Réalisé par le groupe de recherche historique de Cuzorn
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Chronologie des documents historiques sur Cuzorn
I – Quelques repères sur l’agenais et le Quercy aux XI ième et XII ième siècles
En 1079 L'Agenais faisait partie de la mouvance des comtes de Toulouse (chartes de
Guillaume comte de Toulouse 1079 1080 dans lesquelles il agit comme successeur de Raymond
Pons comte de Toulouse et duc d'Aquitaine.)
1093 Mort de Guillaume IV, comte de Toulouse. Raymond de Saint-Gilles, son frère,
hérite du comté au détriment de sa fille unique Philippe. Elle épousera Guillaume IX, comte de
Poitiers. De ce mariage naîtra Guillaume X, père d'Aliénor d'Aquitaine.
1137 Le roi de France, Louis VII, épouse Aliénor d'Aquitaine le 22 juillet à Bordeaux elle
apporte en dot l'Aquitaine (le centre et sud ouest de La France)
1152 Louis VII et Aliénor d'Aquitaine se séparent. Deux mois plus tard, Aliénor épouse
Henri Plantagenêt.
En 1154 Henri Plantagenêt devient roi d'Angleterre sous le nom de Henri II, l'Aquitaine
passe aux mains des Anglais.
1159 Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, envahit le Quercy pour défendre ses possessions
d'Aquitaine, et se présente devant Cahors qui lui ouvre ses portes.
1173 Tout en réservant "la fidélité qu'il doit au roi de France", le comte de Toulouse se
reconnait vassal du roi d'Angleterre et de son fils Richard Coeur de Lion, gouverneur du duché de
Guyenne.
1190 Au cours de la croisade (à laquelle ils participent tous les deux), le roi de France
(Philippe Auguste) et le roi d'Angleterre (Richard Coeur de Lion) concluent un accord selon lequel
la possession de Cahors et de tout le Quercy, à l'exception des abbayes de Souillac et de Figeac, est
reconnue au roi d'Angleterre.
1208 Pierre de Castelnau, légat du pape à Toulouse, excommunie Raymond VI comte de
Toulouse puis est assassiné. C'est le début de la guerre contre l'hérésie Cathare.
1215 Le concile de Latran déclare le comté de Toulouse confisqué au profit de Simon de
Montfort.
Dans notre région de grands seigneurs comme les Pestilhac avaient des possessions
importantes entre Thèze et Lémance, ils possédaient de nombreuses paroisses depuis le XIième siècle.
Ils ont adhérè à l'hérésie albigeoise et, ont soutenu jusqu'au bout le comte de Toulouse contre
l'expédition de Simon de Montfort, en compagnie des seigneurs de Blanquefort, Gavaudun, Biron,
Castelnaud et Beynac. Peut-être Cuzorn. car les Pestillac possédaient encore des biens à
Cuzorn au XVième siècle.
Les victoires de Simon de Montfort mettent fin à la domination des grands féodaux ; leurs
châteaux sont pris d'assaut comme Biron, ou confisqués. Les biens des Pestilhac sont donnés à
l'évêque de Cahors en reconnaissance des services rendus.
Après la mort de Simon de Montfort en 1218, son fils Amaury renonce aux possessions de
son père en faveur du roi de France Louis IX (Saint Louis).
En 1229 par le traité de Meaux-Paris, sous la régence de Blanche de Castille, la paix est
signée entre la royauté et Raymond VII comte de Toulouse. Nîmes, Bézier, Narbonnes, Carcassone
sont rattachés au domaine royal, le reste, en particulier le Quercy et l'Agenais furent laissés au
comte de Toulouse à condition que sa fille Jeanne, unique héritière, épouse Alphonse, frère du roi,
comte de Poitiers.
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II Les premières mentions de Cuzorn apparaissent au milieu du XIII ième siècle
Le 6 mai 1240, la première mention écrite de Cuzorn parait dans un acte de transaction passé
entre le prédécesseur d’Arnaud de Galard, évêque d’Agen, Raoul de Peyrines et le chapitre de
Saint-Caprais. Odone de Cuzorn Junior et Guidone de Cuzorn Chanoine de Saint Caprais
d’Agen sont témoins de cet acte.
(Document sur la maison de Galart.1062-1364 J Noubel T1 p 29)
Deux années plus tard en 1242 on retouve O de Cusorn Junior, canonicis Agennensibus
(chanoine d’Agen) parmi les témoins de l’assencement (concession de la jouissance d'une terre) par Arnaud
IV de Galard, évêque d’Agen, du port inferieur d’Agen et de la rive droite de la Garonne à
« Bernard Aganet et ses frères moyennant 10 sols d’oublie (redevance féodale), payable à la Toussain,
et 5 sols d’acapte à l’avènement de chaque évêque. »
(Document sur la maison de Galart.1062-1364 J Noubel T1 p 33)
La même année une autre mention écrite de Cuzorn parait dans un texte gravé sur une stèle.
Cette inscription fut retrouvée dans les ruines de l'abbaye de Belleperche (Tarn et
Garonne) . Elle est aujourd'hui conservée au musée archéologique de Montauban. Ce
texte fait référence à la fondation d'un repas annuel au couvent de Belleperche par un
certain B de Cuzorn.
TV QI MVES SAPIAS Q TV SERAS Toi qui passes, saches que tu seras
SO Q SOI E SOQES EV FVI B DE ce que je suis, et ce que tu es je fusB de
CVSORN DIGAS P MIPRNB ANO DNI Cuzorn Dites pour moi Pater Noster L'An du seigneur
M°CC°XL°II ASSIGNAVIS V PORTUM TO M. CC. XLII, J’ai assigné sur le jardin de Tou
LOSE CONVENTUI BELLEPTI CECO louse au couvent de Belleperche, un repas
VIVIV VNV ANNVA TIM CO EST AGE chaque année, ce qui doit être fait
DV NEC OBMITTATUR. et non omis.
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Depuis le traité de Meaux, le roi Louis IX (Saint Louis) fit prêter serment de fidélité aux
sujets dépendant du comté de Toulouse.
En mars 1243 les Consuls et principaux habitants de Penne, prêtèrent serment de fidélité au
roi Louis IX à Penne d’Agenais. Et parmi eux les consuls et les dignitaires « Consules et probis
homines » on remarque W (Guillaume) de Cuzorn Stéphanus de Cuzorn.
Voici le serment de fidélité des consuls et habitants de Penne, au roi Louis IX. en 1243
« Noverint universi quod nos consules Penne Agennensis videlicet :(liste des consuls et
principaux habitants dont. W. de Cusorn. Stephanus de Cusorn.) et nos alii homines predicte ville
Penne Agennensis universi et singuli à XV annis et supra de voluntate et mandato speciali domini
nostri Raimundi, Dei gracia comitis Tholose, marchionis provincie, promittimus bona fide domino
Lodovic, Dei gracia regis Francie et tactis sacrosanctis evangeliis manibus propriis juramus »
« Que tous sachent que nous consuls de Penne d'agenais à savoir : (liste des consuls dont W
de Cuzorn et Stephanus de Cuzorn) et nous autres hommes de la susdite ville de Penne d'agenais
tous et chacuns de plus de 15 ans volontaires mandatés par notre seigneur Raymond, par la grace de
dieu comte de Toulouse, des provinces des marches, promettons et jurons de bonne foi au seigneur
Ludovico (Louis ) par la grâce de dieu roi de France et en touchant les saints évangiles de nos propre
mains ……»
Raymond VII mourut le 27 septembre 1249. Alphonse de Poitiers (frère de Saint-Louis) en
épousant Jeanne, la fille et héritière du comte, devint à son tour Comte de Toulouse, et pris
possession de ses biens. Les villes et villages lui rendirent hommage.
En 1259, par le traité de Paris entre Louis IX (Saint-Louis) et Henri III d'Angleterre, le roi
de France garde en sa possession les provinces de l'Ouest en particulier l’Agenais, mais cède au roi
d'Angleterre les domaines possédés par la couronne en Limousin, Périgord et en Quercy.
Cette même année dans la reconnaissance féodale du bailliage de Tournon pour Alphonse de
Poitier comte de Toulouse, nous trouvons que Cuzorn fait partie de la mouvance des seigneurs de
Fumel
« Nos Gausbertus et Poncius et Guillelmus Esclamal, et Galhardus de Fumel, fratres ….
tenere in feodum a dicto domino comite quicquid habemus vel habere debemus in castro de
Fumello et pertinentiis suis, et quicquid habemus apud Sent Front, et apud Pestilhac, et apud
Casals et apud Cuzorn »
« Nous Gaubert et Pons et Guillaume Esclamal, et Galliard de Fumel, frêres …. tenons
inféodés du dit comte pour ce que nous avons et devons avoir dans la châtelenie de Fumel et ses
dépendances, et ce que nous avons à St Front à Pestillac, à Casals et Cuzorn »
Dans la correspondance administrative du Comte de Poitiers se trouvent deux lettres.
L'une du 3 janvier 1270, de l'archiprêtre de Bordeaux au sénéchal d'agenais, nous
apprend que: « dominos castri de Gusornio diocesis Agenensis, possessione dicti castri » le
seigneur du château de Cusorn possesseur du dit château aurait usurpé des droits de passage
sur la Dordogne près de Sainte Foie (Sainte Foi la grande).
L'autre du 2 février 1270, de l'évêque d'Agen au sénéchal de l'Agenais et du Quercy, se
plaignant que " nonnulle injurie, violencie et excessus multiplices illati fuerint reverentlo patri
episcopo Agenensi in ecclesia Agenensi per Amalvinum de Cursolnio et quosdam alios suos
complices…."
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« Plusieurs injures, violences et exactions multiples ont été commises envers le révérant
père évêque en l'église d'Agen, par Amalvin de Cusoln (Cuzorn ?) et quelques complices. »
En 1271 Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, décède sans descendance, ses
possessions sont rattachées au domaine de Philippe III (Le Hardi), roi de France.
L’exposé des évènements qui donnèrent lieu à cette prise de possession est réuni dans un
document nommé Saisimentum du Languedoc, publié par Lafaille dans ses Annales de Toulouse.
Le 12 09 1271, les consuls et les gens du château de Penne et de plusieurs bailliages, fiefs et
districts du même château, ont été requis de jurer fidélité à « son excellence seigneur Philippe, par
la grâce de Dieu illustre roi de France. » Parmi la liste des consuls des environs on trouve Helyas de
Cuzorn, Bernardus son frère et P Fabri de Cuzorn.
Le 19 09 1271 eut lieu le Serment de fidélité des consuls de Tournon et du bailliage. Fumel,
Cuzorn, Blanquefort, Saint Front, Bonaguil, Lastreille, au roi Philippe le Hardi.
« castrum de Fumello, castrum de Cuzorn, castrum de Blancafort, castrum de Sancto
Fronte, castrum Bonegails, et castrum de Strilas... Actum apud Pennam, etc. »
Voici le serment de fidélité que firent au roi Philippe le Hardi les consuls de Cuzorn.
« Noverint universi quod consules castri de Cusorn, diocesis Agenensis, videlicet: Dominus
Bernardus Grimoardi, miles, et Johannes Magistri, et Geraldus Estorta, et Raymundus Vulpier, pro
se et communitate dicti castri juraverunt fidelitatem domino Regi Francie, ut supra proxime
instrumento recognoscentes quod dictum castrum est in bajulia et honore castri de Torno, salvo
jure dominorum ipsius castrie. Actum apud Pennam Agennesii in testimonio Johannis de Bono
Vinhono, Guilheimi Fresapana et Pauli de Furcis et mei Petri de Parisius notarii, ante dicti, qui
hec scripsi, regnante Philippo rege francorum, et signavit. »
« Que tous sachent que les consuls du village de Cuzom, du diocèse Agenais, à savoir: le Seigneur
Bernard Grimoardi, chevalier, et Jean Magistri et Gérald Estorta et Raymond Vulpier, pour
eux et la communauté du dit château, jurent fidélité au roi de France reconnaissant que village est
doté en baillage et de la mouvance du château de Tournon. Ainsi ont signés les seigneurs(1) du dit
château. Fait à Penne d’agenais avec pour témoins Jean de Bono Vinhono Guillaume Fresapana
etde Paul de Furcis et de moi Pierre de Paris notaire sus dit, qui ait écrit ceci, sous le reigne de
Phillipe roi de france.
(Bémont, Rôles gascons,T3.P77,)
Almustandus de Gavaudun est mentionné en 1284, en même temps qu'un Amalvin de
Cuzorn, dans les Rouleaux d'arrêts de la cour du roi au XIIIe siècle, publies par Ch.-V. Langlois
(Bibl. Éc. des Ch., 1887, p. 56i et 563).
1291 un jugement du sénéchal du roi pour l’agenais nous apprend que : Viviani de Cuzorn,
damoiseau et Dalfine sa soeur, qui ont vu leurs terres confisquées par leur frère Amalvin, doivent
être dédommagés par la restitution de leur part, ainsi que des bénéfices acquis de celle-ci.
(Bémont Rôle Gascons T3 article n°1866)
(1)En 1293 l’un des co-seigneurs du château de Tournon était Auger de Cuzorn, dont la
succession était contestée.
(Bémont, Rôles gasconsb, T3.P77, n°2139)
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En juin 1296, un certain Bertrand de Cuzorn, fut témoin à un procès qui opposait Bernard
de Pestilhac, et Olivier Del Pech damoiseaux de Puy l'Evêque.
(Histoire du castrum de Puy-L’Evèque p65 Jean Lartigaut)
B de Cuzorn, évoqué 29 ans plus tôt à Belleperche, et le chevalier Bernard Grimoard sont-ils
la même personne ou parents ?
Y a-t-il une relation entre le seigneur de Cuzorn, mis en cause par l'archiprêtre de Bordeaux,
et Amalvin qui commet des exactions un mois après à Agen ou qui est mentionné au côté de
Almustandus de Gavaudun ou encore avec Amalvin de Cuzorn, frère de Viviani et de Dalfine, qui
usurpe leur part de terre?
Quels liens y a-t-il entre Guillaume, Stephanus, Helyas, Bernard et Petrus de Cuzorn ?
Autant de questions auquelles il nous est impossible de répondre. Seul Grimoard est qualifié
de Chevalier et Jean Magistri, Gérald Estorta, et Raymond Vulpier qualifiés de consuls de Cuzorn.
Le fait qu'il y ait eu dans la châtellenie de Cuzorn, des consuls, donne à penser que la vie y
était régie par une charte des coutumes. En Agenais des coutumes régionales sont souvent
mentionnées, mais rares sont celles qui ont été rédigées. Par chance une charte des coutumes de
Fumel de 1297, a été retrouvée au XVII ième siècle et transcrite. On peut penser que Cuzorn faisant
partie de la mouvance du bailliage de Fumel, devait être concerné par son application du moins en
être inspiré.
Voici le préambule de la charte de Fumel
"C'est en présence de tous et de tous feudataires (personnes possèdant un fief) que les seigneurs
du château de la ville de Fumel à savoir : le seigneur Gausbert , et Pons et Guilhem Esclamat de
Fumel, chevalier, frères, et Guillem Esclamat fils du noble baron N'esquio de Fumel, et Gasbert de
Fumel et B de Montesquio, tous trois frères, et R.B de Fumel, tous deux fils de Bertrand de Fumel,
leurs frères, et seigneur Guillem Esclamat de Durfort, pour tous leurs frères et pour tous leurs
parents expressément pour les héritiers du senior Aimeric de Rovinha , et pour tous les leurs et
pour tous leurs successeurs, veulent pour pourvoir à l'utilité des gens et de l'ensemble de la
population habitant du dit château et ville de Fumel et dans la mouvance du dit châteaux après
une grande délibération en toute bonne foi et l'égalité de tous les chevaliers et tous les damoiseaux
et avec la plupart des autres hommes probes du dit château et ville de Fumel qui sont à savoir : B
de Fumel, Siscart Cregut, Aymard, Bertrand, B de Puganon, chevaliers, Guillem Alboy, Gui de
Latour, Bos d'Orgulh, Gasper Albey, R.B de Latour, Bertrand de Montanes, Bertrand de Lopiac,
G.de Montanes, Calsa de Montanes, B de Salabuo, Arnaud B de Lopiac, damoiseaux, Maître Pons
Maynard, B d'Esquivat, Gasbert de Vercantera, B de Meurac, Arnaud de Laspara, Estève Ségui, B
Gras, G Bodo, Gasbert de Bordori, P Sivada , B Folquier, P de Pis, Arnaud de Sant Roma,
Guilhem Costelh, Guillem Delbatut, P.G.P Folquier, et bien d'autres bonnes gens, afin d'établir et
de donner coutumes et franchises à tous les habitants du dit château et ville de Fumel en la
paroisse de Condat, et de Turac, et dépendance et district du territoire du château et de la ville de
Fumel. Lesquels coutumes et franchise sont écrites ci-dessous du présent manuscrit."
Le 19 mai 1294, Marquèze, fille d'Hèlie de Taleyrand, voulant se consacrer au service de
Dieu, transmis à son père ses droits sur la vicomté de Lomagne. A la suite de cette cession, tous les
nobles de Lomagne et parmi eux Geraud de Galard, firent acte de fidélité au nouveau vicomte. Au
nombre des témoins de cet hommage collectif, on trouve Amalinus de Cuzorn domicelliu
(damoiseau). Est-ce Amalvin de Cuzorn qui fut en conflit 14 ans plus tôt avec l’évêque d’Agen ?
(Archives épiscopale d’Agen.)
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Aprés 1300, Jean de Montaigu qualifié baron de Montaigu de Lomagne, seigneur de
Nègrepelisse, comte d'Astaffort, chambellan du roi et son sénéchal du Quercy, épousa l'héritière de
la maison de Cuzorn, l'une des grandes baronnies de l'Agenais. Leur fils, Jacques de Montaigu de
Lomagne, comte d'Astaffort, fit alliance avec Anne de la Tour d'Auvergne, fille du vicomte de
Turenne et d'Anne de Beaufort.
(Bulletin archéologique du Tarn et Garonne T3 p 210)
En 1307 la paroisse de Cuzorn dépendait de l'abbaye de Clairac, comme il est confirmé dans
une lettre du pape Clément V, sur la répartition de la dîme récoltée à Cuzorn.
« Confirmat factum Beraldo e Raymundo abbate monasterii Clariacensis, ordinis se
Benedicti Agenum di Clariaci die lune ante festum B.Thomas anno Domini 1307 collationem
decima Sancti Martini de Cuzornis ad mensam abbates ipsius pertinentis. Dil filio Beraldo nato dil
filii nobilis viri de Sarignaco, clerico Agennensi. »
Lettre de Clément V
« Confirme fait (à ou par) Bérald e Raymond abbé du monastère de Clairac, de l'ordre des
Bénédictins de Clairac d’agenais dix lunes avant la fête de S. Thomas, l'an du Seigneur 1307 la
collecte de la dîme de Saint Martin de Cuzorn pour la mense (ensemble des biens appartenant à une
communauté religieuse) des abbés du même pertinentes (ordre?). Du fils Bérald né du fils du noble
seigneur de Sarignac, clerc Agenais. »
Dans un catalogue des doyens du chapitre d’Orléans, on trouve entre autres, Aimery de
Cusorn, en 1312.
(Gallia christ.,T.VIII,col.1507)
Le 15 mai 1317, lors du procés d’Hugues Géraud, évêque de Cahors ayant projeté
d’assassiner le pape Jean XXII, il est fait mention d’un familier du cardinal Bertrand de Montfaves,
damoiseau Ratier de Cuzorn, qui servit d’intermédiaire pour l’achat d’un cheval. Dans ce
document il est précisé que la famille de Cuzorn était parente par alliance des Montfavès de
Castelnau Montratier, mais nous n’avons trouvé aucune preuve de cette affirmation.
(Bulletin Société des études scientifique du Lot T29- procés de Hugues Géraud évêque de Cahors 1313-1317)
Le Cartulaire Agen en 1326 (cartulaire : recueil d’actes attestant les titres et privilèges
d’une communauté religieuse ou laïque.)
Dans le cartulaire, il est fait fréquemment mention de la dîme de Cuzorn et apparaissent
certains personnages de la communauté de Cuzorn qui se dessaisissent de cette imposition au profit
de l'évêque d'Agen.
- Bulle EH : Petrus de Biron de Cuzorn et Guilhermus ejus filius auctoritate dicti patris sui,
embo insinuel quitaverunt Domino Maestro, frestu, locum tenenti capellanorum de Cuzornis, vice et
nomine D.N.A.R. stipulanti et recipienti totam decimam bladi, vini et carbe parrochie de Cuzornis.
-Bulle EH: Pierre de Biron de Cuzorn et Guillaume son fils, de par l'autorité de son père,
ont tous deux ensemble laissé au Seigneur Maestro, Frestu, tenant le lieu des chapelles de Cuzom,
à la place et au nom de l'évêque d'Agen. Stipulant et recevant toute la dîme de blé, de vin et de
gerbe de la paroisse de Cuzorn.
- Bulle CL : Neugines de Cuzorn, donzel et Esclarmanda, ejus uxor, desemparaverunt
D.N.A.R. jus quod habebant in decima parrochie sancti Martini de Cuzorn. Gauterius de Siorac,
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donzel de Cuzorn gurpivit D.N.A.R. Omne jus et totam illam partem que habet in decima ecclesia
Sancti Martini de Cuzorn.
-Bulle CL : Neugines de Cuzorn, damoiseau, et Esclarmonde, son épouse, se sont
désaisis pour l'évêque d’Agen, du droit qu'ils avaient sur la dîme de la paroisse de Saint Martin de
Cuzorn. Gautier de Siorac, damoiseau de Cuzorn a laissé à l'évêque d'Agen tout droit et toute
cette part qu'il a sur la dîme de l'église de Saint Martin de Cuzorn.
- Bulle AG et E : Bernarda de Monte Maurella, uxor Bertrandi de Montecaro quitavit
D.N.A.R. decimam parrochie Sancti Martini de Cuzorn. Bernardus Grimourtz, miles, quitavit
D.N.A.R. decimam parrochie Sancti Martini de Cuzorn.
-Bulle AG et E : Bernarde de Monte Maurella, épouse de Bertrand de Montecaro, a
abandonné à l'évêque d'Agen la dîme de la paroisse de Saint Martin de Cuzom. Bernard
Grimourtz chevalier, a laissé à l'évêque d'Agen, la dîme de la paroisse de Saint Martin de Cuzorn.
- Bulle EC : Bertrandus Boudhil, donzel, resignavit D.N.A.R. totam decimam bladi et vini
terrarum quas dictus Bertrandus habebat in parrochia Sancti Martini de Cuzornis.
-Bulle EC : Bertrand Boudhil, damoiseau, a renoncé pour l'évêque d'Agen à toute la dîme
de blé et de vin des terres que le dit Bertrand avait sur la paroisse de Saint Martin de Cuzom
- Bulle E : Nauger de Cuzorn, donzel, quitavit D.N.A.R. jus quod habebat in decima
parrochie Sancti Martini de Cuzorn.
-Bulle E: Nauger de Cuzorn damoiseau, a laissé à l'évêque d'Agen, le droit qu'il avait sur
la dîme de la paroisse Saint Martin de Cuzorn.
-Bulle BV : Guilhermus de Monte Maurello, qui moratur apud Cuzornium, personaliter
constitutus in presencia D.N.A.R. et testium, quitavit dicto episcopo partem decime bladi et vini
quam habebat in tenamento de Miranibello prope Cuzornium, tam de terris, vincis et fendis suis
propriis quam alienis.
-Bulle BV: Guillaume de Monte Maurello, qui demeure près de Cuzorn, personnellement
constitué en présence de l'évêque d'Agen et des témoins, a laissé au dit évêque une part de la dîme
de blé et de vin qu'il avait en garde de Miranibello près de Cuzorn tant en terres, vignes et fonds
qui lui sont propres que d'autres.
- Bulle BFK : Geraldus de Montemorelli, miles de Cuzornis, quitavit D.N.A.R. partem
decima quam habebat in parrochia de Cuzornis, videlicet Sancti Martini.
-Bulle BFK : Gérald de Montemorelli, chevalier de Cuzom, a laissé à l'évêque d'Agen, sa
part de la dîme qu'il avait sur la paroisse de Cuzom, à savoir de Saint Martin.
- Bulle FK : Domina Helitz et domina Guilherma de Cuzornis, sorores, filie quondam
Veziani de Cuzornis militis et Geraldus de Baco et Neuguinus de Cuzornis, fratres, filii dicte Helitz,
omnes insimil quitaverunt D.N.A.R. partem decimam quam habebant in decima Sancti Martini de
Cuzornis. Na Ramunda de Monte Maurello et Aymericus de Pellicier, ejus filius, quitaverunt
D.N.A.R. partem decime quam habebant in decima parrochia Sancti Martini de Cuzornis.
-Bulle FK : Dame Helitz et dame Guillalme de Cuzorn, soeurs, filles …du chevalier
Vezianus de Cuzom, et Gérald de Baco et Neuguinus de Cuzom, frères, fils de la dite Herlitz,
tous ensemble ont laissé à l'évêque d'Agen, la part de la dîme qu'ils avaient sur la dîme de la
paroisse de Saint Martin de Cuzom. Na Raymonde de Monte Maurello et Aymeric de Pellicier,
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son fils, ont laissé à l'évêque d'Agen, la part de la dîme qu'ils avaient sur la dîme de la paroisse de
Saint Martin de Cuzom.
Pierre de Biron de Cuzorn
Guillaume de Biron fils Pierre de Biron
Neugines de Cuzorn, damoiseau
Esclarmonde, épouse de Neugines de Cuzorn
Gautier de Siorac, damoiseau de Cuzorn
Bernarde de Monte Maurella (Montmorel), épouse de Bertand de Montecaro (Montclar ?)
Bertrand de Montecaro mari de Bernarde de Monte Maurella (Montmorel)
Bernard Grimourtz chevalier
Bertrand Boudhil, damoiseau
Nauger de Cuzorn damoiseau
Guillaume de Monte Maurello (Montmorel)
Gérald de Montemorelli (Montmorel), chevalier de Cuzorn
Dame Helitz de Cuzorn soeur de Vézianus de Cuzorn
Dame Guillalme de Cuzorn, fille de Vézianus de Cuzorn
Vezianus de Cuzorn Chevalier
Gérald de Baco, frères de Dame Helitz de Cuzorn
Neuguinus de Cuzorn, fils de Dame Helitz de Cuzorn
Na Raymonde de Monte Maurello (Montmorel)
Aymeric de Pellicier, fils de Na Raymonde de Monte Maurello.
Tous ces personnages semblent faire partie d'une caste de gentilshommes dont on ne
trouvera que peu de trace ultérieurement. Les Montmaurel et les Cuzorn sont certainement coseigneurs
de Cuzorn. On verra qu’ils seront aussi plus tard co-seigneurs de Gontaud.
Seul le nombre de ces personnes nous permet d'imaginer l’importance de Cuzorn, soit
territoriale, soit stratégique, soit industrielle par la présence de minerais de fer sur le territoire.
La guerre de 100 Ans débute en 1337 par la confiscation du duché de Guyenne, alors
possession du roi d'Angleterre Edouard III, par Philippe VI de Valois roi de France.
On trouve en 1340 un Gaillard de Cuzorn sacriste (sacristain?) au monastère de Ste Croix à
Bordeaux.
(Archives de la gironde orbituaire de Ste Croix)
Les anglais ont investi Cuzorn et pillent la région.
« 1346 le comte d'Armagnac vint dans cette partie du Quercy, sans doute pour de se
rendre compte de l'état de la place de Montcuq, et de s'assurer de la vérité le sur les comtes et
seigneurs du Haut-Quercy accusés de pactiser avec les Anglais. Ces seigneurs étaient Bertrand de
Pestillac, et son beau-frère Philippe de Jean, neveu du cardinal de Jean seigneur des Junies. Ces
deux seigneurs avaient mis de petites garnisons dans les châteaux de Pestillac et de Cuzorn, où ils
s'étaient retranchés, ils dévastaient les terres de l'évêché (de cahors), en haine de l'évêque qui tenait,
avec des soldats à sa solde, le château fort de sa ville d’Albas. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 110)
Lorsque des seigneurs, engagés au côté des anglais, voulaient réintégrer les partisans du roi
de France, celui-ci pouvait leur accorder pardon par lettre de rémission.
Du 10 au 15 avril 1346, le duc de Normandie (fils de Philippe VI, futur Jean le Bon), fit le siège
devant Aiguillon. C’est durant cette période qu’il rédige une lettre de rémission accordée à Agnès
de Cusorn, veuve de feu Béraut de Montagut, chevalier.
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« faisons savoir... que, comme, Agnès de Cusorn, vefve (veuve) de feu Béraut de
Montagut, chevalier, ou (au) temps de la rébellion faite et commise contre (le Roi) et nous, par
Gaubert de Cuzorn, escuier; ladite Agnès et sa famille eust commise (fut admise) en la maison et
lieu dudit Gaubert de Cuzorn, et continuellement illec (ici) demouré jusques à micaresne
derrenièrement passé, ou environ, et, avant ce, Guillaume Ernaut de Aussat et Arnaut de Saint-
Geneis, li feussent tenuz en certaine somme d'argent, tant pour occasion de son douaire (biens que le
mari réserve à son épouse dans le cas où celle-ci lui survivrait) comme autrement, et ledit Gaubert, lequel est
venu de nouvel nostre obéissance, nous, ait humblement supplié que combien que, pour raison de la
dite résidence que ladite Agnès avait faite en sa dite maison et lieu, durant la dite rébellion, touz ses
biens … fussent confiquiées (sic) (au Roi) et à nous, que nous volsissions... pardonner... savoir faisons
que nous... pour contemplation dudit Gaubert... à ladite Agnès... pardonnons... Ce fu fait en nos
tentes, devant Aguillon, l'an de grâce mil CCC, quarante et cinq, ou mois d'avril. Confirmées, par le
Roi, en septembre1346 ». Faut-il comprendre que Gaubert de Cuzorn serait un frère d’Agnes et que
pour un temps il aurait pris le parti de l’anglais ?
