoyen Aillaud ci devant ministre du culte, qui

à été obligé de se rendre au district en vertu d'un arrêté du citoyen Monestier représentant du

peuple. Les citoyens de la dite assemblée étant au nombre de soixante ont préféré de passer tout

48

de suite d'une unanime voix par signe en levant le chapeau ont élu Le citoyen Jean Delfarguiel

du lieu de Gibert pour prendre sa place comme notable et officier publique.»

(Arrété Monestier du 5 prairial : À dater de la communication du présent arrêté, les ci-devant prêtres ou

autres ecclésiastiques et ministre d'un culte quelconque.... Les dits prêtres seront tenus, comme tout ceux qui ont

éte indiqué par l'arrêté du représentant du peuple, du 5 prairial, de se rendre est rester dans les chefs-lieux de

leurs districts, sous la surveillance des autorités constitués ; et si ils s'y refusent, il est seront traduits par la force

publique dans les maisons de réclusion.)

- Extraction du salpètre.

L’armée pour la défense de la patrie, nécéssite de poudre à canon et pour se faire de

salpêtre. Il est alors décidé d’organiser sa production dans toutes les communes. Ainsi fut fait à

Cuzorn.

Le conseil général de la municipalité a délibéré « qu'il n'y avait point de grange plus

propre à léssiver la terre que la cave du château de Cuzorn qui est du couchant appartenant aux

héritiers de feu Bellecombe et pour payer les manouvriers avons nommé le citoyen Escande fils

dit Tourneur pour trésorier en conséquence nous lui fourniront un mandat de mille livres. » et

« avons nommé le citoyen Jacques Delfarguiel de Cuzorn afin de lessiver la terre ou il se

pourrait extraire du selpettre (salpêtre). »

Le 4 fructidor an II (21 août 1794) l’agent du district recommande de presser «

l'extraction du salpêtre de se cel cy précieux et cy nécessaire au succès des armes de la

république déclarant au conseil qu'il ne sera quitte envers la patrie que lorsqu'il ne restera plus

un seul pouce de terre salpêtrée dans la commune. » et le quatrième sansculotides an II (20

septembre 1794) avons nommé les citoyens Lagarigue et Raynal pour se rendre au directoire du

district pour lui demander la somme de douze cent livres pour payer les manouvriers qui

travailleront à l'extraction du salpêtre. »

Le quatorze vendémiaire an 3 (5 octobre 1794) « la municipalité étant assemblée en

leur maison commune, afin de requérir de cuvier pour servir à l'extraction du salpêtre avons fait

réquisition comme suit savoir celuy de Delfarguiel de Gibert, celuy de "..." idem, celuy de la

veuve Escourre de Grillere , "...", Bayle idem , Lavayssiere de Cuzorn, Delcoustal idem, "..."

Dumad idem, Delfarguiel, la veuve Mouillac de Belihaut, le métayer de Guiraudel, les quels

cuviers susnommés seront tenus de porter le dit cuvier à dix heures du matin quinze du courant,

jour de lundy faute par eux de s'y refuser ils seront poursuivi révolutionnairement »

Le vingt huit vendémiaire an III (19 octobre 794) réquisition de « deux manouvriers

pour travailler a porter du terreau pour extraire du salpêtre, Pasquet de Tesquet , et Cassagne

fils de Grillere « qui se rendront demain chez le citoyen "Rabou" avec sa "hache" pour se

joindre avec le citoyen Delfarguiel pour travailler conjointement à la dite extraction . » et le 5

brumaire (26 octobre 1794) requisition de cuvier pour servir à l'extraction du salpêtre, chez le

citoyen Ventouillac de Tandou, Etienne Thuille de La Sauvetat, et faute par le dit Thuille d'en

avoir , le citoyen Cabanes le fournira, la citoyenne veuve Brunot de Melix fournira "sernal ?".

le citoyen Lamarque fournira quatre "barequet", le citoyen Bel maire fournira une "cassarolle",

le fils Darlan de Grillere est requis pour manoeuvre. » Le 3 frimaire (23 novembre) requisition

du citoyens Boye de Belarbre qui doit « fournir une cuve de charrette et de la faire conduire le

quatre frimaire au ci-devant château de Cuzorn. »

49

Le 6 frimaire (26 novembre 1794) « réquisition à la citoyenne Brunot de Melis afin

qu'elle fasse conduire un cuvier en fonte vendredi prochain huit du présent mois au ci-devant

château de Cuzorn ……. réquisition au citoyen Blot du Vignal pour fournir une cane bois pour

l'extraction du salpêtre la veuve Brunot de Melis fournira une cane , Fauvel idem fournira une

cane , Escande de Lascombes fournira une demy cane , Bel de Roudigou une cane , Hibert de

Marty une demi cane , le citoyen Austruy de Tandou une cane, Lasa du Marrou une cane,

Glady dit Laborie de Laborderie une cane. »

La rémunération de la journée est fixée à trois livres pour le citoyen Delfarguiel de

Cuzorn en qualité de salpêtrier.

L’extraction du salpêtre pose quelques problèmes car l’agent salpêtrier du district de

Monflanquin étant en tournée écrit :« vu que "lattelier" du salpêtre établi dans la commune de

Cuzorn n'est pas en activité en conséquence je requiers la municipalité de la dite commune de

le "metre" en activité et de m'en instruire avant la fin de la présente décade sous peine d'être

poursuivie conformément à la loi du 13 pluviose concernant ceux qui "metent" du retard à la

fabrication du salpêtre à Cuzorn le 3 ventose SALLESSE agent salpêtier .

Les citoyens requis « Antoine Pasquet de Tesquet , et Jean Tesquet dit Latourelle aussi

de Tesquet lesquels ont demandés d'être payés à six livres par jours , pour l'atelier de Tesquet ,

et les citoyens Cassagnes de Grillere et RigalL de Cuzorn qui ont demandés à être payés

comme les autres six livres par jour et le citoyen Delfarguie salpêtrier nous à demandé douze

livres par jours et avons choisi pour l'atelier de Tesquet la maison du citoyen Pierre Tesquet dit

"Laguse", les dits citoyens n'ont pas voulu travailler à moins du prix cy dessus expliqué. »

Les revendications ont été acceptées car le 21 floréal (10 mai) an III la municipalité a

donné réquisition au citoyen Austruy de Tandou pour porter environ cinquante livres de

salpêtre au chef lieu du district de Monflanquin.

-Vente du mobilier de l’église -

« Cejourd'huy cinquième brumaire (26 octobre1794) en vertu de l'arrêté de MONESTIER

qui ordonne de faire transporter au chef lieu du district les boisures de ci-devant églises pour y

être vendues pour éviter les frais de transport et pour ne pas détourner les attelages de

l'agriculture , le directoire a arrêté que les effets seront transportés dans les chef lieu de canton

(St Front) respectifs pour y être vendus , en conséquence nous sommes transportés dans notre ci

devant église pour procéder à l'inventaire des boisures de notre ci-devant église nous avons

trouvé

1° deux tabernacles dorés

2° trois grands cadres

3° deux petits cadres dont il y a un tableau de toile

4° un balustre

5° un devant d'autel de cuir doré

6° un grand chandelier de bois du cierge pascal

7° sept chandeliers de bois

8° un marche pied de planche de "plublier" (peuplier)

9° treize planches de trois pieds de longueur des fonds "batismaux" (baptismaux)

qui est tout ce que nous avons trouvé

Avons requis pour le transport des dits effets les citoyens Jean Touret de Gibert et Martin

Bayle de Lescarelle pour porter les dits effets. »

50

-Départ des jeunes recrues pour la guerre -

Ordre de « faire rendre au chef lieu de district les jeunes gens de la première réquisition

de l’âge de dix huit à vingt cinq ans. Certifions avoir donné réquisition aux citoyens Jean Blot du

Vignal , Jean Delluc de Tesquet , Jean Cassagnes de La Jasse Tesquet , Rigal du Tourgne , Jean

Nouillac de La Jasse Tesquet , Jean "Marnau" de Botge , Antoine Sendred de "Peyresquie" ,

Bernard Augere de Louis , Miquel de Pemeja , Bergal idem , Jacques Toucille de La Jasse

Tesquet , Jean Blot de Bret , Jeanbou de Tesquet , Jean Delcoustal de Laborde , Raymond Marre

de Valete , Serougne du Vignal , de se rendre le huit du mois de frimaire (28 novembre 1794) au

chef lieu du district. » et le 9 frimaire (29 novembre) requisition de citoyen Marceau Triaire

métayer du citoyen "..." de Rouby de se transporter au Moulinet afin de charger "..." chaudière

avec sa charrette et bestiaux pour la rendre au château de Cuzorn. »

Les réquisitions et recensement de tous ordres se poursuivent ; recensement de cochons,

terres non ensemencées, fourrages, pailles, quintaux de fer propres aux outils aratoires, fonte,

pièces de vin. La population commence à déchanter et en particulier les femmes qui refusent les

changements du culte. Ainsi une manifestation fut organisée par les femmes de Cuzorn.

-Manifestation de femmes à Cuzorn-

« Cejourd'huy onze germinal (21 mars 1795) an III, le conseil général de la commune

étant assemblée en leur maison commune , sur rassemblement d'environ cent femmes , nous

étant présenté devant elles et leur avons demandé le sujet de leur rassemblement que la loy

défend elles nous ont répondu qu'elles exigeaient que les officiers municipaux avaient dépouillé

les églises et que par conséquent c'était à eux à les remettre, sur quoy elles sont descendues chez

le citoyen Bel maire de Pombie pour l'amener avec elles à Cuzorn afin de luy faire des

engagements pour remettre les églises en bon état dans le delay de huitaine. Le dit citoyen maire

voyant que la loi luy défendait de faire de pareils engagements a pris la fuite et s'est rendu à

Fumel pour quérir la gendarmerie qui l'ont suivy . Et se sont rendu à Pombie et quelle a été la

surprise du citoyen maire que les dites femmes rassemblées luy ont emmené de force son épouse

et n'ont pas voulu même luy donner le temps "dalleter" et l'ont conduite devant la maison

commune à CUZORN et luy ont demandé entre autre la citoyen Escourre de Pourquies fille du

citoyen Austruy de Belarbre , la citoyenne de Pierre Labruyere de Pourquies qui ont demandé à

l’ épouse du citoyen maire une somme de douze mille livres pour remettre en état l'église et était

en même de la conduire de force chez le citoyen Bidou "..." pour quelle leur en consentit un

engagement les dites femmes assemblées auraient emmené l’épouse du citoyen Bel maire sil

n'avait paru avec deux gendarmes de Fumel et la garde nationale de Cuzorn qui leur ont sorti des

mains l'épouse du citoyen Bel maire , de tout ce dessus avons dressé le présent verbail. »

- Rétablissement le culte catholique par la convention.

Le vingt six prairial (14 juin 1795) l'an III « Nous officiers municipaux et notables

composant le conseil général de la commune assemblés dans le lieu ordinaire de nos séances, le

citoyen procureur de la commune a dit , tous les citoyens de la commune de Cuzorn font

"profession" du culte catholique ils ont appris avec la plus grande satisfaction que la convention

nationale ayant arrêté le libre exercice de son culte, leur accordant l'usage de l'église appartenant

actuellement à la nation , En conséquence presque tous les chefs de familles sont pressés , pour

avertir la municipalité que leur dessin est de rassembler dans l'église pour l'exercice de leur culte

et qu'ils viennent vous dire qu'ils ont choisy pour leur ministre le citoyen Aillaud qui les avait cy

devant servi dans le même ministère sous le nom et titre de curé , et qu'ils sont assuré de son

civisme , et de sa soumission aux lois de la république , et de suite le citoyen Aillaud s'est

présenté , et a dit en présence du conseil municipal assemblé , je déclare que je me soumet aux

51

lois de la république et que je prêcherait la soumission à ceux qui veulent bien se mettre sous ma

direction et vous ait demandé acte de ma dite déclaration et le conseil de la commune a sur le

champ transcrit sur ses registres acte de la demande des dits citoyens , ainsi que la déclaration

vdu dit Aillaud et avons signé avec le dit Aillaud et tous ceux qui ont su . »

L ‘effort de guerre continue ainsi que les réquistions, voici un exemple qui a mobilisé

une grande partie des habitants de la commune.

-Réquistion de Bouviers pour le transport des boulets de guerre -

Cejourd'huy vingt trois germinal (12 avril 1795) « A la réquisition qui nous a été

faite par le commissaire proposé pour le transport de mobiles de guerre de SAUVETERRE

GREZE à LIBOS avons requis quatre vingt dix bouviers savoir :

Pour le 9 /04 - 20 bouviers :

JOSEPH SEROUGNE

Le métayer d'AUSRTUY de LA JASSE

TESQUET

JEANBOU de TESQUET

AUGERE MIQUEL idem

Le métayer de GUIRODEL

ANTOINE LAGARIGUE du CALFOUR

Le métayer de LAULANIE

SEROUGNE de BOTGE

Le métayer de BUFFEBEN

Le métayer de MELIS

Le métayer de BARDOULET

RAYNAL de PEYREPAU

BEL de ROUDIGOU

ANDRAC de CUZORN

Le métayer de LA SALE

MARCEAU TRIAIRE

Le métayer de BEL de LABORDE

RABOT de PEMEJA

BERNARD BOULOU idem

MARTINET idem

Pour le 11/04 - 30 bouviers

Le métayer de CAPOULETTE

AUSTRUY de BELARBRE

Le métayer de BELIBAS

BERGUES de POMBIE

Le métayer de LA TAPIE

TERRIEN de TESQUET

TESQUET PEYRATIE

CASSAGNE idem

JEAN SENDREAU de LA JASSE TESQUET

JEAN FILHOL idem

ARDAILLOU de BELARBRE

ANTOINE RABOU idem

AUSTRUY de BELIBAS

GROUSSET de BELIHAUT

La veuve MOUILLAC

La veuve BOIS idem

La veuve ESCOURRE de GRILLERE

ARLAN idem

BAYLE de LESCARCELLE

BENTOUILLAC de JEANBORIE

BENTOUILLAC de PEYREBLANQ

ALLIAC d'AUGERE

ROUX idem

DELCOUSTAL idem

ESCOURRE de POURQUIES

LAFARGUE idem

Le fermier d'AUSTRUY de TANDOU

LABORDE de LABORDERIE

Le métayer de PEYRESEGUIE

GLADY de LABORDERIE

Pour le 16/04 - 40 bouviers:

BEL de POMPIE

BLOT POILBLANC du VIGNAL

PARQUES idem

BLOT MAUVAISY

Le métayer de BLOT du VIGNAL

MARCENAT idem

MOULLIAC idem

SEROUGNE idem

TEYSSEDOU à BRET

La veuve ANDRAC idem

ARDAILLOU idem

ROUX du PEYRIN

TRICOU idem

RUARD idem

RAYNAL de LA FURETTE

ROUILLAC idem

TROULLE idem

La veuve BIENVENU

LOLA du MARROU

LAGARIGUE de LAGARDE

RAYNAL de PETITJEAN

BROUSSE de LA JASSE MELIS

ARDAILLOU idem

ROUX idem

RABOT idem

MARTINET à BITOU

TEYSSEDOU idem

"CANET" à BOTGE

LACOMBE idem

RIGAL du "TOURGUE"

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ESCANDE de LASCOMBES

RIGAL idem , FAUBEL idem

BALES de LABORDE

TERRIEN idem

ALARY idem

DELCOUSTAL idem

La veuve DESTRIEU de PEMEJA

MIQUEL idem

LABOUREL de RIGOU

En l'automne de 1795, les Français sont las de la politique : ils aspirent à la stabilité. Aussi

accueillent-ils sans joie un nouveau changement de régime. Avec la Constitution de l'an III

commence le directoire qui gouverne sans programme précis. Le trouble se fait sentir jusque dans les

municipalités. Ainsi à Cuzorn à l’occasion d’un contrôle de la gestion communale une réaction de

rébellion est déclenchée.

-Le 20 frimaire an IV (11/12/1795) a lieu l'inventaire des biens et papiers de la municipalité.-

Le citoyen SEBASTIEN DELBERT, est désigné pour inventorier ces biens et constate qu’il y

a dans la maison commune : « une table et vieux banc que les chaises sont en petit nombre et sont

espacées et sans ordre qu'elles résident dans les mains du procureur de la commune du maire et du

secrétaire d'ici absent quoique légalement convoqué … Considérant que le peu d'ordre qui règne dans

le dit papier les différentes mains aux quelles ils sont confiés "prescript" qu'il faut du temps pour y

mettre l'ordre qu'il convient par ordre de matières il a été unanimement consenti que les dits anciens

officiers municipaux perfectionneraient d'ici au vingt huit du courant par ordre de matières .

Le dit commissaire est invité de venir à la maison commune le vingt huit du courant pour

opérer selon la mission qu'il exerce conformément à la lettre de l'administration municipale "ci

devant listé"

Fait à la maison commune de la ci devant municipalité de Cuzorn le jour an susdits et ont

signés Jean Escande , Bertrand Austruy , Bernard Lagarigue , Bernard Raynal ,

moy BLOT ofmp ancien ESCANDE ancien ofmp

LAGARIGUE ancien ofmp REYNAL ancien ofmp

AUSTRUY ancien ofmp »

Après cette remontrance sur la mauvaise organisation du travail des officiers municipaux, il

n'y a plus de délibération jusqu'au 2 vendémiaire an VI (23/09/1797) soit 1 an et 8 mois

d’intérruption. Le secrétaire Hibert et le maire Bel étant absents, le qualificatif d’anciens officiers

municipaux suggère une action de démission de la fonction et peut être une action de représailles sur

la mise en cause de leur engagement.

- Cuzorn sous le directoire

Le citoyen Aillaud curé de la commune prète serment de loyauté à la République et à la

constitution de l’an III.

« Aujourd'hui deuxième vendémiaire an six (23/09/1797) … a comparu devant moi Jean

Escande agent municipal de la commune de Cuzorn section du levant canton de St Front le citoyen

Jean Francois Aillaud ministre du culte cy-devant curé en cette commune et y habitant lequel a juré

haine à la royauté , et à l'anarchie , attachement et fidélité à la république et à la constitution de l'an 3

le tout pour se conformer à la loi du 19 fructidor dernier , et lui avons donné acte de son serment pour

lui servir "..." que droit, et a signé le dit Aillaud avec nous . »

AILLAUD ESCANDE agm

53

- Cuzorn sous le consulat –

Le 17 thermidor an VI (4 août 1798), Suzanne et Élisabeth de Bellecombe cèdent les biens

qu’elles possèdent à Cuzorn à leur neveu Jean-Baptiste de Frontin, moyennant une pension viagère

de 4000 francs.

- Retour des volontaires de 1793-

Aillaud qui aussi fait fonction de secrétaire de mairie enregistre le retour des volontaires.

Voici celui de Pierre Ventouillac (Bentouillac) qui s’était porté volontaire de Cuzorn le 1er Mars

1793 et celui de François Teyssedou le 21 mars 1793.

ARMEE D'ITALIE

Le chef d'état major général de l'artillerie

En suite de la lettre du ministre de la guerre, adressé le neuf floréal dernier au général

commandant en chef de l'artillerie de la dite armée, portant les compagnies des canonniers

volontaires employés aux armées n'y ayant été maintenu que provisoirement, j'ai décidé, citoyen

général qu'elles seraient de suite supprimées, vous ferez délivrer aux officiers et sous officiers des

congés absolus avec lesquels ils se retireront dans leurs foyers

Il est accordé au citoyen Bentouillac, caporal de la 2ième compagnie de canonniers

volontaires, son congé absolu et la permission de se retirer dans ses foyers.

Fait au quartier général à Milan le 12ième messidor an 9ième (31 07 1801)

solde arriérées

Livret contenant des feuillets, le présent compris, coté en réparation par moi sous inspecteur

aux revues pour servir à l'enregistrement de la solde de 86 fr 60c qui a été déduite de la liquidation

générale de la compagnie

Que les payeurs de la guerre compteront les ordonnances du ministre de la guerre, expédies en

suite de la revue générale de la liquidation par suite de la lettre du ministre de la guerre du 9 floréal

dernier pour solde et traitements arriérés des ans 7 et 8.

À Milan le 12 prairial an 9 (01 06 1801)

Signature du citoyen Bentouillac caporal porteur du présent

Le sous inspecteur Denu Envoyée au sous-préfet pour faire passer au ministre

de la guerre 21 thermidor an 9 (9 août 1801)

Extrait du congé absolu de Francois Teyssedou de Belarbre 19ième 1/2 brigade -2ième

bataillon -5ième compagnie

Congé absolu avec retraite

Nous soussignés membres composant le conseil d'administration de la 19ième brigade

d'infanterie de ligne , certifions à tous ceux qu'il appartiendra avoir donné congé de réforme avec

retraite au citoyen Francois Teyssedou fils de Jean et Antoinette "Ragou" fusilier de la dite 1/2

brigade compagnie de "..." au second bataillon natif de Belarbre canton d'idem département de Lot et

Garonne âgé de 51 ans taille 1m 652 millimètres cheveux et sourcils châtain, front haut, yeux bleu,

nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, lequel a servi depuis le 30 mars 1793 jusqu'à

ce jour.

Le présent lui a été délivré en suite du certificat des officiers de santé du chef lieu de

l'hôpital militaire de Marseille en date du 6 thermidor an 9 constatant qu'il est hors d'état de continuer

le service militaire, qu'il est dans le cas de jouir de la retraite accordée aux défenseurs de la patrie

"estropiés", et transcrit au dos du présent.

Fait à Manosque le 12 iè jour du mois de l'an 10

Colin capitaine VincentT Jean lieutenant Tellier capitaine chef de bataillon B Mauset

Moriset sergent

Enregistré par moi Aillaud secretaire de la mairie

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La constitution de l’an III avait crée la conscription obligatoire le secrétaire intervient dans le

recrutement des mobilisables.

Enregistrement du remplacement du citoyen BERNARD TROUILLET conscrit.

Taillian capitaine au 9 ième régiment de dragons atteste que le nommé Bernard Drouillet

de la commune de Cuzorn s'est fait remplacer par le citoyen JEAN BERBIGIE de la commune

Cuzorn canton de Fumel arrondissement de Villeneuve et a été agréé pour servir en qualité de dragon

au 7iéme régiment actuellement à Laudi en Italie. En foi de quoi je lui ai donné le présent pour lui

servir à valoir.

à Agen le 30 ventose an 11 (21 03 1803) signé Taillian

Je soussigné capitaine de recrutement de Lot et Garonne déclare reconnaître la signature du

capitaine Taillian cy-dessus apposée.

à Agen le 23 floréal an 11 (13 05 1803)

En registré le 26 prairial an 11 (02 06 1803) par moi Aillaud secrétaire de la mairie

Congé de réforme du citoyen PIERRE HIBERT conscrit de l'an dix

Je déclare que le citoyen Pierre Hibert conscrit a été reconnu impropre au service militaire,

et qu'il a été "re..." dans ses foyers d'après la visite qu'il a subi par l'officier de santé nommé par le

sous-préfet du "8ième" arrondissement du département de Lot et Garonne à Villeneuve le 24

méssidor an 11 (13 07 1803). L'officier de recrutement du "8ième" arrondissement "Pondavine"

Enregistré par moi Aillaud secrétaire de la mairie.