(Arch. de l'Emp. Tr; des Ch., reg. 68, fo 448, recto.)
En 1347, un manuscrit de l'hôtel de ville de Cahors parle de la prise de Domme, et ajoute
que les Anglais de Roquecor, Bovila, Bélaye, Cuzorn et Pestillac, faisaient des courses jusques
aux portes de la ville et dans le faubourg Saint-Georges (Cahors).
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 115)
L’année 1348 les habitants de Cajarc « exécutant le plan qui leur avait été envoyé par
l'évêque de Cahors, leur seigneur, travaillèrent sans discontinuer aux fortifications de leur ville; ils
firent de cette localité, située sur le Lot et couverte du côté du Nord par des montagnes d'un accès
difficile, une véritable place de guerre. Les Cajarcois avaient été avertis par Raymond de Caussade,
que les Anglais, surtout ceux de Pestillac, Cuzorn, et Bélaye, voulaient s’emparer de leur ville,
aussi bien que de Larnagol, et surtout de Calvignac dont le château, abondamment approvisionné de
munitions de guerre par son seigneur, Raymond de Caussade, était admirablement situé sur le haut
d'un rocher escarpé. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 119)
Durant 1349, « les Anglais de Cuzorn et de Pestillac faisaient de fréquentes incursions dans
les environs de Gourdon ; pour défendre cette ville, dont la prise aurait entraîné celle des principales
communes du Haut Quercy, Geoffroy de Charny et le Galois de La Baume nommèrent Girbert V
de Thémines capitaine et gouverneur du château de Gourdon ainsi que de Belcastel et de Domme
qui était rebelle au roi disent-il dans leur lettre de commission. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 120)
L’an 1351 on trouve un Raymond de Cusorne Capitoul de Toulouse (conseillé municipal de la
ville )
( revue Le Héros d’Arme T2 1863 p 454)
En 1355, Louis, vicomte de Thouars, fut fait prisonnier par les Anglais dans une rencontre
des deux armées, enfermé à Cuzorn, où il resta quelques années, et ne dut la liberté qu'à son écuyer,
Guillaume de Lestang, qui put, au milieu de mille obstacles, lui faire traverser les rangs ennemis et
le ramener sain et sauf dans sa chère ville de Thouars. Nous ne pouvons préciser la date de sa
captivité, mais elle remonte assurément à une époque antérieure à l'année 1355. Il assistait, en effet,
à la bataille de Poitiers (1356), et faisait partie du corps placé sous le commandement des
maréchaux de France. Guillaume de Lestang avait été d'abord pour les Anglais à Guérande ; il passa
ensuite du côté des Français, et, après l'équipée de 1355, fut fait châtelain de Thouars par
reconnaissance. Louis en fit son ami au point, « quod eumdem vice comitem et ejus jurisdicionem
regebat. »
(Annuaire départemental de la Société d'émulation de la Vendée. P48)
10
En 1360, le prieuré de Monsempron, devint vacant par la résignation de Itier de Latour (Iterii
de Turre). Le pape Innocent IV mande le 12 septembre de cette année, aux abbés de Psalmodie et de
Belleperche de le donner à Hélie Jacques de Chalés, moine d'Aurillac (1). Ce nouveau prieur eut un
gros différent, avec le curé de Cuzorn, Bernard Otton de Cuzorn. Celui-ci avait adressé au Pape
une supplique, ou il disait, « que de temps immémorial, le prieur de Monsempron doit donner
chaque année au recteur de Cuzorn 30 mesures de vin pur, 3 de froment, 4 de seigle, 4 de mixture, 4
d'avoine, mesure de Cuzorn. » Le Prieur prétendait que son droit de juridiction le dispensait de cette
redevance. Le pape par lettre du 27 mars 1366 ordonna à l'official d'Agen d'instruire et de juger
cette affaire (2). Malheureusement on ne trouve pas de traces de cette affaire.
(1)Arch. du Vatican — Reg. d' Innocent VI. av. 144 f. 165.
(2)Arch. du Vatican. Aveni 162 f. 644 v
Le 24 octobre 1360, le traité de Brétigny est signé et met fin à la captivité de Jean II (le Bon )
qui était prisonnier des Anglais depuis la bataille de Poitiers du 19 septembre 1356. Le roi de
France fut libéré contre versement d'une rançon de 3 millions d'écus d'or et le Poitou, le Limousin,
la Guyenne, le Périgord, le Quercy, l'Agenais et l’Armagnac, furent cédés en toute souveraineté à
Edouard III, qui les donnera ensuite à son fils, prince de Galles.
Le 2 mars 1363 les consuls de Cuzorn signèrent une lettre avec les prélats, barons de
l'Agenais, dans laquelle ils demandaient au roi d'Angleterre, de créer dans la ville d'Agen une cour
de justice destinée à recevoir les appels des justiciers de tout son duché d'Aquitaine.
Le 9 juillet 1363, Aymeric de Cuzorn rendit hommage au Prince de Galles à Bergerac; il
était coseigneur de Gontaud avec Arnaud de Montmorel…etc. Les Cuzorn et les Montmorel
étaient déjà mentionnés dans le cartulaire de 1326.
(Nobiliaire de Guyenne T4 page 202)
Cependant malgré le traité de Brétigny, les barons, les chevaliers et les villes entrèrent en
résistance contre l'anglais.
En 1372, le duc D'Anjou, entré dans Agen pris Aiguillon, Tonneins, Port sainte Marie et vint
à Villeneuve, fit le siège de Penne mais fut forcé de le lever pour aller vers le nord. Il donna au
comte d'Armagnac le château, la ville, et la baronnie de Tournon dont dépendait Cuzorn. Penne fut
reprise par les Anglais profitant de l’absence du Duc. Il revint l'année suivante avec une armée de
15000 hommes. Il s'empara de la place, aidé par certains nobles de l'Agenais et entre autres par le
Capitaine de Cuzorn Hugues Renot (ou Penot). Le roi Edouard III, et son fils, le prince de Galles
moururent en 1376 et 1377 ainsi que Charles V, successeur de Jean le Bon.
(Nobiliaire de Guienne et Gascogne T3 page 504)
En 1374, divers gentilshommes de l'Agenais et plusieurs communes s'étaient réunies aux
troupes françaises, entre autres, le sire de Fimarcon, Jean de Durfort, Gaston de La Parade, le sire de
Montpezat (Rainfroid), Pierre de Moncaut, Hugues Renot, capitaine de Cuzorn, maître Gaubert
de Caravelle, Grimond de Birac, Bertrand du Fossat, les bourgeois de Marmande et les gens de
Monflanquin ; et cette armée met le siège devant Tonneins, qui ne fait pas de résistance. Enfin,
l'année suivante, une trêve entre la France et l'Angleterre est conclue à Bruges.
(Histoire de la ville d'Aiguillon Raymond-Louis ).
A partir de1380 suivit une période de troubles dominée par les grandes compagnies.
« En 1395 La ville Cahors s'était imposée 15 sous par feu pour financer le siège de Domme.
Elle employa 434 livres du produit de ces impositions, et 80 livres que lui devait le vicomte de
Carmaing. Elle fit presque seule tous les frais de cette expédition, et, malgré le succès que venait
d'avoir ses troupes, elle ne laissa pas de payer des contributions aux différents capitaines qui
occupaient les forts dans le pays. Elle voulut aussi traiter avec le capitaine de Cuzorn, aux frontières
11
du Périgord et d'Agenais qui demanda 8 marks d'argent pour une trêve de huit jours seulement ;
mais nous ne savons pas si elle accepta une condition aussi onéreuse. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 309)
Dans ce contexte on voit apparaître une nouvelle lignée de seigneurs de Cuzorn.
L’année 1400 à l’occasion du partage des biens du seigneur de Cancon, on voit apparaître
parmi les témoins Hugon de Cuzorn. Cancon par l’intermédiaire de Archambaud d’Abzac était du
parti des anglais. Ce capitaine de Cancon avait choisi de guerroyer en Périgord. Hugon de Cuzorn
aurait-il pu être allié avec le capitaine de Cuzorn?
(Revue de l‘agenais tome 17 pages 78 Archives des basses pyrénées)
En 1412, Bérard de La Tour, seigneur de Cuzorn, né vers 1385, acheta les droits de Johan
et Bernard d’Hébrart, bourgeois, marchands de Villeneuve, sur un moulin et paissière de la
Grimardie, ainsi que toutes les rentes qu’ils avaient à Monsempron, Fumel et Monségur.
(Devisme)
Dans une Procuration en date du 5 février 1417, Poncia de Lézergues, dame de Cuzorn,
veuve et héritière universelle de Bérnard ou Bérard de Latour dit Potho ou Pocho, seigneur de
Cuzorn et capitaine de Villeneuve, instituait procureurs ses fidèles et très chers amis Noble Arnal
Baiuli ( le Bayle) et Bernard Ebrard pour recouvrer en "France" (comprendre en Ile-de-France, à
Paris ... ) à Toulouse et ailleurs les sommes dues à son défunt mari par le duc de Berry, lieutenant
du roi et par le seigneur d'Albret, connétable de France. Ces sommes étaient dues "pour les guerres,
pour les arrérages de capitaine de Villeneuve ou autres". (Il semble que Berard La tour dit Potho et
Hugues Penot ou Renot soient la même personne et certainement l’époux de Poncia de Lezergues
dont Pierre de Cuzorn serait un fils.)
En 1420 Pierre de Raffin, damoiseau de Podlioricardo (Péricard) a épousé Catherine de
Cuzorn, fille de Pierre de Cuzorn et d'une certaine Cornelha.
(Histoire du castrum de Puy-L’Evèque par Jean Lartigaut p112)
En1428, deux caussadais avaient aussi été faits prisonniers par les anglais de Cuzorn ; « le
5 décembre les consuls Jean de Montellis et Jean Roques adressaient une réclamation à ce sujet, à
noble Gaillard de Larroque, et ils demandaient une indemnité ou merca pour les dommages causés
aux victimes. Les dits consuls, avec leurs collègues plus haut nommés, s'étaient donc déjà apactisés
avec les Anglais; de nouveau ils négociaient avec eux un traité, au prix de 80 écus d'or, afin que les
routiers (brigants) respectassent les biens et les hommes de la baronnie; en attendant, ils invitaient
les habitants de Montalzat, dans la personne de Gisbert Delclop, Raymond de Grassas, Hugues de la
Macipia et Raymond de Lacalm à entrer avec eux dans le traité. »
(Minutes de Carlati (1424-1446)Fol 53)
Vers 1430, un autre Bérard de La Tour, seigneur de Cuzorn, épousa Anne de La Tour,
dame de Reyniès et Co-dame de Puycalvary (Châtellenie près de Tournon). La même année, naquit
un héritier, Jacques, futur seigneur de Puycalvary.
(Généalogie Famille de Carné)
Tandis que Villeneuve, Monflanquin et Sauveterre étaient sous le pouvoir du roi de
France, Cuzorn et Cancon étaient toujours dans les mains des Anglais. Mais il semble que cette
situation n'était pas acceptée par certains Cuzornais. En effet Naudonnet de Lustrac qui était à ce
moment là un des plus puissants seigneurs de l'Agenais commandait pour le roi de France cinq
grandes places fortes: Penne d'Agenais, Lauzerte, Sauveterre, Monflanquin, Castelculier. En outre,
il possédait la seigneurie de Gavaudun pour laquelle il rendit plusieurs fois hommage.
Nous le voyons y réunir souvent ses hommes d'armes et les passer en revue. C'est ainsi
qu'en octobre 1435, il maintenait à Gavaudun une garnison de dix archers et de dix-neuf écuyers. Le
14 novembre de la même année, est passée « La reveue de Naudonet, Sr de Lustrac, escuier,
capitaine de Penne d'Agenez et dix-neuf aultres escuiers de sa compagnie, reçeue à Gavaudun. »
12
Sur la liste des gens d'armes on lit les noms « dudit seigneur de Lustrac, de Bernard de Lustrac, du
seigneur de Bayolmont, de Jehan de la Duguie, de Jehan de Cuzorn, de Jehan et de Bernardon
d'Ayquem, etc ... »
(Revue de Gascogne, t. XVIII, p. 303-304)
.De 1437 à 1442, la peste faisait des ravages dans l'Agenais et le Périgord. Elle sévit avec
intensité à Sarlat; elle affecta même la garnison de Sarlat qui était sous l'occupation anglaise. Il fut
demandé des renforts à Cuzorn. « La peste, qui avoit esté grandement eschaufée en tout le pays
pendant l'automne de l'an 1440, continue tout le printemps de l'année 1441 et rend Sarlat si désolé
que les Consulz se trouvent en peine de garder la ville et, a ceste occasion acheptent la soufferte
(paiement d’un somme pour avoir la paix) des garnisons angloises de Cuzorn, Belvès, Monferran,
Berbières, Castelnau et Siourac... » (Chronique de Jehan Tarde p179 1561-1636)
« 1440 la garnison anglaise de Fumel commandée par un capitaine nommé Sumorre, et celle
du château de Cuzorn, firent de fréquentes courses dans le Quercy. Craignant quelques surprises, les
consuls de Cahors tenaient continuellement les troupes sur pied; ils faisaient sonner la retraite, à
l'entrée de la nuit, avec une grosse cloche qu'on appelait chasse-ribaud, et il n'y avait que la garde
de la ville qui marchât la nuit pour le bon ordre et pour la sûreté des habitants. Ces magistrats
éloignèrent de leurs murs le commandant de Fumel moyennant une contribution en blé qu'ils
s'engagèrent à lui payer. Ils conclurent une sufferte (payement d’un somme pour acheter la paix) avec le
capitaine de Clairmont-le-Gourdonnais, qui était plus à craindre à cause de son voisinage, mais ils
ne purent pas en obtenir une du capitaine de Cuzorn. Ce chef de bande trouvait plus d'avantages
dans la guerre; car, ayant sous son commandement une garnison nombreuse, il ne se mettait jamais
en campagne sans rapporter beaucoup de butin. Ravageant un jour les environs de Cahors, il fit
prisonniers plusieurs bourgeois, parmi lesquels les mémoires font mention d'Etienne de Lacroix et
de Bertrand Carmen, mais les Cadurciens eurent leur revanche quelques jours après, grâce à l'aide
d'une compagnie de gens d'armes, à la solde de l'évêque, et qui suivait partout ce prélat, comme une
compagnie de gardes.
Au mois de septembre, toute la garnison de Cuzorn revint à la charge et alla se mettre en
embuscade au pont d'Espère. Les consuls de Cahors, en ayant été informés, envoyèrent contre elle
deux corps de troupes. L'un sortit par la porte Parisienne ou de la Barre, avec ordre de se rendre à
Calamane, par des chemins détournés; l'autre sortit par le pont de Valentrè, et devait se porter audessous
d'Espère après avoir passé la rivière au gué de Mercuès. On avait le dessein de cerner la
garnison et de la faire prisonnière; mais elle eut connaissance de la marche des Cadurciens et
décampa promptement. Ceux-ci néanmoins arrivèrent assez tôt pour tomber sur l'arrière-garde et
faire quelques prisonniers.
Les consuls crurent que l'échec que l'ennemi venait d'éprouver, le déterminerait peut-être à
leur accorder une sufferte; ils chargèrent, Bertrand de Carmen, qui allait à Cuzorn payer le prix de
sa rançon de la demander. Ils ne purent l'obtenir. Le capitaine de Cuzorn était si éloigné de vouloir
traiter avec eux, qu'il songeait à se rendre maître des principales places des environs de Cahors il
s'attendait à entrer bientôt à Salviac et à Nougayrole quelques habitants de ces localités devant les y
introduire. Heureusement le complot fut découvert et on arrêta les traîtres dont on fit une justice
exemplaire.
Le vicomte de Lomagne capitaine-général en Languedoc et en Guyenne pour le roi, voyant,
combien il importait à la sûreté du Quercy de chasser les Anglais de Cuzorn, il donna des ordres
pour le siège de cette place. Mais les Anglais de Domme, et de Belvès et de Montferrand, ayant été
instruits de ce projet, se réunirent pour la défendre, il fallut renvoyer l'expédition à un temps plus
favorable. Sur ces entrefaits, le bâtard de Bourbon arriva en Quercy avec des troupes, il campa à
Puylaroque et étendit ses quartiers jusqu'à Pern. Sa présence ranima l'espoir des habitants du pays,
ils crurent que le moment était arrivé où ils allaient enfin être entièrement délivrés des Anglais;
mais ils furent trompés dans leur attente. Le bâtard de Bourbon se conduisit dans le pays en
véritable capitaine routiers, au point que la ville de Cahors dut lui fermer ses portes et faire dresser
des barrières à l'extrémité du faubourg Saint-Georges pour empêcher le passage à ses gens d'armes;
la ville parvint à l'éloigner du pays lui comptant une somme d'argent évaluée à 10 pistoles. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 394)
13
« Les consuls de Cahors firent, l'année suivante (1441), de nouvelles démarches pour obtenir
une sufferte du commandant de Cuzorn. Ils députèrent vers lui d'abord Bernard Ychier de Puy-
1'Evêque et ensuite Bertrand de Carmen; mais ils ne purent réussir. Ils furent plus heureux auprès
du capitaine le Baron, commandant du château de Clermont-Soubiran. Ces mêmes consuls
voulurent traiter avec Thomas Bontemps qui commandait à Belvès; mais le Vicomte de Turenne, en
assiégeant le château de Dalhac occupé par une garnison anglaise empêcha la conclusion du traité.
Cependant le vicomte de Lomagne convoqua les trois Etats du Quercy â Caylus. La ville de
Cahors n'y envoya pas de députés, parce que n'ayant pas traité avec les Anglais du voisinage, elle
ne pouvait exposer ses envoyés à être tués ou rançonnés.
Les Etats résolurent de chasser les Anglais du château de Clairmont-le-Gourdonnais et des
autres forts qu'ils occupaient dans le pays. Un capitaine de routiers Rodigo de Villandrado fut
chargé de cette expédition, qui se fit aux frais des communes. Nous ne savons si Rodigo et son
lieutenant Sanchon de Tour, menèrent à bien cette campagne; il n'est parlé, dans un mémoire de
l'hôpital Issendolus, que de la reprise de Monfaucon. Toutefois ce qui nous fait croire que le
château de Clairmont, Puy-l’Evêque et les autres lieux, même Camboulie, furent aussi délivrés des
Anglais, c'est que les manuscrits parlent d'une taxe qu'on imposa cette année (1441) sur le Quercy,
pour le paiement de ce qu’on devait donner à Rodigo et à Sanchon pour les frais de leur campagne
et pour la peine qu'ils avaient prise à chasser l'ennemi des forts du Quercy qu'ils avaient assiégés.
Ces conquêtes déterminèrent enfin le commandant de Cuzorn à accorder à la ville de Cahors le
traité qu’elle lui demandait depuis si longtemps.
Après avoir fait dans le Quercy, une si heureuse campagne, Rodigo entra dans l'Agenais où
il entreprit le siège de Fumel; les consuls de Cahors lui envoyèrent des vivres qui furent descendus
par le Lot.
On peut soupçonner Rodigo de Villandrado et son lieutenant d'avoir traité les habitants du
Quercy comme l'avait fait le Bâtard de Bourbon. On voit, en effet, que les consuls de Cahors firent
courir après Gaucher de Tours, frère apparemment de Sanchon, qui allait en Rouergue pour le
supplier de restituer ce qu’il n'avait pas pris sur l'ennemi. C’est ainsi que ce malheureux pays était
volé et pillé par ceux-là même qu'on envoyait à son secours. »
Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 396)
En 1442 les consuls Caylus envoient des soldats (60 en tout) et des charges de vivres aux
sièges de Tartas et de Cuzorn. Leur importante contribution servira à libérer le pays de cette menace
permanente.
(Bulletin archéologique du Tarn et Garonne T67)
« Pendant que le roi était à Toulouse, i1 écrivit le 26 juillet 1442 aux sénéchaux et viguiers
(juges) du Languedoc, Quercy, Rouergue, Agenais, leur ordonna de ne point laisser passer les gens
d'armes qui désertaient son armée et qui, entrés dans ces sénéchaussées, y commettaient mille
désordres.
Le sénéchal du Quercy songeait alors au siège de Cuzorn, qu'il proposa aux Etats du
Quercy, assemblés à Cahors, au commencement du mois d'août. Tous les membres de cette
assemblée approuvèrent le projet dont la prompt exécution était d'autant plus importante que la
garnison de ce château avait violé le traité fait avec la ville de Cahors, et qu'il était à craindre qu'elle
ne favorisât la rentrée des Anglais dans ce pays qui venait à peine d'être délivré. On fit donc aussitôt
les préparatifs nécessaires ; On demanda du secours au Rouergue et Raymond Buffet alla chercher
à Toulouse l'artillerie et la poudre nécessaire.
Toutes les troupes, qui devaient être employées à cette expédition arrivèrent à Cahors avant
la fin d'août, ainsi que les voitures demandées à Puylaroque, à Lalbenque, à Beauregard, etc., pour
le transport des machines, des munitions de guerre et des vivres. Le 29 août on essaya les machines
de guerre et on se mit en marche au commencement de septembre. Les principaux chefs de l'armée
étaient le sénéchal, le seigneur de Pontieure et le vicomte de Turenne. En passant par Fumel ils
firent ruiner les fortifications de cette localité qui avait pendant longtemps servi de retraite aux
14
Anglais. Ils assiégèrent en forme Cuzorn qui, après s'être défendue jusqu à la fin de septembre se
rendit enfin; Elle fut ruinée de fond en comble. Cette expédition fût faite, aux frais de la province du
Quercy, avec les milices du pays quelques troupes auxiliaires du Rouergue et quelques compagnies
du sénéchal et du vicomte de Turenne. La ville de Cahors contribua à ce siège pour un forte part;
Elle y avait vingt arbalétriers à sa solde, elle fournit en outre les machines de guerre et, une grande
partie des vivres qu'elle envoya pendant dix-sept jours par Cavagne, un de ses principaux
bourgeois. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 398)
En 1448 Catherine de Cuzorn, veuve de Pierre de Raffin, donna procuration à son gendre
pour rendre hommage à l'évêque de Cahors. S'agissait-il de son héritage à elle ou du fief venant de
son mari ? La terre de Cuzorn serait-elle passée dans la mouvance de l’évêque de Cahors après sa
libération des mains anglaises?
Histoire du castrum de PuyLevêque J Lartigaut P112)
Les guerres constantes, les rapines, les pestes n'ont semé que ruines et désolations, tout est à
reconstruire. La population a déserté les lieux ou a péri. Voici le rapport qu'en fait un notaire de
Gourdon en 1450 « devenu tout infertile et destitué d'habitants à cause de la guerre et des sinistres
évènements advenus dans le Quercy et le Périgord dans lequel lieu on ne pouvait passer et traverser
les bois, feuillages, buissons, espines, ce qui fait compassion et était capable de donner et exciter à
douleur » et aussi Il est dit, dans le bail à cens du lieu de L'Herm, dont la seigneurie appartenait à la
maison de Saint Gilly que « cette commune fort peuplé avant la guerre, été entièrement désert, que
les champs était couverte de ronces et de broussailles, et qu'on trouvera dans l'église une louve qui
avait mis bas. »
(Histoire du Quercy Guillaume Lacoste Tome 3 page 402)
De nouveaux migrants vont investir les places. Quelques actes nous montrent une certaine
reprise de la vie économique, l'installation et la mise en valeur en particulier des moulins.
En 1450 la mouline de Pombié appartenait à un Traversier. Arnaud d'Ajas (nom transformé
ensuite en de Jas), neveu de Bernard Traversier, habitait alors à cette mouline de " Pons-Viguier "
dont le nom donnerait à penser qu'elle doit son origine à un nommé Pons Viguier; c'est en effet une
formation courante de nom de lieudit que celle qui, dans la région de Fumel, associe en un seul
toponyme un prénom suivi d'un nom de personne. Ponsviguier fut plus tard écrit Pontviguier, se
contracta en Pombiguié puis Pombié, forme encore usitée.
(Les anciennes forges de l’agenais L Bourrachot)
Une transaction en 1461 met un terme à un procès devant le sénéchal au siège de
Montauban. Arnal de Lisle donsel de la paroisse de Gibiniargues, revendiquant les biens de son
cousin Nègre Del Pech alias Mauroux. Ces biens étaient depuis trente ans ou quarante ans entre les
mains de Jean de Lezergues, seigneur de Sérignac, et de son Frère Folquet de Lezergues
seigneur de Cuzorn.
(Histoire du castrum de Puy-L’Evèque par Jean Lartigaut p69)
En 1465 un J. de Cuzorn, fils d'autre Jean, habite la mouline de Lherm en Quercy. Il
semble qu'il y ait eu des rapports étroits entre les maîtres ferriers de la vallée de la Lémance et ceux
de la vallée du Vert en Quercy.
(Les ancienes forges de l’agenais Lucile Bourrachot)
Vers 1470 Raymond de La Roque et Folquet de Lezergues sont co-seigneurs de Cuzorn.
Le 10 décembre 1470, Folquet ou Foulques De Lezergues, qui est né vers 1440, épouse Fine De
Guiscard. Ils auront un fils François qui sera seigneur de Mauroux et deux filles Aliénor et
Armande. Aliénor de Lesergue épousera Jacques de Fumel ils auront deux enfants François né
vers 1500 dont la destinée sera tragique et Jeanne vers 1505. Armande de Lesergues épousera
Bertrand de Luzech.
(Généalogie de famille Carné)
15
Le 4 janvier 1479 sur la place publique de Cuzorn un acte est passé devant Pedro
Edoluchi, prêtre et notaire public en présence de sage homme Bernard Castel bayle et Géraud
Boyer consul, de la juridiction de Cuzorn. La famille Tesquet vend à "sage homme Guillaume
Atgier", habitant de la paroisse de Thézac diocèse de Cahors, le moulin appelé le Moly de Bertrand
sis à Cuzorn sur la Lémance, ainsi que le moulin de la Bastide, sis au même lieu. Les vendeurs sont
Guillaume Tesquet senior, Raymond Tesquet senior, Raymond Tesquet junior, et Antoine Tesquet,
ainsi que Géraude de Berbiguié, veuve de Bertrand Tesquet frère des précédents comme mère de
Raymond et Jean Tesquet. (Il s’agit peut être du Moulin Batan et du Moulin du bourg.) Dans ce
document, apparaissent les premiers patronymes que l'on trouve encore de nos jours dans la
commune ou ses environs.
(Parchemin de la famille Defarguiel)
Le 21 Juin 1480 à Moncabrier, Antoine Thézac du lieu de Lherm en Quercy ayant acquis de
Martin de Cruzel alias Mathi Basculo, de Castelfranc un moulin à blé sur La Lémance, sis à Cuzorn,
noble Raymond de Pestilhac seigneur direct du dit moulin approuve cette acquisition et Antoine
Thézac reconnaît tenir le dit moulin pour la rente de 2 cartons de froment, 12 cartons de seigle et 12
sols tournois.
(Parchemin de la famille Defarguiel)
Le 28 novembre 1500, Haliénor de Lesergues, née vers 1480, fille de feu Foulques de
Lesergues, co-seigneur de Cuzorn, épousa Jacques de Fumel, dit “de Séquenville”, baron de Fumel,
seigneur de Caubiac, La Caussade, Crozefon et autres places, gentilhomme de la chambre du roi,
chevalier de ses ordres, et capitaine de cent hommes d’armes. A cette occasion, le baron Bertrand
de Luzech, époux d’Armande de Lesergues, dame de Cuzorn, lui donna pour sa dot 2000 Livres
tournois, dont 1500 payables le jour du mariage.
En 1504 messire Bertrand de Luzech, baron dudit Luzech, époux d'Armande de
Lezergues, dame de Cuzorn, hérite de la seigneurie de Cuzorn, comme fief et dépendant du roi,
en toute justice et, fait figurer dans l’inventaire de ses biens des moulins et des ferrières ( mines de fer)
de Cuzorn. (Les forges de l’agenais L Bourrachot)
En l’année 1523 eut lieu une « Transaction par laquelle est convenu entre dames Isabeau de
Pompadour, veuve de nobles et puissant seigneur Bertrand de Lustrac, et nobles et puissant seigneur
Antoine de Lustrac, seigneur en propre du dit lieu, que ladite dame jouira pendant sa viduité des
revenus des château, terre et seigneurie de Gavaudun, Peyrelevade, Montorioux, de Cuzorn, de
Monsemprong, Lustrac Montmares, Treutelh, Mondoleux et autres lieux, comme il a été ordonnée
par le testament de son dit mari. Témoin noble Raimond de Grossoles, seigneur d'Asques, Laurent
de Fumel, chevalier seigneur de Mont-Ségur et autres noms nobles. Reçue est signée par Daulade
Papier »
(Bulletin de la société des lettres, sciences et arts de corrèze T23 p593)
Antoine et Bertrand de Lustrac étaient frères et Antoine certainement co-seigneur de
Cuzorn pour permettre que Isabeau, sa belle soeur, jouisse des revenus de Cuzorn.
Les Pompadour cotoyèrent les Famille de Pierrebuffière et Combort en Limousin. Est-ce par
ces contacts que quelques années plus tard une descendante, Jeanne de Pierrebuffière, épousera le
baron de Cuzorn ?
« En Janvier 1544 est mort à Cuzorn le fils ainé du Sr Guy baron de Luzech. Et de Thydirac
en Quercy » Il sagit certainement de Bertrand de Luzech époux de la dame de Cuzorn.
(Livre de main des Du Pouget 1522-1598)
Vers le milieu du XVI ième siècle, les idées de la réforme protestante se propagent en
particulier à Fumel, Tournon, Penne, Montflanquin, Cuzorn, Sauveterre. Les conflits se multiplient
entre catholiques et protestants dans l’Agenais et le Quercy.
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Le 15 septembre 1545 « à la plasse de La Conque dans Caors (place du marché de Cahors),
feurent découlès (décapités); Jehan Coulon dit Lou Grand, Jehan de Cusorn, cappitaine de gens de
pieds, et son frère Arnaud, gens braves, gailhardz et de grande réputation, pour lesquels délivrer
(avis de recherche ?) avoit escript Mr le Dauphin et plusieurs grandz gentils-hommes, qu'en fesoint la
poursuyte à cause des pilheries, oppressions et ravaiges qu’avoint faitz sur les champs. Lesquels
après avoir leur testes tranchées furent mis en quartiers. »
(Livre de main des Du Pouget 1522-1598)
En 1557 on trouve dans « le Rolle des nobles subjects a servir au ban et arriere ban de la
sénéchaussée d’Agennois et Gascogne convocqués en la ville d’Agen le dernier de fébvrier et le
sizième de mars par devant nous Herman de Sevin, juge mage (juge des affaires du sénéchal), y acistant
Jean de Luzignan, seigneur baron du dit lieu, et lieutenant de robe courte du sénéchal d’Agenais et
Gascogne, suivant les patentes du Roy. » Le seigneur de Cuzort baron de Luzech, taxé d’un
cheval léger avec le seigneur d’Escassefort ainsi qu’un Pestillac de Cuzorn taxé de 2 chevaux
légers avec les seigneurs d’Escandailhac.
(Les lusignans du poitou et de l’agenais de Jules de Bourrousse de Laffore p 26)
Le 8 10 1559 Demoiselle Armande de Luzech, fille de noble et puissant seigneur de Guy
de Luzech, seigneur et baron de Luzech, Thédirac, de Cusorn et de La Bastide D’Agenais
passe contrat de mariage avec noble Louis de La Garde, écuyer, gentilhomme de la maison du
Roi et Fils de noble maître Pierre de La Garde, Seigneur de Saignes, de Bio, de Palaret en Quercy,
et de Parlan en Auvergne.
(Preuve de la noblesse d’Auvergne p 122)
En 1560 un nommé Robert de Goudailhe qui était fermier du sieur de Luzech et habitait le
château de Cuzorn, eut une fin tragique sur dénonciation de son cousin Guy de Goudailhe.
Dans son Histoire des Eglises Réformées, Théodore de Béze s'étend longuement sur le
comte Guy de Guodailh « Guy de Guodailh, autrefois receveur général d'Agen, lequel estant
redevable au Roy de soixante mille livres avait été constitué prisonnier à la Conciergerie du
Palais, dont il fut délivré pour servir d'espion. Il avoit esté autrefois pauvre compagnon et,
par pitié, un sien cousin Robert Guodailh l'avoit retiré chez lui et enfin le maria. Mais au bout
de quelques années, pour toute récompense, il feit pendre son dit cousin à Paris et ayant dit à
la duchesse de Valentinois qu'il avoit bien de quoi, pour quelques fautes par lui commises en sa
charge, il feut pendu et estranglé à Monfaucon, revenant son bien à cette femme, laquelle, pour
ce bel acte, le récompensa d'un des estats d'iceluy Robert, qu'estoit de receveur particulier des
tailles, par le moyen duquel il revint à celui de général, estant appelé communément
Cappolette. Il se tenoit en Agenois dans un château-fort nommé Cuzorn qu'il tenoit à ferme
du sieur de Luzech en Quercy.»
(Théodore de Béze -Histoire des Eglises Réformées liv. IV, année 1560)
L'année 1561, il y eut une révolte des protestants de Fumel et des environs contre François
de Fumel fils d’Aliénor de Lezergue et de Jacques de Fumel qui finit par son assassinat, voici le
récit de cette tragédie.
François de Fumel né en 1500, fils d’Aliénor de Lezergue et de Jacques de Fumel, avait été
ambassadeur à Constantinople en 1547.
« Le dimanche, 21 novembre 1561, François de Fumel à son retour de la chasse vers
Bonnaguil, entra à cheval dans le temple des réformés, à Condat, pendant la cérémonie de leur
culte, à quatre heures du soir, avec un de ses fils, âgé de dix ans, et ses domestiques. Il y fut
aussitôt assailli par des hommes armés, menacé, repoussé, couvert de huées, et poursuivi jusqu'à
son château de Fumel, où il se réfugia en toute hâte. Dans la même nuit et à la pointe du jour
suivant, les protestants de Libos, Monsempron , Ladignac, Trentel, Monségur, Montflanquin et ses
dépendances, Cuzorn, Sauveterre, Condezaïgues, Tournon, Perricard, Montayral, Cèserac, Saint-
Georges, Penne et ses dépendances, Hautefage, Frespech, Soturac, arrivèrent à Fumel en armes. Il y
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eut de quinze cents à deux mille séditieux réunis. Ils entourent le château, ils font feu sur les
fenêtres, arrêtent ceux qui sortent, s'emparent de deux maisons du seigneur, situées dans la ville, et
brûlent les titres de la recette seigneuriale tenue par Lafeuillade. Le siège du château durait depuis
deux jours, lorsque le 24 novembre, vers huit heures du matin, le baron fut aperçu sur sa terrasse.
Calmejane et Caillabel lui tirèrent des coups de fusils par une fenêtre de la maison de Marie
Pélissié, connue sous le nom de la Filhau, il en fut renversé. Tous ses gens envoyés au dehors pour
chercher du secours sont arrêtés, la porte du château est enfoncée, la foule se rue dans ses
appartements, l'arrache de son lit, le flagelle avec un nerf de boeuf, lui tire des coups de fusil et de
pistolet et le perce avec des dagues, et un boucher de Libos lui tranche la tète. Joseph de Fumel, son
jeune fils, fut blessé; Guinos Laville, son valet de chambre, trouva la mort en défendant son maître;
la dame de Fumel, née Gabrielle de Verdun, se jeta sur le corps de son mari, elle en fut arrachée par
les cheveux, conduite en chemise chez un nommé Balthazar Vacquié. Le château fut pillé et
dévasté."
Le 1er décembre suivant, François Poton de Raffin, sénéchal d'Agenais, se rendit à Fumel,
présenta ses hommages à la veuve, fit ensevelir le seigneur dans sa chapelle et remit sa famille dans
le château.
La nouvelle de ces événements remplit la Cour de terreur et la reine mère en fut vivement
affligée. Elle envoya Blaise de Montluc sur les lieux. Montluc, arrivé à Bordeaux, y leva, deux
cents arquebusiers et cent argoulets, ensuite il se rendit dans son château d’Estlillac, pour attendre
l'arrivée de ces troupes à Villeneuve. Vers la mi-mars 1562, il passa par Sainte-Livrade, y répandit
l'effroi, et arriva à Villeneuve le 2 du même mois. La veuve du seigneur de Fumel et le baron de
Cancon, son frère, reçurent Montluc comme un libérateur.
On établit sous la halle de Fumel une enceinte entourée de planches et de madriers pour y
recevoir les commissaires, les témoins et les accusés. La ville prit un aspect lugubre, les accusés
subirent les tortures de la question dans leurs prisons, leurs cris retentirent au dehors, semèrent
l'épouvante. L'arrêt du jugement fut rendu et signé le 1er avril 1562, avec Montluc la justice était
expéditive.
Cet arrêt, statua sur le sort d'environ deux cents personnes, prononça la peine de mort contre
près d’une quinzaine d’individus prisonniers présents, dont les uns doivent être traînés sur la claie,
avoir le poing droit coupé, roués ou coupés à quartiers, la tête tranchée, le plus grand nombre
pendu, un nerf de boeuf à la main, et une foule de contumaces fut condamnée aux mêmes supplices.
De plus il annula les chartes et coutumes de la ville, remis l'autorité absolue dans les mains du
seigneur, condamna les habitants à démolir leur maison jusqu’au premier étage, quelques unes
même, de fond en comble, comme celle de Marie Pélissié, ordonna la démolition du clocher de la
porte d'entrée et de la majeure partie des murs d'enceinte de la ville, établit des amendes énormes
envers le roi et le seigneur. Il ordonna enfin la publication du jugement à l'audience du sénéchal
d'Agen et à Tournon, Penne, Monsempron, Monflanquin, Monségur, Cuzorn et Condezaïgues en
présence de leurs consuls.» Les sommes furent arrétées en 1562, Cuzorn dût payer une somme de
« trente cinq livres douze sols dix deniers prélevée par Charles IX en Agenais, « pour raison des
troubles, cedicions, prinse et occupation par les rebelles et cediceux de la ville d'Agen ».
(Nobiliaire de guyenne et gascogne T1 O’Gilvy Généalogie de Fumel)
Quelques temps après ces troubles, on voit apparaître la famille d’Albert comme possédant
de la baronnie de Cuzorn. Comment se fit le passage entre les Luzech et les D’Albert ?
Dans le tome 3 du dictionnaire de la noblesse française il est fait mention de François
D'Albert, écuyer seigneur de Laval, de Saint-Chinia et de Saint-Agnan, Couyssel et Cessac. Il
épousa par contrat du 17 octobre 1527, Françoise de Monteilh, dame de Couyssel, fille de Louis de
Monteilh, seigneur de Couyssel. Il eut 14 enfants, entre autres :
1° Louis d'Albert, seigneur de Laval et de Saint-Agnan, de Couyssel, baron de Cuzorn, etc.
Il vendit les deux premières terres à Charles d'Albert, son frère, en 1563 et 1572 et mourut sans
postérité.
2° Charles d'Albert de Laval, seigneur de Madaillan et de Saint Romain, chevalier de l'ordre
du roi, lequel, était capitaine d'une compagnie de 50 hommes d'armes. Il fut marié deux fois.
1° avec Catherine de Pelagrue dame de saint Romain, qui testera 26 août 1567
18
2° avec Philippe d'Aydie fille de haut et puissant François d'Aydie chevalier,
seigneur de Riberac, et de Françoise de Salignac, qui épousera Etienne Gontaud de St Genies.
(Dictionnaire de la noblesse de France T3 Famille D’Albert)
Il semblerait qu’ainsi la baronnie de Cuzorn passa aux Gontaud de St Genies par
l’intermédiaire de Philippe D’Aydie qui aurait hérité de Charles d'Albert de Laval, des biens venant
de Louis et ensuite par Françoise de Salignac sa mère.
En 1570 Etienne Gontaud de St Genies seigneur de Cuzorn aussi vicomte de Saint-
Julien, fut abbé de Cadouin et le 26 janvier 1575 il remplaça son oncle Hélie Gontaud de saint
Genies comme abbé de La Sauve-Majeure (en Gironde).
Malgré la répression, la religion réformée s’enracinait de plus en plus profondément dans le
haut Agenais, en particulier à Monsempron, Monflanquin, et Gavaudun. Ainsi en 1578 Etienne
Gontaud de St Genies seigneur de Cuzorn abjura la foi catholique et devint protestant. La même
année il se maria avec sa cousine Philippine d’Aydie, fille de François, vicomte d’Aydie.
En 1596 « Etienne de Gontaud de Saint-Géniès, sieur de Cuzorn, reçut une reconnaissance
de droits féodaux de quatre tenanciers».
Etienne et Philippine eurent un fils Jehan qui leur succéda.
(Généalogie de la maison de Gontaud et de Salignac)
En 1603 Jehan épousa Jeanne de Pierre Buffière. « Jehan de Gontaud de Saint-Geniès,
baron de Cuzorn et de Lussat, vicomte de Saint-Julien, seigneur de La Mongie, passa contrat de
mariage avec Jeanne de Peyrebussière de Chasteauneuf, qui était fille de Charles de Peyrebussière,
vicomte de Comborn, baron de Chasteauneuf, capitaine de 50 hommes d’armes, des Ordonnances
du Roy, maréchal de camp de ses armées, gouverneur et lieutenant-général pour sa majesté au Haut
et Bas pays de Limousin...et de dame Philiberte de Gontaud Biron. Le futur époux s’engagea alors à
faire rebâtir sur la terre de Cuzorn un château et de le meubler pour l’usage de sa future épouse. »
(Notes historiques sur Cuzorn Coulonge)
En 1604 il accompagna son cousin, le baron de Salignac, lorsqu’il dût prendre son poste
d’ambassadeur à Constantinople.
(Jean Gontaud de Biron ambassade en Turquie P17)
On retrouve sa trace à travers plusieurs différents qu’il eut avec les nobles de la région,
durant une vingtaine d’années. Ainsi:
En 1614 Jean de Gontaud de Saint-Géniès, baron de Cuzorn, plaida contre François
Balthazard de La Poujade seigneur de Pérricard. De même en 1616 il plaida contre Jean de Saint
Astier, seigneur de Sauveterre. En 1620, Antoinette de Saint Astier, dame de Sauveterre, lui intenta
un procès. L’année1621 il plaida contre Léon de Laval, sieur de Madaillan, héritier de Charles de
Laval seigneur de Madaillan.
(Notes historiques sur Cuzorn Coulonge)
Sous Louis XIII et Richelieu, les levées d’impôts devinrent de plus en plus importantes et souvent
accompagnées par l’armée. Ainsi le 7 avril 1635 Pierre Reynal de " Petit Jean " doit payer « 14 livres six sols de reste
d’imposition, en faveur de Jean Gontau Saint Genies seigneur et Baron du présent lieu. » Et le 23 Septembre 1635 pour
une levée des impôts, le fils de M de Pechgris capitaine au Régiment de Mr de Cuzorn a logé sa compagnie à St Aubin,
dans la juridiction de Monflanquin sans avoir averti les consuls. On chargera Mr de Paloque, habitant à St Aubin, de
demander au capitaine s'il a un "despartement" (ordre du roi ou du gouverneur pour cantonner dans une ville
déterminée) et s'il ne peut montrer sa "route", de l'inviter "à desloger sans nulle foulle du peuple".(sans manifestation
du peuple)
(Jurade de Monflanquin :Texte de Melle Bourachot 1962)
L’année suivante, eut lieu le mariage du fils de Jehan et Jeanne « Jacques de Saint-Geniès,
escuyer, Sieur de La Pronquière, habitant le château de Cuzorn, » avec Margueritte Germa,
fille d’un bourgeois de Fumel.
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« Au nom de Dieu, amen. Sachent tous, présent et avenir, que, comme ainsi soit que mariage
ait été traité de paroles au futur, non encore solemnisé en l'Eglise, mais se prétend faire Dieu aidant,
entre Noble Jacques de Saint Giniés, escuyer, Sieur de La Pronquière, du château de Cuzorn
habitant d'une part, et honorable fille Margueritte de Germa, Damoiselle, fille à feu Izac Germa,
vivant bourgeois de Fumel, et de Judith de Sareau, de la ville de Fumel habitante d'autre part, et
qu'il soit de coutume et de tous temps observé au présent pays, les hommes et femmes venant en
mariage apportent douaire de part et d'autre, pour mieux supporter les charges qui sont grandes pour
ce qu'il en est aujourd'hui, onzième du mois d'octobre mil six cent trente six après midi, au bouriage
de Le Recruzel appartenant à Sieur Jean Germa, bourgeois, oncle de ladite Germa, damoiselle,
future épouse, en la juridiction de Fumel en Agenais, régnant notre souverain Prince Louis par la
grâce de Dieu, roy de France et de Navarre. » Ce mariage sera solennisé en la face de l'Eglise
Réformée.
A cette occasion , « Jeanne de Peyrebussière de Chasteauneuf, dame de Cuzorn, et Pierre de
Saint-Geniès, Sieur de Lauzerte, firent une promesse de don de six mille livres ou de la jouissance
d'un moulin à blé, avec ces appartenances et dépendances, appelé “Moulin Batan de Cuzorn”. »
( Histoire Bellecombe)
Jean Gontaud de Saint Genies décéda quelques temps après. Le 14 janvier 1644, Jeanne de
Peyrebussière de Chasteauneuf, sa veuve, échangea la terre et seigneurie et marquisat de
Chasteauneuf dans le Haut Limousin et la terre et seigneurie de Comborn en Bas Limousin
provenant toutes les deux des successions de son frère et de son père, contre la terre et seigneurie et
baronnie de Gavaudun en Agenais.
« Echange de la terre et baronnies de Gavaudun appartenant à Jean-Baptiste d'Auray contre
la vicomté de Combort à la Jeanne de Pierrebuffière, dame marquise de Châteauneuf et du vicomté
de Combort, veuve de messire Jean Gontaud de St Genies, chevalier seigneur, baron de Cuzorn en
Agenais... déclare bailler, céder et transporter la terre, seigneurie et marquisat de Châteauneuf,
située dans le haut Limousin, est aussi la terre, seigneurie, et vicomté de Combort au bas-Limousin
provenant, toutes les deux des successions de son frère et de son père... Jean-Baptiste d'Auray,
chevalier, seigneur de Sérouville en Beausse... lequel, en échange, baille, cède, et transporter à
ladite dame de Cuzorn, la terre seigneurie est baronnies de Gavaudun, seize en agenais, mouvant le
roi à cause de sa couronne et duché de Guienne avec toutes ces appartenance et dépendance qui sont
tant en la juridiction de Gavaudun quand celle de Villeréal et Monsaimpron. Consistant en maison,
bastimens, justice haute, moyenne est basse, etc... pour en jouir par ladite dame de Cuzorn, tant
ainsi qu'en a jouy Madame la comtesse de Saint-Paul, lors de son décès ; ladite terre, seigneurie est
baronnies Gavaudun, joignant et aboutissant aux terres, juridiction et seigneurie de Biron, Pauliac,
Monsegur, Condesaigues, Monsainprom, Cuzorn, Blanquefort, et Lacapelle-Biron... et, pour ce qu
il y a de contestation pour en raison de l'hospital qui est au dit Gavaudun, il délivre à ladite dame
tous les titres qu'ils peuvent avoir concernant le dit hospital. » Le lot de la dame de Pierrebuffière
étant plus important, le seigneur d'Auray s'engage à bailler pour soulte (somme qui compense l’inégalité
des lots dans un partage ou un échange.) la somme de 500 000 francs. Mais d'un autre côté, la dame de
Pierrebuffière, « pour la bonne amitié et affection qu'elle porte au dit Sérouville et à la dame
Françoise de Souillac, sa cousine, leur donne ladite plus value desdites terre de Châteauneuf et de
Combort, oultre et par-dessus ladite terre de Gavaudun et soulte ci-dessus spécifiée. C'est à Paris le
quatorzième jour de janvier 1644. »
(Archives départementales du Lot et Garonne, B.61)
En 1646 Jacques Costes, sieur de la Grèze, alors Juge de Cuzorn et de Gavaudun, reçut des
biens légués par Mr de Cuzorn et Jeanne de Châteauneuf, dame de Cuzorn et Gavaudun. Il lui fit
une remise de 2.400 livres sur ce que ce dernier et sa fille Charlotte lui devaient.
(Les moulins de l'agenais par NICOLAI p 194)
Parmi les notables de Cuzorn durant ce milieu du XVIIième siècle, Pierre Arnaudel était
fermier de la Seigneurie en 1636. Il fut suivit de Jean Escourre à partir de 1667. Pierre Poumarede
fut 1er Consul en 1660. Escande fut notaire royal en 1620 et Me Charles Escourre en 1670 fut
notaire royal et procureur d'office de Cuzorn (Juge) à la suite de Jacques Costes.
20
On peut penser que Jeanne de Châteauneuf était protestante car on lit ce qui suit à la date du
25 mai 1667 : Jean Lapouze syndic de l'abbaye de la Selve, nous apprend que « le prieuré des
religieuses de Pomarède dépendait de ladite abbaye de la Selve, et nous a encore dit que le présent
monastère, pendant les guerres des huguenotz, avait été entièrement pillé et ruiné, et des suites, les
biens et revenus d'icelluy prins et possédes pendant de longues années par le seigneur de Cuzorn
qui tenait ici une religieuse qui était sa tante, après le décès de laquelle il fit prendre l’habit de
religieuses à une nommée de Saint Geniez femme de chambre de sa femme qui était
Huguenotte, et après quelques années de possession fin dames Suzanne de Beaumont prieure du
monastère de Saint Benoît de Caors, impétra le présent prieuré sur la dites Saint Geniez . » (pris le
titre de prieure à la dite Saint Geniez)
(Buletindes études scientifique de Lot T34 p 208)
Jeanne de Châteauneuf, dame de Cuzorn et Gavaudun décéda en 1673 sans descendant direct, la
seigneurie de Cuzorn alla à Anne de Pierrebuffière, fille de Henri de Peyrebuffière marquis de
Chamberet autre branche de cette famille.
(Archives départementales du Lot-et-Garonne :B 117)
En 1674, Charles de Moureaux, seigneur de Reniac (Rignac) et Granseigne passa contrat de
mariage avec Anne de Pierrebuffière, dame de Cuzorn, Sussac et Chasteauzan.
(Rignac est une terre du bas Limousin, dans la sénéchaussée d'Uzerche. Son seigneur est
d'une ancienne famille. Il portait autrefois le nom de Moreaux de Rignac. Cette terre est située dans
l'élection de Tulle, et dans la paroisse de Grandsaigne.)
Archives départementales de Lot-et-Garonne, M. Crozet, Bosvieux (M.)
Nobiliaires du diocèse et de la généralité de Limoges tome 3 pages 259
Le 26 février 1677, « Charles de Moureaux, seigneur de Reignac, Granseigne et autres
places » rendit hommage au duc d'Aiguillon pour sa baronnie de Cuzorn qui avait dû rester dans son
douaire. (Le douaire, désigne la portion de biens que le mari réserve à son épouse dans le cas où celle-ci lui
survivrait.)
(Revue de l'Agenais nº 133N° 3 pages 322 323)
3 Juillet 1678 Jean Blanc lieutenant de juge à Cuzorn fit un rapport sur les dégats causés par
le débordement de la Lémance. (la pluie ne cessa de tomber du 2 au 15 juillet. )
Dans les dernières années de ce XVIIe siècle, la terre de Cuzorn par un hasard de la
généalogie, de testament ou transactions, est à nouveau dans la famille D’Aydie. Quelques années
plus tard Cuzorn est entre les mains du comte Blaise D'Aydie, fils d'Armand D’Aydie, seigneur
marquis de Bernardière...… Baron de Cuzorn en Agenais.
Delpech fermier du seigneur enregistre les impôts dûs au seigneur. Voici un extrait à propos
de Jean Blot. « Je soussigné comme ayant chargé procuration de Monsieur le marquis de
Bernardière confesse avoir reçue de Jean Blot jeune faisant tant pour lui que pour autre Blot vieux :
argent 7 sol 7 demi maille froment un carton de boisseau demi boisseau ... avoine un cartoon ...
poule demie et la moitié de demi d'une ... journées une et demi et quart d'une de rente annuelle et
perpétuelles qu'il doit à la seigneurie de Cuzorn dont je le quitte pour 1683 sans préjudice de 1682.
Plus reçu du dit Blot à la décharge de Jean DEFFA argent quatre deniers froment demi boisseau ...
seigle demi boisseau... avoine demie boisseau... poule le cinquième d'une, journée le cinquième
d'une dont je le quitte pour l'année 1683 sans préjudice de 1682 et de plus grande rente et arrérages
d'y celle et autres droits et devoirs seigneuriaux. » Difficile de se retrouver dans ces calculs.
L’année 1686, un nouveau fermier apparaît. « je soussigné comme fermier de Monsieur le
comte DAYDIN confesse avoir reçue de Jean Blot dit Mauvezy du Vignal argent 21 sols 21
deniers, froment un carton de boisseau 1/3 boisseau seigle un carton de boisseau 1/3 boisseau
avoine un carton de quart d'une, poule ... journées 1 3/4 d'une plus reçu du dit Blot pour l'article de
Jean Deffa : argent 30 deniers froment 3 boisseau 3/4 boisseau seigle 3 boisseau 3 quart boisseau
avoine 3 boisseau 3 quart boisseau… poule la moitié d'une… journée la moitié… d'une de rente
annuelle et perpétuelles qu'il fait à la seigneurie de Cuzorn dont je le quitte pour ... années 1686 et
21
1688 et sans préjudice de plus grande rente arrérages et autres droits et devoirs seigneuriaux. »
Signés Jean BEL.
Jean Bel succèdant à Delpech sera fermier du seigneur Blaise D’Aydie à partir de 1686
jusqu’en 1701.
En 1694, une crise alimentaire toucha la majeure partie de la France. Elle fut la plus grave
de tout le règne de Louis XIV. La succession de deux mauvaises récoltes, l'une très médiocre en
1692, l'autre catastrophique, en 1693, à la suite de deux étés pourris, engendra une pénurie de
nourriture.
Les registres paroissiaux de Cuzorn pour cette période, confirment clairement cet état de
fait. A partir de la fin du mois d’août 1692 la courbe des décès s’infléchit nettement. Du 28 août au
22 septembre il y a 10 décès, du 2 au 28 octobre 14, de début novembre jusqu'à mi décembre 10,
pour l’année 1693 il y aura 99 décès et 86 pour l’année 1694 alors que la moyenne annuelle pour le
XVIIe siècle est de 18 par an. Une analyse plus fine, montre que les plus touchés furent les enfants
de moins de 12 ans ou les personnes de plus de 50 ans. La population sera très fragilisée car malgré
une meilleure récolte, il y aura une réplique en 1696.
Voici un autre exemple rapporté dans le registre paroissial de Monpazier de l’année 1693.
« Je, soussigné, certifie à tous ceux qu'il appartiendra que depuis le vingt et septiesme de
May mil six cent nonante trois jusqu'au dernier décembre de la même année j'ay enterré
plus de cent personnes qui ne sont pas ici escrites pour ne scavoir leur nom, ni leur
habitation, ni d'où elles estoient, étant icelles décédées ou dans l'hospital de la présente ville,
ou sous les aubans(toiles servant d’abris), ou sous la hale de la présente ville, estant icelles
mortes de faim à cause de la misère publique. En foy de quoi me suis signé E. Fronces,
archiprestre (de Monpazier). »
C’est à cette époque que l’on trouve un premier témoignage sur l’enseignement au
fond des campagnes au XVIIième siècle. « Du 8 septembre 1694: a payé 63 livres 9 sols a Bertrand
Mallet cest les biens de Jean Augère marchand quil doit cella pour luy avoir ensseigné son fils a
lire ».
Jean Bel sera remplacé durant les années 1701 à 1705 par Bienvenu puis reprendra sa
fonction de fermier de Blaise D’Aydie à partir de 1706 jusqu ‘à l’année 1710.
En février 1710 le comte Blaise d'Aydie fait rédiger ses dernières volontés. Il décède
quelques mois plus tard. Son testament est ouvert à Périgueux, 24 novembre. De son mariage il a eu
dix enfants: quatre garçons et 6 filles. C’est à Françoise d'Aydie, la troisième de ses filles que
Cuzorn : évolution des décés de 1679 à 1722
0
20
40
60
80
100
120
1679
1690
1692
1693
1694
1695
1696
1697
1698
1699
1700
1701
1702
1703
1704
1705
1706
1707
1708
1709
1710
1711
1712
1713
1714
1715
1716
1717
1718
1719
1720
1721
1722
22
revient la seigneurie de Cuzorn. (Et avec elle le personnel déjà employé par son père. Jean Bel en
fait toujours partie.) (Archives départementales du Lot-et-Garonne )
En 1723 il y eu une rébellion du curé de Cuzorn à propos du culte de St Julien relaté par le
comte de Diènne.
« Le culte de St julien, était célébré par presque toutes les provinces de la France. Il existait
au XVIIIe siècle une confrérie de saint Julien de Brioude, et la fête de ce saint était célébrée au
milieu d'un grand concours de peuple, le 28 août de chaque année. Des animaux, amenés dans les
églises, étaient bénis par les prêtres « c'est la grande douceur des bestes que l'on voit à la basilique
de saint-Julien-de-Brioude, comme veaux folastres, chevaux impatients, truies grogneuses, qui
deviennent paisibles quand ils ont franchi le seuil du lieu saint. »
Or il arriva qu'en 1723, sieur Lafaurie, curé de Cuzorn, la transfèra au ler dimanche après le
28 août. Son intention ayant été connue de l'évêché, par les protestations générales des pèlerins.
L'évêque rendit une ordonnance maintenant le pèlerinage à sa date ordinaire.