-Le retour des émigrés -

En 1802, Jean-Baptiste de Frontin est de retour d’émigration à la faveur de l’amnistie décidée

par Napoléon Bonaparte pour sceller la réconciliation nationale. En tant que propriétaire du domaine

de Cuzorn, il vendit une “maseure appelée Castel Rout” à Jean Dusserre, ainsi qu’un lieu appelé

“Bois De La Feuille” au sieur Piefort et à son épouse dame Marie Dalché, et un autre appelé “Fut

Roc” au sieur André Lavayssière. Par la suite, certaines ventes furent sources de contestations de la

part des villageois au motif que l’usage mettait ces terres à la disposition de tous. C’est le début d’un

conflit qui perdura entre la municipalité et Frontin successeur du Seigneur de Cuzorn Bellecombe.

- Cuzorn sous l’Empire –

La constitution de l'an VIII établissait le suffrage universel, mais en même temps, elle

supprimait toutes élections. Les citoyens se bornaient à présenter des listes de candidats parmi

lesquels étaient choisis les membres des conseillers municipaux. Il y eut désormais un préfet et des

conseillers généraux par département, un sous-préfet et des conseillers d'arrondissement, un maire et

des conseillers municipaux par commune.

-Le retour des émigrés pose quelques problèmes

« Ce 24 juin 1809 à dix heures du matin , le conseil de la commune s'est assemblé avec

l'autorisation du maire pour délibérer sur des usurpations qu'on a tenté de faire sur les propriétés

communales , savoir que le Sr Piefort demeurant dans la ville de Fumel , et la dame Dalche son

épouse se sont rendu maîtres l'un et l'autre de plusieurs fonds communaux situés à la commune au

tournant du bois de La Focille appelé Les Bruyères Brulées ; Le conseil de la commune délibérant sur

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cette usurpation à chargé mr le maire de faire la réclamation, et la plainte devant mr le juge des

"paires" contre le dit Piefort et sa femme , et autres qui seraient mêlés ,ou se mêleraient d'usurper des

propriétés qui appartiennent à la commune de Cuzorn ; et le conseil de la commune se réserve de

rechercher , ou de faire rechercher entre les mains de qui que se soit et ou puisse se trouver les

propriétés quelconques qui appartiennent ou peuvent appartenir à la commune , soit dans le

tennement de BELARBRE ou partout ailleurs où elles peuvent être connues ou découverte. »Nous

découvrons, à propos d’un litige, que le conseil municipal a changé.

Les membres sont HIBERT, BOUYE, DELPON, LAGARIGUE, BERBIGUIE sctre,

BLOT, BLOT, FOR

BEL maire : nouvelle signature il sagit de Joseph BEL de Roudigou qui remplace Antoine

BEL de Pombié. HIBERT

- Dècés de AILLAUD

Le 7 novembre 1810 mort de Aillaud curé de Cuzorn impliqué dés le début de la Révolution

dans la gestion communale, il fut élu maire de Cuzorn en juillet 1790.

Jean François AILLAUD, né en 1754. D'abord vicaire de Cuzorn, il avait été nommé le 8 août

1783 curé de cette paroisse vacante.

Mr Constant fait mention de lui dans une de ses lettres à Saurines du 12 octobre 1796. « Le

citoyen Aillaud, curé de Cuzorn, homme vraiment respectable par ses lumières et sa conduite

édifiante, m'a dit que le peuple avait sauvé sa religion dans cette contrée, que ce peuple, malgré

l'arrêté de Monestier qui ordonnait d'observer les décades et de travailler les dimanches sous peine

d'être privé de pain, avait constamment préféré se passer de pain ces jours-là plutôt que de se rendre

au travail sur les grandes routes selon l'ordre du proconsul. »

Dans ses notes sur le clergé constitutionnel à l'époque de l'organisation, Mr Ladavière donne

sur Mr Aillaud les renseignements suivants : « Natif de la Provence, du coté d'Aix, a de très bonnes

moeurs, est très instruit, poète, un peu mordant et un peu ardent. Il n'y a qu'une opinion dans sa

paroisse, a fortement déclamé contre des prêtres d'une autre opinion qui ont cherché à s'établir dans

les environs. Il est vrai que c'était de bien pauvres sujets et qui faisaient grand tort à la religion pour

leur conduite et leurs enseignements, et il aurait fait une bonne oeuvre si l'esprit de parti n'y était entré

pour rien… Cuzorn est la plus mauvaise commune du diocèse… »

A l'organisation (1803), Mr Aillaud fut maintenu à Cuzorn où il mourut le 7 novembre 1810.

- Suite du conflit déclenché par le retour des émigrés -

« Le 7 mai 1811 , mr le maire a fait part d'une pétition de certains habitants de la commune

qui lui a été renvoyée par monsieur le sous-préfet , par laquelle il parait qu'il serait élevé des

discussions entre les habitants du village de Grillère, Belihaut et Lescacelle et le sieur André

Lavayssière, qui a acquis depuis environ dix ans de mr Frontin Bellecombe une pièce de friche située

au lieu appelé Fut Roc, que les habitants des villages cy-dessus prétendent être communal et que

André Lavayssière prétend de son coté être sa propriété comme l'ayant acquise de monsieur Frontin

Bellecombe héritier du cy-devant seigneur de Cuzorn. »

« Le conseil vu la pétition cy-dessus est d'avis que le maire soit autorisé à plaider contre le

sieur Lavayssière regardant la pièce de terre friche dont il est question comme étant un communal et

si monsieur le maire s'y refuse il demande à monsieur le sous-préfet qu'il lui plaise commettre pour

cela, monsieur l'adjoint ou tout autre personne qu'il jugera à propos de désigner.

« Vu la pétition du sieur Frontin Bellecombe le conseil se "p..." que bien injustement le

sieur Frontin a qualifié dans son mémoire d'attroupement un rassemblement que plusieurs

propriétaires ont fait pour empêcher l'usurpation que le sieur Piefort avait fait d'une très grande

étendue de friche qui appartient à différents propriétaires attendu que le dit ne lui avait vendu que

huit cartonats qui sont en discussion, les dit propriétaires se plaignent encore et offrent de prouver

qu'ils n'avaient que des outils de culture pour détruire les démarcations que le sieur Piefort avait fait,

56

que bien certainement ils ne resteront sur les lieux qu'environ une heure et demy et qu'ils n'avait

apporté avec eux aucune espèce de vivre comme l'avance le pétitionnaire.

Le conseil est d'avis que le sieur Frontin prouve par des titres authentiques que le fond qu'il

a vendu au sieur Piefort lui appartient. Ce qu'il peut faire par d'anciens terriers qui sont déposés chez

monsieur le maire de Montagnac. »

Délibéré à Cuzorn le jour mois et an susdits

En ce début de siècle de nombreuses tâches sont demandées aux reponsables communaux,

établir la liste de conscrits, recenser les populations, mettre en place le cadastre, moderniser ou créer

des routes et des chemins curer les fossés et la rivière.

- Curage de la Lémance -

Le 12 mai 1811, « Le conseil, après avoir procédé à la visite et à l'examen de l'état ou se

trouve le ruisseau de Lalemance à reconnu que les prairies voisines dans presque toute l'étendue de la

commune étaient totalement gâtées, que dans certains endroits elles étaient couvertes de sable et aussi

d'autres couvertes d'eau qui ne pouvant s'écouler forme des marais qui non seulement ne produisent

rien mais encore peuvent devenir très nuisibles par les mauvaises exhalaisons qui occasionnent sans

faute des maladies contagieuses dans le pays lorsque les grandes chaleurs se font ressentir , et que

dans d'autres endroits où les prés étaient aussi d'une bonne qualité il n'y croit plus aujourd’hui que

des roseaux ; ce qui porte un préjudice très considérable à la plus grande partie des habitants de la

commune , qui presque tous ont un prés situé sur le bord de ce ruisseau.

Le conseil a reconnu que cet état de chose était occasionné

1° par les ravins considérables qui se dégorgent dans le ruisseau dans certains endroits

2° par la trop haute élévation du déversoir et des "..." des usines situées sur Lalemance et

enfin par la sinuosité trop vive qui même dans certains "circuit" font remonter son cours de sorte

qu'au moindre abat d'eau elle sort de son lit et couvre les prairies adjacentes et le sol aussi dans

beaucoup d'endroits et se trouve terriblement plus bas que le lit du ruisseau, ce qui nécessite de

nouveaux alignements et l'ouverture d'un nouveau canal dans ces endroits

Le conseil arrête que monsieur le préfet sera prié d'envoyer incessamment sur les lieux un

ingénieur avec le pouvoir suffisant, soit pour détourner les ravins, soit pour faire mettre les déversoirs

et les chutes des usines à la hauteur fixée par les ordonnances, soit enfin pour tracer de nouveaux

alignements et ouvrir un nouveau canal au ruisseau dans les endroits ou il le jugera nécessaire. »

Le conseil municipal prie instamment monsieur le préfet de ne pas perdre de vue la

délibération qui a été prise le douze de ce mois, tendant à lui demander l'envoie d'un ingénieur pour

remédier à la perte presque totale des prés de la commune qui ne peut manquer d'avoir lieu si on ne

fait pendant la belle saison les réparations indispensables pour prévenir ce malheur. Il serait même

nécessaire que l'ingénieur qui se transportera sur les lieux soit autorisé à commencer les opérations

dans la commune de St Front parce que c'est de là dérive en partie une des causes des désastres qui

affligent la commune. »

Fait à Cuzorn le jour, mois et an susdits

Ce même jour « Le conseil à délibéré qu'attendu que la maison commune n'était pas d'une

grande utilité, la maison presbytérale qui est très vaste pouvant fournir un appartement pour en tenir

sans gêner le prêtre qui viendra déservir la paroisse, monsieur le préfet serait prié de donner

l'autorisation nécessaire pour qu'elle soit vendue aux enchères. Cette maison est à peu prés de la

valeur de trois cent francs ainsi qu'un lambeau de terre attenant le cimetière à peu prés de la valeur de

cent francs, le conseil demande à être autorisé à employer les fonds qui en proviendront pour les

réparations de l'église et du presbytère ou pour servir à faire l'achat d'une cloche, la commune n'en

ayant aucune.

57

Le 26 mai 1811, « vu la lettre de monsieur le sous préfet et la délibération du conseil de

fabrique (conseil élu pour gérer les biens de l’église locale), tendant à demander que la commune fournisse la

somme de deux mille francs nécessaires pour réparation à l’église, pour ornements, ustensiles,…

Considérant que les réparations et autres dépenses proposées sont de la plus urgente nécessité.

Considérant que la fabrique ne jouit d'aucun revenu pour les faire exécuter et que la commune

quoique pauvre à déjà fourni par une souscription volontaire une somme de 1000 francs pour faire les

réparations nécessaires à la maison presbytérale. »

Arrête :

art 1- Il sera fait une levée extraordinaire répartie au "..." franc sur tout les habitants de la

commune d'une somme de 1000 francs seulement la commune étant trop pauvre pour en fournir

d'avantage.

art 2 - Le présent arrêté sera transmis à monsieur le préfet qui est prié d'obtenir du

gouvernement l'autorisation nécessaire pour faire cette levée.

art 3 - Monsieur le préfet est également prié d'obtenir pour subvention aux dépenses de la

fabrique un secours de 1000 francs qu'il nous a fait espéré dans le temps devoir être fourni par le

gouvernement et dont la demande lui a été déjà faite.

Le 16 12 1811, Monsieur le maire a dit que par testament, le sieur Jean François Aillaud,

décédé, curé de Cuzorn, avait légué aux pauvres de cette commune une somme de 100 francs, qui

serait compté aux plus indigents par son héritier sur la désignation qui en serait faite par le conseil

municipal

En conséquence la dite somme de cent francs serait compté par le sieur Pierre Calmel, cloutier

à Fumel entre les mains duquel le sieur Aillaud ( Pierre ) héritier du dit Jean François, en a fait le

dépôt, aux suivant savoir à la veuve Bouscaillou 16 francs, à la veuve Lavayssière 16 francs, à Marie

Lacombe 10 francs, aux enfants de "Tourret" 16 francs, à la femme Fresquet 9 francs, à Lavayssière

dit Peyre 9 francs, à la veuve Terrien de Cuzorn 8 francs, à Tesquet Latourelle père 8 francs à

Marmier de Tesquet 8 francs. Lesquelles sommes réunies forment un total de cent francs.

-Vente de la forge de Cuzorn –

1812, Pierre-Guillaume de Frontin frère deJean-Baptiste de Frontin, effectua la vente en tant

que procureur du Comte de Montalembert qui était seigneur de Monbeau à St Georges, en faveur de

Jean Augère, propriétaire et marteleur habitant le village de Tesquet, de l'usine à fer appelée la

mouline de Cuzorn, située sur ladite commune de Cuzorn susdit canton de Fumel consistant en

maison pour le maître emplacement pour la forge, deux granges à charbon se reliant au pactus

ensemble le petit pré appelé de Vergne le tout joignant confrontant : du devant et du nord à la défuite

et le restant ou digues de ladite forge successivement en suivant la rive droite de la mère rivière dite

de la Lémance, jusqu'à quatre décimètres 2 centimètres 2084 mm (4 pieds anciennes mesures) audessous

du pont. Du midi, à une ligne droite et par aussi de quatre pieds au-dessous du dit pont et va

se terminer à 6 dm 3 cm (6 pieds anciennes mesures) au-dessous de La Fontaine près de la défuites de

ladite forge. Dans laquelle vente est encore compris une pièce de terre attenant du côté du midi à la

grange à charbon dit la grange neuve. Ladite grange placée sur la rive droite de la défuite de ladite

forge. Ladite pièce confrontant du levant à terre des héritiers de Étienne Magnac fossé entre deux, du

midi à chemin public, du couchant à ladite grange, et du nord à pré restant au dit sieur Bellecombe

au dit nom; la défuite de ladite forge entre deux.

Cette vente demeure ainsi faite moyennant la somme de 8000 francs que ledit Augere promet

et s'oblige de payer au dit sieur Bellecombe, au dit nom, en quatre paiements égaux de 2000 francs

chacun et dont le premier sera fait le 3 février 1814 le troisième à pareil jour de 1816 et le quatrième

et dernier le 3 février 1817 le tout avec l'intérêt de ce jour et annuellement à 5 % sans retenue, qui

diminuera à mesure des paiements qui seront faits jusqu'à l'entier paiement des objets ci-dessus,

58

demeurant spécialement affectés et hypothéqués, lesquels le dit sieur Augère affecte et hypothèque

en outre spécialement pour plus grande sûreté de paiement de ladite somme de 8000 francs l'entier

domaine appelé de Tesquet situé au village de ce nom, commune de Cuzorn, susdit canton de Fumel.

Consistant en une maison grange, vinal, autres édifices, terres labourable, prèd vignes bois

châtaignier de la contenance de trente arpents environ et ledit domaine encore qu'il déclare lui

appartenir et n'être grevé d'aucune hypothèque et de tout ce dessus il nous a été requis acte.

Le 13 septembre 1812, le conseil municipal délibérere sur les réparations à faire aux toitures

de l'église et du presbytère et de la maison commune qui ont été extrêmement endommagées par la

grêle du 3 août dernier et sur les moyens à prendre pour subvenir à cette dépense. Le conseil a appelé

le nommé Bernard Martinet maçon qui sur le champ a procédé au devis estimatif cy-joint du quel il

résulte qu'il faut nécessairement une somme de 28 francs pour les réparations à faire aux dits édifices;

et le conseil municipal demande en conséquence et suivant l'avis de monsieur le préfet du 29 août

dernier à être autorisé de disposer des fonds libres de la commune pour fournir cette dépense.

- Papiers d’identité -

A l’occasion des retours ou du départ aux armées les secrétaires de mairie établissent une

forme de description identitaire en voici quelques exemples :

PIERRE ROUX

natif de CUZORN

Age vingt deux ans

Front rond

Taille 1 mètre 720 millimètres

Nez gros, épaté

Cheveux noirs

Bouche petite

Sourcils noirs

Menton rond

Yeux gris

Visage ovale

FRANCOIS AUGERE

natif de CUZORN

Age vingt quatre ans

Front carré

Taille 1 mètre 706 millimètres

Nez gros

Cheveux noirs

Bouche grande

Sourcils noirs

Menton allongé

Yeux roux

Visage ovale "..."

une cicatrice sous l'oeil gauche

marqué de la petite vérole

FRANCOIS TEYSSEDOU

de BELARBRE

Age de 51 ans

Front haut

Taille 1m 652 millimètres

Nez gros

Cheveux et Sourcils châtain

Bouche moyenne

Menton rond

Yeux bleu

Visage ovale

A servi depuis le 30 mars 1793

jusqu'à ce jour

JEAN HIBERT domicilié à

CUZORN

conscrit de 1810

Taille d'un mètre 679 millimètres

Cheveux et Sourcils châtains

Yeux roux

Front couvert

Nez gros

Bouche petite

Menton large

Visage ovale (laboureur)

été réformé par décision du

ministre de la guerre du 27 août

1809 pour affection de poitrine

JEAN BAYLE conscrit de 1806

natif de CUZORN

Taille d'un mètre 720 millimètres ,

Cheveux et Sourcils châtains clair ,

Yeux gris

Front couvert

Nez épaté

Bouche moyenne

Menton rond

Visage ovale , une cicatrice au

milieu du front

HIBERT PIERRE conscrit de 1808

natif de CUZORN

Taille 1 mètre 652 millimètres ,

Cheveux et Sourcils noirs

Yeux roux

Front couvert

Nez long

Bouche moyenne

Visage long et grave

Dispense pour vile scrophileux .

Le sr HIBERT n'a été soumis à

aucune indemnité

59

- Cuzorn sous la restauration -

En 1814, la monarchie est rétablie, Louis XVIII monte sur le trône, et l’héritage de la

Révolution est remis en cause.

L’administration communale est entièrement dépendante des ordres du prefet. L’attribution de

subventions de fonctionnement pour gèrer le registre d’état civil, le secrétariat, le courrier, les frais

alloués au maire, les frais du timbre du compte de perception, l’abonnemant au Bulletin des lois et au

Journal du département est fixée chaque année.

Evolution du budget de la commune de 1808 à 1827

Le 25 Janvier 1817, monsieur le maire a donné lecture de cette lettre par laquelle mr le préfet

met à sa disposition une somme de 400 francs pour établir des ateliers de charité sur les chemins

vicinaux à l’éffet de les réparer dans les endroits où ils en ont le plus de besoin. Le conseil a reconnu

que le chemin de Cuzorn à Libos avait besoin de réparer indispensablement à Pombié que celui de

Cuzorn à St Front avait aussi besoin d'urgentes réparations à la côte de Tuquette où il était

impraticable. Et le chemin de Tesquet à Monsempront avait également besoin d'être réparé sous La

Gineste.

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1808 1810 1811 1812 1813 1814 1815 1816 1817 1818 1819 1820 1821 1822 1826 1827

dépenses

recettes

PIERRE DARQUIER conscrit de

1809

natif de CUZORN

Taille d'un mètre 60 centimètres ,

Visage ovale

Front étroit

Yeux roux

Nez épaté

Bouche grande

Menton rond

Cheveux et sourcils châtains clair ,

jugé impropre au service militaire

par les officiers de santé en chef de

l'hôpital civil et militaire de

BLAYE pour cause de phtisie et

marasme

PAQUET PIERRE voltigeur en

1814

natif de CUZORN

Agé de 29 ans

Taille d'un mètre 63 cent

Cheveux et Sourcils "châtaings"

Yeux roux

Front rond

Nez court

Bouche moyenne

Menton rond

Visage rond

Congé absolu

A fait campagne de1808, 1809,

1810, 1811, 1812, à l'armée

d'ESPAGNE

MARTINET conscrit de l'an 12

natif de CUZORN

Taille un mètre 581 millimètres ,

Cheveux blond , Sourcils châtains

Yeux gris

Front couvert

Nez long

Bouche petite

Menton fourchu

Visage allongé

Dispensé car il n'a pas la taille

requise

60

« Après avoir fait un devis estimatif des réparations à faire dans les endroits cy-dessus

indiqués , il a été reconnu qu'ils s’élèveraient à une somme 822fr 25c laquelle somme sera couverte

au moyen de l'ordonnance de 400 francs envoyé par monsieur le préfet et du montant du rôle des

prestations en nature s'élevant à la somme de 422fr 25c qui a été arrêté par le conseil et qui sera

transmis à monsieur le préfet pour être rendu exécutoire , avec la présente délibération . »

Le conseil a fixé le prix de la journée pour les hommes à 75c, celui des femmes à 60c et celui

de la journée d'un enfant au dessus de dix ans à 50centimes et le prix de la journée d'un bouvier avec

boeuf et charrette pour le transport des matériaux, terre, pierres, etc.. a 3francs.

- François AUSTRUY nouveau maire-

Le 1er janvier 1819 « nous PIERRE JOSEPH BEL démissionnaire de la fonction de maire de

Cuzorn, monsieur le préfet nomme aux fonctions de maire de la commune de Cuzorn monsieur

AUSTRUY FRANCOIS en exécution du dit arrêté et avons procédé à son installation ayant

préalablement prêté serment de fidélité au roy en la forme suivante. »

« Je jure fidélité au roy, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume.

Fait à Cuzorn le jour mois et an susdit

Le maire de Cuzorn AUSTRUY »

- Création du premier poste d’instituteur -

Sous la Restauration, l'ordonnance du 29 février 1816 renforce le rôle de l'Eglise dans les

écoles primaires tout en imposant pour la première fois aux instituteurs une " norme technique "

mesurée par le brevet de capacité. Voici celui du premier instituteur de Cuzorn ANTOINE

BERBIGUIE.

Sur le rapport qui nous a été fait M.M les membres du comité de Fumel chargé de l'examen

des individus qui se destinent à l'enseignement primaire. Portant que le sieur Berbiguie Antoine né à

Cuzorn le 2 frimaire an 9 a été examiné sur la lecture et l'orthographe la calligraphie et le calcul, ainsi

que sur les procédés de leurs enseignemant, et qu'il fait preuve de la capacité requise pour exercer les

fonctions d'instituteur primaire de deuxième degré.

Nous Jean Joseph Beraud, recteur de l'académie de Cahors ,

Vu l'article 13 de l'ordonnance du roi du 29 février 1816 ;

Vu le brevet de capacité de deuxième degré, accordé au Sr Berbiguie Antoine le 30 août 1819

Vu la demande faite par le comité cantonal de Fumel

Vu les preuves données par le sieur Antoine Berbiguie au comité cantonal de sa bonne

conduite, depuis qu'il a obtenu le brevet de capacité.

Autorisons le Sr Berbiguie Antoine à exercer les fonctions d'instituteur primaire de 2ième

degré, dans la commune de Cuzorn à la charge par lui de se conformer aux dispositions de

l'ordonnance royale précitée.

Délivré à Cahors, le 30 août 1819 par monsieur le recteur : le secrétaire général de l'académie.

.

Le recteur BERNARD GOURDAN

-Recensement des habitants de Cuzorn en 1820-

L’Année 1820 il est demandé de faire un recensement des habitants de la commune.

61

Population de la commune de CUZORN

Garçons filles hommes femmes voeufs veuves militaires

mariés mariées aux armées total

347 361 218 218 32 70 11 1257

Certifié par nous maire de la commune à CUZORN le 9 septembre 1820.

L'an 1822 le 24 mars, « le conseil municipal de la commune de Cuzorn s’est transporté sur le

chemin qui fait le motif discussion, entre la dame Jeanne Françoise Serre épouse du sieur Pierre

Joseph Bel de Roudigou de cette commune et les habitants de la section du calvaire de Melis au

nombre d'environ cent cinquante. Après avoir mûrement examiné dans l’intérêt publique les motifs

du trouble ou de la discussion, qui est le chemin de Melis à l'église de Cuzorn passant et traversant le

ruisseau de La Lemance au lieu appelé le pont de Capoulette pratiqué sur la propriété de la dite dame

Jeanne Françoise Serre épouse Bel opposante au dit chemin.

Considérant le chemin de Melis à l'église de Cuzorn passant et traversant le ruisseau de La

Lemance au lieu appelé le pont de Capoulette pratiqué sur la propriété de la dite dame Jeanne

Françoise Serre épouse du dit sieur Bel, est un chemin vicinal de deuxième classe, la présente

déclaration sera soumise à l'approbation de monsieur le préfet.

Fait et délibéré dans la maison commune à Cuzorn le vingt quatre mars mille huit cent vingt

deux . »

-Le 17 septembre 1824 mort de Louis XVIII et début du règne de CHARLES XLe

10 08 1825, l'administration royale accorde à Delsey propriétaire de la forge de Pombié,

l'autorisation d'ajouter un martinet.

Article 1- Le sieur Delsey fils est autorisé à remettre, à maintenir et à augmenter d'un

Martinet l'usine à fer de Pombié sise dans la commune de Cuzorn alimentée par les eaux du ruisseau

de la Lémance.

Article 2 - en conséquence les consistances de cette usine en demeurent fixés en un feu

catalan à l'instar de ceux du pays de Foix, un feu de Martinet et quatre Martinet qui ne devront par

excéder par an l'un 8 quintaux métriques, le deuxième 4 quintaux, chacun des 2 autres 2 quintaux

métriques, le tout comprenant un plan joint à la présente ordonnance.

Article 3- la présente permission est accordé dans la limite du droit de partage des eaux

déterminés par le jugement en dernier ressort de la table de marbre du palais et à Bordeaux rendu le 7

septembre 1746 en faveur des adversaires du sieur Bergues plaidant contre le sieur Delsey sous le

renvoi aux tribunaux de toutes contestations relatives aux demandes d'application de ce règlement

conformément à l'article 645 du code civil.

Article 4- la position et les dimensions des prises d'eau tant pour la forge que le pour le foulon

qui prennent son eau motrice dans le même réservoir seront fixés de manière que chaque

établissement continu à jouir à la portion d'eau dont il a disposé jusqu'ici. Les constructions relatives

seront exécutées sous la direction d’un ingénieur des ponts et chaussées du département. Il sera

dressé un procès-verbal de la réception de ceux ci envoyé après leur achèvement. L'expédition de se

procès-verbal seront expédiées aux archives de la commune de Cuzorn . Il sera donné avis au dépôt à

notre directeur général des ponts et chaussés et des mines.

Donné en notre château de Saint-Cloud le 10 août 1825 de notre règne le premier signé

Charles.

Pour le roi, le ministre secrétaire d'état au département de l'intérieur signés

62

Le 29 mai 1825 : eut lieu le Sacre de Charles X, dans la cathédrale de Reims.

Les ultras royalistes étant au pouvoir les nobles de l’ancien régime revendiquent les terres

devenues biens comunnaux sous la révolution. A Cuzorn le conflit entre les Frontin Bellecombe et la

commune se durcit.

Le 15 Mai 1828, « Mr le maire a donné lecture au conseil d'une lettre de la dame Fronty de

Bellecombe à monsieur le préfet du département dans le but de lui faire adjuger ou à ses enfants

comme biens patrimoniaux les terrains que les habitants de la mairie jouissent en commun. Cette

lettre a plongé tous les membres du conseil dans un état de surprise et de stupeur impossible à décrire

chacun d'eux s'est senti profondément blessé de l'imputation horriblement calomnieuse qui lui est

faite d'avoir autant de déplorable mémoire incendié ou démoli le château et d'être pour leur maire

sans caractère et sans force morale, un sujet de terreur et d’effrois "terrible" que pas un d'eux n'a a

rougir de semblables atrocités. Et que chacun d'eux a pour son maire la déférence la considération qui

sont dues a son bon caractère et a ses vertus.Le conseil municipal après une mure et très "forte "

délibération sur la constitution de l'objet de cette pétition a arrêté d'un avis unanime .

1° - Qu'il est pris acte de cet outrage fait à un conseil municipal entier dans l'exercice de ses

fonctions, qu'à cet effet la dite pétition demeure annexée en original au présent procès verbal comme

pièce de conviction, qu'on ne puisse ni détruire ni dénaturer, sauf à monsieur le maire d'en fournir

une expédition collationné pour être envoyée à mr le préfet avec l'expédition en double de la présente

délibération.

2° - Que l'honneur et l'estime publique étant "du bien" auquel chacun des membres du conseil

attache le plus de prix ; Il sera sans délais demandé justice devant qui de droit d'outrage calomnie et

diffamation qui n'ont pu être inventé que par le désir le plus marqué de nuire et dont l'article 222 du

code pénal et celui 15 de la loi du 17 mai 1819 prononce la répression.

Quand au fond de la réclamation formée par la dame veuve Frontin Bellecombes tendant à se

faire adjuger les biens communaux que la mairie renferme, le conseil municipal a été aussi d'avis

unanime que cette prétention n'est pas fondée. »

- Mise en place du Cadastre.-

« En Présence de mr AUSTRUY maire président de l'assemblée , monsieur PIERRE

BERBIGUIE , JACQUES DELFARGUIEL , PIERRE DELPON , CASIMIR BALLANDE , LOUIS

BERGUE , JEAN BOUYE , JEAN BLOT , et JEAN CASSAIGNE membres du conseil municipal .

ETIENNE JEAN FRONTIN, FRANCOISE SERRE épouse BEL représentée par mr FEDAS,

PIERRE JOSEPH BEL, Jean CREPIEU, ANDRAC, Jean SEROUGNE, Pierre LAULANIE, Jean

RABOu, Pierre DELCEY, "..." FRANCOIS. Monsieur COMPAYOT contrôleur a rendu compte à

l'assemblée de ce qui a été fait pour parvenir à la classification du territoire, à l'évaluation

proportionnelle du revenu imposable des diverses natures de cultures, et au classement des propriétés.

Il a proposé que messieurs les classificateurs l'expert et lui après avoir parcouru le territoire, on arrête

ainsi qu'il suit le nombre de classes dont chaque nature de propriété lui a paru susceptible :

63

Pour les terres labourables 5 classes

Pour les prés 4 classes

Pour les bois 4 classes

Pour les vignes 4 classes

Pour les châtaigneraies 3 classes

Pour les pâtures 2 classes

Pour les bruyères 2 classes

Pour les moulins à eau 2 classes

Pour les "..." ou ajoncs 2 classes

Pour les jardins 1 classe

Pour les friches 1 classe

Pour les lavoirs et abreuvoirs 1 classe

Pour les forges et fabriques de fer 1

classe

Pour les peupleraies 1 classe

Pour les papeteries 2 classes

Pour les foulons 2 classes

nature de classe nom et prénom section numéro tenants et aboutissants

culture des propriétaires du plan

1° supérieur Bergue Pre teinturier E 1432

1° inférieur Dalche Charles E 521 à LATAPIE

2° supérieur Frontin Bellecombe veuve F 1222 GUIRODEL

2° inférieur Massabeau héritiers F 1560 prairie de TESQUET

Terres

3° supérieur Laymond Raymond à la A 1519

labourables "topignoune"

3° inférieur Frontin Bellecombe E 1268 "à camp MELGIE"

4° supérieur Laymond Raymond A 1530

4° inférieur Toueille à Là JASSE F 1744 plaine de LA JASSE

5° supérieur Tricou à La JASSE F 1736 à PEMEJA

5° inférieur ............................................................................................................. ...

1° supérieur Caumond Pre Marie F 1434 PRAT DELPOND

1° inférieur Tesquet militaire F 1477 Prairie de TESQUET

2° supérieur Nouaille à LA JASSE F 1510 Prairie de TESQUET

2° inférieur Caumond Gibert et Glady F 1509 Prairie de TESQUET

Prés

3° supérieur Lapoujade à LABORDE B 9 ROUBY BAS

3° inférieur Marcenat Antoine F 498 à GASQUETTE

4° supérieur Dussere à PEYREPEAU G 388 à PEYREPEAU

4° inférieur

1° supérieur Dussere Jean G 395 Combe de PETIT JOUANT

1° inférieur Laymond Rand Chasson C 559 Camp de LAPEYRE

2° supérieur Escande Pre au POUGET C 801 Au POUGET

2° inférieur Lacombe MARTILOQUE E 960 Au bois de LA FEUILLE

Terres

3° supérieur Cosse Guillaume G 341 Tertre DISOULE

3° inférieur Blot Pre fils au VIGNAL F 1778 Plaine de TESQUET

4° supérieur Blot Mauvesy F 1738 à PIGEAU

4° inférieur

Exemple

64

Nature de classe nom et prénom section numéro

culture des propriétaires du plan tenants et aboutissants

1° supérieur Serre épouse Bel G 464 à CASTELROUT la moitié

bordant le chemin

1° inférieur Bouye Pre à Belarbre F 284 à BELARBRE

2° supérieur Blot Mauvezy F 1614 al camp de LASPLASSES

2° inférieur Fillol Antoine aux Enjaux G 923 Las BORIES

Vignes

3° supérieur Robert dit pistole A 753 BARDOULET

3° inférieur Serougne à Bardoulet A 752 BARDOULET

4° supérieur Fillol Antoine à Lasbories G 910 LAS BORIES

4° inférieur

1° supérieur Delpond à Tesquet E 1771 Plaine de TESQUET

1° inférieur Cabane Jean E 1588 à la GINESTE

Châtaigne- 2° supérieur Cavaille Roy A 895 Terre de MARTY

raies 2° inférieur Tesquet Jne père F 1777 Plaine de TESQUET

3° supérieur Gibert Jne F 1776 Plaine de TESQUET

3° inférieur

Nom des revenu brut déduction revenu net revenu OBSERVATION

Propriétaires des propriétés pour entretien réparation résultat del’application cadastral DU

des biens situés hors de du tarif provisoire au CONTROLEUR

la commune classement

Veuve

Frontin

Bellecombe 1400,00 134,00 1266,00 1288,98

Serre épouse 1100,00 104,00 996,00 983,82

Berbiguié 350,00 52,00 298,00 319,38

2850,00 290,00 2560,00 2592,18

65

Classe La mesure locale prix (en fr ?) Observations

de l’arpent métrique(m2 ?)

1 52 64 54 00 Pour les terres labourables et jouales

2 35 20 36 00

3 17 60 18 00

4 8 80 9 00

5 2 44 2 50

1 70 19 72 00 Pour les prés

2 43 87 45 00

3 21 45 22 00

4 11 60 12 00

1 12 66 13 00 Pour les bois taillis futaies et châtaigneraies

2 8 80 9 00

3 5 87 6 00

4 52 64 54 00

1 35 20 36 00 Pour les vignes

2 17 60 18 00

3 8 80 9 00

1 2 93 3 00 Pour les bruyères taillis ou ajoncs

2 00 97 1 00

1 00 48 0 50 Pour les friches

1 52 64 54 00 Pour jardins

1 17 60 18 00 Pour les lavoirs abreuvoirs et fontaines

1 52 64 54 00 Pour les superficies des bâtisses

1 11 60 12 00 Pour les peupliers

1 36 00 Pour les maisons

2 27 00

3 18 00

4 12 00

5 6 00

6 3 00

1 160 00 Pour les moulins à eau

2 120 00

1 160 00 Pour les foulons

2 100 00

1 600 00 Pour les Papeteries

2 200 00

1 1200 00 Pour une forge à fabriquer le fer

« Le contrôleur à choisi trois "...." propriétés renfermant les diverses cultures de la commune

dont le revenu net imposable avait été préalablement indiqué par les classifications et l’on a obtenu

par l’état ci dessus ayant démontré que l’évaluation cadastrale des propriétés avait été faite

proportionnellement. »

Fait à la maison commune lieu des séances municipales le 5 juin 1828.

66

Cadastre du bourg établi en 1827

67

922 Jean Siscan -friche

923 Jean Siscan -terre

924 Jean Siscan -pature

925 Jean Siscan -terre

826 Jean Siscan -terre

927 Jean Siscan -maison et sol de maison

928 Jean Siscan -mazure

929 Jean Siscan -pature

930 Monier Géraud -maison et sol de maison

931 Monier Géraud -Grange

932 Marsillé Pierre -maison et sol de maison

933 Garrigue Jean -maison

934 Garrigue Jean -pature

935 Rabou Pierre et consort à La Jasse -friche

936 Dusserre Pierre -terre

937 Dusserre Pierre -pature

938 Dusserre Pierre -étable

939 Dusserre Pierre -pature

940 Dusserre Pierre -maison et sol de maison

941 Escande Jean -maison et sol de maison

942 Escande Jean -pature

943 Jausse à Cuzorn -jardin

944 Jausse à Cuzorn -maison et sol de maison

945 Jausse à Cuzorn -pature

946 Escande forgeron -grange

947 Escande forgeron -pature

948 Escande forgeron - maison et sol de maison

949 Escande forgeron -pature

950 Escande forgeron - maison et sol de maison

951 Delage Aymard -jardin

952 Jausse -jardin

953 Saunié Jean -Jardin

954 Saunié Jean -pature

955 Saunié Jean - maison et sol de maison

956 Delage Aymard - maison et sol de maison

957 Lacaze Bernard - maison et sol de maison

958 Martinet Jean -pature

959 Martinet Jean - maison et sol de maison

960 Sauret Jean - maison et sol de maison

961 Sauret Jean - jardin

962 Escande Jean - peupleraie

963 Escande Jean - jardin

964 Escande Jean - jardin

965 Aureille Pierre - pature

966 Aureille Pierre -maison et sol de maison

967 Delage Aymard - grange

968 Delage Aymard - pature

969 Monier Géraud - jardin

970 Sauret Antoine père - pature

971 Sauret Antoine père -maison et sol demaison

972 Cure La veuve - maison et sol de maison

973 Rabou pierre jeune - pature

974 Monier Géraud - four et pature

975 Garrigou Jean - pature

976 Monier Géraud- maison et sol de maison

977 Garrigou Jean- maison et sol de maison

978 Rabou Pierre Jeune-maison et sol de maison

979 Rabou Pierre aîné -maison et sol de maison

980 Rabou Fançois - maison et sol de maison

981 Laymon Jean - maison et sol de maison

982 Laymon Jean - pature

983 Rabou André - pature

984 Rabou André - maison et sol de maison

985 Rabou Pierre - maison et sol de maison

986 Rabou et consort l-moulin et sol de moulin

987 Parssillé Pierre - grange

988 Laporte Pierre sabotier - grange

989 Laporte Pierre sabotier-maison sol maison

990 Laporte Pierre - pature

991 Gipoulou - maison et sol de maison

992 Delcoustal Jacques - pature

993 Delcoustal Jacques - four

994 Delcoustal Jacques - pature

995 Delcoustal Jacques - étable

996 Gipoulou - pature

997 Gipoulou - étable

998 Delcoustal Jacques - terre

999 Cure sa veuve - terre

1000 Castagné - maison

1001 Vayssière Cristophe papetier-maison patur

1002 Lavergne veuve-maison et sol de m et patu

1003 Terrien - maison et sol de maison et pature

1004 Lavergne sa veuve- pature

1005 Lavayssiere Suzanne-maison et sol maiso

1006 Lavayssiere Suzanne - pature

1007 Lavayssiere Suzanne - terre

1008 Garrigou Jean meunier- terre

1009 Rabou Pierre Jeune - pré

1010 Rabou Farnçois - pré

1011 Rabou André - pré

1012 Rabou Pierre Aîné à la Jasse - pré

1013 Rabou et consort - pature

1014 Rabou et consort - Masure

1015 Rabou et consort - foulon sol de foulon

1016 Rabou Pierre Aîné à la Jasse - pré

1032 Delcoustal Jacques - terre

1040 Vayssière Cristophe papetier - terre

1041 Laporte Pierre sabotier - terre

1042 Terrien - terre

1043 Gipoulou - Terre

1044 Garrigou meunier - pature

1045 Delcoustal Jacques - terre

1046 Delcoustal Jacques -maison et sol de maiso

1047 Delcoustal Jacques - pature

1048 Delcoustal Jacques - pature

1049 Laporte Pierre sabotier - terre

1050 Miquel Jean - pature

1053 Miquel Jean - terre

1054 Miquel Jean - terre

1055 Miquel Jean - terre

1056 Miquel Jean - étable

1057 Miquel Jean - cour

1058 Miquel Jean - pature

1059 Miquel Jean - maison

68

L’hiver 1829-1830 fut particulièrement froid, la disette s’instala. En Janvier, la commune de

Cuzorn organise une distribution de pain pour les pauvres.

Première distribution de pain faite 2ième distribution le 27 janvier

aux pauvres le 20 janvier 1830

nom personne demeure nb pers nb livres à 13cla livre nb pers nb livres à 13 cent Total

Marmié père Tesquet 1 5 0.65 1 5 0.65

Marmié fils idem 4 20 2.60 4 20 2.60

Capoulun marie idem 1 5 0.65 1 5 0.65

Augére Lajasse 1 5 0.65 1 5 0.65

Soulier Vignal 5 25 3.25 5 25 3.35

Blot Griau idem 7 35 4.55 7 35 4.55

Tricou Lafurette 4 20 2.60 4 20 2.60

Vergne La garde 2 10 1.30 2 10 1.30

Dellon veuve Lajasse 1 5 0.65 1 5 0.65

Massant Denis idem 2 10 1.30 2 10 1.30

Lacase fille idem 1 5 0.65 1 5 0.65

Pons idem 3 15 1.95 3 15 1.95

Gras veuve idem 5 25 3.25 5 25 3.25

Roque veuve Lascombe 1 5 0.65 1 5 0.65

Dayma fille Péméja 1 5 0.65 1 5 0.65

Bruguière veuve Rigou 6 30 3.90 6 30 3.90

Breseguet Balette 1 5 0.65 1 5 0.6 5

Astoul Jeandebernard 4 20 2.60 4 20 2.60

Lavayssière veuve La Sauvetat 2 10 1.30 2 10 1.30

Augère Raymond Louis 4 20 2.60 4 20 2.60

Pradié fille idem 1 5 0.65 1 5 0.6 5

Vergnière fille Gibert 3 15 1.95 3 15 1.95

Capmas Pierre Grillère 2 10 1.30 2 10 1.30

Capoulun Hélie idem 2 10 1.30 2 10 1.30

Baille Jeanne Canteperdrix 2 10 1.30 2 10 1.30

Mazet veuve Bélihaut 4 20 2.60 4 20 2.60

Aureille Pierre Cuzorn 4 20 2.60 4 20 2.60

Sonnié Jeanne idem 2 10 1.30 2 10 1.30

Lavergne Sihil Cuzorn 3 15 1.95 3 15 1.95

Sisquant idem 4 20 2.60 4 20 2.60

Castagné veuve idem 2 10 1.30 2 10 1.30

Laporte Larté Laforge 3 15 1.95 3 15 1.95

Parsillé idem 6 30 3.90 6 30 3.90

Durand Balette 4 20 2.60 4 20 2.60

Pons veuve Jeandebernard 2 10 1.30 2 10 1.30

Jause Cuzorn 2 10 1.30 2 10 1.30

131.69

69

Distribution de pain faite aux pauvres le 10 février 1830 en exécution de la délibération du conseil municipal du

21 janvier 1830

nom personne demeure nb pers nb livres à 13 centimes total

Marmié père Tesquet 1 3 0.39

Marmié fils idem 4 12 1.56

Capoulun marie idem 1 3 0.39

Augéé Lajasse 1 3 0.39

Soulier Vignal 5 15 1.95

Blot Griau idem 7 21 2.73

Tricou Lafurette 4 12 1.56

Vergne La garde 2 6 0.78

Dellon veuve Lajasse 1 3 0.39

Massant Denis idem 2 6 0.78

Lacase fille idem 1 3 0.39

Pons idem 3 9 1.17

Gras veuve idem 5 15 1.95

Roque veuve Lascombe 1 3 0.39

Dayma fille Péméja 1 3 0.39

Bruguière veuve Rigou 1 3 0.39

Breseguet Balette 7 21 2.73

Astoul Jeandebernard 4 12 1.56

Lavayssière veuve La Sauvetat 2 6 0.78

Augère Raymond Louis 5 15 1.95

Pradié fille idem 1 3 0.39

Vergnière fille Gibert 3 9 1.17

Capmas Pierre Grillère 2 6 0.78

Capoulun Hélie idem 2 6 0.78

Baille Jeanne Canteperdrix 2 6 0.78

Mazet veuve Bélihaut 4 12 1.56

Aureille Pierre Cuzorn 4 12 1.56

Sonnié Jeanne idem 2 6 0.78

Report 78 234 30f 42c

Lavergne Sihil Cuzorn 3 9 1.17

Sisquant idem 4 12 1.56

Castagné veuve idem 2 6 0.78

Laporte Larté Laforge 3 9 1.17

Parsillé idem 6 18 2.34

Durand Balette 4 12 1.56

Pons veuve Jeandebernard 2 6 0.78

Jause Cuzorn 2 6 0.78

104 312 40f 56c

Le 27-28-29 juillet 1830 les barricades s’élèvent dans Paris, c’est la Révolution de Juillet.

Ces trois jours d’émeutes sont appelés les « Trois Glorieuses ».

Le 2 août 1830, Charles X abdique en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux, « Henri V

». Les Chambres ne le reconnaissant pas, les Bourbons décident de s'exiler.

Le 9 août c’est la proclamation officielle de la monarchie de Juillet au Palais-Bourbon. Le

duc d'Orléans accepte la couronne et devient Louis-Philippe Ier. Il prête serment devant les

Chambres.

Voici le procés verbal de cet évenement reçu et conservé sur le registre des délibérations

municipales de Cuzorn

70

Préfecture de Lot et Garonne

Avènement de sa Majesté LOUIS PHILIPPE PREMIER au trône des français

Procès verbal de la séance de la chambre des Pairs et de la chambre des Députés réunis.

L’an mille huit cent trente le neuf août ; messieurs les pairs et messieurs les députés

étant réunis au palais de la chambre des députés sur la convocation de monsieur PHILIPPE DUC

D’ORLEAN lieutenant général du royaume, son altesse royale est entrée suivie de leurs altesses

royales le DUC de CHARTRES et le DUC de NEMOURS; et des officiers de sa maison, et s’est

rendu à la place qui lui était destinée, sur l’estrade en avant du trône. Et les pairs et les députés étaient

debouts et découverts.

Son altesse royale ayant pris séance, Monseigneur dit aux pairs et députés : Messieurs

asseyez-vous.

S’adressant en suite à monsieur le président de la chambre des députés Monseigneur lui a

dit. Monsieur le président de la chambre des députés veuillez lire la déclaration de la chambre.