Malgré cela, le curé Lafaurie, soutenu par quelques confrères voisins et surtout par le père
Adrien, gardien des Récollets de Montpazier, passa outre et se mit en révolte contre l'autorité
épiscopale et, pour bien marquer sa désobéissance, chanta et fit chanter des messes de morts le 28
Aôut. M. Pons, curé de Born, le sieur de Cusseaune, le père Adrien et plusieurs autres
ecclésiastiques, le secondèrent dans sa révolte. Et comme, malgré le mauvais temps, il était venu
beaucoup de monde à cause de la dévotion à saint Julien, il y eu nombre de communiants. Et ces
messieurs, par une dérision punissable, donnèrent la communion avec des ornements noirs. «Vous
sentez vous même, dit l'archiprêtre de Fumel, Monseigneur, le scandale que cela a fait. »
Le 3 septembre de la même année, c'est-à-dire aussitôt que le fait fut connu à Agen, M.
Louis de Canesin, archiprêtre de Fumel, fut envoyé par l'évêque comme visiteur à Cuzorn. Non,
seulement le curé de Cuzorn n'assista pas à la visite, mais il la cabala parmi ses paroissiens pour les
empêcher d'y assister.
Le procès-verbal de visite de l'église par l'archiprêtre est fort curieux. M. de Canesin
constate d'abord que :« le curé s'est dérobé et qu'il a dû sommer le marguillier (sacristain) de le
conduire dans l'église, et de lui exhiber les vases sacrés, les ornements, etc... » Suivirent nombre de
griefs contre le sieur Lafaurie, « qui laissait tomber en ruine les murs de son église, et ceux du
cimetière au milieu desquels l'archiprêtre avait vu des cochons paître, qui trafiquait des droits de
bancs et de sépulture, qui détournait à son profit les aumônes des fidèles, qui avait détruit plusieurs
tombes et tombaux relevés ornés d'architectures, deux desquels estoient construits en arceau et
servaient pour mettre à couvert les petits enfants qu'on portait pour estre baptisés, qui renvoyait les
vicaires pour profiter de leur rétribution, etc ... ». A la suite d'autres plaintes, le curé fut déféré à la
juridiction épiscopale le 21 octobre et après de nouvelles et de consciencieuses enquêtes, il fut
condamné par 2 décrets de M. l'Official les 6 et 27 janvier 1724. Le sieur Lafaurie, dans sa défense,
ne retint que l'accusation de profiter de la rétribution de ses vicaires. Ce qui semble indiquer qu'il
avouait être coupable des autres faits qui lui étaient reprochés. « Il a pris comme vicaire, dit-il, le
sieur Cusseaune, un des ecclésiastiques qui avaient célébré en noir la messe du 28 août précédent,
parce qu'il était en droit d'avoir un vicaire dont il avait toujours un extrême besoin et il lui a procuré
un salaire de 150 livres. Il a rendu toutes les déférences au seigneur évêque. Il est la victime d'une
intrigue et d'ennemis nombreux, et veut attaquer ces derniers en dommages et intérêts. » Il ne dit
pas un mot dans sa défense du changement qu'il avait décidé au sujet de la fête de saint Julien,
changement qui avait été la cause de toute la procédure que nous venons d'examiner.
Dans tous les cas on voit, par ce qui est exposé plus haut, que la puissante intercession de
notre saint était plus efficace sur les « bestes qui devenaient si douces dès qu'elles étaient entrées
dans l'église », que sur les hommes, lesquels sont parfois pire que les animaux. »
(Le culte de St Julien de Brioude à Cuzorn par le Comte Édouard de Dienne, 1905)
Quelques années plus tard apparait un Marquis de Nadaillac comme seigneur de Cuzorn et
Antoine Bel comme fermier de la seigneurie, ainsi qu'il est mentionné dans un document de la
famille Pasquet de 1759 : « sieur Antoine Bel ancien fermier de la seigneurie de Cuzorn habitant de
Pombier paroisse et juridiction de Cuzorn en vertu bail à ferme en date du 21 septembre 1733 entre
Monsieur le marquis de Nadaillac seigneur de Cuzorn contrôlé par Cassaigne les 8 janvier 1734 et
en vertu d'une cession faite par le dit seigneur de la seigneurie de Cuzorn depuis et y compris 1729
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jusque et compris 1733 en date du 3 février 1733 ……». Il semblerait que le marquis de Nadaillac
fut en possession de la seigneurie de Cuzorn depuis 1729.
« François du Pouget de Nadaillac, chevalier, seigneur marquis de Nadaillac en Quercy,
seigneur baron de la Villeneuve et de la Farge, seigneur du Roc en Quercy et de Cuzort en Agénais,
seigneur de Vallière, Saint-Séverin et autres places était né le 11 juin 1665. Il était le fils troisième
de François IV du Pouget, chevalier, seigneur marquis de Nadaillac, vicomte de la Villeneuve,
seigneur du Bouchet, du Roc de et de Saint-Symphorien, et de Françoise De Douhet, dame et
baronne de Saint-Pardoux.. »
(Société de sciences de la Creuse 2è série T 7 page 698)
Un armorial du Quercy précise que le marquis et comtes de Nadaillac, seigneurs du Roc
(paroisse de Mareuil), la Gondarie, la Lande, en Quercy; Vaux, le Bouchet, le Lac, la Chèze, Saint-
Séverin, la Péchade, Montplaisir, la Villeneuve, la Farge, en Limousin; est seigneur de Cuzort
(Cuzorn) en Agenais.
Nadaillac est une des plus anciennes maisons du Quercy, à laquelle on rattache par tradition
Bertrand Du Pouget, cardinal-évêque d'Ostie et de Velletrie. Elle a fourni une foule de personnages
marquants.
Le nom de Nadaillac a été pris par cette famille à la suite du mariage vers1450, de
Guillaume II Du Pouget avec Alamande de la Mahanie dame de Nadaillac.
(Bulletin de la société des études sientifiques du Lot T28 P 201)
La dernière mention de Nadaillac, dans les documents de Cuzorn, apparaît dans un contrat
de vente de (terre pré) fait par Marie Escande en faveur d’Antoine Blot charpentier pour la somme
de 57 livres, le 01 11 1741. En fin de l'acte on trouve la formule ci-dessous : « je soussigné comme
j'en ai pouvoir de Monsieur le marquis de Nadaillac ai donné le droit de prélation du présent contrat
à Antoine Blot. » (Le Seigneur avait sur son tenancier le droit de prélation : en cas de vente de la terre à un
particulier. Le seigneur pouvait acquérir cette terre en indemnisant l'acquéreur du prix plus les frais)
Signé La Tour de Bel
La seigneurie de Cuzorn changea à nouveau de propriétaire en 1745. Elle passe dans les
mains de Pierre d'Escourre conseiller du roi et son procureur général honoraire au bureau des
finances de Guyenne seigneur baron de Cuzorn demeurant à Paris rue neuve des petits champs
paroisse de Saint Rock.
Pour l’année 1746 Le Seigneur Escourre paye 9 livres de Capitation, 39 livres 10 sols 3
deniers de dîme, et 200 livres de taille pour une surface imposeé de 77 sextérées (75 ha)
En janvier 1755 il vend un pré à Antoine Blot habitant du Vignal par l’intermédiare de son
frère Louis d'Escourre de Péluzac habitant de Libos.
Le 16 janvier 1759, Pierre Escourre épouse, à Paris, Marie Dahon, fille d’Alexandre Dahon,
officier du roi.
En mai de la même année Le Sieur Pierre d’Escourre seigneur de Cuzorn arrente la métairie
du Vignal à Antoine Blot marchand habitant du Vignal.
En Juin 1761 il vend un petit claux situé au Vignal à Antoine Blot.
Pierre Escourre décèdera en juin 1767 en laissant de nombreuses dettes. Les créanciers
s’unissent autour de Louis Petit de la Nauze, banquier à Paris, pour récupérer leur argent. Dans ce
contrat d’union, il y avait Pierre Beaujon négociant à Bordeaux, Alexandre Dahon beau-père de feu
Pierre d'Escourre, Anne de Chaumont-Guitry comtesse d’Amblimont, madame la marquise de
Crussol, monsieur le marquis de Rochechouart-Surgères, la demoiselle d’Ussé, et aussi des
menuisiers, tailleurs, marchands de draps, merciers, bijoutiers, bouchers, boulangers, épiciers, etc.
Une assemblée des créanciers du 9 septembre 1768 décide de la vente des biens que Pierre
d'Escourre possédait en Agenais, notamment la terre et baronnie de Cuzorn
(Histoire de Cuzorn Bellecombe)
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Curieusement, trois ans après, on trouve dans un acte du 18 09 1770 concernant la vente par
Bernard Reynal de six cartonnats de pré en faveur de Pierre Pasquet marchand habitant de
Guiraudel paroisse et juridiction Cuzorn, la formule suivante : « Je donne et cède à l'acquéreur du
présent contrat les droits de prélation et retenu féodale et sans préjudice de tout autre droit et devoir
seigneuriaux. Fait est donné à Libos le 11 mais 1771 Sieur D'Escourre. »
Cinq ans après on trouve à propos d’une vente de terre faite par Jean Rigal de Tesquet à Jean
Blot aussi de Tesquet, Louis Berdolle de Saint Vincent Seigneur de Cuzorn.
« Nous nobles Louis de Berdolles de Saint-Vincent seigneur baron de Goudourville ,
Cuzorn et autres places avons par ces présents cédé et cédons a Jean Blot habitant du village du
Vignal paroisse de Cuzorn pour cette fois seulement le droit de prélation que nous avons à cause de
notre seigneurie et baronnie de Cuzorn sur la vente qui a été faite par Jean Rigal marchand du
village de Tesquet paroisse dite Cuzorn au profit du dit Jean Blot d'une pièce de terre sise en notre
juridiction du dit Cuzorn désignée confrontée est limitée aux contrats ci-contre en date du 20
octobre 1772. À l'effet par le dit Jean Blot d'en jouir en bon vassal et amphithéote et à la charge par
lui de nous payer tout droit et devoir seigneuriaux auxquels ladite pièce peut être sujette et sous
division annuelles fait en notre hôtel à Toulouse le 16 juillet 1773
Berdolle de St Vincent »
Le 22 février 1774, la baronnie de Cuzorn est officiellement acquise par Louis Berdole de
Saint-Vincent. C’est son procureur, Antoine Le Bel, écuyer, demeurant à Paris, qui a comparu
devant les conseillers du roy, notaires au Châtelet de Paris, « lequel sieur Le Bel, a, par ces
présentes, déposé en écus d’argent et monnaye ayant cours, comptés et réellement délivrés à la vue
des notaires...»
(Histoire de Cuzorn Bellecombe)
(1761 1784 Bureau du Journal général de France, ou Affiches à Paris)
Par un testament du 8 juillet 1779, Louis Berdole de Saint-Vincent, baron de Cuzorn, fit de
son deuxième fils, Jean-Marie Berdole de Lalande, son héritier. Comme il n’habitait pas Cuzorn,
mais en son hôtel à Toulouse, c’était le sieur Lamarque, son fermier, qui habitait le château.
(Histoire de Cuzorn Bellecombe)
En 1784, Jean-Marie Berdole de Lalande, baron de Cuzorn bailla les terres, lui appartenant au Vignal, à Jean
Blot.
En 1788, Jean de Frontin, Sieur de La Pronquière, se rendit au château de Cuzorn comme
procureur de son beau-frère, Guillaume Léonard de Bellecombe, qui est qualifié, dans l'acte passé,
de haut et puissant seigneur et baron de Cuzorn. C'est le nouveau propriétaire. Il renouvelle alors le
bail au sieur Pierre Lamarque. Le bail porte l'affermage de l'entière terre, soit en rentes directes et
foncières et leurs suites, de quelque nature qu'elles soient, tels que droits de lods et ventes et
décharges. La baronnie se composait de quatre corps de domaines, deux moulins à eau banaux (que
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les gens étaient tenus d'utiliser en payant une redevance au seigneur), une forge à marteau, un foulon (pour le
foulage des étoffes de laine ou de cuir), un four et un pressoir banaux, des cheptels, bestiaux, charrettes,
etc., et de trois métairies. Le sieur Lamarque est chargé des meubles du château et doit tout rendre
au seigneur de Bellecombe tel qu'il l'a pris, après avoir partagé les profits. Monsieur de Bellecombe
se réserve un appartement pour y loger lui ou ceux qu'il enverra. Le fermier est tenu de les nourrir.
Il fait aussi les réparations locatives et doit informer le propriétaire des empiétements qui peuvent
survenir sur le domaine. Le sieur Lamarque, acceptant ce bail, a pour garants de sa solvabilité
Bertrand Austruy, marchand.
« Guillaume Léonard de Bellecombe, Maréchal des Camps et Armées du Roy, Grand Croix
de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, Commandant Général des Établissements français
dans l’Inde, Gouverneur Général des Îles Françaises d’Amérique Sous le Vent, baron de Cuzorn,
seigneur de Tayrac et Font Neuve, était le fils de Pierre Léonard de Bellecombe et de Anne de
Marabal. Il naquit à Bellecombe, près de Perville, en Agenais, le 20 février 1728. A 19 ans, il fut
volontaire au Régiment de Royal Roussillon ; en 1757, au Canada, il eut le grade d’aide-major ;
Commandant à l'Isle Bourbon (La Réunion) de 1767 à 1774 ; en 1778, il se distingua lors du siège de
Pondichéry et fut nommé plus tard Maréchal des Camps et Armées du Roy. En 1776, il épousa, à
Bordeaux, Angélique Catherine de Galaup de Marès, née à Villeneuve-sur-Lot le 12 novembre
1748. Se voyant sans héritiers après plusieurs années de mariage, il s'occupa de l'avenir des fils de
sa soeur Marie-Louise, épouse de Jean de Frontin. En 1780, il fit entrer l’aîné Pierre-Guillaume dans
le régiment de Pondichéry comme sous-lieutenant. En 1785, Guillaume de Bellecombe a terminé sa
carrière militaire. Rentré de Saint-Domingue, il employa ses dernières années à l'administration des
propriétés qu'il avait achetées. Cependant, sa femme et lui demeuraient à Montauban, rue du Vieux-
Collège, où son infirmité l'y retenait. »
(Histoire de Cuzorn Bellecombe)
Guillaume de Bellecombe faisait parti de la Noblesse. À ce titre il fut convoqué à
l’assemblée de la Noblesse de la Sénéchaussée d’Agen en mars 1789. Peut-être empêché par ses
problèmes de santé, il ne s'y rendit pas, car c'est une autre personne qui signa pour lui, à savoir
"Messire Gratien de Saint-Geniès de Lapoujade de Langle".
(Histoire de Cuzorn Bellecombe)
Avec Guillaume de Bellecombe se termine la lignée des seigneurs de Cuzorn.
- Etat des lieux avant la révolution -
À la fin de l'ancien régime nous pouvons tenter de nous faire une idée de la vie de la
population de Cuzorn.
La vie quotidienne était essentiellement consacrée aux travaux des champs et dans les
périodes hivernales aux travaux liés et à l’extraction de minerais de fer, à la fabricatin du charbon
de bois pour la production de fonte et à l'usinage d’objets principalement des aratoires sarcles
bêches, pioches, ou utilitaires comme des chaudrons, poêles, casserole, bande de roulement pour les
charrettes. La vie en autarcie demandait à chacun d'avoir plusieurs activités durant l'année et a
favorisé l'émergence d'une population de paysans ouvriers. Les maîtres de forge ne travaillaient que
lorsque le niveau d’eau dans la Lémance le permettait. La coupe du bois et l'alimentation de la
charbonnière se faisaient en dehors des périodes de semailles ou de récolte. Les maçons,
charpentier, cloutier, tisserand, tailleurs d’habits, papetiers, meuniers, négociants et même juge et
huissiers possédaient tous des terres qu'ils exploitaient pendant les périodes favorables. Les
syndicats n’existaient pas mais des contrats étaient parfois négociés entre employeurs et ouvriers.
Voici un exemple en1771 à propos des repas des ouvriers.
1- Entente patronale passée entre les différents propriétaires de moulin au sujet des
repas des ouvriers.
« Au lieu de Libos, paroisse et juridiction de Fumel en Agenais, le premier décembre 1771,
devant le notaire royal soussigné … sont présents et constitués en leurs personnes les sieurs Jean
Trenty, négociant habitant du présent lieu, Jean Ballande aussi négociant habitant du lieu, paroisse
et juridiction de Gavaudun, autre Léonard Ballande habitant au moulin à papier de Martiloque dans
cette paroisse, Jean Duffa habitant au moulin à papier de Pombié dans la paroisse et juridiction de
Cuzorn, Jean Roques habitant le lieu appelé le Moulin Bas dans la paroisse et juridiction de
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Sauveterre, Jean Perié habitant du moulin de Majou-lassy dans la susdite paroisse de
Gavaudun, David Jardel habitant du moulin à papier de Condat, Simon Caperony habitant au
moulin de Lesquivat dans la susdite paroisse, tous les susnommés en Agenais. Marc Saisset
habitant au moulin à papier de Tousac, paroisse dudit Tousac juridiction d'Orgueil en Quercy lequel
fait tant pour luy que pour Jean Saisset son fils ayné habitant au moulin de Fonsalade dans la
paroisse dudit Sauveterre auquel il promet faire agréer et approuver le présent traité à peine de tous
dépens, Louis Bertal habitant au moulin à papier de Cabar dans la paroisse et juridiction de
Moncabrier en Quercy et Pierre Martines habitant au moulin à papier de Ratier, susdite paroisse de
Cuzorn, tous possesseurs de moulins à papier ou fabricants iceluy, et encore le sieur Jean Ballande
promettant et se faisant fort pour le nommé Caubas dit Navasselle habitant du moulin à papier de
Saint Avit dans la paroisse dudit Saint Avit, juridiction de Lacapelle Biron, auquel il promet faire
agréer, approuver et ratifier à peine d'en répondre en son propre et privé nom, lesquelles parties ont
dit qu'elles ont reconnu qu’il est onéreux pour elles de nourrir les ouvriers employés dans leurs
moulins et les susdits constituants pour remédier aux abus résultant de la nourriture fournie aux
susdits ouvriers ont unanimement résolu de se conformer aux usages pratiqués aux moulins de
Couse, et de Belvès en Périgord. En conséquence de cette résolution, il demeure accordé, convenu
et arrêté entre les susdits constituants sous réciproques stipulations et acceptations qu'à l'avenir et à
commencer au cinquième courant pour les plus tard chacun desdits constituants qu'ainsi que ceux
pour lesquels il a été stipulé et cautionné par ledit sieur Ballande et Saisset père, cesseront et
discontinueront de nourrir et fournir aucuns aliment à leurs ouvriers a peine des trois cent livres …
…il demeure convenu entre toutes parties que celuy des constituants qui passera outre au préjudice
du présent traité sera tenue d'accorder a tous les autres constituants une indemnité telle qu'elle sera
jugée par des arbitres dont ils seront obligés de convenir dans huit jours …. … comme aussi il reste
convenu que supposé que quelques ouvriers et compagnons desdits moulins s’avisassent de troubler
le presant accord et défendre quelque moulin desdits sieurs constituants, ils s'uniront tous ensemble
pour faire punir lesdits ouvriers séditieux même les faire bannir de la province sil est possible, et
surtout des susdits constituants promettent et s'obligent de ne prendre jamais a leur service les
susdits ouvriers séditieux, il demeure aussi convenu que pas un des constituants ne pourra prendre a
son service aucun compagnon qui viendra de quitter un desdits constituants s'il n'est porteur d'une
déclaration de maître de la fabrique. »
2- Entente ouvrière passée devant notaire au sujet des repas dus par les propriétaires
des papeteries.
« Dans la ville de Fumel en Agenois, le 13e jour de decembre 1771.... sont presents et
constitués en leurs personnes Guilhaume Trouniac, François Tramblié, Jean Marty, Pierre Pourriol,
Jean Lauras, Pierre Labruière, Gerome Verdier et Charles Jardel, Jean Galés, François Amblar,
François Galés, ouvriers, coucheurs et gouverneurs occupants les cuves des moulins a papier de
l'Agenois et du Quercy habitants aux dits moulins, y travaillants, lesquels du vouloir et assistance
des ouvriers compagnons travaillant dans la fabriques desdits moulins ont convenu et conviennent
par ces présentes qu'à l'avenir ils ne recevront plus la nourriture de la part des maîtres fabricants à
quoy ils renoncent par Exprès ; mais qu'a l'avenir il sera payé par les dits maîtres fabricant
aux quatre principaux compagnons a savoir a l'ouvrier, au coucheur, au laveur et au gouverneur,
et à chacun d'eux quinze livres par mois pour ladite nourriture seulement, et à l'apprenti, au vireur
et aux salarants et salarantes suivants les us et coutumes des moulins de Couse et quant à leurs
gages ils leur seront payés suivant les anciens usages, de même que les avantages qui restent fixés à
seize sols par jour et feront le papier suivant l'ordre …….. »
Pendant tout le XVIIIe siècle le gouvernement dirigeait la vie économique et obligeait les
ouvriers à se grouper en corporations qu’il pouvait contrôler et réglementait les procédés de
fabrication. Certains industriels et commerçants avaient demandé que l’Etat renonce à son dirigisme
et qu’il laisse libre jeu à l’initiative de chacun. Turgot ministre des finances de Louis XVI proclama
l’abolition des corporations et la liberté du travail industriel en 1776.
La disparité des zones féodales et leur isolement du fait de communications difficiles avaient
engendré nombre de systèmes particuliers de comptes et de mesures. Les unités de mesures étaient
27
si différentes suivant les territoires et les juridictions qu’il fut obligatoire d’établir des barrières
douanières et des calculs savants pour commercer avec d’autres juridictions.
Pour résoudre ces difficultés, les cahiers de doléances de 1789 réclamèrent « une même
mesure et un même poids ». Cette demande fut satisfaite par la création du système métrique. Le
point de départ en fut la décision de l'Assemblée Constituante, en 1791, de choisir comme base de
l'unité de mesure, la longueur d'une partie du méridien terrestre; ainsi cette mesure pourrait être
acceptée par tous les peuples. L'échelle des divisions choisie pour les mesures fut le système
décimal. La Convention vota en août 1793 l'adoption du système métrique.
En ce qui concerne Cuzorn la correspondance par rapport au système actuel se traduit ainsi :
1 - La monnaie
La Livre, monnaie principale dont la valeur variait suivant le lieu, se divisait en Sols et
Deniers. Une livre valait 20 Sols et un Sol 12 Deniers. En 1694 Marie Biers femme de Jean Bergues
estima qu’une paire de boeufs valait 90 Livres. En 1619 Antoine Blot acheta l'équivalent de 1
hectare de terre labourable pour 480 Livres, en 1692 Jean Blot, dit Mauvezy, acquit une pièce de
terre à 750 Livres l’hectare, en 1741 Antoine Blot charpentier du Vignal acheta une pièce de terre à
Antoine Roubert à 860 Livres l’hectare. En 150 ans le prix de la terre sera multiplié par 3. La Livre
sera remplacée définitivement par le Franc créé le 17 germinal an XI (7 avril 1803). Le Franc
apparaîtra pour la première fois, dans le budget de Cuzorn, l’année 1808.
2 -Les mesures agraires
Les mesures courantes étaient, soit en relation avec le travail nécessaire à la mise en valeur
d’une parcelle: c’était le Journal, équivalant en moyenne à 40 ares, soit en relation avec la quantité
de semence nécessaire pour cette parcelle : c’était la Sexterée variant de 145 à 83 ares. A Cuzorn on
utilisait la Sextérée. Cuzorn étant rattaché au système de Blanquefort, la Sexterée valait 97,51
ares et était assez proche de l’hectare actuel. Elle se divisait en 8 Cartonnats de 8 Boisselats de 9
Lattes ou Escats de 0,169 ares.
3 - La capacité pour les liquides
Là aussi les mesures étaient variables suivant les lieux, par exemple, à Agen la Barrique de
100 pots faisait 196 litres, à Casseneuil 220 litres et à Fumel 209 litres .
A Cuzorn on se servait du référentiel de Fumel. La mesure courante était la Barrique pour
les grands volumes et le Pot pour les petits. Cependant pour les très gros volumes on utilisait le
Tonneau qui valait 4 Barriques soit 836 litres. Pour Cuzorn la Barrique de 100 Pots contenait donc
209 litres, le Pot de 2 Pintes 2,09 litres, la Pinte de 2 chopines 1,04 litre, la Chopine de 2 Roquilles
0,55 litres et la Roquille 0,26 litre. En 1727 « la veuve de Mr Jean Bel donne à Jean Blot deux
barriques de vin pour une dette de 50 livres. »
4 – La capacité autre que les liquides
A Cuzorn le Sac de 83,12 litres valait 3 Quartons de 27,4 litres, le Quarton 3 Poignerées de
13,7 litres et la Poignerée 4 Boisseaux de 3,42 litres (mesure de Fumel). En 1626 Jean Blot du
village du Vignal vendit douze Sacs de charbon (de bois) à la forge de la mouline de Libos et ce qui
revenait à peu près à 1000 litres pour la somme de 15 livres. En 1756 Jean Rigal dit Fitarel habitant
du Tournié paye 28 livres pour 2 sacs de blé.
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5 – Les étoffes
L’unité de mesure des tissus était l’Aune. L’Aune de Cuzorn correspondait à celle de
Gavaudun où la canne de tisserand mesurait 2 aunes, mesure d’Agen, c’est à dire 2,28m.
6 – La longueur
La Toise mesure importée a toujours eu la même valeur de 1.949 m. Pour les longues
distances on se servait de la Lieue valant 2000 Toises soit 3898 m. En 1793 « le citoyen Louis
Couder demeurant à Mélis s'est obligé de porter le courrier de la commune une fois par semaine à
Monflanquin distant de quatre Lieues pour 20 livres par an. »
7 - Le poids
A Cuzorn on utilisait la Livre "poids de marc" qui pesait 489,5grammes et valait 16 Onces.
L’Once pesait 30,59grammes et valait 8 Gros. Un Gros pesait 3,82grammes et valait 72 Grains de
0,053grammes.
Les impôts avant 1789
1 - les impôts seigneuriaux.
- Droit de Lods et de vente ou droits de mutation: Sommes dues en % sur le montant de
chaque vente de biens immeubles de terre ou de maison.
- Taxes sur le fonctionnement du four banal, du moulin, (four et moulin du seigneur)
Les seigneurs étaient dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tous les
habitants de la seigneurie les fours, les moulins, etc. Pour la contrepartie, les habitants de la
seigneurie étaient obligés d’utiliser ces installations en payant une redevance seigneuriale (banalité).
Les principales banalités concernaient le four banal (taxé par le fournage), le moulin banal et le
pressoir banal. Les propriétaires étaient imposés sur leurs biens, en nature, argent et journée de
travail, qui étaient perçus par le fermier des domaines du seigneur. Voici un exemple à propos d’un
affermage de terres par le seigneur de Cuzorn (Pierre d'Escourre) à Antoine Blot en 1759
Voici un exemple de contrat de métayage au XVIIIe siècle.