Monsieur le président en a donné lecture et l’a portée à son altesse royale, qui l’a remise à monsieur

le commissaire provisoire chargé du département de l’intérieur.

S’adressant également à monsieur le président de la chambre des pairs « Monsieur le

président de la chambre des pairs veuillez remettre l’acte d’adhésion de la chambre des pairs », ce

que monsieur le président a fait ; et il a remis l’expédition entre les mains de Monseigneur, qui en a

chargé le commissaire provisoire au département de sa majesté.

Alors Monseigneur a lu son acceptation, ainsi conçue

« Messieurs les pairs et messieurs les députés

J’ai lu avec une grande attention la déclaration de la chambre des députés et l’acte d’adhésion

de la chambrer des pairs, j’en ai pesé et médité toutes les expressions. J’accepte sans restriction ni

réserve les clauses et engagements que renferme cette déclaration, et le titre de roi des français

qu’elle me confère et je suis prêt à jurer l’observation.

Son altesse royale s’est en suite levé et la tête découverte à prêté le serment dont le texte suit :

En présence de dieu je jure d’observer fidèlement la charte constitutionnelle, avec les

modifications exprimées dans la déclaration; et de ne gouverner que par la loi et selon les lois, de

faire rendre bonne et exacte justice à chacun selon son droit et d’agir en toute chose dans la seule vue

de l’intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français.

Monsieur le commissaire provisoire au département de la justice a en suite présenté la plume

à son altesse royale qui a signé le présent en trois originaux pour rester déposés aux archives royales

et dans celle de la chambre des pairs et de la chambres des députés.

Sa majesté LOUIS PHILIPPE PREMIER roi des français s’est alors placé sur le trône où elle

a été saluée par les cris mille fois répétés de vive le roi. Le silence étant rétabli sa majesté a prononcé

le discourt suivant.

Messieurs les pairs et messieurs les députés

Je viens de consommer un grand acte. Je sais profondément toute l’étendue des devoirs qu’il

m’impose. J’ai la conscience que je les remplirais, c’est avec pleine conviction que j’ai accepté le

pacte d’alliance qui m’était proposé.

J’aurais vivement désiré de ne pouvoir occuper le trône auquel le voeu national vient de

m’appeler; Mais la France attaquée dans ses libertés voyant l’ordre public en péril : la violation de la

charte avait tout ébranlé il fallait rétablir l’action des lois et c’était aux chambres qu’il appartenait de

pouvoir. Vous l’avez fait messieurs ; les sages modifications que vous venez de faire à la charte

garantissent la sécurité de l’avenir, et la France je l’espère sera heureuse au dedans respectée au

dehors et la paix de l’Europe de plus en plus affermie.

Monsieur le commissaire provisoire au département de la justice a en suite invité messieurs

les pairs et messieurs les députés a se rendre dans leurs chambres respectives où le serment de fidélité

au roi et d’obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume serait individuellement

prêté par chacun d’eux. La séance a été levée.

Fait et dressé le présent procès verbal à PARIS le 9 août mille huit cent trente

71

L’an mille huit cent trente le deux septembre FRANCOIS AUSTRUY maire de la commune

de CUZORN prète le serment de tous les fonctionnaires de l’ordre administratif, qui ne l’ont pas

encore prêté au gouvernement actuel.

-Creation des bataillons communaux de Cuzorn-

La Garde nationale était une milice armée née pendant la Révolution française et composée de

simples citoyens chargés de maintenir l'ordre dans leur ville et leur quartier. Officiellement

supprimée en 1827, la Garde nationale est rétablie en 1830 au moment des Trois Glorieuses. Cuzorn

institue sa garde communale. La liste des participants à ces bataillons nous donne un apercu de la

population dans cette année 1830. Il manque cependant les 56 participants du 1er bataillon sur les

309 hommes valides participants âgés de 18 à 59 ans. Les engagés sont plus nombreux dans les 18-40

ans les plus âgés ayant des fonctions plutôt d’encadrement (Capitaine lieutenant sergent…).

n° nom et prénom âge n° nom et prénom âge

Première Compagnie (incomplet) deuxième compagnie

Manque les 56 premiers Bergue Jean Louis capitaine 59

Bergue Jean lieutenant 29

Verdier Jérome sous lieutenant 36

Bergue Pierre sergent major 47

Tesquet pierre sergent 48

Rabot pierre sergent 34

Blot Jean aîné idem 35

Vigne jean idem 53

57 Blot Pierre 22 Bergus Delcan fourrier 19

58 Coste Jean 45 Augère Jean caporal 30

59 Lola Jacques 28 Augère Bernard idem 34

60 Lamothe Miquel 40 Blott Pierre idem 33

61 Gipoulou Jean 40 Ardaillou Bertrand idem 47

62 Laporte Jean 22 Cabane Jean idem 52

63 Laporte Pierre 50 Cassaigne Jean idem 25

64 Parcilier 35 Marmié Mindre idem 40

65 Carles Bertrad 39 Blot petit idem 30

66 Carles cadet 21 Augère Bertrand 26

67 Rabou André 50 Augère Pierre 18

68 Laymond Jean 55 Augère Jacques 42

69 Laymond François 22 Louret Antoine 21

70 Rabou Pierre 45 Pasquet Pierre 36

71 Escande Jean 58 Cabanne Jean 19

72 Sauret Jean 46 24 Delpon Jean 26

73 Oreille Pierre 48 25 Delmas Pierre 25

74 Lascaze 45 26 Labro François 34

75 Delsol François 36 27 Jabou Joseph 25

76 Bayle Pierre 18 28 Mouly Jean 30

77 Bidou Pierre 18 29 Froumenty Bertrand 54

78 Gilardi Pierre 34 30 Delrieu Jean 22

79 Andrac Jean 24 31 Dufour Jean 22

80 Siscand Pierre 27 32 Bergue Jean 18

72

N° Nom et prénom âge n° nom et prénom Age

33 Christophe labeyssière 30 66 Coq Jean 37

34 Bousquet Antoine 52 67 Auché Jean 24

35 Bousquet Jean 20 68 Calmou Jean 57

36 Verdier Jean 28 69 Benard Foulou 51

37 Gibert Pierre 21 70 Bost Joseph 33

38 Augére Pierre 55 71 Coq Jean 38

39 Augére François 32 72 Blot François 52

40 Bayle Raymond 22 73 Marcenat Antoine 55

41 Ginestou Jean 26 74 Marcenat Pierre 19

42 Garigou Pierre 28 75 Baras Pierre 28

43 Lapoujade Pierre 26 76 Bulit Jean 45

44 Teyssedou Jean 50 77 Blot Jean 24

45 Couderc Jacques 29 78 Serougne Guillaume 18

46 Gras 30 30 79 Parques François 48

47 Lapoujade Marcelin 21 80 Blot poil blanc 30

48 Tesquet Jean 50 81 Blot Antoine 27

49 Bouyé Jean 54 82 Blot Jean 18

50 Philip Pierre 34

51 Dufour Pierre 30

52 Gras Jean 44

53 Lescoul Jean 47

54 Rabou Pierre 23

55 Rabou André 22

56 Rabou Pierre 18

57 Tricou Jean 48

58 Noillé Bernard 52

59 Touillé Antoine 53

60 Terrien David 55

61 Terrien Jean 26

62 Cabanne Jean 19

63 Pasquet Jean 35

64 Pasquet Piere 30

65 Pasquet Jean 25

N° Nom et prénom âge n° nom et prénom Age

Troisième compagnie 33 Labourel Jean 30

1 Vierge jacques capitaine 30 34 Rigal Pierre 34

2 Robert Pierre lieutenant 58 35 Laugras Jean 54

3 Jourdane Jean sous lieutenant 56 36 Lacombe Jean 26

4 Lagarrigue Benard sergent major 22 37 Lacombe Pierre 56

5 Teyssedou Jean sergent 36 38 Pasquet Pierre 36

6 Reynal Pierre idem 56 39 Cavillé Raymond 52

7 Matifeille Jean idem 44 40 Laymond Raymond 56

8 Reynal fils idem 30 41 Laymond Jean 19

9 Despeyrière Bernard fourrier 23 42 Dellon Pierre 22

10 Robert Jean caporal 33 43 Lagarigue Antoine 44

11 Pasquet Bertrand idem 32 44 Brousse Gervais 52

12 Ruard Antoine idem 31 45 Lagarigue Pierre 37

13 Gras antoine idem 35 46 Robert Jean 30

14 Brousse Sébastien idem 54 47 Lagarigue Jean 36

15 Sérougne Henri idem 40 48 Vergne Pierre 50

16 Canot Pierre 23 49 Lagarigue Pierre 56

17 Fauvel Etienne caporal 34 50 Reynal Etienne 26

18 Robert Jean 18 51 Trouillé Bernard 27

19 Vierge Jean 34 52 Trouillé Jean 23

20 Robert François 19 53 Tricou Guillaume 47

73

21 Despeyrière François 30 54 Neumille Jean 30

22 Robert Jean 33 55 Bebengut Guillaume 19

23 Pissot Pierre 46 56 Estang Pierre 21

24 Majet Jean 27 57 Ruaud Pierre 53

25 Landié Jean 33 60 Bebengut Guillaume 45

26 Delluc Jean 44 61 Ricard Barthélémy 23

27 Fauvel Pierre 28 62 Carles Jean 44

28 Escande Etienne 48 63 Reynal Jean 29

29 Belledent Martin 45 64 Reynal Pierre 35

30 Brousse Jean 50 65 Laymond Jean 52

31 Brousse Pierre 18 66 Landié Jean 33

32 Marmié Gervai 25 67 Compte Guillaume 56

n° nom et prénom âge N° nom et prénom Age

66 Bariac Jean 52 Quatrième compagnie

67 Sérougne Henri 26 1 Fabre Jean Bernard capitaine 38

68 Mouligné Pierre 40 2 Andrac Adolphe lieutenant 30

69 Siscand Pierre 28 3 Labourel Jean sous-lieutenant 23

70 Castirins Antoine 36 4 Baras Bernard sergent major 40

71 Jaubert Pierre 56 5 Tissendie Jean sergent 47

72 Delfarguiel François 23 6 Pasquet Pierre idem 40

73 Laporte Barthélémy 34 7 Rastel Jacques idem 27

74 Baras Pierre 32 8 Terrien Jean idem 29

75 Merzergue Guillaume 32 9 Gladi Jean fourrier 50

76 Escande Pierre 22 10 Bruyère Jean caporal 25

77 Raynal Jean 23 11 Martinet François idem 22

12 Labourel Jean idem 22

13 Soussiel Pierre caporal 21

14 Pont François 44

15 Gibert idem

16 Delcoustal Pierre idem 28

17 Dellon Jean caporal 31

18 Delcoustal Pierre idem 25

19 Lapoujade Pierre 32

20 Bales Bernard 46

21 Reynal Jean 36

22 Seingla Antoine 48

23 Coussil François 51

24 Seysset Jean 51

25 Brasset Pierre 24

26 Rabot Jean 25

27 Rabot Jean cadet 22

28 Dufa Jean 32

29 Raymond Escande 25

30 Rabot Jean 28

31 Gladi Jean 24

n° nom et prénom âge n° nom et prénom Age

32 Millaud Jean 28 65 Cabanne Jean 48

33 Laporte Joseph 34 66 Labeysière 24

34 Astoul Jean 32 67 Cabanne Jean 20

35 Thuillé Pierre 32 68 Laymond Jean

36 Labaysière 32 69 Albaret André 20

37 Soussièl Pierre 49 70 Albaret

38 Labourel Jean 20 71 Garigou Pierre 55

39 Vernière Pierre 33 72 Rigal Jean 21

40 Triaire Raymond 48 73 Delpon 38

41 Martinet Bernard 24 74 Durand Raymond 41

74

42 Augère Jean 56 75 Durand 35

43 Marmié Jean 49

44 Boulou Jean 18

45 Escande Pierre 30

46 Marmié Pierre 34

47 Pouzet Louis 30

48 Pouzet Pierre 28

49 Pouzet Jean 22

50 Marmié Jean 43

51 Colombo Jean 54

52 Boulou Jean 23

53 Boulou Jean 23

54 Delcoustal Jean 20

55 Fraissinou Pierre 26

56 Marmié Pierre 30

57 Marmié François 27

58 Marmié françois 24

59 Marmié Jean 21

60 Augèré Raymond

61 Destang Antoine 25

62 Gibert

63 Gibert Pierre 26

64 Gibert Jean 24

- Les ouvriers sous la Restauration et Monarchie de Juillet –

Le livret d’emploi obligatoire fut rétabli par le premier consul en 1803 il périclita à partir de

1865. Il fut institué afin de « domestiquer le nomadisme des ouvriers », il comporte aussi un rappel

de l'interdiction des coalitions d'ouvriers. Le patron gardait ce livret pendant tout le temps où l'ouvrier

travaillait chez lui. L'ouvrier ne pouvait donc pas partir quand il le souhaitait. Voici celui de Jacques

Filhol.

(Carnet d'emploi de Jacques Filhol mouleur au sable 1824 -1838)

« Nous soussigné maître de forge à Castelnau certifiant que le nommé Jacques Filhol ouvrier

mouleur a travaillé pendant 5 mois dans nos ateliers et qu’il s'est toujours bien comporté.

Forge de Castelnau le 3 septembre1824. »

Répartition des âges des engagés

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59

âges

75

« Lerothier fils aîné nous certifions que .... Filhol mouleur au sable à travailler dans notre

atelier depuis le mois d'octobre 1830 et qu'il s'est bien comporté. »

« Nous soussignés certifions à qui il appartiendra que le nommé Filhol a travaillé pendant

l’espace de 8 mois dans nos établissements, qu'il s'y est bien conduit mais qu'il n'a pas travaillé avec

assiduité. Forge de Greze le 15 janvier 1832. »

« Nous certifions que le nommés Jacques Filhol mouleur au sable a travaillé l'espace de six

mois et que pendant ce temps nous n'avons pas à nous plaindre de sa conduite ni de son travail. Forge

de Cuzorn de 25 juillet 1832. M.Barge directeur de la forge de Cuzorn.

A Cuzorn 25 juillet 1832 : signé Le Blanc et Austruy. »

« Nous soussignés certifions à qui il appartiendra que le nommés Jacques Filhol a travaillé

pendant l'espace de 5 mois dans notre établissement et qui s'y est conduit avec honneur et probité.

Forge de Cuzorn en le 16 mai 1833. Gignoux et cie :M.Bigué directeur de la forge.

A Cuzorn le 18 mai 1833 :l'adjoint Bergues aîné. »

« Nous soussignés certifions à qui il appartiendra que le nommé Jacques Filhol a travaillé

l'espace de 2 mois dans notre établissement et qu'il s'y est très bien conduit.

Forge de Niussens le 2 avril 1833 »

« Le directeur de la forge de Brocas soussigné certifie que les nommés Filhol frères ont

travaillés l'espace de deux mois dans le dit établissement en qualité de mouleur au sable, leur

conduite pendant ce temps a été bonne.

Brocas le octobre 1834. »

« Certifions ce que le sieur Filhol a travaillé dans notre fonderie en qualité de mouleur

l'espace de 4 mois et que pendant ce temps il s'y est comporté honnêtement.

Labrame le 16 avril 1835 : Le Petit Lamazurquier. »

« Je certifie que le sieur Filhol aîné mouleur au sable pendant 4 mois durant lequel temps je

n'ai eu qu'à me louer de son travail et de sa conduite.

Forge de Labrame le 12 mai 1838 P Laulanié Sie C Barge. »

Mais sur la dernière page :

« M. Filhol et un gourmand est bien fainéant et couchant et coursiant » ?

- Jacques VIERGE nouveau maire -

Le 3 avril 1833 a lieu le procès verbal d'installation du Maire de la Commune de Cuzorn.

Le Préfet ayant nommé aux fonctions de Maire de cette Commune Monsieur VIERGE

Jacques.

Avons procédé à notre installation, après avoir prêté le serment ainsi conçu :

"Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois

du royaume".

Les débuts de l’instruction publique à Cuzorn

Sous l'ancien régime les gens du peuple étaient, dans leur grande majorité, illettrés. À cette

époque, Cuzorn étant très isolée, peu de personnes avaient accès à la culture. Seuls les curés, les

notaires, où certains bourgeois, recevaient une instruction. Dans les documents notariés de l'époque la

formule « n'a signé pour ne savoir » est systématiquement apposée en fin d'actes. Il n'y avait pas

d'école et seuls quelques érudits locaux avaient les connaissances suffisantes pour transmettre les

bases de la lecture et de l’écriture. Un document de la fin du XVIIe siècle nous montre que

moyennant finances certains faisaient appel à ces personnes pour avoir accès à la lecture.

76

« Du 8 septembre 1694: a payé 63 livres 9 sols a Bertrand Mallet cest les biens de Jean

Augère marchand quil doit cella pour luy avoir ensseigné son fils a lire »

Sous la révolution de 1789 la convention adopta le principe de l’instruction gratuite et

obligatoire pour les enfants de 5 à 12 ans et institua par un décret de Brumaire an III une école dans

chaque commune de 400 habitants.

Ainsi on peut lire dans le registre des délibérations municipales ce texte concernant la création

de la première école de Cuzorn.

«Cejourd'huy vingt trois germinal troisième année républicaine (11 avril 1794) une et

indivisible, vu l'arrêté du directoire du district de Monflanquin , du premier germinal (21 mars) s'est

présenté le citoyen Jacques "Moulures" pour instituteur de notre commune de Cuzorn , lequel selon le

dit arrêté nous avons installé "..." l'avons mis en "possession" de la cy devant maison "pres-bitérale"

comme le "..." la loi. »

L'assemblée constituante par un autre arrêté du 3 Brumaire an IV(8 novembre 1795) sur

l'instruction publique permit la création d'école dans chaque canton mais l’obligation était supprimée

et la gratuité ne s’appliquait qu’aux indigents..

Un bulletin sur la situation de l’instruction publique dans le département du 15 thermidor an

VI nous apprend que l’administration de St Front dont dépend Cuzorn à cette époque n’ayant pas

envoyé de procès verbal de visite d’école a reçu un blâme du ministère de l’intérieur.

Il n'est plus fait mention d’instituteur, pendant toute la période du Directoire et de l’Empire.

Le 3 août 1819 Antoine Berbiguier instituteur à Cuzorn est déclaré apte à enseigner par le

recteur de l’université royale de Cahors.

« Nous recteur de l'académie de CAHORS

vu le certificat délivré par le sieur CAPMAS instituteur chargé de la direction de l'école

modèle d'enseignement mutuel établi à Cahors , portant que le sieur Berbiguié Antoine né à Cuzorn

le 2 frimaire an 9 (23/11/1801) a été examiné sur la lecture et l'orthographe , la calligraphie et le

calcul , ainsi que sur les procédés de leurs enseignement , et qu'il fait preuve de la capacité requise

pour exercer les fonctions d'instituteur primaire de deuxième degré. Après nous être également assuré

qu'il possède "..." connaissances suffisantes des principes des lois et de la religion.

Vu les certificats de bonne vie et moeurs, produit par le ".." Berbiguié Antoine, lui avons

accordé le présent brevet, qui lui est nécessaire pour pouvoir être appelé aux dites fonctions, au terme

de l'article 11 de l'ordonnance du roi, du 29 février 1816. »

La loi Guizot sur l’enseignement primaire.

Une loi du 28 juin 1833, par les articles 9, 12 et 13 indique que chaque commune est tenue

d'entretenir au moins une école primaire élémentaire et de fournir à l'instituteur un local

convenablement disposé pour lui servir d'habitation et recevoir les élèves, et en outre un traitement

fixe qui ne peut être moindre de 200 francs .

Le conseil municipal de Cuzorn réuni en 1833 délibère :

Art.1er - Il y a lieu d'établir dans la commune de Cuzorn, qui doit rester seule et non réunie à

aucune autre commune, une seule école primaire élémentaire dont le siège sera à Cuzorn ;

Art.2 - La Commune étant quant à présent dans l'impossibilité de fournir un local à

l'instituteur, le conseil est d'avis qu'il lui soit payé provisoirement une somme de 50 francs pour

indemnité de logement, comme nous lui payons depuis quelques années et dont nous avons reconnu

que ce local qu'il a loué est le plus propre pour cet objet, qu'il ait à Cuzorn.

Art.3 - Le traitement de l'instituteur est fixé à la somme de 200 francs par an, qui sera portée

au budget annuel de la Commune.

Art.4 - La rétribution mensuelle payée à l'instituteur par chaque élève est fixée ainsi qu'il suit :

premier prix 75 centimes, deuxième prix 1 franc 25 centimes, troisième et dernier prix 1 franc 75

centimes.

Art.5 - Relativement au nombre d'élèves gratuits que l'instituteur doit recevoir, le conseil est

d'avis qu'il recevra tous ceux qui se trouvent dans l'indigence.

77

Présente le sieur Jean Rémy DELPON, exerçant les fonctions d'instituteur primaire de cette

Commune depuis environ six ans, qui s'est attiré la confiance des pères de famille pour les progrès

qu'il fait faire à ses élèves.

Déclare le dit Conseil, présenter pour instituteur le dit Jean Rémy DELPON comme

réunissant les qualités nécessaires pour atteindre le but que l'on se propose pour l'instruction primaire.

(Jean Remy Delpon a été instituteur de 1828 à 1865)

Depuis le 30 août 1819 BERBIGUIE ANTOINE exercait les fonctions d'instituteur primaire

de 2 ème degré, dans la commune mais sans que ce soit obligatoire.

- Le 8 avril 1834 Présentation d'un instituteur communal pour la Commune de Cuzorn.

Le comité communal de cette Commune, présente le sieur Jean Rémy DELPON, exerçant

les fonctions d'instituteur primaire de cette Commune depuis environ six ans, qu’il s'est attiré la

confiance des pères de famille pour les progrès qu'il fait faire à ses élèves ;

Déclare le dit Conseil présenter pour instituteur le dit Jean Rémy DELPON comme

réunissant les qualités nécessaires pour atteindre le but que l'on se propose pour l'instruction primaire

Déclare qu'il est à sa connaissance personnelle que le sieur Jean Rémy DELPON, issu

de parents honnêtes, jouit lui-même de beaucoup de considération et qu'il est, comme le dit le comité

communal, probe, intelligent et capable de faire prospérer l'instruction primaire.

Le Conseil Municipal doit fixer la rétribution mensuelle à payer à l'instituteur communal pour

chaque élève, en outre fixer le nombre de places gratuites et désigner les enfants qui doivent en jouir ;

Délibère

Art.1er : la rétribution mensuelle à payer à l'instituteur pour chaque élève est fixée ainsi qu'il

suit, premier prix un franc, deuxième prix un franc cinquante, troisième et dernier prix deux francs.

Art.2 : relativement au nombre d'élèves gratuits que l'instituteur doit recevoir, le Conseil est

d'avis qu'il en recevra dix et qui sont ci-après nommés :

GRAS au Tournié, LAGARRIGUE au Calfour, COSTE à Bret, BAYLE à Bélyhaut,

CAMMAS à Grillières, PARCILLIE à Cuzorn, Danis MARTINET à Lajasse Mélis, DUSSERRE à

Cuzorn, CAVAILLIE à Baillargues et AUREILLE à Cuzorn.

A partie de cette date un budget pour le fonctionnement de l ‘école et le salaire de

l’instituteur sera voté chaque Année.

-Entretien des chemins-

Le 10 octobre 1833 le conseil municipal décide que des journées de prestations en nature

seront employées sur le chemin vicinal de Libos à Sauveterre, qui traverse cette commune, qui

commence du ruisseau Tort et qui prend la direction de Pombié à Cuzorn et de là, en passant par

Capoulette et se termine sur cette commune à Rouby.

1 - Il sera employé aux travaux de réparations du chemin de Libos à Villefranche deux tiers

des prestations en nature inscrites aux rôles de cette Commune ;

2 - Le tiers restant sera employé aux travaux de réparations de tous les autres chemins

vicinaux proportionnellement à leur importance et de manière que les habitants fournissent autant que

possible leurs journées dans le voisinage de leur habitation.

78

- Mr Casimir BALLANDE nouveau maire-

Le 4 janvier 1834, vu l'arrêté de monsieur le Préfet du 27 décembre dernier, qui

nomme aux fonctions de Maire de cette Commune Monsieur BALLANDE Casimir, avons en

présence des Conseillers Municipaux réunis au nombre de dix procédé à son installation après avoir

prêté le serment ainsi conçu :

« Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du

royaume. »

-Réglementation du travail et des rémunérations du carillonneur municipal-

« Le 1er janvier 1835, vu les observations et les plaintes qui nous sont journellement

faites concernant le carillonneur de notre Commune, nous a déterminés à faire le règlement le

concernant :

Arrête :

1° - Qu'à l'avenir, les propriétaires qui ne voudront faire aucun paiement au dit carillonneur

soit pour sonner les agonies pour les morts, les fosses et services pour les morts, soit pour sonner

lorsque le temps est orageux et enfin tout ce qui concerne le service du dit carillonneur, seront

obligés de lui donner dans le courant du mois d'août de chaque année une mesure de blé par paire de

bétail ou mulet de travail et demi-mesure pour les bourriques.

La dite mesure se fera aux frais de la Commune et ne pourra contenir que sept livres de blé au

plus. Elle sera déposée à la maison commune.

2° - Le 1er août de chaque année, sera remise au dit carillonneur pour faire sa tournée et il

sera tenu de la remettre le 30 du dit mois.

3° - Indépendamment de cela, il pourra faire une autre tournée à l'époque du blé d'Espagne et

châtaignes. Mais nous ne prenons aucune détermination à cet égard, ce sera à la générosité des

propriétaires.

Le dit carillonneur, en faisant sa tournée d'août est obligé de tenir une liste exacte de tous les

propriétaires qui ne lui donneront pas la dite mesure de blé par paire, qu'il remettra le 30 août de

chaque année à Mr le Maire afin qu'elle soit déposée aux archives de la Mairie.

Lorsqu'il travaillera pour ces propriétaires, il pourra se faire payer pour les fosses des enfants

naissant à douze ans 1 franc 50 et de 12 ans en sus 3 francs. Dans ce prix est compris tous les services

du dit carillonneur pour les services qui se font d'usage pour les morts.

S'il sonne des agonies pour ces personnes qui seront comprises dans la dite liste et que la mort

ne s'ensuivra pas, il pourra se faire payer 25 centimes pour chacune.

Sur le dit règlement, le carillonneur sera tenu de faire tous les services d'usage aux misérables

de la Commune qui mourront et qui n'auront pu le rétribuer.

Il sera également tenu de faire le même service s'il arrivait quelque malheur dans la

Commune, soit par des étrangers et qui pourraient y mourir et qui ne laisseraient pas des moyens

pour le payer, ainsi que pour le passant qui pourrait être assassiné, trouvé mort par un chemin ou

noyé. »

-Travaux à la maison d’école-

Le 1er novembre 1835, le Conseil Municipal arrête qu'une somme de 3 000 francs sera

prélevée sur le prix des ventes des biens communaux et que Mr le Maire demandera à Mr le Préfet

une subvention de moitié de cette somme pour subvenir à l'acquisition et réparation d'une maison

d'école pour la Commune de Cuzorn.

79

- Curage de la Lémance.-

Le 7 mars 1838 le conseil délibère :

« Art.1er - Il est ordonné à tous les propriétaires qui bordent le dit ruisseau de le curer à vieux

sol et à vieux bords suivant le piquètement qui en a été fait et le tableau ci-joint ayant été dressé de

conformité aux anciens usages suivis jusqu'à ce jour.

Art.2 - Il est également ordonné aux dits propriétaires d'abattre tous les arbres gros et petits

qui se trouvent sur la pente du dit ruisseau à partir du bord de la crête de sa verge (berge).

Art.3 - Le délai accordé aux dits propriétaires pour couper les dits arbres et avoir parfaitement

fini le dit travail est et demeure définitivement fixé au 15 août. Passé ce délai, les travaux seront

exécutés d'office aux frais des riverains et le montant en sera poursuivi contre eux comme en matière

de contribution directe. »

Mais le 13 novembre, le préfet demande si les riverains qui bordent le ruisseau de la Lémance

ont bien exécuté ces travaux portés. Voici la réponse du maire.

« Je puis vous assurer, monsieur le sous-Préfet, que ces formalités ont été remplies et

non seulement par écrit mais même plusieurs fois au son du tambour au lieu accoutumé, que même

après les époques fixées par la sus dite délibération, les commissaires révisèrent encore les travaux

faits et ceux restant à faire, qu'il a fallu faire encore de nouveaux avertissements et donner un

nouveau délai afin que chacun finisse son travail, que malgré toutes ces précautions, nous n'avons pu

le faire finir que par des journaliers.

A la vérité, il en resta très peu puisque sur 901 journées, il n'en resta que les 3 /4 du

montant 75 francs 75 centimes, ainsi que vous le verrez par un relevé des travaux que je joins au

premier état, indiquant le nom de chaque riverain, le nombre et le montant des journées.

Quant aux propriétaires qui ont fait leurs journées, d'indiquer que vous me dites mettre

les colonnes observations, tout en .... il n'y a que ceux qui sont portés sur le relevé que je vous envoie.

Trouvez, certifié par moi, les journées y relatées. »

- Un problème de vache malade -

Le 12 novembre 1838, le maire ayant eu connaissance d’une fraude supposée a

convoqué le propriétaire concerné et lui dit : « qu'on m'avait informé qu'une vache lui était morte et

qu'on pensait qu'il l'avait vendue à quelque boucher. Il me répondit que c'était vrai, qu'il avait dit à

ses voisins que la vache lui était morte et qu'il l'avait enterrée. Mais qu'il disait cela pour se faire

payer le plus promptement de quelques dettes qui lui étaient dues, mais que la vache n'était pas

morte, qu'elle était malade depuis quelque temps et qu'il l'avait faite saigner par le nommé Vidal, se

disant vétérinaire à Saint Front.

Qu'il s'en était servi pour semer quoiqu'elle ne fut pas guérie, que le dimanche 4 courant au

soir il l'avait vendue ou fait vendre à RABEL, boucher à Fumel.

Je lui demandai s'il lui avait déclaré que la vache fut malade. Il me répondit que oui, mais que

malgré cela la dite vache était dans un bon état, qu'il l'avait conduite lui-même le lundi avant le jour à

Fumel et qu'elle avait été mise au poteau vers le soleil levé.

Un autre de mes administrés nous a déclaré dimanche dernier, devant le Conseil Municipal

réuni, que le propriétaire de la dite vache lui avait dit, étant à parler de cette affaire, que le boucher

lui avait dit que quelqu'un lui en demandait nouvelles, qu'elle était morte et enterrée.

Il m'aura été impossible de faire saisir la viande et dresser procès verbal, car je ne sus la

fraude que quelques jours après que la viande fut débitée et les voisins du propriétaire de la vache et

lui-même plus tard qui me l'ont apprise, qui sont tous de la même commune.

Et il parait même, d'après les dires des voisins, qu'elle était morte.

On l'a vu porter à un boucher de Fumel qui se rend tous les samedis et dimanches à Cuzorn

pour en débiter de viande de boucherie et c'est un fait présumable, pour ne pas dire certain, qu'il

emporta de celle-ci à Cuzorn, du moins nous l'avons tous cru.

80

Vous sentez, monsieur le sous-Préfet, qu'il est très difficile et presque impossible de

reconnaître si telle bête est malade, ou la maladie, lorsqu'elle est dépecée. Car il y a des bêtes qui,

quoique gravement malades, étant dans un bon état vivant, la maladie n'eut pas assez le temps

d'opérer avant d'arriver à la dernière extrémité.

Et au reste s'il y a quelques parties de la bête altérées, le boucher ou charcutier pouvant faire

le sacrifice de la jeter ou donner aux chiens car ces sortes de bêtes ne leur coûtent pas bien cher. Et

c'est ce qui a fait que parlant de mon arrêté je fis défense d'emporter qui a été égorgé en d'autres

communes et c'est la sollicitude qui m'a été faite par mes administrés depuis bien longtemps. »

-Agrandissement de l’école-

Le 08 octobre 1839 le maire écrit au prefet : « Je vous fis connaître combien il était nécessaire

qu'une nouvelle salle fut construite pour agrandir la dite maison. Attendu que l'instituteur communal

est autorisé à donner ses soins aux enfants des deux sexes et que n'ayant que deux salles pour son

logement, dont une très petite et l'autre occupée par les enfants du sexe féminin, fait qu'il se trouve

extrêmement gêné et que la nouvelle salle est de toute urgence.

Il y a déjà longtemps que nous vous aurions parlé de ce travail, mais nous attendions

que la ligne du chemin de grande communication n°2 fût fixée, car dans le premier tracé il devait

emporter la salle de la classe et s'il en avait été ainsi, le changement de celle-ci et la construction de

l'autre auraient eu lieu en même temps. »

-Proposition de Tracé pour le chemin de grande communication N°2

Ce chemin devait relier Tournon à Villefranche en longeant la Lémance sur la rive gauche en

passant à Pombié où furent créés le pont et l’embranchement du chemin de Grande circulation N° 1

vers Monflanquin

Le 0512 1839 dans une lettre envoyée à mr Simbosel, ingénieur des Ponts et Chausées, le

maire propose le tracé du chemin de grande communication qui correspond au tracé actuel.

« Cette affaire se trouve terminée à la satisfaction de tous, que si le dit chemin traverse la

Lémance à Cuzorn, j'aurai la majorité pour un vote de 1200 francs pour le pont qui serait construit du

côté d'amont entre la maison de Laymond et le foulon de Rabou. Et je crois l'obtenir encore pour le

vote des journées et centimes d'une année qui sont destinés aux chemins vicinaux, pour être utilisés

sur cette ligne.

Ce qui présenterait un produit d'environ 2 000 francs. »

26 08 1840 - Jean Blot Mauvesi nouveau maire -

Vu la lettre de Mr le Préfet en date du 26 août 1840, par laquelle il nous fait connaître que

Monsieur Jean Blot Mauvesi, élu conseiller municipal, est nommé aux fonctions de maire de cette

commune.

-Faits divers 1841-

Le 12.02.1841 à 08h00 du matin étant instruit par Hypolite Raust qu'un homme avait été

trouvé noyé dans un lac au lieu de Lagarde, dans cette commune, je me suis transporté sur le dit lieu,

étant accompagné de monsieur Briancon, docteur en médecine, lequel j'ai requis à l'effet de me prêter

son assistance pour être par lui procédé à l'examen du cadavre, étant encore accompagné de monsieur

Delpon, notre secrétaire, et de Bernard Raynal, lesquels j'ai requis pour être également procédé en

leur présence.

81

Etant arrivé au lieu dit, nous avons trouvé le cadavre sur le bord de l'eau, qui a été reconnu

pour être celui de Pierre Lagarrigue, âgé de soixante ans, lequel était malade depuis environ deux

mois.

Nous nous sommes ensuite rendus dans sa maison qui n'était qu'à une distance de cinquante

mètres du dit lac et avons sommé sa femme et ses enfants à nous détailler comment était-il arrivé que

cet homme fut sorti de la maison. Ils nous ont dit que toute la journée d'hier, cet homme parut fort

content et qu'il s'était même promené, ce qu'il n'avait fait depuis plusieurs jours. Que le soir vers 10

heures il demanda à souper, qu'il mangea un peu de soupe, que vers les 11 heures il voulut manger un

peu de pain tendre qu'on venait de faire au four. Ensuite il leur dit qu'il avait fort bien passé sa soirée

et qu'il fallait s'aller coucher. Effectivement il fut se coucher ainsi que sa famille.

Sa femme resta jusqu'à 01 heure du matin, qu'ensuite, voyant que son mari dormait d'un

profond sommeil, elle alla se coucher à son côté, au même lit, que son mari ne s'éveilla pas ni même

jusqu'à 02 heures et que s'étant endormie elle-même et s'étant éveillée vers les 05 heures et demie,

elle ne trouva plus son mari avec elle.

Qu'alors, s'étant levée tout de suite, pour voir où il était, et ne l'ayant point trouvé dans la

maison, elle appelait de suite sa famille qui se mit aussitôt à sa recherche et puis le trouvèrent dans le

dit lac, laissant apercevoir une épaule. C'était vers les 6 heures du matin.

J'ai ensuite requis le dit monsieur Briancon de faire à l'instant la visite du cadavre, de faire son

rapport et de donner son avis en son honneur et conscience. Ce qu'il a fait et, son opération terminée,

il en a dressé procès verbal qu'il a remis en nos mains pour être joint au présent.

-Saisie et vente aux enchères des biens des Bergues père et fils teinturier-

Le 22.03.1841 « Cahiers des charges clauses et conditions sous lesquels sera faite la vente sur

saisie immobilière et expropriation forcée des immeubles si après désigné saisis au requis de M. Jean

Bourgaillet & Cie négociant demeurant à Bordeaux ........ D'entre les sieurs Jean-Louis Bergues père

propriétaire sans profession et le sieur Joseph Bergues teinturier domicilié l'un et l'autre au lieu de

Pombié commune de Cuzorn ........ Les immeubles saisis consistent.

1°Une maison appelée le foulon située au lieu de Pombié commune de Cuzorn de la

contenance de 53 ca formant les deux numéros 614 de la matrice de la section E bâtie en pierre

moellon couverts en tuile canal confrontant d’un coté au ruisseau d’un autre côté à pâture commune à

la famille Bergues d’un autre au jardin de Pierre Bergues d'un autre côté à maison de M.Delsey.

NB un jugement des 3 mars 1841 qui distraits de l'article ci-contre les deux chambres du haut

du foulon et les 2 marteaux qui existent du côté du couchant.

2°Une maison d'habitation autrefois grange de la contenance de un are 10ca bâtie en pierre

moellon couverte de tuile canal formant le numéro 620 de ladite matrice confrontant d'un côté

grange de Pierre Bergues d'un autre côté à pâture de la famille Bergues d'un autre côté à chemin

public et d'un autre côté à pâture du saisi.

3°Une pâture de la contenance de 40 ares formant le numéro 627 de cette de la matrice du rôle

confrontant d'un côté aux numéros 626 de la matrice d'un autre côté à ruisseau de notre côté à pâture

de Pierre Bergues et d'un autre côté à chemin public.

4°Une grange bâtie en pierre moellon est couverte depuis le canal de la contenance de 1 are

25 ca formant le numéro 629 confrontant d'un côté à grange de Pierre Bergues d'un autre côté à

pâture et les tables de Delpech d'un autre côté à ruisseau et de l'autre à pâture commune de la famille

Bergues.

5°Une pâture de la contenance de 4 ares 10 ca formant le numéro 630 confrontant d'un côté au

ruisseau, d'un autre côté à pâture de Pierre Bergues d'un autre à grange du saisi et d'un autre à pâture

de Delpech.

6°Une pièce de prè de la contenance de 17 ares formant le numéro 632 de la matrice du rôle

confrontant d'un côté à ruisseau d'un autre à pâture de Pierre Bergues d'un autre à grange du saisi et

d'un autre à pâture de Delpech les dits numéro ci-dessus sont situées au lieu de Pombier section E.

82

7°Une terre et vignes au lieu de la prairie de Tesquet de la contenance ; savoir terre formant le

numéro 1550 de 19 ares quarante ca et le numéro 1551 vignes de la contenance de 42 ares 40 ca et le

numéro 1552 terres de la contenance de 33 ares 46 ca formant les numéros de la matrice section F.

confrontant d'un côté à terre de Delpech d'un autre côté à chemin de services d'un autre côté à terre de

Blot et d'un autre côté à terre de Cabane.

8°Une pâture située au lieu de Cannebals formant le numéro 1440 de la contenance de 6 ares

10 ca confrontant d'un côté à un ruisseau d'un autre côté à terre de Delsey d'un autre côté à un chemin

public et de l'autre côté à un grand fossé.

9°Une pièce de terrain situé au même lieu de Cannebals de la contenance de 17 ares 70 ca

formant le numéro 1441 de ladite matrice confrontant d'un côté à Joualle de Pierre Bergues et d'un

autre côté au ruisseau d'un autre côté au chenal de services d'un autre côté à un grand fossé.

10° Une pièce de terre en jardin situé au lieu de Cannebals commune de Cuzorn formant le

numéro 1438 de la matrice section F. ayant une petite maison construite en partie bâtie en pierre

moellon n'ayant encore la toiture le tout de la contenance de 14 ares 10 ca confrontant d'un côté à

terre de Pierre Bergues d'un autre côté à terre de M. Delsey d'un autre côté un chemin public et d'un

autre côté à un grand fossé s'est immeuble est située comme il est dit dans la commune de Cuzorn et

est soumis est exploitée par le sieur Louis Bergues. Il n'est pas à la connaissance des poursuivants

qu'il y ait de fermier ou de colon par baux connus. Il est porté sur la matrice de la commune du dit

Cuzorn pour un revenu de 7,62 F

« Tous les immeubles ci-dessus transcrits sont situés comme il est dit dans la commune de

Cuzorn ...... et sont portés sur la matrice cadastrale de la dite communes de Cuzorn sous le nom de

Joseph Bergues dit Deleaup teinturier à Pombié numéro 869 ils seront soumis est exploitée par lui et

sa famille il n'est pas à la connaissance des poursuivant qu'il y est des fermiers ou colons par baux

connus.

La mise à prix est faite pour la somme de 200 F finalement l'adjudicataire sera Pierre Bergues

teinturier foulon oncle pour la somme de 5500 F. »

-Recensement des enfants travaillant de nuit -

le 11.05.1841 « Je viens répondre aux demandes que vous m'avez faites de par votre lettre du

26 du dernier, relatives aux enfants du dessous de douze et de douze à seize ans qui sont employés

aux usines et manufactures de cette Commune.

Ces questions sont :

Y a-t-il des enfants au dessous de douze ans employés dans les fabriques ou usines ? NON

Y en a-t-il de l'âge de douze à seize ans ? OUI, six.

Est-il d'usage de les faire travailler la nuit ? OUI »

- Faits divers -

Le 27.11.1841 « Par devant nous, soussigné Blot Mauvési, Maire de la Commune de Cuzorn,

étant instruit par Pierre Garrigue, meunier, qu'un homme avait été trouvé noyé dans l'étang du moulin

à blé de Rabou, qu'il exploite au chef-lieu de Cuzorn, je me suis transporté sur le dit lieu, étant

accompagné de monsieur Briancon, docteur en médecine, lequel j'ai requis à l'effet de me prêter son

assistance pour être par lui procédé à l'examen du cadavre.

Etant accompagné de deux gendarmes, étant arrivé au dit lieu, nous avons trouvé le cadavre

dans le moulin, travers lesquels lieux, d'où on l'avait sorti, que nous avons reconnu être celui du

nommé Jenne Thomas, ouvrier pudleur (ouvrier métallurgiste affecté au marteau pilon) d'origine

anglaise, âgé de 45 ans, travaillant depuis environ quatre ans à la forge de Cuzorn.

Nous avons ensuite sommé sa famille et voisins à nous détailler comment il était arrivé que

cet homme fût sorti de chez lui et par suite se noyer.

83

Ils nous ont dit qu'il était parti de la forge avec son gendre vers les 5 heures du soir et était

monté à Cuzorn, où demeure ce dernier, et qu'ils furent chez Fillol aubergiste pour boire. Que son

gendre sortit un moment avant lui et se retira vers les sept heures.

Le dit Jenne (John) sortit aussi en disant qu'il allait se coucher. Vers les 8 heures, sa famille ne

le voyant arriver, furent le chercher. Ne l'ayant trouvé à Cuzorn, on fut voir dans la Forge, mais toute

recherche étant inutile, on présuma qu'il aurait pu être tombé dans le ruisseau de la Lémance dont les

eaux étaient grandes depuis quelques jours.

Enfin, ayant pensé encore, qu'ayant peut-être voulu aller à une autre auberge qui est près du

dit moulin, dont il faut traverser l'étang sur un pont en bois pour y arriver, il aurait pu s'y être laissé

tomber. Que l'ayant péché, on l'avait trouvé devant les pales. C'était vers les 11 heures. »

-Au procureur du roi

Le 15.06.1844 J'ai l'honneur de vous informer qu'il est venu à ma connaissance qu'un enfant

de l'âge de 3 ans six mois avait le doigt index de la main droite coupé à la première phalange et cela

depuis peu et qu'on présumait que le père l'avait fait pour le faire sortir du sort militaire lorsqu'il

serait d'âge. Sur ces dires, j'ai fait appeler le père à la Mairie avec son enfant et me suis convaincu

qu'effectivement il lui manquait la première phalange du dit doigt, bien coupé sans autre cicatrice aux

autres doigts ni à la main.

J'ai interrogé le père sur ce fait. Il m'a répondu que le 26 mai dernier, vers l'heure de midi, il

avait été à son étable avec son enfant pour panser ses boeufs et qu'il avait coupé de l'herbe avec une

serpe. Que peu après il était monté sur le grenier à foin, que peu d'instant après il avait entendu crier

son enfant. Qu'étant descendu il l'avait trouvé qui s'était coupé le dit doigt. L'enfant ne parlant pas, je

n'ai pu l'interroger.

-Intempéries 1843 1844 -

Crue de Janvier 1843

Les crues de la Lémance du 12 au 15 janvier 1843 ont détruit le pont en bois au devant de la

Forge, pont d'une utilité indispensable pour rallier le chemin vicinal n°2 de Tesquet à Ratier au cheflieu

de la Commune. Ce chemin traverse le bourg de Cuzorn. Ce pont était le commencement du

chemin communal n°5, de la Forge à Laborderie.

« Considérant : que les chemins 2 et 5 sont d'une importance réelle pour la commune et

particulièrement pour les hameaux de la Jasse, Tesquet, le Vignal, Guiraudel, la Gineste et la

Terrisse, qui en usent pour aller au bourg de Cuzorn et à l'église, que les habitants de cette contrée ou

partie de la Commune n'ont aucune autre voie pour communiquer à ces deux points, sièges des

autorités civiles et religieuses, et le second chemin encore pour unir la Forge, centre d'activité et de

travail, à la partie méridionale de la Commune ; Considérant l'état actuel des ressources, le conseil est

d'avis de construire ou rétablir provisoirement un pont en bois, tel qu'il existait. » Mais il y eut un

litige avec le propriétaire de la fore.