« Aujourd'hui douzième du mois de mai 1759 après-midi dans le château de la baronnies de
Cuzorn en agenais devant le notaire royal soussigné et témoins sous nommés fut présent Antoine
Blot marchand habitant du village du Vignal paroisse et juridiction de Cuzorn lequel de son gré et
de volonté a reconnu tenir en fief perpétuel tout comme ses prédécesseurs ont ci-devant tenu
messire Pierre d'Escourre conseillers du roi et son procureur général honoraire au bureau des
finances de Guyenne seigneur baron de Cuzorn demeurant à Paris rue neuve des petits champs
paroisse de saint rock, d'ici absent mais pour lui présent est acceptant messire Étienne Louis
Escourre écuyer sieur de Peluzac habitant du bourg de Libos paroisse et juridictions de
Monsempron suivant l'acte de procuration dudit seigneur son frère du 30 avril 1750 et retenus par
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Bronot et son confrère notaire au Châtelet de Paris qui a été enregistrés aux greffes de cette
juridiction, savoir est les possessions suivantes :
Qui est en premier lieu une petite pièce de terre en vignes appelées à Las Vignotte tènement
(lieu dit) du Vignal en la présente juridiction par le reconnaissant … laquelle se confronte du levant
chemin dudit village du Vignal allant à Guiraudel du midi terre de Jeanne Teyssedou couchant est
nord terre du reconnaissant par lui ci-devant reconnut contenant un cartonnat un boisselat et demie
boisselat.
plus une autre pièce de terres situées dans le même tenement et juridictions appelée Darrés
Las Vignes … laquelle se confronte du levant terre de Jean Mounniac du midi et couchant est nord
terre dudit Blot contenant un cartonnat deux boisselats , faisant contenance ledit deux pièces celle
de deux cartonnats trois boisselats et demi sous la rente argent de quatre deniers y compris la part de
poule et journées attendues que le tènement s’en trouve chargé, froment demi boisseau demi quart
seigle 82 froment, avoine quart boisseau ;
De plus déclarent posséder les reconnaissant dans le tènement de la Calpeine en cette
juridiction une pièce de terre est pré appelé Al Ribaillou et telle que ledit Blot a acquise dudit
seigneurs d'Escourre par contrat du 29 novembre 1755 retenus par Valety notaire royal, … laquelle
se confronte du levant terre de Jacques Layrac, du midi et couchant au ruisseau Valade , du nord
terre de Joseph Bissière contenant deux cartonnats trois Boisselat, sous la rente argent de deux
deniers y compris la part de poule, froment demi boisseau, quart de quart d'autres, seigle autant
lesquels contenance revienne à celle de quatre cartonnat six boisselats et demie ; et les rentes unies
ensemble argent six derniers, froment un boisseau demi quart, quart de quart d'autres, seigle autant
que de froment, avoine quart de boisseau demi quart d'autres, le tout de rente annuelle perpétuelle
foncière directe du en conformité des anciens titres est dernière reconnaissance laquelle rente icelui
reconnaissant sont obligés de payer au dit seigneur et à ses représentants chaque année qui sera
rendue est portée dans le présent château et grenier dudit seigneurs les grains bons et marchands
mesures de cette juridiction payable à la fête de la Saint-Michel du mois de septembre l'argent à la
Noël le tout d'une chacune année avec les droits d'acaptes dus et accoutumés qu'est double rente
quant à l'argent seulement à chaque mutation de seigneur et feusatier que ledit sieur Escourre de
procureur susdit se réserve par exprés avec tout droit de lots de rentes de prélassions et tous d'autres
droits de fondalitté directité droits et de voir seigneuriaux les féodaux avec toute justice haute
moyenne basse. De même sera tenu ledit reconnaissant en conséquence desdits anciens titre et
dernière reconnaissance de venir moudre tous les blés et autres grains de la dépense de sa maison et
famille au moulin Bannerets (moulin du bourg) dudit seigneurs sans pouvoir s'en dispenser sous
quelque prétexte que ce soit suivant l'usage et coutumes qui est observées, promet ycelui
reconnaissant à être loyal tenancier, ne détériorer lesdits biens au contraire les améliorer ainsi qu'en
vrai père de famille ne les aliéner ni transporter à main morte forte à d'autres personnes de droits
prohibés d'établir sur yceux aucun sens sur sens rente sur rente et desdits fonds en faire montrer que
dans de ce il en sera requis par le dit seigneur ou autres ayant de lui droits, en revenir à nouvel
exploit. En reconnaissance quand il appartiendra, en faire l'exhibition de tous titres concernant iceux
fief ainsi ledit sieur Escourre procureur dudit à de nouveau ju… le reconnaissant desdits biens avec
promesse de garantie touchant la directité féodale seulement, même s’oblige le reconnaissant que si
il venait lui ou ses successeur habiter dans le présent lieu de Cuzorn de venir cuire le pain de la
dépense de la maison et famille au four Banerets (four banal) dudit seigneurs comme sont obligés des
autres habitants domiciliées dudit Cuzorn, se réservant ledit sieur d'Escourre tous les arrérages de
rentes qui peuvent être dus sur lesdits fonds tant à lui que fermiers avec les autres droits et devoirs
seigneuriaux, dont le dit tout. Les parties m'ont requis leur retenir le présent acte de reconnaissance
aux frais et dépend dudit reconnaissant. Pour remettre fait la minute et deux expéditions l’une pour
le terrier dudit seigneurs, et la présente pour le reconnaissant. Ce que leur a été accordée après que
les parties ont en fait les obligations chacun pour ce qui les concerne de tous leurs biens savoir : le
reconnaissant nommément ceux reconnu avec tous d'autres et ledit sieur Escourre ceux dudit
seigneur ce qu'ils ont soumis à justice présent à ce Jean Cassaigne praticien(clerc) habitants de
Gavaudun et Pierre Delfarguiel marchand aubergiste habitants du présent lieu qui a signé avec ledit
sieur Escourre à l'original non le reconnaissant pour ne savoir de ce requis, l'original contrôlé au
bureau de La Capelle Biron par Cassaignes.
30
moy Vidal notaire royal »
2 - Les impots royaux
En plus des impôts payés au seigneur les habitants devaient payer l’impôt royal.
La capitation, la taille, la dîme (retenue par le clergé)
- la taille :
La taille est un impôt direct sur les propriétaires perçue par les collecteurs en fonction des
surfaces cultivées par ceux-ci dans chaque paroisse. Cet impôt est presque généralisé sur l’ensemble
du territoire à l’exception de quelques villes franches qui compensaient en général ce manque à
gagner pour le trésor par un impôt indirect.
L’origine du mot " taille " est généralement attribuée à l’entaille que percepteurs et
commerçants faisaient sur deux règles de bois ou bâtons dont un exemplaire était conservé par le
contribuable comme preuve de son paiement.
En 1749 à Cuzorn la taille portait sur 2500 sextérées (approximativement 2438 hectares).
Escourre seigneur de Cuzorn paya 200 livres 2 sols 3 de taille pour 77 sextérées (75 hectares) et le
Curé ne paya 17 sol 2 deniers pour 2cartonats et 5 boisselats de terre.soit (25 ares )
- La capitation :
Cet impôt établi par les empereurs romains, fut rétablit, en 1695 par Louis XIV, il devait être
payé par tous les Français, sans distinction de privilégiés et de non privilégiés.
En 1746 à Cuzorn la capitation s’élevait à 250 livres 10 sol pour 220 contribuables soit un
peu plus d’une livre par contribuable. Escourre seigneur de Cuzorn paya 9 livres, alors que Jean
Rigal de La Furette paya 5 sols.
3 -les impôts royaux et du clergé
- la dîme :
La dîme correspondait à la 10ème partie des récoltes ou des revenus qui sont donnés à
l'Eglise. La 11ème botte de blé, 1/10ème des agneaux, porcs, chèvres et oies, 1 denier à la Saint
Martin, 4 chapons à Noël. Le quart de la dîme allait à l'évêché.
En 1746 à Cuzorn la dîme portait sur 1975 sextérées 5 cartonnats 1 boisselat ( approximativement
1922 hectares) et s’élevait à 1002 livres, 11 sols deniers. Escourre seigneur de
Cuzorn paya 36 livres 10 sols 3 deniers de dîme pour 77 sextérées (75 hectares) alors que Le Curé
paya 3 sols 3deniers pour 2 cartonats et 5 boisselats de terre. Soit (25 ares )
Le registre de la taille pour la juridiction de Cuzorn en l’année 1786 permet d’avoir une vue
plus précise de la répartition des biens de la seigneurie de Cuzorn à la fin de l’ancien régime.
En cette année 1786, la surface cultivée pour l’ensemble de la juridiction était de 1960
sextérées. La sextérée de Cuzorn alignée sur celle de Blanquefort correspondait à 97,51 ares ce qui
fait une surface totale de 1911 hectares répartie sur 315 propriétaires. Les sommes dues au titre de
la taille pour la communauté étaient de 5389 livres 14 sols 11 deniers. Les propriétaires les plus
fortunés étaient Le Sr Bel de Roudigou qui cultivait 79 hectares, Bruno de Mélis noble, chevalier de
31
l’ordre de St Louis, qui possédait 59 hectares et Ballande bourgeois de Ratié papetier et cultivateur
qui en plus de la papeterie cultivait 59 hectares.
A l’opposé la moitié des cultivateurs vivaient avec moins de 4 hectares de terre les plus
démunis survivaient avec moins d’un hectare.
Le graphique suivant montre les surfaces cultivées en 1786, classées par lieu-dits et par
ordre croissant.
Le registre des tailles relevé par Bernard Raynal de Petitjean collecteur principal de la
commune de Cuzorn et Pierre Escande du Pouget consul de Cuzorn est publié dans son intégralité.
Les 320 propriétaires sont classés par ordre de surfaces cultivées décroissant.
Surfaces cutlivées en 1786
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Cuzorn
La Poulétie
Mélis
Bret
Belarbre
Augère
Bengoutou
Laborderie
Péméja
Pombié
Grillère
Petit jean Peyrepeau
Le Peyrin
Botge
Tournié
Marty Louit
Lagarde
La Sauvetat
La Terrisse
Balette
Guirodel
Hameaux
sextérées
Classement des propriétaires par surface cultivée en hectares et ordre croissant
32
Nom Prénom Hameau Hectares
Bel Roudigou 77
Brunot Mélis 59
Ballande Ratié 59
Seigneur Château 51
Gibert Anjeau 44
Bel Pombié 43
Arennes Jean Tandou 38
Géraud Pierre Le Peyrin 26
Degoudal Bengoutou (Gigiutoux) 24
Jayan La Jasse Tesquet 21
Tayssedou Antoine Bret 20
Andrac André Bret 19
Blot Jean Le Vignal 17
Baylé Jacques Grillère 16
Austruy Jean Belarbre 16
Faubert Etienne Lascombes 16
Laguarigue Bernard Lagarde 15
Bouyé Pierre Belarbre 15
Vignes Antoine Augère 14
Delbert Pierre La Poulétie 14
Ardaillou Pierre Belarbre 14
Escande Jean Lascombes 13
Rigal Jean Tournié 12
Vignes Pierre Augère 12
Petit Etienne Péméja 11
Escande Pierre Tandou 11
Raynal Bernard Petitjean Peyrepeau 11
Austruy Bertrand La Jasse Tesquet 11
Escoure François Grillère 11
Blot Jean Tesquet 11
Labayssière Jean Calfour 11
Riualhé Pierre Bélibas Bélihaut 11
Bélitran Jean Marty et Louis 10
Glady Pierre Laborderie 10
Guiraud Antoine Talou 10
Blandignères Antoine Augère 10
Gras Antoine Bitou 10
Thoueille Jean La Furette 10
Bienvenu Guillaume La Furette 10
Marmié Jean La Poulétie 10
Raynal Pierre La Furette 10
Ardaillou Mathieu La Jasse Mélis 10
Rabou Jean Cuzorn 10
Baylé Antoine Augère 10
Marcenat Jean Le Vignal 10
Blan Raymond La Furette 10
Marmié Guillaume La Poulétie 10
Martinet Antoine Bitou 9
Causset Bernard Boge 9
Bergues Jean Pombié 9
Roux Antoine La Jasse Mélis 9
Janbou Jean Tesquet 9
Bonnal Pierre Bret 9
Roulliac Antoine La Furette 9
Ardaillou Guilhaume Bret 9
Delmond Jean Bélibas Bélihaut 8
Lapèze Pierre La Poulétie 8
Pasquet Pierre Boge 8
Nom Prénom Hameau Hectares
Compte Guilhaume Petitjean Peyrepeau 9
Capmas Jean La Poulétie 8
Sérougne Etienne Le Vignal 8
Rigal Guillaume La Furette 8
Glady Barthélémy Laborderie 8
Mouliac Jean Augère 8
Roux Jean Augère 8
Bos Jean Bélibas Bélihaut 8
Labourel Jacques Rigou 7
Roubert Barthélémy La Jasse Mélis 7
Boulou Arnaud Péméja 7
Delluc Pierre Tesquet 7
Bentouiliaq Jean Jeanborie Lescarcelle 7
Depayrières Jean Mélis 7
Marmié Pierre La Poulétie 7
Hibert Michel Térrisse 7
Delpon Jean Tesquet 7
Fabre Guillaume Bélibas Bélihaut 7
Lartigue Antoine La Jasse Mélis 7
Rabou Jean Belarbre 7
Bentouliac Pierre La Sauvetat 7
Brousse Jean La Jasse Mélis 7
Allary Pierre Laborde 7
Laporte Antoine Cuzorn 7
Marmié Joseph La Poulétie 7
Balles Bernard Laborde 7
Bayle Jean Talou 7
Gaubert François Cuzorn 7
Saysset Arnaud Laborderie 7
Ricard Arnaud Le Peyrin 7
Coutrix Pierre Rigou 6
Tesquet Jean Tesquet 6
Augère Antoine Térrisse 6
Delcoustal Jean Cuzorn 6
Blot Jean Le Vignal 6
Cassaignes Jean La Jasse Tesquet 6
Marmié Louis La Poulétie 6
Rigal Pierre Lascombes 6
Rabot Pierre La Jasse Mélis 6
Blot Pierre Tesquet 6
Labaysière Jean Cuzorn 6
Tesquet François Tesquet 6
Escande Antoine Laborderie 6
Tayssedou Jean Bitou 6
Vergnol Jean Laborderie 6
Sendrau Joseph Tesquet 6
Tourret Jean Cuzorn 6
Cabanes Jacques Tesquet 6
Bonnefou Jean Bengoutou 6
Philip Guillaume Bengoutou 6
Arlan François Grillère 6
Delbos Jean Bengoutou 6
Augère Jean Rigou 6
Bruguières Jean Pourquiès 6
Augère François Tesquet 6
Escande Jean Petitjean Peyrepeau 6
Deffa François Laborderie 5
Classement des propriétaires par surface cultivée en hectares e ordre décroissant en 1786
33
Nom Prénom Hameau Hectares
Frayssinoux Pierre Jeanborie Lescarcelle 5
Sérougne Jean Bengoutou 5
Bentouliac Raymond Tandou 5
Véssié Jean Pourquiès 5
Rabot Jean Péméja 5
Landier Jean Laborderie 5
Rigal André Anjeau 5
Augère Jean Marty et Louis 5
Terrien Jean Laborde 5
Laymond Arnaud Calfour 5
Tessendié François Boge 5
Bidou Bernard Péméja 5
Vergues Pierre Lagarde 5
Tesquet Jean Belarbre 5
Delcalhou Jean Calfour 5
Tessendié Jean La Poulétie 5
Frayssinous Antoine La Poulétie 5
Baylé Barthélémy Jeanborie Lescarcelle 5
Bégou Pierre Mélis 5
Palen Antoine Tournié 5
Tricou François La Furette 5
Lacombe Jacques Boge 5
Blot Antoine Bret 5
Baras Jean Mélis 5
Caminade Jean Rigou 5
Gillis Jean Séjourné 5
Augère Bernard Cuzorn 5
Tesquet Raymond Tesquet 5
Delbrel Antoine Bengoutou 5
Mazet Jean Bengoutou 5
Tuillié Etienne La Sauvetat 5
Rigal Jean Tesquet 5
Baras jean Péméja 5
Mouly Pierre Belarbre 5
Despayrières Jean La Jasse Tesquet 4
Belladen Bernard Lascombes 4
Parqués Philippe Le Vignal 4
Lagat Pierre Anjeau 4
Raynal Jean Petitjean Peyrepeau 4
Amillaud Pierre Laborderie 4
Tesquet Jean Tesquet 4
Bonnefou Jean Cuzorn 4
Delmas Pierre Laborderie 4
Andrac Jean Cuzorn 4
Durou Pierre Balette 4
Laporte Pierre Cuzorn 4
Coutrix Jean Rigou 4
Escande Jean Cuzorn 4
Gipoulou Jean Talou 4
Bidou Jean Tesquet 4
Blot François Le Vignal 4
Rigal François Cuzorn 4
Berbyé Jean Bengoutou 4
Malliet Joseph Rigou 4
Sendrau Jean Le Vignal 4
Vergeat Jean Péméja 4
Marmié Jean Péméja 4
Passèrieu Estébé Tandou 4
Sendrau Jean La Jasse Tesquet 4
Nom Prénom Hameau Hectares
Laymond Antoine Belarbre 4
Sérougne Jean Le Vignal 4
Mouly Pierre Le Vignal 4
Marmié Pierre Tournié 4
Cassaigne Arnaud Grillère 4
Jourdane Jean Calfour 3
Marre Jean Balette 3
Pons Mathurin La Sauvetat 3
Bégou Pierre La Jasse Mélis 3
Boulou Bernard Péméja 3
Terrien Arnaud La Jasse Tesquet 3
Talamy Jean Le Vignal 3
Augère Pierre Tesquet 3
Pasquet Pierre Guiraudel 3
Magnac Etienne Cuzorn 3
Gras Jean Anjeau 3
Barriac Pierre Cuzorn 3
Cournut Guilhaume Cuzorn 3
Mouillac Bernard Le Vignal 3
Sabatié Jean Laborde 3
Lafargue François Pourquiès 3
Boulou François Péméja 3
Laymon Jean Cuzorn 3
Bayle Pierre Le Vignal 3
Rigal Jean Lascombes 3
Cabaillé Antoine Pourquiès 3
Trougnac Antoine Le Vignal 3
Baylé Jean Jeanborie Lescarcelle 3
Marmié Raymond La Jasse Mélis 3
Pouzet Jean Péméja 3
Ginestou Jean La Jasse Tesquet 3
Redondy Jean Lascombes 2
Tesquet Joseph Tesquet 2
Capmas Joseph Rigou 2
Escande Faure Jean Cuzorn 2
Nouaille Bernard La Jasse Tesquet 2
Capmas Jean Grillère 2
Andrac Louis Cuzorn 2
Terrien François La Jasse Tesquet 2
Pichat Pierre Anjeau 2
Soussiel Pierre Rigou 2
Escande Péméja 2
Tricou Joseph La Furette 2
Munié Charles Cuzorn 2
Tourret Jean Talou 2
Tesquet Jean Tesquet 2
Rabot Pierre Péméja 2
Saligné Pierre Cuzorn 2
Rouzié Jean Cuzorn 2
Delcoustal Antoine Cuzorn 2
Escande Anne Tesquet 2
Roubert Jean Cardou 2
Gras Anne Tournié 2
Labayssière Jean La Sauvetat 2
Cure Jean Cuzorn 2
Ospital Jeanne La Jasse Tesquet 2
Janbou Antoine Tesquet 2
Escande Antoine Cuzorn 2
34
Nom Prénom Hameau Hectares
Escande Jean Louis Tesquet 2
Escande Antoine Grillère 2
Cubertou François La Jasse Tesquet 2
Séguy Pierre Laborderie 2
Philipot Léhonard Roudigou 2
Ginestou Guilhaume La Jasse Tesquet 2
Delbert Jean La Poulétie 2
Bayssière Jean Cuzorn 1
Laymond Jeanne La Sauvetat 1
Charvalhé Pierre Cuzorn 1
Gras Pierre Cardou 1
Lacombe Jean Cardou 1
Delfarguiel Pierre Cuzorn 1
Labayssière Pierre Tournié 1
Begé Pierre Bélibas Bélihaut 1
Lafage François Cuzorn 1
Escaffre Jean Péméja 1
Tayssedou Antoine Anjeau 1
Séguy Roudigou 1
Tesquet Jean Térrisse 1
Carrolis Charles Cuzorn 1
Mascard Séjourné 1
Gras Pierre Bitou 1
Jayan Antoine Le Vignal 1
Jourdane Jean Tournié 1
Pasquet Bernard Lascombes 1
Boulou Izabeau Péméja 1
Astoul Jean La Furette 1
Bidou Jean Grillère 1
Soulier Guilhaume Cuzorn 1
Escoure Pierre Pourquiès 1
Bouye Pierre Cuzorn 1
Terrien François Cuzorn 1
Vidal Madeleine Cuzorn 1
Galles Bernard Cuzorn 1
Lamoure Marguerite Cuzorn 1
Breu Guilhen Cuzorn 1
Coutrix Raymond Séjourné 1
Moulinié Antoine Tournié 1
Augère Arnaud Guiraudel 1
Rigal Pierre La Furette 1
Delbert Barthélémy La Poulétie 1
Frayssinous charles Rigou 1
Delpon Jean Séjourné 1
Basset Pierre La Furette 1
Albert Guillaume Péméja 1
Laporte Antoine Cuzorn 1
Espié Mathieu Séjourné 1
Roux Jean Cuzorn 1
Astoul Jean La Furette 1
Delfarguiel Jean Cuzorn 1
Clary La Sauvetat 1
Cure Benoit Rigou 1
Delflau Jean Bélibas Bélihaut 1
Delier Catherine Tesquet 1
Bayle Guilhem Balette 0
Sérougne Pierre Cuzorn 0
Tesquet Jean Belarbre 0
Farginoux François Belarbre 0
Nom Prénom Hameau Hectares
Gipoulou Jean La Sauvetat 0
Curé Gibert 0
Bouttouyrs Jean La Sauvetat 0
Soussièl Pierre Roudigou 0
Rouzié Jean Cuzorn 0
Sérougne Jeanne Cuzorn 0
Rocques Jacques La Furette 0
Bissière Joseph Anjeau 0
Maury Jean Tesquet 0
Filhol Joseph La Poulétie 0
Sérougne Jean Séjourné 0
Couderc Pierre La Furette 0
Pinipot Jean Cuzorn 0
Delbouyg Jean La Furette 0
Rabot Pierre La Jasse Mélis 0
Carmeille Guiral Lascombes 0
Espargnac Jean Cuzorn 0
Caminade Jean Cardou 0
Baras Toinette La Jasse Mélis 0
Labayssière André La Sauvetat 0
Sousteille François La Sauvetat 0
35
Le bourg de Cuzorn en 1743
l’arpentement du village réalisé en 1743 (sous Louis xv ), document fourni par la famille
Laymond, nous a permis de retrouver des noms de rue et de place oubliés depuis ce temps. Le plan
ci dessous reconstitue ces lieux ainsi que les principales habitations dont beaucoup existent encore.
Le moulin du seigneur ainsi que les fours étaient banaux c’est à dire qu’ils étaient utilisés
obligatoirement par tous les habitants moyennant une redevance en nature (blé , orge ou seigle).
Il semble qu’il y ait eu deux portes sur la Lémance : La porte de la grande rue que l’on voit
actuellement donnant sur la Lémance avec son porche gothique, à laquelle on accédait certainement
par un pont et la porte du Sautas "a lane " (certainement porte du saut de l’âne) qui devait être un
accès par gué ou petit bac. Le bourg était entouré d’un mur. L’entrée sud était appelée" portail de la
ville" et se prolongeait par la rue publique puis rejoignait la rue venant de la porte du Sautas (à lane)
pour former la place de la Tigouse. Il semble qu’il n’y ait pas eu de communication avec la grande
rue car la propriété de Me Jean Escande allait du rocher à la défuite du moulin. .
Nous avons retrouvé les maisons et les terrains ainsi que les noms des propriétaires et
parfois leur profession. En voici la liste et leur situation sur le plan.
36
1/1 - Maison de François Géraud
2/1 - Maison de Jean Lavayssière tailleur d'habits
3/1 - Ayral de maison de Guihalme Lasserre
4/1 - Maison et jardin de Bernard Augère
5/1 - Maison de Pierre vigne
6/1 - Ayrial de maison de Guillaume Rigal
1/2 - Maison de Marthe Ginestou
2/2 - Ayrial de maison Mr Escourre
3/2 - Ayrial de séchoir de Mr Escourre
4/2 - Maison et parties de Mr Escourre
5/2 - Maison de Pierre Esparnac
6/2 - Moulin de Seigneur
1/3 - Fours Banerats
2/3 - Maison de Antoine Laporte (partie sur la rue)
3/3 - Maison de Antoine Laporte (sur le moulin)
4/3 - Maison de Jean Pradié
5/3 - Maison et étable de François Rigal menuisier
6/3 - Maison et partie de Sirgou Albert
1/4 - Ayrial de maison de Arnaud Ricard (Peyrin)
2/4 - Maison et parties d'Antoine Delcoustal
3/4 - Maison de Mr Bel
4/4 - Ayrial de maison de Jean Reynal (Peyrpeau)
5/4 - Ayrial de maison de Pierre Escande (Pouget)
6/4 - Autrre ayrial de maison de Pierre escande
1/5 - Maison de Souget Brassier
2/5 - Maison et petit jardin de Guillaume Magniac
3/5 - Ayrial de maison de Jean Mollénier
4/5 - Maison écurie étable de Me Jean Escande
5/5 - Ayrial de séchoir de Me Jean Escande
6/5 - Autre ayrial et parties de me Jean Escande
1/6 - Maison de Jean Sérougne forgeron
2/6 - Grange et petite maison de Jean Sérougne
3/6 - Maison de Marguerite Glady
4/6 - Maison de Dalphine Leger
5/6 - Ayrial de maison de Louis Andrac praticien
6/6 - Grange de Louis Andrac
1/7 - Jardin de louis Andrac (ancien temple)
2/7 - Maison de Louis Andrac
3/7 - Maison de Jeanna Astié
4/7 - Ayrial de maison de Jeanne Astier et Sr Bel
5/7 - Grange de Jean Andrac dit le beau
6/7 - Maison et parties de Jean Andrac
1/8 - Jardin de Jean Poumarède notaire royal
2/8 - Maison et ayrialde Jean Poumarède notaire
3/8 - Maison et parties de Sr Bel Juge royal
4/8 - Ayrial de maison de Arnau Augère et F Serre
5/8 - Maison jardin et parties de Jeanne Terrien
6/8 - Autre ayrial et parties de Jeanne Terrien
1/9 - Ile de Jeanne terrien
2/9 - Maison et jardin de Pierre Lagard chirurgien
3/9 - Ile de Pierre Lagard
4/9 - Maison de Reymond Barriac cloutier
5/9 - Jardin de Reymond Barriac
6/9 - Maison et parties de Mathurin Escande
1/10 -Maison partie et jardin de Sr Delpech Bachel
2/10 -Maison et jardin de Monde Lafargue
3/10 -Chambre et jardin de Sr Barraud de villeneuve
4/10- Maison et forge de Jean Escande fauré
5/10 -Maison et parties de Jean Munier
(Ayrial vient du latin areola qui signifie espace plat; et par extension l’endroit où l'on bat les grains ou indique
l’emplacement d’une maison ou d’une grange)
On remarque qu’il y avait un temple approximativement à l’emplacement de l’ancienne
boulangerie à droite du pont menant à la mairie actuelle. Les noms de rues et des places se sont
perdus avec le temps.
La largeur de la grande rue que l’on peut observer de nos jours montre que les transports se
faisaient avec des moyens peu encombrants. Il faut imaginer qu’à cette époque le trafic de
Loubejac à Salles passait dans le bourg par la grande rue.
-L’ancienne église de Cuzorn-
La première mention écrite relative à l’église de Cuzorn remonte à l’an 1307. Dans une
lettre, le pape Clément V confirme, à "Béralde Raymond abbé du monastère de Clairac , dix lunes
avant la fête de St Thomas, l'an du Seigneur 1307, que la collecte de la dîme de Saint Martin de
Cuzorn est pour le compte des abbés et de Bérald fils du noble seigneur de Sarignac , clerc
Agenais."
Il semble que l’église fut ravagée pendant les guerres de religions car en 1601, Nicolas de
Villars notait dans ses mémoires : "L'église de Cuzorn est entièrement découverte excepté en ce qui
concerne l'autel qui a été rompu. Il a semblé qu'elle avait été consacrée. Il y a deux chapelles à côté
du grand autel qui ont les autels rompus. L'église et le cimetière sont pollus (infestés) par sépulture de
huguenots dont il y a quelques maisons…".Mais le 12 juillet 1603, le cimetière fut réconcilié.
37
Un procès verbal d'archiprêtre de 1671 nous donne les renseignements suivants :
l'église a 30 pas de long et 15 de large, sans voûte ni lambris. Il y a deux autels ; un à droite dont on
ne connaît pas la dédicace ; l'autre à gauche dédié à Saint Aureilh. Le clocher est en pignon sur le
choeur, percé en quatre endroits.
Le 22 octobre 1676 fut baptisée la cloche Marie-Catherine de 900 kilos.
On relève dans
le procès verbal de Mascaron,
du 20 avril 1682, que l'église
est champêtre, sur une
éminence, qu'il y a sept ou
huit maisons auprès, qu'elle
n'est pas voûtée, que le
clocher est au-dessus du
sanctuaire en pyramide carré.
D'après Mr de
Chabannes, en 1731, l'église
est assez grande et bien
lambrissée, il y a une chapelle
du côté de l'évangile, appelée
"la chapelle de Salles" et une
autre chapelle au-dessous du
sanctuaire, du côté de l'épître,
dédiée au Rosaire.
Sous l'ancien régime il
y avait donc, du côté de l'évangile, une chapelle dite de Saint Aurély, de Sainte Aureille, ou encore
de Salles, ou encore Duperié, fondée par la femme d'un seigneur de Cuzorn, noble Esquine de
Sales. La dotation de ce petit bénéfice consistait en une rente de douze sacs de blé. Le prieur de
Monsempron, qui en 1601 (mémoires de Nicolas de Villars) prenait les deux tiers de la dîme, la
prenait tout entière à la fin de l'ancien régime et payait la pension congrue du curé, soit 700 livres.
Celui-ci jouissait en outre d'une pièce de terre appelée "Al Castelou", derrière l'église et une autre
terre appelée "Al Canabal de Mr le curé". Il y avait aussi un presbytère avec jardin qui,
réquisitionné pendant la Révolution, fut rendu à sa destination après le Concordat.
Dans leur projet de circonscription de 1792, les constitutionnels lui conservèrent son titre de
cure et lui joignirent Bonaguil à titre de succursale
Antoine BEL, prieur de Villeneuve de Rouergue, avait donné aux habitants de
Cuzorn une petite maison et jardin pour servir d'habitation au vicaire de cette paroisse (Registre
district de Monflanquin, 21 décembre 1791).
A la fin du XIXe siècle, dans les études que Mr Tholin a consacrées aux deux églises de
Cuzorn et de Saint Front on trouve la notice suivante : « ces édifices, voisins l'un et l'autre, ont tant
de point de ressemblance que je ne donne qu'une description générale qui est applicable aux deux. Il
paraît certain que ces églises ne devaient avoir qu'une nef. Elles se rapprochaient ainsi du plan de
l'église de Layrac. L'église de Cuzorn n'a pas de contreforts. Les fenêtres du sanctuaire de Cuzorn
sont étroites et leur centre est creusé dans une seule pierre. Quelques-unes de ces baies sont de
forme quadrangulaire. »
« Dans les deux églises, la seule partie chargée de décoration est la corniche qui sert
d'amortissement aux chapelles. Les bandeaux sont ornés de billettes. Les médaillons sont finement
sculptés : des entrelacs, des têtes de clous, des croix de Saint-André, des boutons, des encadrements,
des figures géométriques variées y sont appliqués. Un clocher à cinq arcades, consistant en un pan
de mur rectangulaire, est élevé sur l'extrados de l'arc triomphal. La simplicité et le caractère robuste
de la construction, font penser que ces deux églises sont du commencement du XI ième siècle. »
En 1803, elle a été érigée en succursale du canton de Fumel. Elle est dédiée à Saint-Martin,
évêque de Tours au IV siècle et la fête locale se célèbre le dernier dimanche d'Août.