« Avant que Gignou ne soit propriétaire de la Forge, il existait autrefois un chemin devant la

forge qui allait de Libos à Cuzorn. Sur ce chemin est maintenant établi le chemin de grande

communication n°2. Derrière la Forge existait un autre chemin qui allait de Monsempron à Saint-

Front. A la hauteur de la Forge, ces deux chemins étaient reliés par un autre chemin qui passait à côté

de la Forge et traversait la vallée ; ceux qui empruntaient ce chemin passaient avec les charrettes à

gué et les piétons sur un bac qui portait sur les deux rives de la Lémance. Ce chemin servait au

public, principalement aux villages de La Jasse, la Gineste, Tesquet, la Terrisse, le Vignal, Guiraudel

et le Bret pour arriver au chef-lieu et à l'église.

Devenu propriétaire de la Forge, Gignou, aujourd'hui décédé, voulant agrandir sa propriété, fit

rehausser de un mètre et demi la totalité des sols, ce qui ne permettait plus le passage à gué. Il fit

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construire à ses frais un pont sur l'emplacement du gué. Il recula un peu le chemin de son

établissement et laissa le passage libre sur le chemin qui par le pont reliait les deux rives, le tout sans

réclamation de qui que ce soit jusqu'à l'actuelle inondation qui a emporté le pont.

Ce chemin fait partie des parcelles 886 et 887 de la section D de la matrice cadastrale, en rive

gauche de la Lémance. Il existe un espace sans numéro, entre les parcelles 886 et 887, qui ne pourrait

donc appartenir à Mr Gignou.

Crue de juillet 1843

« Lors de l'inondation du mois de juillet 1843, l'ancien pont de Cuzorn établi sur le ruisseau

de la Lémance fut emporté en partie, au point que le passage était impraticable. Voyant que pour le

réparer il fallait une grande dépense et qu'elle aurait été presque infructueuse, attendu que le pont

qu'on construisit sur le même ruisseau, à 200 mètres environ de l'ancien, pour le passage du chemin

de grande communication allait sous peu être fini. Je fis démolir l'ancien pour établir provisoirement

un passage à gué. J'eus soin de faire mettre de chaque côté de rives, en tas les pierres de la démolition

pour les utiliser à des travaux de la Commune, ou les vendre à son profit, le volume pouvant être

d'environ 20 mètres cubes. »

Grêle de juin 1844

Au prefet

« Je viens vous donner avis que le 24 juin 1844 vers les six heures du soir, la grêle a ravagé

un quart de la Commune. J'ai suivi la partie ravagée et j'ai évalué approximativement les pertes en

vin, blé et maïs à 15 000 francs. »

- Homologation du plan d'alignement du chemin de grande communication n°2. -

Délibération du 13.07.1845 « Le Conseil est réuni pour donner un avis sur le plan

d'alignement du chemin de grande communication n°2, de Montaigut à Villefranche, dans la

traversée du bourg de Cuzorn. Vu que le procès verbal est resté ouvert pendant plus de trois heures à

la Mairie sans quelque observation ni réclamation de la part des habitants de la Commune prévenus

huit jours avant.

Le Conseil Municipal est d'avis de procéder à l'homologation du plan. »

(Il sagit du tracé de la route départementale qui passe actuelement dans Cuzorn.)

-Recensement des lavoirs à minerais –

07.11.1847 Il existe sur les bords de la Lémance, ou presque sur les bords, les uns plus

rapprochés que les autres, huit lavoirs à bras, mais aucun n'est alimenté par les eaux de ce ruisseau.

Les lavoirs appartiennent, savoir :

- l'un à monsieur Ballande Casimir, fabriquant de papier à Ratier,

- un autre nommé Serougne Henri, propriétaire. Ces deux sont alimentés par la fontaine de

Mirières,

- trois sont établis sur les propriétés de monsieur Ladeveze Joseph, dont deux sont alimentés

par des fontaines et eaux de source qui coulent de certains fossés, et l'autre par un petit ruisseau

appelé le ruisseau de la Borderie. On observe que sur ces trois, deux sont présentement en chômage,

mais ils ont été en activité tous les trois à la fois.

- le sixième est sur la propriété du nommé Andrac Adolphe et alimenté par un petit ruisseau

appelé le Gril,

- le septième sur la propriété de Pradie Etienne, alimenté par le même ruisseau,

- enfin le huitième sur les propriétés de Jean Cabanne et ce dernier alimenté par le ruisseau de

l'Estancou.

Il en existe un neuvième à la forge de Cuzorn, mais ce dernier n'est plus un lavoir à bras. Le

minerai est écrasé par une machine appelée Baucard, ce dernier appartenant à monsieur Aunac,

banquier à Agen.

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22.05.1848. Désignation des chemins vicinaux à réparer.-

Le Conseil Municipal considère que le chemin de Cuzorn à Gibert est le plus urgent pour la

commune, dans le plus mauvais état et que son parcours n'est plus que de 300 mètres.

Délibère les priorités suivantes :

- chemin du bourg à Gibert,

- chemin de Bardoulet à Monpazier,

- chemin de Tesquet à Lacapelle,

- chemin de Pourquiès à Cuzorn,

- chemin de Fumel à Villefranche.

-Association fraternelle d'ouvriers et patrons-

01.08.1848 Valentin Cazimir Ballande, « voulant propager les idées démocratiques

renfermées dans le décret du 5 juillet 1848 et améliorer la condition des ouvriers dont la

majeure partie sont en chômage par suite des souffrances portées à son industrie », constitua

avec son personnel une associalion entre patron et ouvriers. La société constituée le 1er août

1848 devant Basset notaire à St-Front, portait le nom « d'’Association fraternelle d'ouvriers et

patrons », sous la raison sociale « Valentin Ballande et ouvriers ». Les ouvriers étaient au

nombre de douze, dont trois fillettes et quatre femmes.

-Promulgation de la constitution de 48 dans la Commune.-

25.11.1848. Le Conseil Municipal fut convoqué pour 8 heures du matin afin de désigner les

pauvres qui devaient avoir part au secours qui avait été alloué.

Le matin à la sortie de la première messe, les habitants furent prévenus au son de tambour

qu'à midi à la sortie de la grande messe, la promulgation de la constitution aurait lieu sur la place

publique et que lecture en serait faite en entier.

Qu'un Te Deum serait chanté à vêpres et qu'ensuite une distribution de pain aurait lieu en

faveur des pauvres.

- Avis du Conseil Municipal sur la conduite de l'instituteur.

Délibération du 16.02.1850. En réponse aux instructions contenues dans la circulaire

préfectorale, le Conseil Municipal estime que le Monsieur DELPON, Jean Rémy, né dans la

commune est instituteur communal à Cuzorn depuis 24 ans, est de bonnes vie et moeurs, citoyen

honnête, qu'il obéit aux lois de son pays et ne s'est jamais fait le propagateur des doctrines

anarchiques et subversives de l'ordre social, qu'il est en deux mots un instituteur digne et

irréprochable dans sa conduite.

-Construction d'un pont sur la Lémance à Capoulette.-

-Le 10.08.1850 le Conseil est réuni pour délibérer des différentes affaires soumises dans cette

session du mois d'août.

Le Maire fait état d'une proposition pour l’établissement d'un pont sur le ruisseau de

l'Alémance au lieu Le Pastural, à Capoulette, « où un chemin vicinal venant de Sauveterre au cheflieu

de Cuzorn et au nord du chef-lieu de cette commune, vient à bout au chemin de grande

communication n°2. Il est souligné que, depuis l'établissement du chemin de grande communication,

tous les habitants des villages et hameaux, formant plus d'un tiers de la population de Cuzorn placée

au nord au dessus du dit chef-lieu, transportent leurs denrées, bois, minerais par ce chemin de grande

communication, pour les transporter aux marchés de Fumel et au port de Libos. Pour y aboutir, ils

sont obligés de traverser le dit ruisseau de l'Alémance au lieu où il convient de faire le dit pont, à

l'endroit d'un gué si mauvais que dans les grandes pluies d'hiver, les eaux sont si élevées et forment

86

un courant si rapide qu'il s'y creuse souvent des précipices où les boeufs et les mulets sont en grand

danger de se noyer. D'ailleurs, les eaux excessivement froides de ce ruisseau occasionnent des

maladies mortelles à ces bestiaux. »

Il est rappelé qu'un pont en bois ne coûterait pas une grande somme, d'autant qu'il existe

encore une pile à peu près au milieu de ce ruisseau et que les plus intéressés offrent de fournir les

bois nécessaires.

-Fixation des dépenses de l'enseignement primaire-

- Délibération du 10.08.1850. Monsieur le président donne connaissance des dispositions de la

loi du 15 mars 1850 et du décrét du 7 octobre, relatifs aux dépenses de l'enseignement primaire.

Le Conseil Municipal après avoir mûrement délibéré prend les décisions suivantes.

Il propose de fixer le taux de la rétribution scolaire pour l'année 1852-1853 à :

- un franc pour la lecture,

- un franc cinquante centimes pour lire et écrire,

- deux francs pour tous les autres cours.

Il arrête le traitement fixe de l'instituteur pour la dite année à la somme de 200 francs.

Il alloue un supplément de traitement pour l'année 1852-1853, montant le total des dépenses à

665 francs 50 centimes.

Note sur les écoles de la Commune de Cuzorn.

Nous, soussignés membres du comité communal, nous nous sommes transportés chez les

dénommés ci-après et nous leur avons adressé les questions suivantes :

Ecole du sieur DELPON, instituteur communal

A quelle heure ouvrez-vous votre classe? à huit heures du matin

A quelle heure faites-vous sortir vos élèves? à quatre heures du soir

Quel temps de récréation donnez-vous à vos élèves? de midi à une heure

Ecole du sieur BERBIGUIER, instituteur privé

A quelle heure ouvrez-vous votre classe? à neuf heures du matin

A quelle heure faites-vous sortir vos élèves? à trois heures et demie

Quel temps de récréation donnez-vous à vos élèves? de midi à midi et demie

signé VIERGE

-Instauration d'une taxe sur les chiens.-

Le 15.08.1852, le Conseil, après avoir pris connaissance de la susdite loi, du décret impérial

délibère :

- les chiens de première classe, c'est à dire d'agrément ou servant à la chasse, sont taxés à cinq

francs,

- les chiens de deuxième classe, c'est à dire de garde, sont taxés à un franc.

- Cuzorn sous le second Empire –

Délibération du 05.12.1852 : Célébration de l'Empire par des actes de bienfaisance.

« Monsieur le président a donné communication au Conseil de la susdite circulaire et

d'une lettre de monsieur le sous-Préfet en date du 30 novembre, desquelles il résulte que la

proclamation de l'Empire doit avoir lieu aujourd'hui, qu'elle doit être faite par le maire assisté de son

conseil municipal à la sortie de la grande messe, sur la principale place publique.

Vu que Sa Majesté l'Empereur Napoléon III verrait avec plaisir que son avénement fut

célébré par des actes de bienfaisance, délibère :

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Qu'il sera pris une somme de 38 francs sur les fonds libres de la caisse municipale,

pour être distribués aux pauvres de cette Commune, en pain.

La création d’une école pour les filles commence difficilement.

Le 20 05 1856 : A la requête de :

1° de Dominique Austruy maître de forges domicilié à la forge de Cuzorn

2° de Monsieur Antoine Berbiguié aîné propriétaire domicilié à la Jasse commune de Cuzorn

3° enfin de M. Mirabel prêtre curé desservant la paroisse de Cuzorn domicilié au chef-lieu

citent Pierre Bergues fils aîné propriétaire et teinturier domicilié à Pombié commune de

Cuzorn, à comparaître le 28 du courant jour de mercredi à 11 h du matin par devant Monsieur

le juge de et du canton de Fumel au lieu ordinaire de ses audiences.

Pour, la étant si concilier. Les requérants et le dit cité s'engagèrent solidairement à faire venir

des religieuses au chef-lieu de la commune de Cuzorn a l'effet d'y former une maison d'éducation

pour les jeunes filles et de payer par quart les dépenses qu'ils auraient affaire pour l'établissement de

cette maison d'éducation. Qu'il a été dépensé pour cet objet une somme de 1430 F 80 centimes et que

malgré les demandes amicales et réitérées que les requérants lui auront faites pour qu'il en rembourse

celle de 357 F 73 centimes formant le quart de celle précités. Il s'y est toujours refusé sur les plus

vains prétextes, c'est pourquoi les requérants se voient forcé ..... De convoquer le dit Bergues en

justice ... en le faire déclaré convaincu du fait qui lui est ci-dessus imputé et par suite pour le faire

condamner à leur payer et rembourser la somme de 357 F 73 centimes formant le quart à sa charge de

celle déboursée par les exposants pour l'établissement et l'éducation dont il vient d'être parlé. Et faute

de se concilier sur la dite action s'y voir le renvoyé devant les tribunaux compétents sous toutes

réserves de peine et de droit dont acte.

Fait au domicile du dit Bergues où j'ai donné la présente exposée en parlant à lui-même.

Coût 6,50 F Escande

- L’école du couvent -

Vers 1856 Mr Austry propriétaire de la forge et Mr Mirabel, curé de Cuzorn, fondent une

école religieuse de filles avec l’appui de l’ordre des filles de Jésus de Vaylats dans le Lot.

« Le 15 octobre 1856 les soeurs Augustine sainte Irénée et Juliette furent envoyées à la

fondation de Cuzorn dans le diocèse d'Agen. À leur arrivée on les logea chez M. Austruy, maître de

la forge, bienfaiteur et presque fondateur de cette maison, chez qui elles restèrent pendant quinze

jours . Elles y furent traité comme des personnes de la maison. Cependant nos soeurs ne se trouvant

pas à l'aise pour leur exercice religieux, voulurent, malgré les instances de M. Austruy entrer dans

leur maison quoi que les ouvriers y travaillassent encore. Cette maison était très malcommode,

malsaine et tout dégarnie. Mais elles eurent un grand nombre d'élèves et purent par ce moyen se

procurer le nécessaire. Nos soeurs ont fait un grand bien dans cette paroisse qui n'était pas accoutumé

aux exemples des religieuses. »

Le 28 août 1860 Mr Austruy écrit à la supérieure de la congrégation : « Madame la

supérieure,…. soeur Candide qui a dirigé notre établissement, a su s'attirer la sympathie des parents et

des enfants confiés à ses soins et que leur confiance lui est acquise. Soyez bien persuadé que de

concert avec Monsieur le curé et M. Berbiguier, je m'occuperai sérieusement dans le cours de l'année

prochaine du local à procurer pour que nos soeurs soient convenablement commodément logées.

Le 9 septembre 1863 soeur Candide fait un rapport à sa supérieure : « Bonne mère une

maison convenable pour les soeurs va sans trop tarder se bâtir…Ces messieurs m'ont dit qu'ils étaient

déterminés à faire une vente de la maison Lescarcelle à votre communauté à condition pourtant que si

les soeurs de votre ordre venaient à quitter la paroisse, il rentrerait dans leurs droits respectifs. »

Le 30 octobre 1864 lors d’une réunion du conseil municipal M. Barras, maire fait

communication d’une « lettre d’autorisation » des filles de Jésus de Vaylats sollicitant de fonder à

Cuzorn un établissement et d’acquérir les restes du vieux château et ses dépendances. Il est décidé

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que compte tenu de la présence de ces filles, depuis 7 ou 8 ans, à Cuzorn où elles assurent le

fonctionnement d’une école de jeunes filles, le conseil émet pour avis qu’il y a lieu d’assurer une

existence légale à l’établissement fondé par ces filles. Accord pour l’acquisition du château sous la

réserve que la commune n’y entrera pour aucun frais.

Le 10 février 1865 nouveau rapport de Soeur Candide à la mère supérieure. « Nous habitons

notre nouveau couvent. Depuis le premier du courant nous avons eu notre local. Le charpentier a fini

son travail mais les maçons ont encore à faire le grand mur de clôture du côté de Cuzorn et les lieux »

Le 13 mai 1865 la congrégation hospitalière et enseignante des filles de Jésus existant à

Vaylats (Lot) est autorisée à acquérir, du sieur Mirabel, Austruy, et Berbiguier, moyennant le prix de

2200 F, le château avec les bâtiments , basse-cour, jardin et terre labourable le tout situé sur le

territoire de la commune de Cuzorn et contenant ensemble 45 ares 78 centiares pour y installer les

soeurs de son ordre à la condition : « Que les filles de Jésus reçoivent gratuitement, dans leur école

libre qu'elle tienne à Cuzorn, les jeunes filles pauvres de la commune, portées sur la liste annuelle (80

francs par trimestre seront alloués pour cela) et que l'enseignement donné à ces élèves comprendra les

matières obligatoires du décret du 29 juillet 1850. » Il y aura 10 filles pauvres qui recevront un

enseignement au couvent pour l’année1866, 12 pour les années 1867 et 1868 et à partir de 1869,

l’école libre religieuse de fille va devenir communale.

Le 28 février 1869 Le conseil municipal examine la requête de l’abbé Joly disant que Cuzorn

ayant 400 habitants n’a pas d’école communale de filles. Le conseil demande que l’école des filles,

tenue par les religieuses, devienne école communale et que l’actuelle supérieure soit nommée

institutrice communale.

Le 14 septembre 1872. Le conseil départemental dispense la commune de Cuzorn d'entretenir

une école publique de filles en raison de l'existence de l'école libre tenue par les soeurs.

Le 13 octobre 1872 le conseil municipal décide que l'école des filles tenue à Cuzorn par les

religieuses de Vaylats soit érigée en école communale et que Mademoiselle Uranie Sophie Joséphine

Fabreguette en religion soeur Marie Celestin, soit nommée institutrice communale sans indemnités de

logement, en compensation de l'obligation que les religieuses avaient accepté lors de leur

établissement à Cuzorn. L’école sera tenue de recevoir les filles indigentes de la commune.

Mais 47 ans plus tard, le 18 août 1919, le nouveau curé de Cuzorn (Mr Berny) demande à

Madame la supérieure de rouvrir à Cuzorn une école libre et d’offrir les locaux où ses religieuses ont

élevé tant de jeunes filles. Le 24 août 1919 elle répond « C’est de tout coeur que nous vous autorisons

à établir une nouvelle école libre dans notre ancien couvent. » Le 30 avril 1924 soeur Alphonse de

Liguori, supérieure générale de la congrégation des filles de Jésus établie à Vaylats, donne à loyer à

partir le 1er mai 1924 à M. l'abbé Albert Antoine Berny un entier immeuble comprenant maison,

salle de classe, enclos toutes attenances et dépendances que la congrégation possède à Cuzorn.

Quatre ans plus tard elle écrit : « Nos immeubles nous deviennent une lourde charge, en

raison des impôts multiples dont ils sont grevés et les frais d'entretien. Si nous ne voulons pas les

laisser complètement détériorer nous désirons vendre plusieurs de nos maisons, celle de Cuzorn est

du nombre. » Cependant elle concède un nouveau bail en 1928. En louant à long terme pour 18 ans

elle autorise le locataire à aménager l'immeuble à sa fantaisie. « Nous nous réservons toujours que

nos maisons ne serviront ni d'auberge ni de cafés ni de salle de bal ou amusement mondain dans

lesquelles le bon Dieu peut être offensé. »

Enfin le 4 février 1953 est autorisée la vente à 1’amiable à M. Georges RASTEL, Préfet

honoraire, Trésorier Payeur Général de la Manche, Chevalier de la Légion d'honneur, de l’immeuble

sis à Cuzorn dit « couvent de Cuzorn ».

Ainsi la prise en charge de l’éducation des filles de Cuzorn existe depuis 150 ans.

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- Création de la voie ferrée Périgueux Agen par la compagnie des chemins de fer d’Orléans. -

- 04.06.1860. Lettre à monsieur LAVOISAL, ingénieur de la ligne de chemin de fer de

Limoges à Agen.

Monsieur l'Ingénieur,

Lorsqu'on fit le rigolage du chemin de fer, les propriétaires n'y consentirent qu'à la condition

que si le jury chargé d'estimer les propriétés et les dommages causés n'était passé avant la maturité

des récoltes, la Compagnie ferait estimer ces dommages.

Aujourd'hui, le moment est arrivé de faire procéder, puisqu'on a déjà commencé à couper les

foins. Aussi, un grand nombre de propriétaires sont venus pour demander à ce qu'on procède le plus

tôt possible.

Je vais donc vous prier, monsieur l'Ingénieur, d'envoyer un de vos agents, afin de donner

satisfaction aux propriétaires à traverser. Ce qui du reste est de toute équité et qu'on leur a fait cette

promesse.

En attendant de vous cette bonté, monsieur l'Ingénieur, je vous prie d'agréer l'assurance de ma

considération la plus distinguée.

Procès verbal d’instalation du Maire de la Commune.

Monsieur BARRAS Jean, nommé Maire par arrêté préfectoral en date du 12 août courant,

s’est levé et a prononcé le serment suivant :

"Je jure obéïssance à la constitution et fidélité à l'empereur."

Détermination de l'emplacement de la gare du chemin de fer.

Le 01.12.1861 Monsieur le Président met sous les yeux du Conseil les pièces de projet de

station à établir dans la Commune sur le réseau central du chemin de fer, ligne de Limoges à Agen,

qui sont :

1° - un arrêté du Préfet en date du 3 novembre dernier,

2° - une notice explicative,

3° - la carte ou plan en profil en travers et en long,

4° - le plan des abords,

5° - le cahier des enquêtes spéciales sur les stations.

Le Conseil, préconise qu’elle soit construite vis à vis du chef-lieu de la Commune que par les

chemins latéraux aboutissant au chemin de grande communication n°2, que la compagnie fait établir

à ses frais, toute la commune y trouvera ses avantages par la commodité de ces chemins pour arriver

à cette station.

Cependant, messieurs FABRE, adjoint et AUSTRUY, Conseiller, observent que la partie

Nord de la Commune produit en abondance du vin et du minerai, que cette même partie en amont du

bourg chef-lieu représente la majeure partie de la population de la Commune. Par ces motifs, ils sont

d'avis que la station serait plus avantageusement établie dans les champs de Capoulette, en amont de

Cuzorn, comme étant plus centrale et répondant à de plus grands intérêts pour la Commune.

Monsieur CAILLAC estime et observe que la station serait bien plus centrale au lieu dit "le

Camp-de-la-ville", vis à vis de Cuzorn, chef lieu qui est le véritable centre de réunion des habitants

de la commune et le séjour des voyageurs étrangers. Et par ces motifs, ce serait le lieu le plus

avantageux dans les intérêts de la Commune pour que chaque habitant pût y rendre ses produits.

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Monsieur BALLANDE, aussi conseiller, estime que le lieu le plus avantageux dans l'intérêt

du commerce serait de l'établir sous le village de Tesquet, aboutissant au chemin de grande

communication n°50.

- Modification du passage supérieur sur la voie ferrée.

16.03.1862 La compagnie ayant changé ses projets, a fait un tunnel qui fait que le chemin de

Lacapelle est maintenu tel qu'il était, ce qui fait que le passage supérieur est de peu d'importance du

moins dans l'intérêt commun ;

Attendu qu'il n'y a que 120 mètres de distance de plus pour arriver au chemin de Lacapelle, le

Conseil, demande que le passage supérieur soit supprimé et que le chemin de Tesquet à Cuzorn aille

s'embrancher à celui de Lacapelle et que la compagnie fasse en compensation du pont supérieur, le

pont sur la rivière de la Lémance au lieu dit de Laforge, pour faire communiquer le chemin latéral de

la gare au chemin de grande communication n°2 de Montaigut à Villefranche, dont la compagnie a

pris à sa charge de faire faire le chemin de gare jusqu'au ruisseau de la Lémance, mais dont la

construction du pont restait à la charge de la Commune.

Le Conseil demande en outre que la compagnie fasse abandon des terrains acquis du côté du

levant pour arriver au pont supérieur, soit des chemins de Tesquet et de Lacapelle pour pouvoir les

faire communiquer sur le tunnel. Terrain aujourd'hui de très peu de valeur par suite des débris de

matériaux que la compagnie y a fait déposer.

-Accord entre la commune et la compagnie du chemin de fer.-

Le 13.04.1862, le Conseil Municipal a demandé que le pont supérieur qui devait être

fait sur le chemin de fer, au lieu du "Camp de la ville", fut supprimé et remplacé par un autre pont sur

la rivière de Lalémance, à la Forge, à l'aval du chemin de fer.

Vu que la compagnie est disposée à accepter la demande faite par le Conseil de

supprimer le pont supérieur et le remplacer par un autre pont en pierre sur la rivière de Lalémance, à

l'aval du passage inférieur, au lieu de Laforge.

Après enquête et que l'autorité supérieure l'y aura autorisée et qu’elle livrera sur la côte

gauche du chemin de fer un sentier de piétons entre le chemin de Lacapelle et les terres du Camp de

la ville pour arriver sur le tunnel et au chemin de Tesquet à Cuzorn, ce qui raccourcirait le parcours.

-Réclamations d'habitants n'ayant plus de chemin pour aller à la gare.-

Le 11.05.1862, les habitants des villages de la Borderie, Péméja, Rigou, la Polétie et hameaux

voisins font exposer par quelques membres du Conseil qu'ils n'ont aucune voie de communication

praticable pour aboutir au chemin de grande communication n°2 et par suite à la gare du chemin de

fer. Demandent qu'il leur soit accordé un secours pour pouvoir mettre en bonne voie de viabilité un

chemin le plus convenable que croira l'administration, dans l'intérêt des dits villages.

Le Conseil reconnaît que les réclamations faites par les habitants des divers villages et

hameaux sont de toute équité, propose qu'il leur soit accordé une somme de 80 francs à la condition

que les sacrifices qu'ils feront pour être joints seront au moins de la même somme.

Les travaux des deux chemins seront surveillés par un agent commis par monsieur l'agent

voyer.

- Demande d'AUSTRUY d'établir une voie ferrée privée.-

Présents : Caillac, Bergue, Raust, Delcoustal, Rabot, Ballande, Austruy et Barras maire.

Le 13.01.1863, sur la demande de Mr Austruy, maître de forges à Cuzorn, tendant à la

déviation des chemins vicinaux n°2 de Tesquet à Cuzorn et n°18, dit "du Bret", dans le but d'établir

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entre la forge et la station de Cuzorn, une voie ferrée pour le service de la forge et l'entreprise des

minerais de Mr Austruy ;

Le Conseil, considérant que la demande de Mr Austruy a un caractère purement privé, qu'il

est de toute justice de faire application aux communes des principes qui régissent les transactions

entre particuliers ;

Que dès lors en cédant une propriété communale, il convient d'en déterminer la valeur, non

seulement par rapport à la commune, mais encore à cause des avantages qu'elle procure à celui qui la

sollicite ;

Qu'en ouvrant une voie ferrée sur cette ligne, Mr Austruy réalise d'immenses avantages ;

Considérant que la distance de la forge à la station est de 550 mètres ;

Considérant enfin qu'il existe à côté de la forge de monsieur Austruy un chemin sur lequel la

commune a cru devoir réserver des droits,

Considérant que le chemin par rapport à la forge de Cuzorn a un caractère presque public,

parce que les droits de servitudes ont été concédés à un très grand nombre de personnes, qu'en

abandonnant complètement ce chemin à la Commune, la position de monsieur Austruy n'en serait

point aggravée, tandis que celle-ci serait à l'abri de tous les inconvénients et dangers que présente le

projet d'établissement de la voie ferrée de monsieur Austruy.

Par ces motifs, le Conseil est d'avis que cette demande soit rejetée, à moins qu'il ne convienne

à monsieur Austruy de céder à la Commune, à titre d'indemnité, le chemin près la forge pour aboutir

au chemin de grande communication n°2.

- Majoration par le Conseil de l'indemnité proposée par Mr Austruy.

Présents : Bergue, Martinet, Caillac, Ballande, Delcoustal, Raust, Escourre, Trouillié, Rabot et

Baras.

Le 17.03.1863, Monsieur le Maire met sous les yeux du Conseil la lettre de M le sous-Préfet

et une soumission de monsieur Austruy, maître de forges, par laquelle il offre à la commune une

somme de deux cents francs à l'effet d'obtenir l'autorisation d'établir sur une partie de l'ancien chemin

de Tesquet, une voie ferrée.

Le Conseil Municipal, considérant que l'offre faite par monsieur Austruy, maître de forges, est

trop minime pour pouvoir être acceptée par une commune, soit par les inconvénients fréquents, soit

par le prolongement de parcours qu'occasionnera le nouveau chemin et surtout par des avantages

immenses que monsieur Austruy retirera pour sa forge et son entreprise de minerai de cette nouvelle

voie.

Le Conseil ne disconvient pas que cette nouvelle entreprise de Mr Austruy n'occupe un

certain nombre d'ouvriers; mais d'un autre côté, il reconnaît que si la gare, au dépôt de minerai, que la

compagnie de chemin de fer avait projeté de faire à Capoulette, avait eu lieu, aurait été bien plus

avantageuse, attendu qu'elle est plus centrale pour y rendre le minerai et qu'elle n'a été détournée que

par les intrigues de monsieur Austruy, maître de forges.

Le Conseil Municipal reconnaît et délibère qu'une indemnité de 600 francs est due pour

l'échange proposé à la Commune et pour les motifs ci-dessus mentionnés et que monsieur Austruy

sera tenu de payer dans tout le courant de 1863 et que cette somme sera exclusivement employée à la

construction du pont sur la Lémance, pour faire communiquer le chemin latéral de la station au

chemin de grande communication n°2, en aval du passage inférieur près la forge.

Sous la réserve des autres clauses contenues dans la délibération du 13 janvier dernier : cette

délibération a été prise à l'unanimité moins Mr Ballande ainsi désigné sur sa demande, qui accepte

l'offre de 200 francs faite par Mr Austruy et maintient les observations qu'il a faites à la délibération

du 13 janvier.

92

-Création d’une bibliothèque scolaire.-

Le 26.11.1865, par une circulaire, Monsieur le préfet, rappelle l’arrêté ministériel prescrivant la

mise en place dans chaque école primaire communale d’une bibliothèque scolaire: première nécessité

la possession d’une bibliothèque armoire. Jamais la commune n’a voté de fonds à cet effet.

L’école est dépourvue de beaucoup d’autres choses : ni Christ, ni buste de l’Empereur, ni

aucune carte de France, ni mappemonde, ni poids, ni mesures, ...

Le conseil décide d’accorder une somme de 100 francs sur les fonds libres de la commune

pour remédier à cette situation et demande l’aide du préfet sur les fonds départementaux.

- Lettre adressée par la Dame Soeur Candide, supérieure du couvent de Cuzorn.

La liste, établie par la mairie, des filles pauvres qui recevront un enseignement au couvent

mentionne pour l’année 1866 dix noms : la commune a beaucoup de familles pauvres. La charge est

lourde pour le couvent. Elle demande une subvention à titre d’indemnité. Le conseil accorde 80

francs, payables par trimestre.

- Construction d’un pont à Tesquet

- L’échange d’un chemin conclut par la commune et M. AUSTRUY, maître de forge à

Cuzorn, a rapporté 400 francs. Le conseil décide que cette somme sera affectée à la construction d’un

pont en bois à Tesquet.

-Modification du cimetière

- Découpage du cimetière (surface : 12 ares 92 centiares) en concessions (moyenne des décès

32 à 33 par an) :

- 1 are 32 centiares affectés à des concessions pour sépultures privées d’au moins 2m2

- perpétuelles (50 francs/m2)

- trentenaires (30 francs/m2)

- temporaires de 15 ans (15 francs/m2)

- 2/3 du prix reviendront à la commune

- 1/3 du prix pour les pauvres ou le bureau de bienfaisance

04.09.1870 -Un décret du gouvernement de la Défense Nationale du 20 juillet 1870

Ce décret a dissous toutes les municipalités. Un arrêté du 21 juillet 1870 a maintenu

provisoirement en fonction certaines municipalités : Cuzorn est de celles-là. Son conseil est maintenu

avec les changements cités ci-dessous.

Arrêté préfectoral suspendant de leurs fonctions Monsieur BARAS, maire, et Monsieur

BERGUE, adjoint ; ils sont remplacés par Messieurs AUSTRUY et CABANNE.

Mise en place d’un bureau électoral composé de 6 personnes jusqu’après les élections du

conseil municipal. La dénomination de bureau électoral est remplacée par celle de commission

municipale.

Réunion des membres du conseil élus le 30 avril et le 7 mai en vue de l’élection du maire et de

l’adjoint : 12 élus

- pour le poste de Maire

BARAS Jean 8 voix élu

AUSTRUY Emile 4 voix

- pour le poste d’adjoint

BERGUE Pierre 8 voix élu

4 bulletins blancs

93

10.09.1871 M. BARAS, à nouveau maire.

13.10.1872 réunion ordinaire M. BARAS, maire

- Délibération sur l’utilité de la création d’un poste d’instituteur adjoint dans l’école

communale dirigée par Monsieur AUSTRUY

- Lettre de Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique (à Monsieur le Préfet du Lot-et-

Garonne) donnant satisfaction au conseil municipal de Cuzorn : rien ne s’oppose à ce que l’école des

filles, tenues par les religieuses, devienne école communale.

Le conseil renouvelle et maintient sa délibération précédente.

08.03.1874 Nominations de Monsieur BARAS en qualité de maire et de Monsieur BERGUE

en qualité d’adjoint.

09.07.1876 Nomination de Monsieur AUSTRUY en qualité de maire de la commune de

Cuzorn.

28.04.1878 Nomination de Monsieur BERGUE en qualité de maire de la commune de Cuzorn.

16.06.1878 – Travaux à l’église

A la majorité de 11 voix contre 1, les plans et devis dressés par M. TEULERE concernant la

1ère partie des travaux à effectuer à l’église (construction du clocher et du mur de façade) sont

approuvés.

Le conseil prie Monsieur le Préfet d’accorder au Conseil de Fabrique les autorisations

nécessaires, lui seul assumant la charge financière.

07 06 1880 ( Conflit entre Mr Berbiguier et M. Bergues teinturier domicilié à Pombier maire

de Cuzorn au sujet de pierres tombales volées. )

Á la requête de Monsieur Édouard Berbiguier propriétaire domicilié à Guillouty

commune de Sauveterre canton de Fumel

Je Gimbal huissier de justice près le tribunal de Villeneuve sur Lot résidant à Fumel

soussigné. Certifie avoir donné citation à M. Bergues teinturier domicilié à Pombier commune de

Cuzorn fait et en sa qualité de maire de ladite commune de Cuzorn canton de Fumel à

comparaître le 11 juin courant jour de vendredi à 11 heures du matin par devant Monsieur le juge de

paix du canton de Fumel au lieu ordinaire de ses audiences pour cela étant dit, ouïr exposer que dans

le cimetière de Cuzorn existait trois tombes ou sont déposés les restes des père, mère et aïeul du

requérant décédés les années 1865 et 1825. Or trois pierres tumulaires recouvraient ces tombes

comme il est d'usage et étaient restées en place jusqu'à l'année 1878 époques où soit Monsieur le curé

soit Monsieur le maire de Cuzorn sans avis préalable sans aucune mise en demeure est en violation

de la circulaire du ministère de l'intérieur du 30 octobre 1843 articles 8 9 et 10 se sont permis

d'enlever ses pierres et de les faire servir à la construction du clocher de la paroisse de Cuzorn.

Que si Monsieur le maire de la commune de Cuzorn était en droit de faire cesser la tolérance dont la

famille Berbiguier était l'objet depuis longtemps il ne pouvait s'approprier ces matériaux qu'une

année après l'avis donné aux s'intéressés, ce qui n'a pas été fait en cette circonstance. Que cette

manière d'agir est d'autant plus surprenante que seule la famille Berbiguier a été la victime de cette

violation des règlements, et de ce manque d'égard de la part de Monsieur le maire de Cuzorn. Ce qui

force le requérant à croire que cet acte a été édicté par la haine et la méchanceté. Que depuis

longtemps le requérant c'est en vain adressé à l'administration municipale pour obtenir la remise de

ces pierres ou le paiement de la somme de 200 F pour tenir de leur valeur et à titre d'indemnité. Que

pour vaincre cette résistance il est dans la nécessité d’envoyer Monsieur le maire de Cuzorn en

justice pour faire consacrer ces droits.

En conséquence d'entendre le sieur Bergues aîné pris en sa qualité de maire de la commune de

Cuzorn condamné à restituer à M. Berbiguier les trois pierres tumulaires dont il s'agit ou moins en

94

faisant réglé une somme de 200 F à titre d'indemnité pour les causes sus énoncés et tous les dépens

sont toutes réserves.

Dont acte fait au domicile du sieur Bergues j'ai laissé la présente copie parlant à sa personne.

16 04 1884 ( contravention rédigée contre Marcel Fompudie de la Capelle Biron pour transport

illégal de personnes de la gare de Cuzorn à la Capelle Biron)

« ...... nous soussigné Lausière Étienne inspecteur, de Lubras Théodore receveur et Estiral

Théophile trésorier commis principal tout trois employés des contributions indirectes le premier à la

résidence d'agen et les autres à celle de Fumel y demeurant assermentés en justice et porteur de nos

commissions, certifions que ce jour à deux heures du matin étant en surveillance à la gare du chemin

de fer de Cuzorn nous avons remarqué, attelé à un cheval, une voiture à six places suspendues à

quatre roues de forme char à banc peint en vert, rehaussé de rouge, estampillé numéro 4621 qui

paraissait attendre des voyageurs à l'arrivée du train d'Agen. Cinq personnes y sont montées et s'y

sont installées, quatre sur le siège de derrière et une sur le siège de devant. Nous avons alors

interpellé le conducteur qui se tenait tout prés de cette voiture et àprès lui avoir fait connaître nos

qualités, nous l'avons invité à nous dire le prix des places, à nous déclarer ses nom, profession,

domicile, ainsi que le genre de service qu'il effectuait avec ladite voiture qu'il nous a dit lui

appartenir. Nous l'avons en même temps invité à nous représenter le laissez-passer de la régie dont il

devait être porteur. A répondu se nommer Fompudie Marcel demeurer à la Capelle Biron où il est

marchand épicier, qu'il faisait un service à volonté entre la Capelle et la gare de Cuzorn qu'il prenait

un franc par voyageur, que sa voiture était déclarée à deux places, et qu'il avait oublié son laissezpasser

chez lui dans son vêtement du dimanche. Attendu la contravention à l'article 120 de la loi des

27 mars 1817, nous lui avons déclaré procès-verbal et saisie de ladite voiture ainsi que du cheval

harnaché et attelé, que nous avons estimé modérément à la somme de 200 F et connaissant sa

solvabilité nous avons laissé les objets à sa charge et gardé sous les réserves de droit. Ne pouvant

payer au motif de service rédigeons notre procès-verbal à l'instant même. nous avons dit au

contrevenant toujours présent que nous le dresserions ce jour à deux heures du soir dans le bureau de

ladite gare du chemin de fer de Cuzorn mis à notre disposition, lui invitant à y venir pour exécuter la

rédaction en de notre acte, y faire insérer les dires et entendre lecture, le signer et recevoir copie. n'a

rien répondu, réunis dans le dit bureau, le jour et à leur indiquer nous y avons eu l'absence du

contrevenant rédigé le présent procès-verbal que nous avons clos ce jour mois et an que dessus. À

deux heures et demi du soir, nous réservant d'en notifier ou afficher ce jour dans le délai voulu par la

loi et avons signés.

L'an 1884 le 16 avril à trois heures du soir, nous Lubras et Estiral, dénommés et qualifiés au procèsverbal

ci-dessus, même requête, certifions qu'attendu l'absence du sieur Fompudie Marcel, que nous

vous avons vainement cherché pour lui donner lecture et copie du dit procès-verbal, nous sommes

transportés à la porte de la mairie de Cuzorn ou étant nous avons affiché copie du dit procès-verbal et

du présent exploit après l'avoir signé.

L’industrie dans la commune de Cuzorn

La forge de Cuzorn. Elle se trouvait au lieudit la Forge, nom qui tend à disparaître depuis

qu’une fabrique d'eau de Javel a été installée sur les lieux par les soins de la firme Cotelle et Foucher.

C'était une forge seigneuriale et les barons de Cuzorn en furent toujours propriétaires jusqu'à la

Révolution. C'était là une des “ ferrières ” vaguement dénombrées en 1504 par le baron de Luzech

comme époux de la dame de Cuzorn. Ses origines et son histoire restent fort brumeuses en raison de

la disparition complète des archives de la seigneurie. Nous savons qu'en 1605 Antoine Daye y est

marchand ferrier, car sous ce titre il emprunte de l'argent à un sergent royal d'Agen. Mais ce n'est

qu'au XVIIIe siècle que des actes notariés nous mentionnent la forge de façon un peu plus explicite.

Les exploitants en sont presque toujours les fermiers de la seigneurie et les juges locaux. En 1721,

c'est Pierre Bel, juge de Bonaguil, bourgeois de Cuzorn, qui en même temps que cette forge affermait

celle de Ségadènes en Quercy. En 1754, le bail est au nom de Trenty de Libos, qui exploite

également Pombié et se fait représenter sur place par le sieur François Lafage. Le personnel

95

technique, les “ maîtres marteleurs de forge ” comme on les appelait, était surtout constitué par des

membres de la famille Escande. En 1764, l'usine appartient avec la baronnie, à un très provisoire

seigneur du lieu, issu de la bourgeoisie locale, nommé Escourre, qui se ruina à la cour de Versailles.

Dans son ouvrage sur les forges du Périgord, Peyronnet fait état du “ rapport Desmarets ”, selon

lequel Escourre était propriétaire de deux forges appelées renardières produisant 300 quintaux de fer

battu et fabriquant des outils pour l'agriculture. On peut penser que la seconde de ces forges était

Ratier, la première étant Cuzorn. Notons en passant que le terme renardière ne se trouve dans aucun

texte local; c'est un terme étranger à la région. La forge de Cuzorn était exploitée à la catalane “

selon la méthode de l'Ariège ”, avec deux martinets à fer et ce au moins jusqu'en 1828.

30 nov. 1788, contrat de (re)construction de la forge de Cuzorn

Par devant moi, notaire royal soussigné et les témoins bas nommés, le 30 nov. 1788, au

château de Cuzorn, après-midi, Jean et autre Jean Andrieu, dit Pervillac, maîtres maçons, habitant la

paroisse de Ladignac, lesquels reconnaissent avoir fait marché et promettent à noble Jean de Frontin,

habitant du château de Teyrac ( Tayrac ?), juridiction de Puymirol, au nom de haut et puissant

seigneur, messire Léonard de Bellecombe, maréchal de camp de l’armée du roi,cy devant gouverneur

général de St Domingue,seigneur du présent lieu, Teyrac, Fontenille, ?? et autres places, habitant en

son hôtel de la ville de Montauban, de faire et parfaire bien et duement au dire d’ouvrier et gens a ce

connaisseur, tout ouvrage de maçonnerie mentionné au devis ci-après écrit savoir que le dit Andrieu,

dit Pervillac, se charge de bâtir la forge du présent lieu de Cuzorn et la rendre en état et prête à

travailler excepté le couvert, sans le dit sieur Frontin y (ait) rien à faire.

1 /A cet effet, ils construiront le mur du coté de l’étang depuis la grille jusqu’à l’autre coté

joignant le tertre ( ?), et le prandront bien sur un fondement bien solide et le construiront en grosses

pierres a chaux et a sable de rivière de 6 pans de largeur, depuis le sol du fondement à continuer de

même largeur jusqu’à 4 pans sur terre, la suite des murs sera continue pendant quatre pans de hauteur

sur cinq pans de largeur, et la suite une cane de hauteur sera construite sur quatre pans de largeur, ce

qui fera deux cannes de hauteur sur terre. L’entrée de l’eau pour la roue sera bâtie avec ciment ainsi

que l’entrée de l’eau pour le vent laquelle entrée pour le vent sera changée sur la même façade dans

l’espoir que le changement sera utile.

2/Secondement le mur du coté de la vieille grange de charbon qui sera bien lié avec celui dont

il a été parlé sera continué suivant le sens de celui a croulé sera continué jusqu’à la porte d’entrée en

démolissant la petite chambre qui sert à la remise du fer et à la loge des forgerons et sera pris sur un

fondement bien solide bâti de grosses pierres à chaux et à sable de rivière et aura le dit fondement à

prendre depuis son sol jusqu’à quatre pans sur terre, cinq pans d’épaisseur et la suite sera continuée

par quatre pans de largeur jusqu’au niveau du premier dont on a parlé ce qui fera environs deux canes

de hauteur, et tous les murs généralement seront bâtis de belles pierres et le tout à chaux et à sable de

rivière et sera le dit mur couvert de jolie pierre plate afin de pouvoir mieux asseoir la charpente

devant la porte d’entrée qui sera élargie et haussée et sera construit un pont d’un demi pied plus large

de chaque coté que la porte. Le pont sera bâti sur un fondement solide, de belles pierres et en chaux

et à sable (de rivière). Il aura e chaque coté un parapet d’un pied de hauteur sans que cela diminue la

largeur prescrite d’un demi-pied de chaque coté de la porte.

3/Troisièmement, la chambre servant à la remise du fer et des outils et à loger les forgerons

sera démoli comme a été dit et rebâtie plus deux canes et demi. La carré ( ???) et le tout fermé ( ???)

avec une porte en bas pour la remise des outils et en haut pour la chambre des ouvriers.

4/Quatrièmement, il sera bâti deux murs depuis la roue jusques au passage de la charrette pour

former la deffuite de la roue, laquelle déffuite aura 8 pans de large dans le bas qui sera creusé au

point convenable et aura dix pans de largeur en haut des deux murs qui seront montés à hauteur du

terrain. Le mur qui formera l’aile du coté de la vieille grange à charbon sera bâti sur un fondement

bien solide lequel sera pris au moins quatre pans en dessous du courant de l’eau et aura de largeur

cinq pans dans les fondements, laquelle largeur sera réduite à quatre pans quand il sera au niveau du

terrain et sera couvert de gros quartiers de pierre et bâti avec de belles pierres et à chaux et à sable de

rivière. Le mur qui formera l’aile du coté de la forge sera bâti et couvert ainsi que l’autre mais

96

comme il ne sera pas tant forcé par le terrain, il n’aura que quatre pans de largeur et aura même

profondeur que l’autre au dessous du courant de l’eau et davantage si le fondement n’est pas solide.