38
De nos jours, seuls le coeur et deux absides subsistent attachées à la partie nouvelle,
construite vers 1880.
- Les voies de communications
Les voies de communications étaient peu nombreuses, et se faisaient sur deux axes. Un axe
nord-sud de Sauveterre à Libos par la rive droite de la Lémance. Un axe Est-Ouest de Loubejac à
Salle passant par le bourg et traversant la Lémance au niveau de la grande rue.(voir plan ci-dessus).
Ces grands chemins devaient permettre le passage de chariots tirés par des boeufs. Ils étaient
essentiels pour le développement des industries locales et de l’agriculture : Papeteries, forges,
produits agricoles. Pour les comunications entre les différents lieux-dits il existait un réseau de
sentiers qui seront mis en valeur et entretenus durant tout le XIXe siècle. Pour traverser la Lémance
en dehors du bourg il y avait des ponts ou des gués ou des bacs à Capoulette à la Forge et
certainement à Pombié.
La carte de Cassini réalisée pendant le XVIIIe siècle, montre que tous les lieux-dits de la
commune sont tous déjà existants à cette époque malgré quelques erreurs de nom. (Colombier pour
Pombié
La baronnie Cuzorn avant l789
.
39
Cuzorn sous la révolution
1-Création des administrations municipales
Les anciennes organisations, parlements provinces, sont supprimées par l’assemblée
constituante de 1790. Le décret du 15 janvier 1790 divise la France en 83 départements subdivisés en
districts et en canton. Par le décret du 22 décembre 1789, l'administration départementale est assurée
par un conseil de 36 membres élus pour deux ans et choisis parmi les moyens actifs (1) qui pourront
élire les députés. L'administration des districts était constituée de 12 membres également élus pour
deux ans et l'administration des communes appartenait au conseil général de la commune composé
pour un tiers des conseils municipaux et de deux tiers des notables élu pour deux ans par les citoyens
actifs. Avec ce système de vote et la notion de citoyens actifs, tous les pouvoirs se retrouvaient entre
les mains de la bourgeoisie et des notables de la commune et du département. La prépondérance de la
classe bourgeoise deviendra alors générale à tous les niveaux de l'administration. Il en fut ainsi pour
Cuzorn.
(1 - les Citoyens actifs sont ceux qui payent un impôt au moins égal à 10 journées de travail)
En février 1790 sous la présidence du curé de Cuzorn Aillaud fut organisée la première
élection municipale.
« La commune s'étant réunie a l'heure des vêpres dans l'église paroissiale, le "." Bel secrétaire
de l'assemblée a fait lecture du verbail des séances précédentes a tous le monde. En suite a été fait la
proclamation des membres du corps municipal selon le rang qui leur a été assigné par l'élection, le
nombre des suffrages, aussitôt tous les officiers municipaux et les notables s'étant réunis avec le
procureur de la commune ont prêtés le serment "régis" par l'article 48, et ont jurés devant la
commune de maintenir de tous leur pouvoir la constitution du royaume, et d'être fidèle a la nation, à
la loi et au roi de bien remplir leur fonction.Tous les membres de la commune ayant applaudit a ce
serment ont également jurés entière obéissance aux augustes décrets de l'assemblée nationale et
promis de soutenir au dépends de leur vie les membres qui la composent et à être fidèle à la nation, à
la loi , au roi. Après lequel serment messieurs les officiers municipaux se trouvaient réunis avec les
notable ont choisi d'un consentement unanime pour leur secrétaire Hibert (aisné) et pour leur trésorier
Pierre Gérain qui ont aussitôt prêtés serment en leurs titres et qualités, et messieurs les officiers
municipaux ont signés le présent avec tous ceux qui ont déclaré savoir signer. »
Aillaud président et BEL de Roudigou secrétaire de l’élection
Maire Ballande papetier à Ratié
Officiers municipaux Mr Aillaud curé - François Escourre laboureur - Blot - Laguarigue
Secrétaire greffier Hibert - Bel Procureur de la commune.
- Démission du maire -
« Le vingtième juin mille sept cent quatre vingt dix nous officiers municipaux
assemblés à dix heures du matin Mr Ballande maire a dit qu'ayant été élu membre administrateur du
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district de Monflanquin il faisait démission de sa place de maire par l'option qu'il faisait de sa place
d'administrateur. »
« Et tout de suite à la réquisition de Mr Bel procureur de la commune nous les officiers
municipaux ont délibéré de faire proclamation pour être lu et affiché à l'heure des vêpres afin
d'inviter les citoyens actifs de la commune à se réunir le quatrième juillet 1790. »
Mr Aillaud curé a été nommé maire ayant obtenu la pluralité absolue et réuni soixante dix
voix sur quatre vingt trois bulletins effectifs. Mr le curé a alors prêté serment en sa dite qualité.
Andrac Deveaux a été élu officier municipal en remplacement de Aillaud, Escande bourgeois de
Lascombe ayant refusé de remplir cette fonction.
Commence alors quelques heurts avec le fermier du château de Cuzorn quant à son
patriotisme. « Nous officiers faisant droit à délibérer de faire notifier au dit Lamarque négociant et
fermier des biens de Mr de Bellecombe qu'il est obligé de payer cent livres de contribution
patriotique. Comme ayant négligé de faire lui même sa déclaration la quelle notification lui a été faite
le même vingt cinquième juillet par notre secrétaire greffier que nous avons commis et sera affiché
dimanche suivant.»
Le premier Août 1790 François Escourre est nommé adjoint au maire.
La constitution civile du clergé publiée en Août 1790 stipule entre autre que « Un ecclésiastique
ne peut être maire, officier municipal ou conseiller général.»
Est-ce pour cette raison que le citoyen Aillaud démissionne ?
En septembre, Aillaud curé élu maire de Cuzorn, démissionne. « Je déclare que je me démet
aujourd'hui 24 septembre 1790 de ma place de maire pour raison de santé, et mieux vaquer à mes
fonctions curiales. »
Il s’ensuit un grand vide dans la gestion des affaires municipales jusqu’en 1792.
Durant l’année 1791 les ecclésiastiques doivent prêter le serment suivant : « Je jure de veiller
avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m'est confiée, d'être fidèle à la nation, à la loi, au roi et de
maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le
Roi. » Le serment devait être prêté 8 jours après, soit le 4 janvier 1791. Le 11 mars le pape condamne
la constitution civile du clergé. Fin juin on apprend la fuite du roi, et le 1er octobre a lieu la première
séance de l’assemblée législative.
En novembre 1792 fut mise en place une nouvelle équipe municipale. « le citoyen Bel
de Pombié et Blot du Vignal ayant été les deux qui avaient recueilli le plus de suffrages , le président
a averti qu'il fallait dans un second tour de scrutin porter un de ces deux citoyens et dans un second
tour des scrutins sur cinquante votants, le citoyen BEL ayant obtenu vingt huit voix a été proclamé
maire, en suite l'assemblée a procédé à l'élection du procureur de la commune et sur trente huit
votants le citoyen Andrac Deveaux a obtenu trente quatre suffrages et a été tout de suite proclamé
procureur de la commune, en suite l'assemblée a procédé à l'élection de quatre officiers municipaux
et sur quarante cinq votants le citoyen Blot du vignal a obtenu vingt six suffrages le citoyen Escande
de Lascombe a obtenu vingt cinq voix le citoyen Austuy de Tandou et le citoyen Lagarigue de
Lagarde ont eu vingt trois voix chacun et ont été proclamés officiers municipaux. Mais l'assemblée
ayant remarqué qu’ Austruy de Tandou et Blot du Vignal étaient beaux-frères et que par l'article
douze de la loi sur la constitution des municipalités ceux qui sont parents à ce degré ne peuvent être
réunis dans le même corps municipal, et a été gardé pour officier municipal Austruy de Tandou
comme plus ancien d’âge et le citoyen Blot du Vignal a été remplacé par le citoyen Blot fils de
Tesquet qui avait obtenu vingt trois suffrages, après quoi on a procédé à l'élection de dix notables et
la pluralité des voix s'est réuni en faveur du citoyen Raynal de Petit Jean, Hibert de Marty, Blot du
Vignal, Austruy de Belarbre, Bouye de Belarbre, Cassagne de la Jasse Tesquet, Jean delcoustal de
Laborde, Escourre de Grillère, Bergues de Pombié , et le citoyen Aillaud curé lesquels ont été
proclamés notables du conseil municipal. » puis plus tard Pierre Hibert (ayné) de la Terisse fut élu
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trésorier de la commune et François Escourre de Grillère trésorier. Louis Couder demeurant à Mélis
est recruté pour porter le courrier de la commune une fois par semaine au chef lieu de district
(Monflanquin).
Le premier janvier 1793 le citoyen Aillaud, curé, fut élu officier public pour constater les
naissances mariages et décès selon la loi du vingt septembre 1792.
L’administration communale qui perdure de nos jours fut définitivement mise en place en janvier
1793 à Cuzorn.
2- Les principales décisions prises par la municipalité à partir de 1793
-Recrutement de volontaires et réquisitions pour le service de la patrie.
Les officiers municipaux de la commune de CUZORN ayant été notifiés que la commune de
Cuzorn devait un contingent de volontaires au nombre de dix sept hommes, ont convoqué pour le
dimanche 10 mars les citoyens de la commune , « après leur avoir fait lecture de la loi nous avons
ouvert notre registre pour inscrire ceux qui voudraient volontairement se consacrer au service de la
patrie , et dans le même jour à une heure de l’après midi s'est fait inscrire Jean Laymond de Cuzorn et
personne d'autre ne s'étant présenté dans la journée nous nous sommes rendu le lendemain à la
maison commune pour tenir notre registre ouvert et personne ne s'est présenté pour se faire inscrire.
Alors nous avons invité les citoyens a se rendre encore le lendemain. Etant assemblés les avons
invités au nom de la patrie à se mettre défenseur et aussitôt se sont fait inscrire Pierre "Ventouillac"
de Jeanborie, Pierre Teyssedou de Bret , Pierre Thullié domestique de Bel de Roudigou, François
Mouly de Mélis, autre Jean Mouly son père, Jean Dusserre de Peyrepeau, Jean Guiraud domestique
de Austruy de Belarbre, Antoine Roux domestique de Nivuttia de Belihaut, Pierre Delbert de La
Poulétie domestique de Delluc de Tesquet, Jean Blot dit Mauvezi du Vignal, Philippe Parques
domestique de Peyratier de La Jasse Tesquet, tous des habitants dans cette municipalité et personne
autre ne se présentant avons invité la jeunesse à se faire inscrire. Enfin la fin du jour étant arrivée
nous avons convoqué l'assemblée finale pour le lundi dix huitième du courant et les citoyens s'étant
rendu ce jour là les avons encore invités à se faire inscrire sur le registre des volontaires et personne
ne se présentant nous avons instruit l'assemblée sur le mode qu'ils voudraient choisir pour compléter
le nombre et tous sont convenus que tous qui s'étaient fait inscrire volontairement aurait le droit de
nommer ceux qui étaient nécessaire pour compléter le nombre de 17 et qu'ils donnaient leurs voix en
particulier devant le citoyen Brisse Laffon commissaire du canton de St Front et présent à l'assemblée
et les dits volontaires s'étant présentés devant lui à la maison commune ont nommé le nommé Rabot
de Péméja, le nommé Cadet Petijan de Laborde, le nommé Latour dit Chalan domestique du citoyen
Ballande de Ratier, le nommé "..." de David de Laborde, le nommé "..." "..." et avons signés le
présent verbal avec le citoyen Brisse Laffon. »
Signé : BEL maire, ESCANDE ofmp , LAGARIGUE ofmp, BLOT ofmp, BRISSE LAFFON commissaire,
HIBERT secrétaire.
-Recensement des chevaux :
« Aujourd'hui vingt et un mars 1793 nous officiers municipaux de la commune de CUZORN
réunis avec le citoyen BRISSE LAFON commissaire pour le canton "..."afin de mettre en exécution
les articles huit et neuf de l'arrêté du département nous sommes fait présenté tous les chevaux de
notre commune et avons trouvé que 1° Guillaume Ballande de Ratier, Bruno de Mélis, Bel de
Roudigou, "Faubel" de Lascombe, avaient chacun un cheval que Lamarque en avait deux.»
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-Levée d’une force départementale
« Aujourd'hui vingt mars 1793 nous officiers municipaux ayant reçu un arrêté relatif à la levée
d'une force départementale qui nous a fait connaître que la commune de CUZORN devait fournir 9
volontaires pour son contingent nous avons tout de suite convoqué nos concitoyens en assemblée et
après avoir fait lecture des dits arrêtés du département et l'avis du district les avons invités à venir se
faire inscrire pour la défense de la patrie et se sont présentés tout de suite de bonne volonté les
citoyens François Teyssedou de Belarbre, Jean Bouye fils troisième du dit lieu, Jean Gatinou du
Vignal, Jean Raynal de Peyrepeau, Pierre Ribatier de Beli Haut, Guillaume "Medieu" de la Furette,
Pierre Guiraud des "Escloupier", Jacques Ricard du Peyrin fils plus jeune, Jean Lougras del
Tournié, et avons fait la proclamation devant l'assemblée. »
-Création d’une police municipale.
« Aujourd'hui sept avril 1793 les officiers municipaux et les notables après s'être
mutuellement consultés ont nommés pour membre du comité de sûreté les citoyens François Fort
demeurant à Tesquet, Jacques Delfarguiel demeurant à Cuzorn, Antoine Lagarigue demeurant au
Calfour. »
-Remplacement d’un volontaire
Le deux du mois de may 1793 « le citoyen Jean Blot du Vignal de notre municipalité qui
s'était fait inscrire le onze mars dernier sur le registre de défenseur de la patrie le quel nous a dit que
des affaires à lui survenues l’empêchant de donner les marques de son patriotisme et de la bonne
volonté à courir à la défense de la patrie plus il présentait le citoyen Pierre Raynal du village de La
Furette de la municipalité âgé de vingt ans et de la taille de cinq pieds trois pouces environs et selon
l'article dix sept de la loi du vingt quatre février "est" chargé de l'habiller et équiper à ses frais et qu'il
en répondrait jusqu'à ce qu'il soit reçu au corps ou il sera envoyé, et que d'autre part pour donner des
preuves de son attachement à la patrie il promettait aussi à Pierre Raynal une gratification de 380
livres. » Le conseil a accepté, par délibération, le dit Pierre Raynal pour remplacer le citoyen Blot
inscrit sur le nombre des volontaires.
-Désarmement des personnes suspectes.
« Aujourd'hui vingt et unième avril 1793 le conseil général de la commune étant assemblé
dans les formes ordinaires a délibéré d'aller faire le désarmement du citoyen Brunot ci-devant noble
et chevalier de St Louis de notre municipalité et d'aller faire une visite domiciliaire chez le citoyen
Lamarque jugé par raisons à nous connues comme suspect d'incivisme et ayant été désarmé une autre
fois. Nous officiers municipaux au nombre de trois accompagné du procureur de la commune nous
sommes transporté en écharpe, vers quatre heure de l'après midi chez le citoyen Lamarque logé au
cy-devant château pour lui demander ses armes et n'ayant trouvé que sa femme elle nous a dit
qu'elle ne lui en connaissait aucune et vu cela nous lui avons demandé un sabre que nous savons qu'il
a acheté depuis son désarmement. Et elle nous a dit qu'il l'avait perdu. Après son dire et sur son refus
de nous présenter le dit sabre et pour d'autres raisons à nous connues lui avons notifié verbalement
que le citoyen Lamarque serait consigné dans le domicile du château sans pouvoir sortir hors de sa
basse-cour jusqu'au nouvel ordre et avons laissé du présent verbail entre les mains de sa femme avec
ordre de "le" faire venir dans toute la journée du mardi prochain vingt trois avril sous peine d'être
pour suivi selon toute la rigueur de la loi et avons signés.
Le vingt quatre avril 1793 le conseil général de la commune s’est assemblé pour faire droit à
une pétition du citoyen Lamarque par laquelle il expose qu'il est injustement consigné dans son
domicile par un verbal de la municipalité daté du vingt et un du présent mois n'étant ni ci-devant
noble ni n'ayant d'aucun seigneur, mais seulement fermier de la ci-devant terre de Cuzor ne se croyait
nullement suspect d'incivisme ayant même des preuves contraires. Le conseil de la commune
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considérant les dites allégations et sa délibération prise le vingt et un avril par laquelle il établi qu'il
sera seulement fait une visite domiciliaire chez le citoyen Lamarque pour voir si il n'avait aucune
arme suspecte à cause qu'il avait été désarmé dans le mois d'octobre dernier a demandé aux officiers
municipaux pour quelle raison ils avaient consigné le citoyen Lamarque. Les officiers municipaux
ont répondu qu'ils l'avaient consigné à cause du refus qu'on fit de leur remettre un sabre à lame qu'ils
demandaient leur disant qu'il l'avait perdu et sachant d'ailleurs qu'il l'avait et qu'ils l'avaient consigné
encore que sur des raisons que le citoyen Deveaux procureur de la commune dit avoir devers lui
lesquelles prouvait son incivisme et que la sûreté générale demandait qu'il fut empêché de divulguer
en public le propos dangereux qu'il tenait. Alors le conseil général a demandé au citoyen Deveaux
procureur de la commune de lui exposer qu'elles étaient ces raisons qu'il avait allégué et le procureur
de la commune a déclaré savoir que 1° le citoyen travaillait à discréditer les assignats 2° que le
citoyen Lamarque avait dit publiquement que les représentant du peuple ne cherchaient qu'à ramasser
de l'argent et nous abandonner, 3° qu'il disait qu'on envoyait les volontaires à la boucherie et se
dernier grief il le sait depuis trois mois il dit qu'il prouverait tout ce qu'il alléguait. Sur les allégations
qui ont été faites par le citoyen Deveaux procureur de la commune le conseil général délibère
maintenir la consignation faite contre le citoyen Lamarque jusqu'à ce qu'il se soit justifié et que copie
en sera portée au directoire du district pour consulter sur la marche que la municipalité doit tenir.
Le 2 juin Lamarque a fait représenté qu'il aurait de grandes pertes à essuyer sy il ne pouvait se
rendre à la foire d'Agen et qu'il priait en conséquence le conseil de ne vouloir le mettre dans le cas de
supporter une si grande perte dans ces affaires. Le conseil lui donne la permission d'aller tenir la foire
d'Agen l'obligeant toute fois d'être rendu le jeudi 6 mai dans son domicile et d'y rester consigné
comme au par avant.
Le neuf juin 1793 le citoyen Bel maire a communiqué une lettre dans laquelle les
administrateurs disent que le citoyen Lamarque ne parait pas suspect. Le conseil général de la
commune délibérant sur la dite lettre a dit s'en tenir à l'administration supérieur et lève en
conséquence la consigne du le citoyen Lamarque. »
-Détermination des salaires
Le trois novembre 1793 le conseil général de la commune s ‘est assemblé au sujet de la
fixation salaires, gages, main d'oeuvre et journée en vertu de la loy du vingt neuf septembre
1793 et décide d’une augmentation de 50% par rapport à 1790.
Journées de travail de la terre Salaire en 1790 Salaire en 1793
1er octobre jusqu'au 1er mars 5 sols par jour 7 sols 6 d par jour
1er mars jusqu'au 1er juin 6 sols par jour 9 sols par jour
1er juin jusqu'au 1er octobre 10 sols par jour 15 sols par jour
Charpentier 10 sols par jour 15 sols par jour
Menuisiers 10 sols par jour 15 sols par jour
Tonneliers 10 sols par jour 15 sols par jour
Scieurs de planches 10 sols par jour 15 sols par jour
Tailleurs d'habits 6 sols par jour 9 sols par jour
Forgerons de grandes forges 12 livres par semaine 18 livres par semaine
Marteleur 12 livres par semaine 18 livres par semaine
Le 2ieme ouvrier 11 livres par semaine 16 livres 10 sols par semaine
Le 3ième ouvrier 9 livres par semaine 13 livres 10 sols par semaine
Le 4ième ouvrier 7 livres par semaine 10 livres 10 sols par semaine
Le trieur de mine 15 sols par jour 22 sols et demy par jour
Les femmes 3 sols par jour 4 sols et demy par jour.
Gages des domestiques 72 livres par an 108 livres par an
(Début de l’utilisation du calendrier républicain par la municipalité)
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-Réquisitions de matèriel pour l’armée révolutionnaire.
Le 26 frimaire l'an deuxième (16 12 1793) organisation de la réquisition: « de toutes les
brides selles fontes fourreau , houppes , manteaux et porte manteaux , de quelque couleur et nature
qu’il soit , sabre pistolets et botes qui peuvent se trouver dans notre municipalité et de faire pour cela
toutes les démarches et visites domiciliaires qui seront nécessaire. »
-Démolition du château
Séance du quatrième nivose an deux (24 12 1793) nous officiers municipaux « voulant faire
exécuter le décret des dix huit et vingt et un mars qui ordonne la démolition de châteaux forts
flanqués de bastions entouré de redoutes et de fossés ceints de murs à créneaux avec pont-levis ,
qu'après la publication de la loi le propriétaire commença quinze jours ou trois semaines après à la
démolition des tours et l'ouvrage ayant été interrompu pendant quelques temps nous officiers avons
requis maçons charpentiers et manoeuvres pour continuer la démolition des objets soumis au dit
décret et qu'ils doivent continuer jusqu'à la fin de l'exécution de la dite loi c'est à dire quand
descendra la grande tour entouré de mâchicoulis jusqu'au niveau du corps de logis et les faussés
seront comblés le créneau fermé , la tour dite de NERAC en forme de redoute et jointe au corps de
logis un pont de bois, déjà découverte sera démolie si toute fois les maisons qui se trouvent au
dessous ne risquent point de cette démolition complète. »
-Réquisition des souliers.
Le vingt trois nivose an deux (12 01 1794) s’est présenté le citoyen Fournier agent du
directoire du district de Monflanquin pour effectuer la préhension de tous les souliers qui se trouvent
existants dans les dépôts, magasins, ateliers, et boutiques de cordonniers. « Nous lui avons déclaré
n'avoir ni dépôts, ni magasin, ni ateliers qu'un seul cordonnier où il ne se trouvait aucune paire de
soulier, par défaut de marchandise et avons signé avec lui. »
-Inventaire des objets de valeur se trouvant dans l’église.
Aujourd'hui dix septième pluviose an deux (05 02 1794) nous maire et officiers municipaux
de Cuzorn assemblés …« pour faire l'inventaire des matières d'or d'argent, de vermeil, de cuivre, de
fer, plomb et autres métaux qui se trouvent dans le temple de tous les cultes. En conséquence nous
nous sommes transportés dans le temple de notre commune pour faire notre inventaire où nous avons
trouvé:
1- un calice avec sa patène 2- un ostensoir 3- un porte dieu 4- un réservoir pour mettre les
osties sacrées le tout pesant deux livres cinq onces 5- une piscine de cuivre pesant une livre et demi
qu'est tout ce que nous avons trouvé dans notre susdit temple servant au culte. »
-Arrété municipal pour maintenir la morale publique
Le 27 pluviose an II (15 02 1794). « L'agent national prés de notre commune ayant fait
observé au corps municipal que les cabarets de la commune étaient remplis dans la nuit de personnes
qui n'étaient entraînées que par un esprit de débauche ou de plus mauvaise intention, ce qui
occasionne des disputes et des "bates" (bagares) et a requis qu'il faut défendre à tous les cabaretiers
de la commune sous peine d'amendes de ne recevoir aucun citoyen de la commune à l'entrée de la
nuit pour leur donner à boire ou à manger ou à jouer autres espèces de divertissements. »
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« La municipalité arrête les articles suivants
Pour les cabaretiers.-1° il sera défendu à tout cabaretier de la commune de donner à boire
manger ou jouer et de fournir leur maison pour quelle espèce de divertissement dans aucune heure de
la nuit sous peine de cinq livres d'amende, pour la première fois cy on trouvait en contravention.
2° et de dix livres et de vingt quatre heure de prison si li ya récidive.
3° et de plus fortes peines et amendes pour les autres fois.
Pour les consomateurs- 1° tout individu de la commune qui s’est trouvé dans les cabarets à
l'heure indue sera de trois livres d'amende s'il est prouvé qu'il n'a voulu sortir aux instances du
cabaretier ou qu'il ait provoqué du bruit ou des querelles sera condamné à de plus fortes amendes
réglées par la municipalité.
La municipalité se charge de faire des visites de temps en temps et d'y surveiller, et charge en
outre par commission les citoyens Escande G jardinier père et le citoyen Jacques Magnac de
surveiller les cabarets qui sont dans le lieu de Cuzorn et de dénoncer la contravention, et charge pour
le même objet les citoyens Joseph Tesquet et Jean Delbreil par le lieu de Tesquet.
-Mise en commun des récoltes de céréales
« Le conseil général de la commune a choisi deux greniers dont l'un est du citoyen Ballande
de Ratier et l'autre du citoyen Bel de Pombié pour contenir tous les grains de notre commune et pour
la réception et distribution des dits grains et avons nommé pour commissaires, six membres qui sont
les citoyens : Bel de Roudigou, Lagarigue du Calfour, Arnaud Augere dit Bidou de Tesquet,
Delfarguiel de Gibert, Pierre Ventouillac de Janborie, Ricard du Peyrin, qui rendront compte de leurs
opérations durant chaque décades à notre conseil général. »
-Réquisition des sabotiers pour fournir l’armée
Vu l'arrêté du district de Monflanquin du seize ventose an II (06 03 1794) concernant la
fabrication des sabeaux (sabots) nous avons requis tous les fabricants des sabeaux a savoir :
Jean Trouille de la Furette, Francois Delpon de Tesquet, Ventouillac cadet de Jeanborie et
Jean Glady fils de Laborederie à faire des sabeaux de bon bois, d'une mesure convenable.
-Inventaire des biens conservés dans l’église.
« Aujourd'huy dix neuf germinal (08 04 1794) l'an deuxième…. en conséquence d'une lettre
du directoire du district du 9 germinal (29 03 1794) qui fait la demande des matières de cuivre , fer ,
plomb , étain , linge et ornements , nous nous sommes transportés dans l'église pour faire l'inventaire
des effets et avons trouvé
1° une chasuble avec ses assortiments en soy de plusieurs couleurs galonnée d'un galon faux
2° une chasuble noire avec ses assortiments
3° une chasuble violette avec ses assortiments
4° une chasuble en soy de plusieurs couleurs avec ses assortiments
5° une chasuble mauvaise avec son étole galonnée d'un galon faux
6° une étole en soy de plusieurs couleurs galonnée d'un galon faux
7° un pluvial en soy avec son écharpe
8° la garniture du dey en soy
9° un devant d'autel en soy
10° une nappe
11° deux plats d'étain
12° l'encensoir avec sa navette et une lampe le tout en cuivre jaune
qu'est tout ce que nous avons trouvé et avons signé. »
46
-Répartition de la récolte et distribution des céréales du district.
Le vingt huit germinal an II (17 04 1794) en vertu d'un arrêté du district de Monflanquin qui permet à
la commune de Cuzorn de prendre des céréales sur les communes du district excédentaires.
« Nous avons délibéré de nommer deux commissaires pour se transporter au grenier public de
Sauveterre pour faire peser le nombre de cent quintaux de grains de même qu'à la commune de
Mazière qui doit fournir à notre dite commune cent trente quintaux du grain, idem à la commune de
St Martin qui doit fournir quarante quintaux vingt neuf livres et demy, idem à la commune de
Montagnac qui doit fournir aussi dix quintaux de grains, ce qui revient au total au nombre de deux
cent quatre vingt quintaux cinquante livres, pour faire subsister notre commune jusqu'au vingt cinq
floréal (14 05 1794) et pour faire peser le dit grain nous avons nommé pour commissaire , les
citoyens Bergues de Pombie et le Citoyen Lagarigue du Calfour pour se rendre aux dits lieux dans
les communes indiquées. » de même le dix huit floréal (7 mai 1794) « les citoyens Escande de
Lascombe et le citoyen Lagarigue du Calfour pour se transporter au grenier de St Front, pour faire
peser le nombre de trente trois quintaux soixante six livres de grains. » et le vingt huit floréal (17
mai 1794) « avons nommé les citoyens Jean Boye fils ayné de Belarbre et Etienne Thuille de la
Sauvetat pour aller chercher demain cinq quintaux quatre vingt sept livres du grain à prendre sur
Agen. »
- Fête de la raison
Le dix neuf prairial (7 juin 1794) en vertu d'un arrêté du citoyen MONESTIER représentant
du peuple dans les départements de LOT ET GARONNE (première mention de département ),
« relatif à l'anéantissement du fanatisme, à la célébration des fêtes décadelles à la régénération de
l'esprit publique nous ferons célébrer une fête à l'honneur de lettre (l'être) suprême et inviterons tous
les bons citoyens d'y assister , nous nous sommes transportés à notre ci devant église où nous avons
fait mettre inscriptions sur la porte TEMPLE A LETTRE SUPREME, et nous avons enlevé toutes les
images du fanatisme que nous avons fait brûler à cause de leur inutilité, et quant aux manuscrits nous
n'y en avons pas trouvé que de mauvais cadres et de mauvaises planches, et de vieux chandeliers en
bois de plus nous y avons trouvé un devant d'autel en cuir doré. »
- Salaire et recensement des journaliers.
Le vingt six prairial (14 juin 1794) an II le conseil de la commune « a taxé la dite journée
pour lever la récolte savoir les hommes quinze sols par jour et nourris et les femmes huit sols. »
- Etat des journaliers existants dans notre commune (Ouvrier louant sa force de travail à la journée):
Lieu dit Noms
Tesquet : Antoine Pasquet, Andrieu, Augere dit Pichot, le fils de
Fromenty, le fils de Cabanne, Francois Delpon
La Jasse Tesquet : Cubatou
Vignal : Mouly, Sendreau
Bret : Bonnal
Peyrin : Marty Ricard
Calfour : Delcaillou
Tourgné : Gouyou, Jean Marmie fils
Melis : le fils de Begou, Antoine Gines
Laborde : le fils de "...", le fils de Terrien, le fils de "Delcou..."
Laborderie : Amellan, Deffa
Cante Perdrix : Jean Bayle
Grillère : Cassagnes, Bidou
Pemeja : Bage, Pouset
Louis : Augere
Cuzorn bourg : Sauret, "Com..", Ramond Lavayssiere, Jean Rigal,
Francois Terrien, Pierre Vergne.
47
- Création d’un comité de surveillance
Le vingt neuf prairial an II (17 juin 1794) le conseil général de la commune « a nommé
pour membre du dit comité les citoyens Bel de Roudigou, président, Glady de Laborderie,
Lagarigue de Calfour, Roux du Peyrin, Ricard du Peyrin, Boye fils de Belarbre, le fils de Blot
marchand du Vignal, Blot Poil Blanc du Vignal, Pierre Ventouillac de Jeanborie, Delpon de
Tesquet, Ballande de Ratier, Augere dit Bidou De Tesquet, pour surveiller la conduite des
citoyens qui s'écarteraient de leur devoir et rendre compte au comité de salut public. »
- Réquisition de céréales pour Bordeaux
Le neuvième thermidor an II (27 juillet 1794) le directoire du district ayant fixé le
contingent de la commune de Cuzorn au nombre de cent quintaux de grains, « le conseil
général fait la répartition comme suit : Et pour le versement du dit grain avons établi le grenier
du citoyen Blot dit Mauvesy du Vignal. »
le citoyen Lamarque fermier de la citoyenne Bellecombe 60quintaux
le citoyen Bel de Roudigou 10q
le citoyen Ballande de Ratier 10q
la citoyenne veuve Brunot de Melis 06q
le citoyen Lautonie pour Ballargues 04q
le citoyen Gibert pour Buffeben 03q
le citoyen Blot de Tesquet pour le bien de la citoyenne Escande 02q
le citoyen Roux du Peyrin 01q
le citoyen Bel de Pombie 02q
le citoyen Austruy de Tandou 01q
le citoyen Blot du vignal 01q
-----
100q
Ces réquisitions posent des problèmes de répartition suivant la fortune des citoyens,
comme le montre la pétition suivante.
« Cejourd'huy dix fructidor l'an deux (27 août 1794) ….. une pétition qui fut remise sur
le bureau par le citoyen BALLANDE Vu la dite pétition présentée au directoire du district
touchant la répartition pour la cotte de l'approvisionnement de BORDEAUX nous l'avons
portée à dix quintaux attendu qu'après les héritiers de feu BELLECOMBE il est un des citoyens
le mieux approvisionné de notre commune ayant trois métairies et un moulin et que si nous
n'avons pas porté d'autre citoyens à une plus forte cotte, c'est que nous avons tiré des
réquisitions sur eux pour approvisionner les citoyens de notre commune qui ne recueillent point
des grains qui sont en grand nombre, et que nous n'avons donné pas une réquisition sur le
citoyen BALLANDE pour les approvisionner et avons signé . »
- Remplacement du Curé.
Le vingt troisième thermidor an II (10 août 1794). Assemblée extraordinaire « des
citoyens actifs dans le temple de la dite communauté… afin de procéder à l'élection d'un
notable dont la place est devenue vacante par le citoyen Aillaud ci devant ministre du culte, qui
à été obligé de se rendre au district en vertu d'un arrêté du citoyen Monestier représentant du
peuple. Les citoyens de la dite assemblée étant au nombre de soixante ont préféré de passer tout
48
de suite d'une unanime voix par signe en levant le chapeau ont élu Le citoyen Jean Delfarguiel
du lieu de Gibert pour prendre sa place comme notable et officier publique.»
(Arrété Monestier du 5 prairial : À dater de la communication du présent arrêté, les ci-devant prêtres ou
autres ecclésiastiques et ministre d'un culte quelconque.... Les dits prêtres seront tenus, comme tout ceux qui ont
éte indiqué par l'arrêté du représentant du peuple, du 5 prairial, de se rendre est rester dans les chefs-lieux de
leurs districts, sous la surveillance des autorités constitués ; et si ils s'y refusent, il est seront traduits par la force
publique dans les maisons de réclusion.)
- Extraction du salpètre.
L’armée pour la défense de la patrie, nécéssite de poudre à canon et pour se faire de
salpêtre. Il est alors décidé d’organiser sa production dans toutes les communes. Ainsi fut fait à
Cuzorn.
Le conseil général de la municipalité a délibéré « qu'il n'y avait point de grange plus
propre à léssiver la terre que la cave du château de Cuzorn qui est du couchant appartenant aux
héritiers de feu Bellecombe et pour payer les manouvriers avons nommé le citoyen Escande fils
dit Tourneur pour trésorier en conséquence nous lui fourniront un mandat de mille livres. » et
« avons nommé le citoyen Jacques Delfarguiel de Cuzorn afin de lessiver la terre ou il se
pourrait extraire du selpettre (salpêtre). »
Le 4 fructidor an II (21 août 1794) l’agent du district recommande de presser «
l'extraction du salpêtre de se cel cy précieux et cy nécessaire au succès des armes de la
république déclarant au conseil qu'il ne sera quitte envers la patrie que lorsqu'il ne restera plus
un seul pouce de terre salpêtrée dans la commune. » et le quatrième sansculotides an II (20
septembre 1794) avons nommé les citoyens Lagarigue et Raynal pour se rendre au directoire du
district pour lui demander la somme de douze cent livres pour payer les manouvriers qui
travailleront à l'extraction du salpêtre. »
Le quatorze vendémiaire an 3 (5 octobre 1794) « la municipalité étant assemblée en
leur maison commune, afin de requérir de cuvier pour servir à l'extraction du salpêtre avons fait
réquisition comme suit savoir celuy de Delfarguiel de Gibert, celuy de "..." idem, celuy de la
veuve Escourre de Grillere , "...", Bayle idem , Lavayssiere de Cuzorn, Delcoustal idem, "..."
Dumad idem, Delfarguiel, la veuve Mouillac de Belihaut, le métayer de Guiraudel, les quels
cuviers susnommés seront tenus de porter le dit cuvier à dix heures du matin quinze du courant,
jour de lundy faute par eux de s'y refuser ils seront poursuivi révolutionnairement »
Le vingt huit vendémiaire an III (19 octobre 794) réquisition de « deux manouvriers
pour travailler a porter du terreau pour extraire du salpêtre, Pasquet de Tesquet , et Cassagne
fils de Grillere « qui se rendront demain chez le citoyen "Rabou" avec sa "hache" pour se
joindre avec le citoyen Delfarguiel pour travailler conjointement à la dite extraction . » et le 5
brumaire (26 octobre 1794) requisition de cuvier pour servir à l'extraction du salpêtre, chez le
citoyen Ventouillac de Tandou, Etienne Thuille de La Sauvetat, et faute par le dit Thuille d'en
avoir , le citoyen Cabanes le fournira, la citoyenne veuve Brunot de Melix fournira "sernal ?".
le citoyen Lamarque fournira quatre "barequet", le citoyen Bel maire fournira une "cassarolle",
le fils Darlan de Grillere est requis pour manoeuvre. » Le 3 frimaire (23 novembre) requisition
du citoyens Boye de Belarbre qui doit « fournir une cuve de charrette et de la faire conduire le
quatre frimaire au ci-devant château de Cuzorn. »
49
Le 6 frimaire (26 novembre 1794) « réquisition à la citoyenne Brunot de Melis afin
qu'elle fasse conduire un cuvier en fonte vendredi prochain huit du présent mois au ci-devant
château de Cuzorn ……. réquisition au citoyen Blot du Vignal pour fournir une cane bois pour
l'extraction du salpêtre la veuve Brunot de Melis fournira une cane , Fauvel idem fournira une
cane , Escande de Lascombes fournira une demy cane , Bel de Roudigou une cane , Hibert de
Marty une demi cane , le citoyen Austruy de Tandou une cane, Lasa du Marrou une cane,
Glady dit Laborie de Laborderie une cane. »
La rémunération de la journée est fixée à trois livres pour le citoyen Delfarguiel de
Cuzorn en qualité de salpêtrier.
L’extraction du salpêtre pose quelques problèmes car l’agent salpêtrier du district de
Monflanquin étant en tournée écrit :« vu que "lattelier" du salpêtre établi dans la commune de
Cuzorn n'est pas en activité en conséquence je requiers la municipalité de la dite commune de
le "metre" en activité et de m'en instruire avant la fin de la présente décade sous peine d'être
poursuivie conformément à la loi du 13 pluviose concernant ceux qui "metent" du retard à la
fabrication du salpêtre à Cuzorn le 3 ventose SALLESSE agent salpêtier .
Les citoyens requis « Antoine Pasquet de Tesquet , et Jean Tesquet dit Latourelle aussi
de Tesquet lesquels ont demandés d'être payés à six livres par jours , pour l'atelier de Tesquet ,
et les citoyens Cassagnes de Grillere et RigalL de Cuzorn qui ont demandés à être payés
comme les autres six livres par jour et le citoyen Delfarguie salpêtrier nous à demandé douze
livres par jours et avons choisi pour l'atelier de Tesquet la maison du citoyen Pierre Tesquet dit
"Laguse", les dits citoyens n'ont pas voulu travailler à moins du prix cy dessus expliqué. »
Les revendications ont été acceptées car le 21 floréal (10 mai) an III la municipalité a
donné réquisition au citoyen Austruy de Tandou pour porter environ cinquante livres de
salpêtre au chef lieu du district de Monflanquin.
-Vente du mobilier de l’église -
« Cejourd'huy cinquième brumaire (26 octobre1794) en vertu de l'arrêté de MONESTIER
qui ordonne de faire transporter au chef lieu du district les boisures de ci-devant églises pour y
être vendues pour éviter les frais de transport et pour ne pas détourner les attelages de
l'agriculture , le directoire a arrêté que les effets seront transportés dans les chef lieu de canton
(St Front) respectifs pour y être vendus , en conséquence nous sommes transportés dans notre ci
devant église pour procéder à l'inventaire des boisures de notre ci-devant église nous avons
trouvé
1° deux tabernacles dorés
2° trois grands cadres
3° deux petits cadres dont il y a un tableau de toile
4° un balustre
5° un devant d'autel de cuir doré
6° un grand chandelier de bois du cierge pascal
7° sept chandeliers de bois
8° un marche pied de planche de "plublier" (peuplier)
9° treize planches de trois pieds de longueur des fonds "batismaux" (baptismaux)
qui est tout ce que nous avons trouvé
Avons requis pour le transport des dits effets les citoyens Jean Touret de Gibert et Martin
Bayle de Lescarelle pour porter les dits effets. »
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-Départ des jeunes recrues pour la guerre -
Ordre de « faire rendre au chef lieu de district les jeunes gens de la première réquisition
de l’âge de dix huit à vingt cinq ans. Certifions avoir donné réquisition aux citoyens Jean Blot du
Vignal , Jean Delluc de Tesquet , Jean Cassagnes de La Jasse Tesquet , Rigal du Tourgne , Jean
Nouillac de La Jasse Tesquet , Jean "Marnau" de Botge , Antoine Sendred de "Peyresquie" ,
Bernard Augere de Louis , Miquel de Pemeja , Bergal idem , Jacques Toucille de La Jasse
Tesquet , Jean Blot de Bret , Jeanbou de Tesquet , Jean Delcoustal de Laborde , Raymond Marre
de Valete , Serougne du Vignal , de se rendre le huit du mois de frimaire (28 novembre 1794) au
chef lieu du district. » et le 9 frimaire (29 novembre) requisition de citoyen Marceau Triaire
métayer du citoyen "..." de Rouby de se transporter au Moulinet afin de charger "..." chaudière
avec sa charrette et bestiaux pour la rendre au château de Cuzorn. »
Les réquisitions et recensement de tous ordres se poursuivent ; recensement de cochons,
terres non ensemencées, fourrages, pailles, quintaux de fer propres aux outils aratoires, fonte,
pièces de vin. La population commence à déchanter et en particulier les femmes qui refusent les
changements du culte. Ainsi une manifestation fut organisée par les femmes de Cuzorn.
-Manifestation de femmes à Cuzorn-
« Cejourd'huy onze germinal (21 mars 1795) an III, le conseil général de la commune
étant assemblée en leur maison commune , sur rassemblement d'environ cent femmes , nous
étant présenté devant elles et leur avons demandé le sujet de leur rassemblement que la loy
défend elles nous ont répondu qu'elles exigeaient que les officiers municipaux avaient dépouillé
les églises et que par conséquent c'était à eux à les remettre, sur quoy elles sont descendues chez
le citoyen Bel maire de Pombie pour l'amener avec elles à Cuzorn afin de luy faire des
engagements pour remettre les églises en bon état dans le delay de huitaine. Le dit citoyen maire
voyant que la loi luy défendait de faire de pareils engagements a pris la fuite et s'est rendu à
Fumel pour quérir la gendarmerie qui l'ont suivy . Et se sont rendu à Pombie et quelle a été la
surprise du citoyen maire que les dites femmes rassemblées luy ont emmené de force son épouse
et n'ont pas voulu même luy donner le temps "dalleter" et l'ont conduite devant la maison
commune à CUZORN et luy ont demandé entre autre la citoyen Escourre de Pourquies fille du
citoyen Austruy de Belarbre , la citoyenne de Pierre Labruyere de Pourquies qui ont demandé à
l’ épouse du citoyen maire une somme de douze mille livres pour remettre en état l'église et était
en même de la conduire de force chez le citoyen Bidou "..." pour quelle leur en consentit un
engagement les dites femmes assemblées auraient emmené l’épouse du citoyen Bel maire sil
n'avait paru avec deux gendarmes de Fumel et la garde nationale de Cuzorn qui leur ont sorti des
mains l'épouse du citoyen Bel maire , de tout ce dessus avons dressé le présent verbail. »
- Rétablissement le culte catholique par la convention.
Le vingt six prairial (14 juin 1795) l'an III « Nous officiers municipaux et notables
composant le conseil général de la commune assemblés dans le lieu ordinaire de nos séances, le
citoyen procureur de la commune a dit , tous les citoyens de la commune de Cuzorn font
"profession" du culte catholique ils ont appris avec la plus grande satisfaction que la convention
nationale ayant arrêté le libre exercice de son culte, leur accordant l'usage de l'église appartenant
actuellement à la nation , En conséquence presque tous les chefs de familles sont pressés , pour
avertir la municipalité que leur dessin est de rassembler dans l'église pour l'exercice de leur culte
et qu'ils viennent vous dire qu'ils ont choisy pour leur ministre le citoyen Aillaud qui les avait cy
devant servi dans le même ministère sous le nom et titre de curé , et qu'ils sont assuré de son
civisme , et de sa soumission aux lois de la république , et de suite le citoyen Aillaud s'est
présenté , et a dit en présence du conseil municipal assemblé , je déclare que je me soumet aux
51
lois de la république et que je prêcherait la soumission à ceux qui veulent bien se mettre sous ma
direction et vous ait demandé acte de ma dite déclaration et le conseil de la commune a sur le
champ transcrit sur ses registres acte de la demande des dits citoyens , ainsi que la déclaration
vdu dit Aillaud et avons signé avec le dit Aillaud et tous ceux qui ont su . »
L ‘effort de guerre continue ainsi que les réquistions, voici un exemple qui a mobilisé
une grande partie des habitants de la commune.
-Réquistion de Bouviers pour le transport des boulets de guerre -
Cejourd'huy vingt trois germinal (12 avril 1795) « A la réquisition qui nous a été
faite par le commissaire proposé pour le transport de mobiles de guerre de SAUVETERRE
GREZE à LIBOS avons requis quatre vingt dix bouviers savoir :
Pour le 9 /04 - 20 bouviers :
JOSEPH SEROUGNE
Le métayer d'AUSRTUY de LA JASSE
TESQUET
JEANBOU de TESQUET
AUGERE MIQUEL idem
Le métayer de GUIRODEL
ANTOINE LAGARIGUE du CALFOUR
Le métayer de LAULANIE
SEROUGNE de BOTGE
Le métayer de BUFFEBEN
Le métayer de MELIS
Le métayer de BARDOULET
RAYNAL de PEYREPAU
BEL de ROUDIGOU
ANDRAC de CUZORN
Le métayer de LA SALE
MARCEAU TRIAIRE
Le métayer de BEL de LABORDE
RABOT de PEMEJA
BERNARD BOULOU idem
MARTINET idem
Pour le 11/04 - 30 bouviers
Le métayer de CAPOULETTE
AUSTRUY de BELARBRE
Le métayer de BELIBAS
BERGUES de POMBIE
Le métayer de LA TAPIE
TERRIEN de TESQUET
TESQUET PEYRATIE
CASSAGNE idem
JEAN SENDREAU de LA JASSE TESQUET
JEAN FILHOL idem
ARDAILLOU de BELARBRE
ANTOINE RABOU idem
AUSTRUY de BELIBAS
GROUSSET de BELIHAUT
La veuve MOUILLAC
La veuve BOIS idem
La veuve ESCOURRE de GRILLERE
ARLAN idem
BAYLE de LESCARCELLE
BENTOUILLAC de JEANBORIE
BENTOUILLAC de PEYREBLANQ
ALLIAC d'AUGERE
ROUX idem
DELCOUSTAL idem
ESCOURRE de POURQUIES
LAFARGUE idem
Le fermier d'AUSTRUY de TANDOU
LABORDE de LABORDERIE
Le métayer de PEYRESEGUIE
GLADY de LABORDERIE
Pour le 16/04 - 40 bouviers:
BEL de POMPIE
BLOT POILBLANC du VIGNAL
PARQUES idem
BLOT MAUVAISY
Le métayer de BLOT du VIGNAL
MARCENAT idem
MOULLIAC idem
SEROUGNE idem
TEYSSEDOU à BRET
La veuve ANDRAC idem
ARDAILLOU idem
ROUX du PEYRIN
TRICOU idem
RUARD idem
RAYNAL de LA FURETTE
ROUILLAC idem
TROULLE idem
La veuve BIENVENU
LOLA du MARROU
LAGARIGUE de LAGARDE
RAYNAL de PETITJEAN
BROUSSE de LA JASSE MELIS
ARDAILLOU idem
ROUX idem
RABOT idem
MARTINET à BITOU
TEYSSEDOU idem
"CANET" à BOTGE
LACOMBE idem
RIGAL du "TOURGUE"
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ESCANDE de LASCOMBES
RIGAL idem , FAUBEL idem
BALES de LABORDE
TERRIEN idem
ALARY idem
DELCOUSTAL idem
La veuve DESTRIEU de PEMEJA
MIQUEL idem
LABOUREL de RIGOU
En l'automne de 1795, les Français sont las de la politique : ils aspirent à la stabilité. Aussi
accueillent-ils sans joie un nouveau changement de régime. Avec la Constitution de l'an III
commence le directoire qui gouverne sans programme précis. Le trouble se fait sentir jusque dans les
municipalités. Ainsi à Cuzorn à l’occasion d’un contrôle de la gestion communale une réaction de
rébellion est déclenchée.
-Le 20 frimaire an IV (11/12/1795) a lieu l'inventaire des biens et papiers de la municipalité.-
Le citoyen SEBASTIEN DELBERT, est désigné pour inventorier ces biens et constate qu’il y
a dans la maison commune : « une table et vieux banc que les chaises sont en petit nombre et sont
espacées et sans ordre qu'elles résident dans les mains du procureur de la commune du maire et du
secrétaire d'ici absent quoique légalement convoqué … Considérant que le peu d'ordre qui règne dans
le dit papier les différentes mains aux quelles ils sont confiés "prescript" qu'il faut du temps pour y
mettre l'ordre qu'il convient par ordre de matières il a été unanimement consenti que les dits anciens
officiers municipaux perfectionneraient d'ici au vingt huit du courant par ordre de matières .
Le dit commissaire est invité de venir à la maison commune le vingt huit du courant pour
opérer selon la mission qu'il exerce conformément à la lettre de l'administration municipale "ci
devant listé"
Fait à la maison commune de la ci devant municipalité de Cuzorn le jour an susdits et ont
signés Jean Escande , Bertrand Austruy , Bernard Lagarigue , Bernard Raynal ,
moy BLOT ofmp ancien ESCANDE ancien ofmp
LAGARIGUE ancien ofmp REYNAL ancien ofmp
AUSTRUY ancien ofmp »
Après cette remontrance sur la mauvaise organisation du travail des officiers municipaux, il
n'y a plus de délibération jusqu'au 2 vendémiaire an VI (23/09/1797) soit 1 an et 8 mois
d’intérruption. Le secrétaire Hibert et le maire Bel étant absents, le qualificatif d’anciens officiers
municipaux suggère une action de démission de la fonction et peut être une action de représailles sur
la mise en cause de leur engagement.
- Cuzorn sous le directoire
Le citoyen Aillaud curé de la commune prète serment de loyauté à la République et à la
constitution de l’an III.
« Aujourd'hui deuxième vendémiaire an six (23/09/1797) … a comparu devant moi Jean
Escande agent municipal de la commune de Cuzorn section du levant canton de St Front le citoyen
Jean Francois Aillaud ministre du culte cy-devant curé en cette commune et y habitant lequel a juré
haine à la royauté , et à l'anarchie , attachement et fidélité à la république et à la constitution de l'an 3
le tout pour se conformer à la loi du 19 fructidor dernier , et lui avons donné acte de son serment pour
lui servir "..." que droit, et a signé le dit Aillaud avec nous . »
AILLAUD ESCANDE agm
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- Cuzorn sous le consulat –
Le 17 thermidor an VI (4 août 1798), Suzanne et Élisabeth de Bellecombe cèdent les biens
qu’elles possèdent à Cuzorn à leur neveu Jean-Baptiste de Frontin, moyennant une pension viagère
de 4000 francs.
- Retour des volontaires de 1793-
Aillaud qui aussi fait fonction de secrétaire de mairie enregistre le retour des volontaires.
Voici celui de Pierre Ventouillac (Bentouillac) qui s’était porté volontaire de Cuzorn le 1er Mars
1793 et celui de François Teyssedou le 21 mars 1793.
ARMEE D'ITALIE
Le chef d'état major général de l'artillerie
En suite de la lettre du ministre de la guerre, adressé le neuf floréal dernier au général
commandant en chef de l'artillerie de la dite armée, portant les compagnies des canonniers
volontaires employés aux armées n'y ayant été maintenu que provisoirement, j'ai décidé, citoyen
général qu'elles seraient de suite supprimées, vous ferez délivrer aux officiers et sous officiers des
congés absolus avec lesquels ils se retireront dans leurs foyers
Il est accordé au citoyen Bentouillac, caporal de la 2ième compagnie de canonniers
volontaires, son congé absolu et la permission de se retirer dans ses foyers.
Fait au quartier général à Milan le 12ième messidor an 9ième (31 07 1801)
solde arriérées
Livret contenant des feuillets, le présent compris, coté en réparation par moi sous inspecteur
aux revues pour servir à l'enregistrement de la solde de 86 fr 60c qui a été déduite de la liquidation
générale de la compagnie
Que les payeurs de la guerre compteront les ordonnances du ministre de la guerre, expédies en
suite de la revue générale de la liquidation par suite de la lettre du ministre de la guerre du 9 floréal
dernier pour solde et traitements arriérés des ans 7 et 8.
À Milan le 12 prairial an 9 (01 06 1801)
Signature du citoyen Bentouillac caporal porteur du présent
Le sous inspecteur Denu Envoyée au sous-préfet pour faire passer au ministre
de la guerre 21 thermidor an 9 (9 août 1801)
Extrait du congé absolu de Francois Teyssedou de Belarbre 19ième 1/2 brigade -2ième
bataillon -5ième compagnie
Congé absolu avec retraite
Nous soussignés membres composant le conseil d'administration de la 19ième brigade
d'infanterie de ligne , certifions à tous ceux qu'il appartiendra avoir donné congé de réforme avec
retraite au citoyen Francois Teyssedou fils de Jean et Antoinette "Ragou" fusilier de la dite 1/2
brigade compagnie de "..." au second bataillon natif de Belarbre canton d'idem département de Lot et
Garonne âgé de 51 ans taille 1m 652 millimètres cheveux et sourcils châtain, front haut, yeux bleu,
nez gros, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, lequel a servi depuis le 30 mars 1793 jusqu'à
ce jour.
Le présent lui a été délivré en suite du certificat des officiers de santé du chef lieu de
l'hôpital militaire de Marseille en date du 6 thermidor an 9 constatant qu'il est hors d'état de continuer
le service militaire, qu'il est dans le cas de jouir de la retraite accordée aux défenseurs de la patrie
"estropiés", et transcrit au dos du présent.
Fait à Manosque le 12 iè jour du mois de l'an 10
Colin capitaine VincentT Jean lieutenant Tellier capitaine chef de bataillon B Mauset
Moriset sergent
Enregistré par moi Aillaud secretaire de la mairie
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La constitution de l’an III avait crée la conscription obligatoire le secrétaire intervient dans le
recrutement des mobilisables.
Enregistrement du remplacement du citoyen BERNARD TROUILLET conscrit.
Taillian capitaine au 9 ième régiment de dragons atteste que le nommé Bernard Drouillet
de la commune de Cuzorn s'est fait remplacer par le citoyen JEAN BERBIGIE de la commune
Cuzorn canton de Fumel arrondissement de Villeneuve et a été agréé pour servir en qualité de dragon
au 7iéme régiment actuellement à Laudi en Italie. En foi de quoi je lui ai donné le présent pour lui
servir à valoir.
à Agen le 30 ventose an 11 (21 03 1803) signé Taillian
Je soussigné capitaine de recrutement de Lot et Garonne déclare reconnaître la signature du
capitaine Taillian cy-dessus apposée.
à Agen le 23 floréal an 11 (13 05 1803)
En registré le 26 prairial an 11 (02 06 1803) par moi Aillaud secrétaire de la mairie
Congé de réforme du citoyen PIERRE HIBERT conscrit de l'an dix
Je déclare que le citoyen Pierre Hibert conscrit a été reconnu impropre au service militaire,
et qu'il a été "re..." dans ses foyers d'après la visite qu'il a subi par l'officier de santé nommé par le
sous-préfet du "8ième" arrondissement du département de Lot et Garonne à Villeneuve le 24
méssidor an 11 (13 07 1803). L'officier de recrutement du "8ième" arrondissement "Pondavine"
Enregistré par moi Aillaud secrétaire de la mairie.
-Le retour des émigrés -
En 1802, Jean-Baptiste de Frontin est de retour d’émigration à la faveur de l’amnistie décidée
par Napoléon Bonaparte pour sceller la réconciliation nationale. En tant que propriétaire du domaine
de Cuzorn, il vendit une “maseure appelée Castel Rout” à Jean Dusserre, ainsi qu’un lieu appelé
“Bois De La Feuille” au sieur Piefort et à son épouse dame Marie Dalché, et un autre appelé “Fut
Roc” au sieur André Lavayssière. Par la suite, certaines ventes furent sources de contestations de la
part des villageois au motif que l’usage mettait ces terres à la disposition de tous. C’est le début d’un
conflit qui perdura entre la municipalité et Frontin successeur du Seigneur de Cuzorn Bellecombe.
- Cuzorn sous l’Empire –
La constitution de l'an VIII établissait le suffrage universel, mais en même temps, elle
supprimait toutes élections. Les citoyens se bornaient à présenter des listes de candidats parmi
lesquels étaient choisis les membres des conseillers municipaux. Il y eut désormais un préfet et des
conseillers généraux par département, un sous-préfet et des conseillers d'arrondissement, un maire et
des conseillers municipaux par commune.