La deffuite depuis la roue jusqu’à la sortie de la forge sera pavée en belle pierre qui sera mise

en traversant et dont les deux murs des cotés porteront dessus et sera couverte la pierre longue ou la

voute et à la sortie de la forge il la fera vouter une cane qui formera un pont devant la porte qui y sera

pratiquée. La dite deffuite sera bien récurée et le décombre sera jeté du coté de la vieille grange à

charbon pour combler le vide qui sera derrière le mur qui formera une aile de la deffuite. Le conduit

de l’eau jusqu’à la caisse sera bâti en ciment et l’autre sera chargée ainsi qu’on l’a dit.

5/Les dits Andrieu sont chargés de remettre les roues, la chute d’eau et l’arbre en état en

placer d’autres à leurs frais et dépens si ce qu’il y a se trouve gaté-gâché ainsi que toute autre chose

couvert et s’engagent à rendre le tout dans le meilleur ordre sans que le dit Frontin … soit tenu de

rien fournir et porter sur la place ni de fournir de manoeuvre. Et moyennant que le dit ouvrage soit fait

et parfait et agréé le sieur Frontin s’engage à leur payer 2 700 livres payable pendant l’ouvrage la

somme de deux milles livres … à mesure qu’ils travailleront. Les autres sept cents livres à la fin dudit

ouvrage agréé et parfait, à la Noël prochain sera compté six cents livres.

6/De plus, il a été convenu que les dits Andrieu, dit Pervillac, bâtiront une grange à charbon

près de la dite forge audessous du passage de la charrette sur sept cannes de longueur et cinq de

largeur dont un mur sera construit du coté de la deffuite et l’eau y battra à travers. Le fondement de

ce mur sera fait sur une terre solide et aura de largeur cinq pans et bâti de belle pierre et à chaux et à

sable de rivière, et montera douze pans au-dessus du courant de l’eau. Les autres trois murs

seront ??? sur un terrain bien solide, auront quatre pans de largeur et bâti de belle pierre et à sable et à

chaux de rivière et montés au niveau de l’autre. Et la suite des quatre murs seront montés de belle

pierre et à mortier de bonne terre jusqu’à la hauteur qui conviendra. Le tout sans que le dit Froutin

soit tenu de leur rien fournir et de leur faire rien porter et leur paiera à raison de dix livres la cane de

marchand et de huit pans ce qui formera environ 20 canes ce qui est dit …… sans que cette fixation

… ny donner aucune atteinte aux susdites conventions.

De plus a été convenu que les dits Andrieu, dit Pervillac, bâtiront au moulin battant le mur du

coté du nord à prendre depuis la porte d’entrée jusqu’à la décharge qui est du coté bas, un bon

fondement de terrain bien solide. Le fondement sera bâti de belle pierre et à chaux et à sable et le

surplus de bonne terre.

De plus, ils bâtiront un pont à l’endroit indiqué sur un bon terrain solide et belle pierre et à

chaux et à sable, et bien solide et à hauteur convenable. Le dit pont aura neuf pans de largeur, sur

laquelle il sera pris un pied de chaque coté pur bâtir un parapet de deux pans de hauteur et le passage

du dit pont aura six pans de vide sans que le sieur Froutin audit nom soit tenu à rien fournir by faire

porter, le tout pour le prix de 300 livres, murailles et pont.

7/De plus les dits Andrieu dit Pervillac s’engagent à faire un pont au fond de la cotte vis-à-vis

de la forge pour entrer dans le pré de la dite forge à l’endroit indiqué, le tout bien bâti avec le pierre

et chaux et sable de rivière, assis sur fondement bien solide de dix pans dessus chacun, avec un mur

de trois pans au milieu.

Le tout pour cet article sera payé 650 livres et sera assis sur un fondement bien solide le sieur

Lamarque sera payé à raison de 15 livres la canne sans que le dit sieur Frontin au dit nom soit tenu de

rien faire. Cette muraille donnera environ 10 … ce qui est dit pour déterminer les droits domaniaux

seulement sans que … les conventions que dessus.

8/De plus, les dits Andrieur, dit Pervillac, doivent faire que le marché ci-desssus et sans

pouvoir exiger d’autre salaire comme étant une convention des présentes savoir une chaussée –

cheminée dans le salon du présent château garnie avec des pierres de Boussac poussée et façonnée au

gré des ??? qui conduiront le tuyau de la dite cheminée au-dessus du toit. En formeront une seconde à

ce tuyau à la salle d’en haut, sans garniture, les deux tuyaux dans les murs. Les dits Andrieu

fourniront tout comme dans autres ouvrages. Promettant les dits maçons d’entreprendre les susdits

ouvrages le premier jour, d’avoir fait le parfait … forge par tout mars prochain pourvu que le temps

soit propre. La dite grange au charbon par tout avril prochain et le surplus du dit ouvrage à la suite

avec toute la vigilance possible aux peines de droit.

Les frais des présentes sont à la charge des dits Andrieu dit Pervillac. Et pour la sureté des

engagements ci-dessus pris par les dits Andrieu père et fils qui agissent conjointement et

97

solidairement avec renonciation à tous les bénéfices que de droit, a comparu Pierre Bossin,

cordonnier, habitant du lieu de Martiloque, paroisse de Fumel, lequel de son bon gré s’est rendu

plaige caution solidaire des dits Andrieu, promettant audit Froutin de leur faire entretenir et observer

leurs susdits engagements, à peine … dommage et intérêts sous l’obligation expresse de ses biens

propres.

Et pour l’observation de tout ci-dessus, les parties font mutuelle acceptation et réciproque

stipulation ont obligé leurs biens. Fait en deux aux dites parties ; En présence de sieur Pierre Basset,

bourgeois, habitant dle lieu de Toueille, paroisse de St-Front et de sieur Pierre Lamarque … habitant

de ce lieu, soussignés avec monsieur frontin et lesdits Andrieu fils, non le dit Andrieu père qui ont

déclaré ne savoir de ce requis…. Et moi, et autre Jean Andrieu son fils, aussy maçon, habitant de

Ladignac

Frontin, Andrieu, Basset, Lamarque, Bidou, notaire royal

Minutes du notaire Bidou, AD 47, 3 E 340 - 12

La Forge en 1827 Propriétaire Gignoux enregistré à Agen

Forge

350 jardin

351 Pré

352 Pature

353 Grange

354 Sol de Maison

355 Maison

355 Vigne

356 Pature

357 Sol de Forge

357 Forge

358 Pature

359 Pature

360 Sol de Maison

360 Maison

361 Lac

362 Fournaud

363 Pré

364 Terre

Moulin Batan

367 Pré

368 Terre

369 Pature

370 Sol de Moulin à Eau

370 Moulin à Eau

371 Sol de Maisson

371 Maison

372 Etable

373 Pré

98

En 1779, Guillaume Caumont, négociant de Fumel, plaide en tant que maître de forges à

Cuzorn, contre un marchand de Capdrot en Périgord qui ne lui avait pas livré à temps 12 sacs de

charbon de bois à quatre livres pièce. En 1778, Mr de Bellecombe, qui fut gouverneur de

Pondichéry, lui aussi issu de la région et acquéreur de partie de la succession Escourre, afferme

comme seigneur de Cuzorn la forge, dite « forge à marteau », avec tous les biens de la baronnie. En

1811 l'usine est entre les mains du sieur Delmas aîné d'Agen, le même, semble-t-il, que celui qui

avait pris en main Pombié sous la Révolution. En 1819, les sieurs Gignoux, propriétaires de l'usine,

obtenaient la fourniture de tous les fers nécessaires à l'arsenal de Toulouse. Mais en 1847 Jean

Gignoux aîné était mis en faillite.

Nous ne savons par quelles vicissitudes passa ensuite Cuzorn qui comportait alors un haut

fourneau, autorisé par ordonnance royale du 26 octobre 1828, complété par un bocard et un lavoir à

minerai. En 1826, Gignoux avait également été autorisé à doter son entreprise de deux martinets. En

1863, on voit Cuzorn entre les mains de Dominique Austruy qui devait relancer l'affaire avec quelque

succès puisque au moment de la guerre franco-allemande l'usine était la plus importante et la plus

moderne de toutes les installations du même genre existant dans la vallée.

Après 1871 il fallut malgré tout se résigner à une reconversion, d'où sortit la Société minière du

Sud-Ouest en 1880. Emile Austruy, fils de Dominique, ingénieur des mines, exploita les terrains

sidérolithiques de la région dont il pensait pouvoir tirer les terres réfractaires, les terres à décor et

surtout les minerais de fer. Austruy avait construit un outillage moderne pour le lavage des minerais,

inventant un modèle de « lavoir-débourbeur » bien supérieur en rendement aux patouillets répandus

un peu partout dans la vallée. Jusqu'en 1914 et même un peu après la guerre, l'usine de Cuzorn resta

un des principaux fournisseurs de minerais de l'usine métallurgique de Fumel. Mais son activité de

forge et fonderie était bien terminée.

-Patouillet de Cuzorn 1878-

Les dispositions adoptées pour les trommels destinés au lavage des minerais de fer sont très

variées, la fig. 54 présente un appareil du genre établi aux forges de Cuzorn (Lot- et- Garonne ) et

signalé dans le rapport de Keperly sur l' exposition universelle de Paris en 1878.

Le trommel A est conique, sauf à l'extrémité la plus large , où il commence par une partie cylindrique

de faible longueur ; il tourne autour d'un axe A dont l’inclinaison est telle que chaque fragment de

minerais chargé en B par la trémie C, suit le mouvement de l'enveloppe de tôle dans un plan normal à

l'axe, puis glisse dans un plan vertical, ce mouvement se renouvelant d'une manière continue le

minerai remonte peu à peu, vers l'extrémité opposée. La faible pente de la génératrice inférieure

tandis qu’un tuyau V amène constamment un filet d'eau qui chemine en sens inverse entraînant

l'argile et le sable et se déverse D par-dessus le bord du trommel. Huit ouvertures garnies de toile

métallique ou de tôle perforée CC, situées près de l'extrémité la plus étroite, laissent échapper une

partie de l'eau avec les dernières traces de sable ou d'argile qui adhèrent encore au minerai et

achèvent de purifier au moment où elle va quitter l'appareil. Une came, figurée au dessin , en dessous

de la trémie C, ou un excentrique, imprime au distributeur ces secousses qui y régulariser

l'alimentation du trommel.

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Le minerai lavé tombe par la coulisse E dans le wagon destiné à le recevoir. Le mouvement de

rotation du trommel lui est communiqué par un pignon G et une roue dentée H les formes ceinture

autour de l'appareil. Ce genre de trommel Paul avait 10 tonnes de minerai à l'heure et les élever à

hauteur de 10 mètres en employant une machine de six chevaux.

-La forge de Ratier.-

« Un mystère complet entoure l'origine des usines de Ratier qui comprenaient outre la forge,

une papeterie et un moulin. Une enquête des Ponts et Chaussées de 1864 dit que le propriétaire

affirme que les usines remontent au XVe siècle, mais il ne lui fut pas demandé d'en faire la preuve.

Cette tradition est vraisemblable, mais rien ne la confirme. La papeterie existait sûrement dès avant

1665, date à laquelle le maître papetier était un Ballande. Depuis lors et jusqu'à sa disparition, la

papeterie et avec elle tout le domaine de Ratier appartint à la famille Ballande, originaire des

environs de Biron et tout entière vouée au travail du papier. La forge leur appartenait également mais

on devine seulement son existence par des actes où il est question d'elle, incidemment. En 1789 les

Ballande l'exploitent avec trois ouvriers, chiffre qui monte à onze en 1811. L'année suivante un

règlement de famille fait passer le moulin et la forge aux mains d'un gendre. Fedas, maître papetier

qui ne les conserve pas. Le 9 mars 1819, devant Basset, notaire, Jean Augère aîné, forgeron

marteleur à Sauveterre, et son frère Joseph, d'une part, Jean Trubelle dit Belle-Isle, percepteur à

Gavaudun, d'autre part, vendaient la forge de Ratier à Jean-Cazimir Ballande et Anne Jardel, son

épouse, fabricants de papier à Majoulassy, commune de Gavaudun. En 1822 les époux Ballande-

Jardel rachetaient le moulin de Ratier et finalement reconstituaient le domaine presque en son entier;

ils redonnèrent de l'activité à la papeterie qui devint alors la plus importante en Haut Agenais et

continua à fonctionner même après la disparition de Ballande vers 1850. Quant à la forge elle semble

avoir complètement cessé son activité, les Ballande l'ayant négligé au profit du moulin à papier. »

(LUCILE BOURRACHOTREVUE DE L’AGENAIS 1961)

29 09 1899 (action de Bergues et des propriétaires fermiers des usines établies sur la Lémance

contre Mr Austruy pour pollution des eaux par son usine de lavage de minerais )

les soussignés propriétaires et fermiers des usines établies sur la Lémance en aval de l'usine

de Monsieur Austruy ou de la société minière du sud-ouest, considérant que le lavage du minerais

que pratique Monsieur Austruy ou ladite société, dans le ruisseau de la Lémance, cause dans l'usine

qui se trouve en aval, les plus grands préjudices par le dépôt des détritus provenant du lavage qui

comble à brefs délais tous les biefs. Que en outre les eaux se trouvant toujours sales et mélangées, les

détritus déposent sur les mécanismes une boue qui en dénonce le bon fonctionnement. Déclarent

s'associer aux justes réclamations de M. Bergues et à l'action que ce dernier va intenter contre

Monsieur Austruy afin de mettre un terme à un état de choses qui lui est nuisible et s'engagent à

payer conjointement avec M. Bergues les frais qu'il pourrait être obligé de payer dans ce procès y

compris l'avocat. Tous se réservant d'intenter eux même une action si il y avait lieu.

Cuzorn le 29 septembre 1899

-Les papeteries de la commune de Cuzorn-

-Pombiè-

La papeterie de Pombié, dans l'actuelle commune de Cuzom, est maintenant la seule papeterie

subsistante dans le nord du département; elle fonctionne dans les anciens bâtiments du XVIIIe siècle.

Pombié est en effet du 18e siècle; elle s'est greffée sur un ensemble beaucoup plus ancien qui

comprenait à la fois une forge et un foulon lesquels sont attestés en 1545 et fonctionnèrent encore

comme tels au XIXe siècle. Le propriétaire actuel de Pombié a reconstitué l'ancien domaine en

rachetant les bâtiments désaffectés de la forge et du foulon.

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Au XVIe siècle Pombié qui s'appelait alors Pontviguié (dont Pombié n'est qu'une contraction

aujourd'hui menacée par la prononciation locale de se contracter encore davantage en Pomié)

appartenait à la famille des Lagoutte de la Poujade qui en prit un moment le titre. Elle arrenta

Pontviguié à la famille Bergues qui finit par en devenir propriétaire. En 1626 deux frères Bergues se

partagèrent le fief de Pontviguié. l'un prenant la forge, l'autre le foulon. Jusqu'en milieu du XIXe

siècle il y eut à Pombié des Bergues teinturiers et fouleurs de draps.

La branche des Bergues qui possédait la forge s'éteignit au XVIIIe siècle en la personne

d'Anne Bergues qui par contrat du 30 septembre 1736 (devant Thibaut, notaire) avait épousé Antoine

Bel. sieur de Latour, fils de Jean et de demoiselle Jeanne Montagné. L'origine de ces Bel nous

demeure inconnue. Répandu dans cette région de l'Agenais de façon assez clairsemée, on le retrouve

en Rouergue, en Quercy et il y eut un Bel maître papetier au moulin des Salvatges en Albigeois. Jean

Bel était fermier de la terre de Cuzorn, situation où il semble avoir arrondi considérablement sa

fortune si l'on en juge par les nombreux achats de terres auxquels il procède vers 1698. Son fils aîné,

Pierre Bel, avocat, fut juge des seigneuries de Lastreilles et Bonaguil et afferme les forges de

Ségadènes en Quercy et de Cuzorn. Un autre fils, appelé également Antoine, était prieur de

Villeneuve la Cramade en Rouergue.

Ce fut le mari d'Anne Bergues qui créa 1a papeterie de Pombié. Lors de la visite de 1741

signalée par Nicolaï, le moulin à papier est dit "de nouvel établissement". Or le mariage ne datait que

de cinq ans. Anne Bergues mourut en 1767. Son mari lui survécut longtemps et la famille Bel

subsista à Pombié jusques vers la fin du XIXe siècle. Il semble qu'au début Bel ait exploité lui-même.

En 1741 le papetier était selon Nicolai François Riausset-. Etait-ce le même que celui de la

papeterie de Libos ou étaient-ils deux maîtres du même nom? Bel est porté comme exploitant en

1745. Par la suite nous voyons comme exploitants le papetier Pierre Babot associé à sa nièce Isabeau.

Celle-ci épousa un ouvrier papetier, Jean Bidou, qui travailla avec eux et devint finalement exploitant

à son tour. Pierre Babot mourut à Pombié en 1761. Il avait laissé à Bidou une situation financière

fortement obérée. En 1757 le registre paroissial de Cuzom est formé de feuillets de papier cornet au

filigrane "I BIDOV".

En 1767 le maître papetier se nomme Jean Dufa (ou Duffa, Deffa) ; il restera au moins

jusqu'en 1782. Il travaillait avec sa mère, Marie Lapierre. En 1782, sa situation financière devint

tellement critique que ne pouvant rembourser à Antoine Bel les quinze cents livres de matières

premières qu'il lui avait avancées, il lui fallut lui céder tout ce qu'il possédait à l'exception de son

propre lit. La rédaction de l'acte n'est pas claire. Il semble que ruiné, Duffa quitte la papeterie. En l'an

VI vivent à Pombié Pierre et Jean Lacoste, père et fils. Mais on ne sait s'ils sont exploitants ou

simplement ouvriers. Le premier bail connu de Pombié est celui de l'an X, en faveur de Marc

Ballande qui prend pour sept ans "le moulin à papier de Pombié tel, que le citoyen Fedas l'a en

ferme". Marguerite Tronchet, épouse Bel, prête de 1'argent au preneur pour la durée du bail au taux

de 5%. Fedas avait probablement pris à bail Pombié en quittant Martiloque. Les seules indications

que nous ayons sur le papier fabriqué à Pombié sont celles fournies par Nicolaï. Le filigrane

"FEDAS" indique donc suivant la date du papier de Martiloque ou de Pombié.

L'usine de Pombié est encore mentionnée dans un rapport du sous-préfet de Villeneuve en

1829. Le nom du propriétaire n'est pas indiqué. La papeterie est exploitée par M.Ballande ainé,

propriétaire de l'usine proche de Ratié. Pombié fabriquait alors des papiers violets et blancs à l'usage

des raffineries, dont la matière première était le chiffon grossier ou la paille. Le papier de paille violet

avait été perfectionné par Ballande. Ensuite on ne trouve plus de trace de l'activité de Pombié. bien

que d'après ses propriétaires actuels l'usine n'ait pratiquement cessé de fonctionner. Elle est

mentionnée incidemment en 1862.

-RATIER.-

« Ratier se trouve comme Pombier dans la commune - et autrefois la paroisse - de Cuzorn. Le

"repaire" de Ratier englobait une forge, un moulin à blé et un moulin à papier. On ignore 1'origine et

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l'ancienneté de ce dernier. Une enquête des Ponts et Chaussées en 1864 indique que "l'usine

remonterait au XVe siècle selon les dires du propriétaire qui posséderait des titres prouvant cette

existence". Mais il ne fut pas nécessaire de faire une preuve aussi ancienne et le propriétaire ne fut

pas prié de produire les documents dont l'existence pose un point d'interrogation.

En 1661 un Pierre Redoudin, papetier à Cuzorn, s'y marie, mais ce n'est que dans un acte du

26 juillet 1665 qu'apparaît pour la première fois la mention d'un maître papetier à Ratier. Il est

nommé Antoine Vallande, mais plus tard le nom se fixera sous la forme Ballande et de 1665 jusque

vers la fin du XIXe siècle il y aura des Ballande à Ratier, mais comme propriétaires plus que comme

exploitants. Les Ballande étaient originaires de Biron où un village porte ce nom. L'histoire de Ratier

se confond avec celle de cette véritable dynastie de papetiers qui essaimèrent dans tous les moulins

de l'Agenais et de la Dordogne. La branche des Ballande de Ratier était la plus aisée. Très tôt elle

cesse d'appartenir à la classe des artisans et des marchands pour s'élever à la bourgeoisie.

Le fils du premier Antoine Ballande, Guillaume, est avocat en Parlement. Avocats, juges

seigneuriaux, officiers dans la cavalerie, voila ce que seront les propriétaires de Ratier jusque vers les

débuts du XIXe siècle où nous voyons Jean Casimir Ballande prendre en main lui-même

l'exploitation et faire de Ratier une des meilleures papeteries du Lot et Garonne. Il adjoindra même,

nous venons de le voir, à cette exploitation, celle de l'usine de Pombié dont il n'est pas propriétaire.

Avant lui les Ballande qui exerçaient le métier de papetiers se trouvaient dans la vallée de la Lède, à

Majoulassi, Gavaudun et au Moulin du Milieu.

Les maîtres papetiers de Ratier dont nous avons pu retrouver les noms sont : après Antoine

Ballande probablement Jean Lapierre, mort avant 1702 ; puis Jean Ballande signalé en 1724 et 1727;

Jean Bouygard* en 1741, Claude Costes (1745) ; François Liron depuis au moins 1756 jusqu'à sa

mort en 1763 ; Pierre Bouillon-, suivi de Pierre Martinet (1771, 1772) ; François Fraitet- enfin qui

quittera Ratier pour acquérir la papeterie de Fonsalade. Cette liste doit comporter des lacunes et nous

ne possédons aucun bail portant sur le moulin à papier de Ratier. L'usine dut subir une éclipse car les

statistiques de 1812 n'indiquent à Cuzorn qu'une seule papeterie, Pombié. Mais en 1827 et 1829 on

trouve Ratier en pleine prospérité, considérée par l'administration préfectorale comme la première

papeterie du département. Elle fut en 1848 le théâtre d'une expérience dont malencontreusement nous

ignorons la fin. Le propriétaire, Valentin Cazimir Ballande, "voulant propager les idées

démocratiques renfermées dans le décret du 5 juillet1848 et améliorer la condition des ouvriers dont

la majeure partie sont en chômage par suite des souffrances portées à son industrie", constitua avec

son personnel une associalion entre patron et ouvriers. La société constituée le 1er août 1848. devant

Basset. notaire à St-Front. portait le nom d'"Association fraternelle d'ouvriers et patrons", sous la

raison sociale "Valentin Ballande et ouvriers. Les ouvriers étaient au nombre de douze, dont trois

fillettes et quatre femmes.

Nous ne savons quand disparut l'usine de Ratier. En 1864 le propriétaire était le sieur Rémy

qui dit avoir succédé au sieur Fedas. L'usine occupait alors quatre-vingts ouvriers. En1871 la

"Fabrique de papiers Remy fils aîné et Cie à Ratier" fait place à la raison sociale "Edouard Faget.

Fabrique de papiers. Usine hydraulique et à vapeur de Ratier". Le directeur se plaint à cette époque

des répercussions sur son industrie d'un nouvel impôt sur la fabrication des papiers décidé par "le

gouvemement de Versailles". »

(Document de Melle L Bourachot)