-Le retour des émigrés pose quelques problèmes
« Ce 24 juin 1809 à dix heures du matin , le conseil de la commune s'est assemblé avec
l'autorisation du maire pour délibérer sur des usurpations qu'on a tenté de faire sur les propriétés
communales , savoir que le Sr Piefort demeurant dans la ville de Fumel , et la dame Dalche son
épouse se sont rendu maîtres l'un et l'autre de plusieurs fonds communaux situés à la commune au
tournant du bois de La Focille appelé Les Bruyères Brulées ; Le conseil de la commune délibérant sur
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cette usurpation à chargé mr le maire de faire la réclamation, et la plainte devant mr le juge des
"paires" contre le dit Piefort et sa femme , et autres qui seraient mêlés ,ou se mêleraient d'usurper des
propriétés qui appartiennent à la commune de Cuzorn ; et le conseil de la commune se réserve de
rechercher , ou de faire rechercher entre les mains de qui que se soit et ou puisse se trouver les
propriétés quelconques qui appartiennent ou peuvent appartenir à la commune , soit dans le
tennement de BELARBRE ou partout ailleurs où elles peuvent être connues ou découverte. »Nous
découvrons, à propos d’un litige, que le conseil municipal a changé.
Les membres sont HIBERT, BOUYE, DELPON, LAGARIGUE, BERBIGUIE sctre,
BLOT, BLOT, FOR
BEL maire : nouvelle signature il sagit de Joseph BEL de Roudigou qui remplace Antoine
BEL de Pombié. HIBERT
- Dècés de AILLAUD
Le 7 novembre 1810 mort de Aillaud curé de Cuzorn impliqué dés le début de la Révolution
dans la gestion communale, il fut élu maire de Cuzorn en juillet 1790.
Jean François AILLAUD, né en 1754. D'abord vicaire de Cuzorn, il avait été nommé le 8 août
1783 curé de cette paroisse vacante.
Mr Constant fait mention de lui dans une de ses lettres à Saurines du 12 octobre 1796. « Le
citoyen Aillaud, curé de Cuzorn, homme vraiment respectable par ses lumières et sa conduite
édifiante, m'a dit que le peuple avait sauvé sa religion dans cette contrée, que ce peuple, malgré
l'arrêté de Monestier qui ordonnait d'observer les décades et de travailler les dimanches sous peine
d'être privé de pain, avait constamment préféré se passer de pain ces jours-là plutôt que de se rendre
au travail sur les grandes routes selon l'ordre du proconsul. »
Dans ses notes sur le clergé constitutionnel à l'époque de l'organisation, Mr Ladavière donne
sur Mr Aillaud les renseignements suivants : « Natif de la Provence, du coté d'Aix, a de très bonnes
moeurs, est très instruit, poète, un peu mordant et un peu ardent. Il n'y a qu'une opinion dans sa
paroisse, a fortement déclamé contre des prêtres d'une autre opinion qui ont cherché à s'établir dans
les environs. Il est vrai que c'était de bien pauvres sujets et qui faisaient grand tort à la religion pour
leur conduite et leurs enseignements, et il aurait fait une bonne oeuvre si l'esprit de parti n'y était entré
pour rien… Cuzorn est la plus mauvaise commune du diocèse… »
A l'organisation (1803), Mr Aillaud fut maintenu à Cuzorn où il mourut le 7 novembre 1810.
- Suite du conflit déclenché par le retour des émigrés -
« Le 7 mai 1811 , mr le maire a fait part d'une pétition de certains habitants de la commune
qui lui a été renvoyée par monsieur le sous-préfet , par laquelle il parait qu'il serait élevé des
discussions entre les habitants du village de Grillère, Belihaut et Lescacelle et le sieur André
Lavayssière, qui a acquis depuis environ dix ans de mr Frontin Bellecombe une pièce de friche située
au lieu appelé Fut Roc, que les habitants des villages cy-dessus prétendent être communal et que
André Lavayssière prétend de son coté être sa propriété comme l'ayant acquise de monsieur Frontin
Bellecombe héritier du cy-devant seigneur de Cuzorn. »
« Le conseil vu la pétition cy-dessus est d'avis que le maire soit autorisé à plaider contre le
sieur Lavayssière regardant la pièce de terre friche dont il est question comme étant un communal et
si monsieur le maire s'y refuse il demande à monsieur le sous-préfet qu'il lui plaise commettre pour
cela, monsieur l'adjoint ou tout autre personne qu'il jugera à propos de désigner.
« Vu la pétition du sieur Frontin Bellecombe le conseil se "p..." que bien injustement le
sieur Frontin a qualifié dans son mémoire d'attroupement un rassemblement que plusieurs
propriétaires ont fait pour empêcher l'usurpation que le sieur Piefort avait fait d'une très grande
étendue de friche qui appartient à différents propriétaires attendu que le dit ne lui avait vendu que
huit cartonats qui sont en discussion, les dit propriétaires se plaignent encore et offrent de prouver
qu'ils n'avaient que des outils de culture pour détruire les démarcations que le sieur Piefort avait fait,
56
que bien certainement ils ne resteront sur les lieux qu'environ une heure et demy et qu'ils n'avait
apporté avec eux aucune espèce de vivre comme l'avance le pétitionnaire.
Le conseil est d'avis que le sieur Frontin prouve par des titres authentiques que le fond qu'il
a vendu au sieur Piefort lui appartient. Ce qu'il peut faire par d'anciens terriers qui sont déposés chez
monsieur le maire de Montagnac. »
Délibéré à Cuzorn le jour mois et an susdits
En ce début de siècle de nombreuses tâches sont demandées aux reponsables communaux,
établir la liste de conscrits, recenser les populations, mettre en place le cadastre, moderniser ou créer
des routes et des chemins curer les fossés et la rivière.
- Curage de la Lémance -
Le 12 mai 1811, « Le conseil, après avoir procédé à la visite et à l'examen de l'état ou se
trouve le ruisseau de Lalemance à reconnu que les prairies voisines dans presque toute l'étendue de la
commune étaient totalement gâtées, que dans certains endroits elles étaient couvertes de sable et aussi
d'autres couvertes d'eau qui ne pouvant s'écouler forme des marais qui non seulement ne produisent
rien mais encore peuvent devenir très nuisibles par les mauvaises exhalaisons qui occasionnent sans
faute des maladies contagieuses dans le pays lorsque les grandes chaleurs se font ressentir , et que
dans d'autres endroits où les prés étaient aussi d'une bonne qualité il n'y croit plus aujourd’hui que
des roseaux ; ce qui porte un préjudice très considérable à la plus grande partie des habitants de la
commune , qui presque tous ont un prés situé sur le bord de ce ruisseau.
Le conseil a reconnu que cet état de chose était occasionné
1° par les ravins considérables qui se dégorgent dans le ruisseau dans certains endroits
2° par la trop haute élévation du déversoir et des "..." des usines situées sur Lalemance et
enfin par la sinuosité trop vive qui même dans certains "circuit" font remonter son cours de sorte
qu'au moindre abat d'eau elle sort de son lit et couvre les prairies adjacentes et le sol aussi dans
beaucoup d'endroits et se trouve terriblement plus bas que le lit du ruisseau, ce qui nécessite de
nouveaux alignements et l'ouverture d'un nouveau canal dans ces endroits
Le conseil arrête que monsieur le préfet sera prié d'envoyer incessamment sur les lieux un
ingénieur avec le pouvoir suffisant, soit pour détourner les ravins, soit pour faire mettre les déversoirs
et les chutes des usines à la hauteur fixée par les ordonnances, soit enfin pour tracer de nouveaux
alignements et ouvrir un nouveau canal au ruisseau dans les endroits ou il le jugera nécessaire. »
Le conseil municipal prie instamment monsieur le préfet de ne pas perdre de vue la
délibération qui a été prise le douze de ce mois, tendant à lui demander l'envoie d'un ingénieur pour
remédier à la perte presque totale des prés de la commune qui ne peut manquer d'avoir lieu si on ne
fait pendant la belle saison les réparations indispensables pour prévenir ce malheur. Il serait même
nécessaire que l'ingénieur qui se transportera sur les lieux soit autorisé à commencer les opérations
dans la commune de St Front parce que c'est de là dérive en partie une des causes des désastres qui
affligent la commune. »
Fait à Cuzorn le jour, mois et an susdits
Ce même jour « Le conseil à délibéré qu'attendu que la maison commune n'était pas d'une
grande utilité, la maison presbytérale qui est très vaste pouvant fournir un appartement pour en tenir
sans gêner le prêtre qui viendra déservir la paroisse, monsieur le préfet serait prié de donner
l'autorisation nécessaire pour qu'elle soit vendue aux enchères. Cette maison est à peu prés de la
valeur de trois cent francs ainsi qu'un lambeau de terre attenant le cimetière à peu prés de la valeur de
cent francs, le conseil demande à être autorisé à employer les fonds qui en proviendront pour les
réparations de l'église et du presbytère ou pour servir à faire l'achat d'une cloche, la commune n'en
ayant aucune.
57
Le 26 mai 1811, « vu la lettre de monsieur le sous préfet et la délibération du conseil de
fabrique (conseil élu pour gérer les biens de l’église locale), tendant à demander que la commune fournisse la
somme de deux mille francs nécessaires pour réparation à l’église, pour ornements, ustensiles,…
Considérant que les réparations et autres dépenses proposées sont de la plus urgente nécessité.
Considérant que la fabrique ne jouit d'aucun revenu pour les faire exécuter et que la commune
quoique pauvre à déjà fourni par une souscription volontaire une somme de 1000 francs pour faire les
réparations nécessaires à la maison presbytérale. »
Arrête :
art 1- Il sera fait une levée extraordinaire répartie au "..." franc sur tout les habitants de la
commune d'une somme de 1000 francs seulement la commune étant trop pauvre pour en fournir
d'avantage.
art 2 - Le présent arrêté sera transmis à monsieur le préfet qui est prié d'obtenir du
gouvernement l'autorisation nécessaire pour faire cette levée.
art 3 - Monsieur le préfet est également prié d'obtenir pour subvention aux dépenses de la
fabrique un secours de 1000 francs qu'il nous a fait espéré dans le temps devoir être fourni par le
gouvernement et dont la demande lui a été déjà faite.
Le 16 12 1811, Monsieur le maire a dit que par testament, le sieur Jean François Aillaud,
décédé, curé de Cuzorn, avait légué aux pauvres de cette commune une somme de 100 francs, qui
serait compté aux plus indigents par son héritier sur la désignation qui en serait faite par le conseil
municipal
En conséquence la dite somme de cent francs serait compté par le sieur Pierre Calmel, cloutier
à Fumel entre les mains duquel le sieur Aillaud ( Pierre ) héritier du dit Jean François, en a fait le
dépôt, aux suivant savoir à la veuve Bouscaillou 16 francs, à la veuve Lavayssière 16 francs, à Marie
Lacombe 10 francs, aux enfants de "Tourret" 16 francs, à la femme Fresquet 9 francs, à Lavayssière
dit Peyre 9 francs, à la veuve Terrien de Cuzorn 8 francs, à Tesquet Latourelle père 8 francs à
Marmier de Tesquet 8 francs. Lesquelles sommes réunies forment un total de cent francs.
-Vente de la forge de Cuzorn –
1812, Pierre-Guillaume de Frontin frère deJean-Baptiste de Frontin, effectua la vente en tant
que procureur du Comte de Montalembert qui était seigneur de Monbeau à St Georges, en faveur de
Jean Augère, propriétaire et marteleur habitant le village de Tesquet, de l'usine à fer appelée la
mouline de Cuzorn, située sur ladite commune de Cuzorn susdit canton de Fumel consistant en
maison pour le maître emplacement pour la forge, deux granges à charbon se reliant au pactus
ensemble le petit pré appelé de Vergne le tout joignant confrontant : du devant et du nord à la défuite
et le restant ou digues de ladite forge successivement en suivant la rive droite de la mère rivière dite
de la Lémance, jusqu'à quatre décimètres 2 centimètres 2084 mm (4 pieds anciennes mesures) audessous
du pont. Du midi, à une ligne droite et par aussi de quatre pieds au-dessous du dit pont et va
se terminer à 6 dm 3 cm (6 pieds anciennes mesures) au-dessous de La Fontaine près de la défuites de
ladite forge. Dans laquelle vente est encore compris une pièce de terre attenant du côté du midi à la
grange à charbon dit la grange neuve. Ladite grange placée sur la rive droite de la défuite de ladite
forge. Ladite pièce confrontant du levant à terre des héritiers de Étienne Magnac fossé entre deux, du
midi à chemin public, du couchant à ladite grange, et du nord à pré restant au dit sieur Bellecombe
au dit nom; la défuite de ladite forge entre deux.
Cette vente demeure ainsi faite moyennant la somme de 8000 francs que ledit Augere promet
et s'oblige de payer au dit sieur Bellecombe, au dit nom, en quatre paiements égaux de 2000 francs
chacun et dont le premier sera fait le 3 février 1814 le troisième à pareil jour de 1816 et le quatrième
et dernier le 3 février 1817 le tout avec l'intérêt de ce jour et annuellement à 5 % sans retenue, qui
diminuera à mesure des paiements qui seront faits jusqu'à l'entier paiement des objets ci-dessus,
58
demeurant spécialement affectés et hypothéqués, lesquels le dit sieur Augère affecte et hypothèque
en outre spécialement pour plus grande sûreté de paiement de ladite somme de 8000 francs l'entier
domaine appelé de Tesquet situé au village de ce nom, commune de Cuzorn, susdit canton de Fumel.
Consistant en une maison grange, vinal, autres édifices, terres labourable, prèd vignes bois
châtaignier de la contenance de trente arpents environ et ledit domaine encore qu'il déclare lui
appartenir et n'être grevé d'aucune hypothèque et de tout ce dessus il nous a été requis acte.
Le 13 septembre 1812, le conseil municipal délibérere sur les réparations à faire aux toitures
de l'église et du presbytère et de la maison commune qui ont été extrêmement endommagées par la
grêle du 3 août dernier et sur les moyens à prendre pour subvenir à cette dépense. Le conseil a appelé
le nommé Bernard Martinet maçon qui sur le champ a procédé au devis estimatif cy-joint du quel il
résulte qu'il faut nécessairement une somme de 28 francs pour les réparations à faire aux dits édifices;
et le conseil municipal demande en conséquence et suivant l'avis de monsieur le préfet du 29 août
dernier à être autorisé de disposer des fonds libres de la commune pour fournir cette dépense.
- Papiers d’identité -
A l’occasion des retours ou du départ aux armées les secrétaires de mairie établissent une
forme de description identitaire en voici quelques exemples :
PIERRE ROUX
natif de CUZORN
Age vingt deux ans
Front rond
Taille 1 mètre 720 millimètres
Nez gros, épaté
Cheveux noirs
Bouche petite
Sourcils noirs
Menton rond
Yeux gris
Visage ovale
FRANCOIS AUGERE
natif de CUZORN
Age vingt quatre ans
Front carré
Taille 1 mètre 706 millimètres
Nez gros
Cheveux noirs
Bouche grande
Sourcils noirs
Menton allongé
Yeux roux
Visage ovale "..."
une cicatrice sous l'oeil gauche
marqué de la petite vérole
FRANCOIS TEYSSEDOU
de BELARBRE
Age de 51 ans
Front haut
Taille 1m 652 millimètres
Nez gros
Cheveux et Sourcils châtain
Bouche moyenne
Menton rond
Yeux bleu
Visage ovale
A servi depuis le 30 mars 1793
jusqu'à ce jour
JEAN HIBERT domicilié à
CUZORN
conscrit de 1810
Taille d'un mètre 679 millimètres
Cheveux et Sourcils châtains
Yeux roux
Front couvert
Nez gros
Bouche petite
Menton large
Visage ovale (laboureur)
été réformé par décision du
ministre de la guerre du 27 août
1809 pour affection de poitrine
JEAN BAYLE conscrit de 1806
natif de CUZORN
Taille d'un mètre 720 millimètres ,
Cheveux et Sourcils châtains clair ,
Yeux gris
Front couvert
Nez épaté
Bouche moyenne
Menton rond
Visage ovale , une cicatrice au
milieu du front
HIBERT PIERRE conscrit de 1808
natif de CUZORN
Taille 1 mètre 652 millimètres ,
Cheveux et Sourcils noirs
Yeux roux
Front couvert
Nez long
Bouche moyenne
Visage long et grave
Dispense pour vile scrophileux .
Le sr HIBERT n'a été soumis à
aucune indemnité
59
- Cuzorn sous la restauration -
En 1814, la monarchie est rétablie, Louis XVIII monte sur le trône, et l’héritage de la
Révolution est remis en cause.
L’administration communale est entièrement dépendante des ordres du prefet. L’attribution de
subventions de fonctionnement pour gèrer le registre d’état civil, le secrétariat, le courrier, les frais
alloués au maire, les frais du timbre du compte de perception, l’abonnemant au Bulletin des lois et au
Journal du département est fixée chaque année.
Evolution du budget de la commune de 1808 à 1827
Le 25 Janvier 1817, monsieur le maire a donné lecture de cette lettre par laquelle mr le préfet
met à sa disposition une somme de 400 francs pour établir des ateliers de charité sur les chemins
vicinaux à l’éffet de les réparer dans les endroits où ils en ont le plus de besoin. Le conseil a reconnu
que le chemin de Cuzorn à Libos avait besoin de réparer indispensablement à Pombié que celui de
Cuzorn à St Front avait aussi besoin d'urgentes réparations à la côte de Tuquette où il était
impraticable. Et le chemin de Tesquet à Monsempront avait également besoin d'être réparé sous La
Gineste.
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1808 1810 1811 1812 1813 1814 1815 1816 1817 1818 1819 1820 1821 1822 1826 1827
dépenses
recettes
PIERRE DARQUIER conscrit de
1809
natif de CUZORN
Taille d'un mètre 60 centimètres ,
Visage ovale
Front étroit
Yeux roux
Nez épaté
Bouche grande
Menton rond
Cheveux et sourcils châtains clair ,
jugé impropre au service militaire
par les officiers de santé en chef de
l'hôpital civil et militaire de
BLAYE pour cause de phtisie et
marasme
PAQUET PIERRE voltigeur en
1814
natif de CUZORN
Agé de 29 ans
Taille d'un mètre 63 cent
Cheveux et Sourcils "châtaings"
Yeux roux
Front rond
Nez court
Bouche moyenne
Menton rond
Visage rond
Congé absolu
A fait campagne de1808, 1809,
1810, 1811, 1812, à l'armée
d'ESPAGNE
MARTINET conscrit de l'an 12
natif de CUZORN
Taille un mètre 581 millimètres ,
Cheveux blond , Sourcils châtains
Yeux gris
Front couvert
Nez long
Bouche petite
Menton fourchu
Visage allongé
Dispensé car il n'a pas la taille
requise
60
« Après avoir fait un devis estimatif des réparations à faire dans les endroits cy-dessus
indiqués , il a été reconnu qu'ils s’élèveraient à une somme 822fr 25c laquelle somme sera couverte
au moyen de l'ordonnance de 400 francs envoyé par monsieur le préfet et du montant du rôle des
prestations en nature s'élevant à la somme de 422fr 25c qui a été arrêté par le conseil et qui sera
transmis à monsieur le préfet pour être rendu exécutoire , avec la présente délibération . »
Le conseil a fixé le prix de la journée pour les hommes à 75c, celui des femmes à 60c et celui
de la journée d'un enfant au dessus de dix ans à 50centimes et le prix de la journée d'un bouvier avec
boeuf et charrette pour le transport des matériaux, terre, pierres, etc.. a 3francs.
- François AUSTRUY nouveau maire-
Le 1er janvier 1819 « nous PIERRE JOSEPH BEL démissionnaire de la fonction de maire de
Cuzorn, monsieur le préfet nomme aux fonctions de maire de la commune de Cuzorn monsieur
AUSTRUY FRANCOIS en exécution du dit arrêté et avons procédé à son installation ayant
préalablement prêté serment de fidélité au roy en la forme suivante. »
« Je jure fidélité au roy, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume.
Fait à Cuzorn le jour mois et an susdit
Le maire de Cuzorn AUSTRUY »
- Création du premier poste d’instituteur -
Sous la Restauration, l'ordonnance du 29 février 1816 renforce le rôle de l'Eglise dans les
écoles primaires tout en imposant pour la première fois aux instituteurs une " norme technique "
mesurée par le brevet de capacité. Voici celui du premier instituteur de Cuzorn ANTOINE
BERBIGUIE.
Sur le rapport qui nous a été fait M.M les membres du comité de Fumel chargé de l'examen
des individus qui se destinent à l'enseignement primaire. Portant que le sieur Berbiguie Antoine né à
Cuzorn le 2 frimaire an 9 a été examiné sur la lecture et l'orthographe la calligraphie et le calcul, ainsi
que sur les procédés de leurs enseignemant, et qu'il fait preuve de la capacité requise pour exercer les
fonctions d'instituteur primaire de deuxième degré.
Nous Jean Joseph Beraud, recteur de l'académie de Cahors ,
Vu l'article 13 de l'ordonnance du roi du 29 février 1816 ;
Vu le brevet de capacité de deuxième degré, accordé au Sr Berbiguie Antoine le 30 août 1819
Vu la demande faite par le comité cantonal de Fumel
Vu les preuves données par le sieur Antoine Berbiguie au comité cantonal de sa bonne
conduite, depuis qu'il a obtenu le brevet de capacité.
Autorisons le Sr Berbiguie Antoine à exercer les fonctions d'instituteur primaire de 2ième
degré, dans la commune de Cuzorn à la charge par lui de se conformer aux dispositions de
l'ordonnance royale précitée.
Délivré à Cahors, le 30 août 1819 par monsieur le recteur : le secrétaire général de l'académie.
.
Le recteur BERNARD GOURDAN
-Recensement des habitants de Cuzorn en 1820-
L’Année 1820 il est demandé de faire un recensement des habitants de la commune.
61
Population de la commune de CUZORN
Garçons filles hommes femmes voeufs veuves militaires
mariés mariées aux armées total
347 361 218 218 32 70 11 1257
Certifié par nous maire de la commune à CUZORN le 9 septembre 1820.
L'an 1822 le 24 mars, « le conseil municipal de la commune de Cuzorn s’est transporté sur le
chemin qui fait le motif discussion, entre la dame Jeanne Françoise Serre épouse du sieur Pierre
Joseph Bel de Roudigou de cette commune et les habitants de la section du calvaire de Melis au
nombre d'environ cent cinquante. Après avoir mûrement examiné dans l’intérêt publique les motifs
du trouble ou de la discussion, qui est le chemin de Melis à l'église de Cuzorn passant et traversant le
ruisseau de La Lemance au lieu appelé le pont de Capoulette pratiqué sur la propriété de la dite dame
Jeanne Françoise Serre épouse Bel opposante au dit chemin.
Considérant le chemin de Melis à l'église de Cuzorn passant et traversant le ruisseau de La
Lemance au lieu appelé le pont de Capoulette pratiqué sur la propriété de la dite dame Jeanne
Françoise Serre épouse du dit sieur Bel, est un chemin vicinal de deuxième classe, la présente
déclaration sera soumise à l'approbation de monsieur le préfet.
Fait et délibéré dans la maison commune à Cuzorn le vingt quatre mars mille huit cent vingt
deux . »
-Le 17 septembre 1824 mort de Louis XVIII et début du règne de CHARLES XLe
10 08 1825, l'administration royale accorde à Delsey propriétaire de la forge de Pombié,
l'autorisation d'ajouter un martinet.
Article 1- Le sieur Delsey fils est autorisé à remettre, à maintenir et à augmenter d'un
Martinet l'usine à fer de Pombié sise dans la commune de Cuzorn alimentée par les eaux du ruisseau
de la Lémance.
Article 2 - en conséquence les consistances de cette usine en demeurent fixés en un feu
catalan à l'instar de ceux du pays de Foix, un feu de Martinet et quatre Martinet qui ne devront par
excéder par an l'un 8 quintaux métriques, le deuxième 4 quintaux, chacun des 2 autres 2 quintaux
métriques, le tout comprenant un plan joint à la présente ordonnance.
Article 3- la présente permission est accordé dans la limite du droit de partage des eaux
déterminés par le jugement en dernier ressort de la table de marbre du palais et à Bordeaux rendu le 7
septembre 1746 en faveur des adversaires du sieur Bergues plaidant contre le sieur Delsey sous le
renvoi aux tribunaux de toutes contestations relatives aux demandes d'application de ce règlement
conformément à l'article 645 du code civil.
Article 4- la position et les dimensions des prises d'eau tant pour la forge que le pour le foulon
qui prennent son eau motrice dans le même réservoir seront fixés de manière que chaque
établissement continu à jouir à la portion d'eau dont il a disposé jusqu'ici. Les constructions relatives
seront exécutées sous la direction d’un ingénieur des ponts et chaussées du département. Il sera
dressé un procès-verbal de la réception de ceux ci envoyé après leur achèvement. L'expédition de se
procès-verbal seront expédiées aux archives de la commune de Cuzorn . Il sera donné avis au dépôt à
notre directeur général des ponts et chaussés et des mines.
Donné en notre château de Saint-Cloud le 10 août 1825 de notre règne le premier signé
Charles.
Pour le roi, le ministre secrétaire d'état au département de l'intérieur signés
62
Le 29 mai 1825 : eut lieu le Sacre de Charles X, dans la cathédrale de Reims.
Les ultras royalistes étant au pouvoir les nobles de l’ancien régime revendiquent les terres
devenues biens comunnaux sous la révolution. A Cuzorn le conflit entre les Frontin Bellecombe et la
commune se durcit.
Le 15 Mai 1828, « Mr le maire a donné lecture au conseil d'une lettre de la dame Fronty de
Bellecombe à monsieur le préfet du département dans le but de lui faire adjuger ou à ses enfants
comme biens patrimoniaux les terrains que les habitants de la mairie jouissent en commun. Cette
lettre a plongé tous les membres du conseil dans un état de surprise et de stupeur impossible à décrire
chacun d'eux s'est senti profondément blessé de l'imputation horriblement calomnieuse qui lui est
faite d'avoir autant de déplorable mémoire incendié ou démoli le château et d'être pour leur maire
sans caractère et sans force morale, un sujet de terreur et d’effrois "terrible" que pas un d'eux n'a a
rougir de semblables atrocités. Et que chacun d'eux a pour son maire la déférence la considération qui
sont dues a son bon caractère et a ses vertus.Le conseil municipal après une mure et très "forte "
délibération sur la constitution de l'objet de cette pétition a arrêté d'un avis unanime .
1° - Qu'il est pris acte de cet outrage fait à un conseil municipal entier dans l'exercice de ses
fonctions, qu'à cet effet la dite pétition demeure annexée en original au présent procès verbal comme
pièce de conviction, qu'on ne puisse ni détruire ni dénaturer, sauf à monsieur le maire d'en fournir
une expédition collationné pour être envoyée à mr le préfet avec l'expédition en double de la présente
délibération.
2° - Que l'honneur et l'estime publique étant "du bien" auquel chacun des membres du conseil
attache le plus de prix ; Il sera sans délais demandé justice devant qui de droit d'outrage calomnie et
diffamation qui n'ont pu être inventé que par le désir le plus marqué de nuire et dont l'article 222 du
code pénal et celui 15 de la loi du 17 mai 1819 prononce la répression.
Quand au fond de la réclamation formée par la dame veuve Frontin Bellecombes tendant à se
faire adjuger les biens communaux que la mairie renferme, le conseil municipal a été aussi d'avis
unanime que cette prétention n'est pas fondée. »
- Mise en place du Cadastre.-
« En Présence de mr AUSTRUY maire président de l'assemblée , monsieur PIERRE
BERBIGUIE , JACQUES DELFARGUIEL , PIERRE DELPON , CASIMIR BALLANDE , LOUIS
BERGUE , JEAN BOUYE , JEAN BLOT , et JEAN CASSAIGNE membres du conseil municipal .
ETIENNE JEAN FRONTIN, FRANCOISE SERRE épouse BEL représentée par mr FEDAS,
PIERRE JOSEPH BEL, Jean CREPIEU, ANDRAC, Jean SEROUGNE, Pierre LAULANIE, Jean
RABOu, Pierre DELCEY, "..." FRANCOIS. Monsieur COMPAYOT contrôleur a rendu compte à
l'assemblée de ce qui a été fait pour parvenir à la classification du territoire, à l'évaluation
proportionnelle du revenu imposable des diverses natures de cultures, et au classement des propriétés.
Il a proposé que messieurs les classificateurs l'expert et lui après avoir parcouru le territoire, on arrête
ainsi qu'il suit le nombre de classes dont chaque nature de propriété lui a paru susceptible :
63
Pour les terres labourables 5 classes
Pour les prés 4 classes
Pour les bois 4 classes
Pour les vignes 4 classes
Pour les châtaigneraies 3 classes
Pour les pâtures 2 classes
Pour les bruyères 2 classes
Pour les moulins à eau 2 classes
Pour les "..." ou ajoncs 2 classes
Pour les jardins 1 classe
Pour les friches 1 classe
Pour les lavoirs et abreuvoirs 1 classe
Pour les forges et fabriques de fer 1
classe
Pour les peupleraies 1 classe
Pour les papeteries 2 classes
Pour les foulons 2 classes
nature de classe nom et prénom section numéro tenants et aboutissants
culture des propriétaires du plan
1° supérieur Bergue Pre teinturier E 1432
1° inférieur Dalche Charles E 521 à LATAPIE
2° supérieur Frontin Bellecombe veuve F 1222 GUIRODEL
2° inférieur Massabeau héritiers F 1560 prairie de TESQUET
Terres
3° supérieur Laymond Raymond à la A 1519
labourables "topignoune"
3° inférieur Frontin Bellecombe E 1268 "à camp MELGIE"
4° supérieur Laymond Raymond A 1530
4° inférieur Toueille à Là JASSE F 1744 plaine de LA JASSE
5° supérieur Tricou à La JASSE F 1736 à PEMEJA
5° inférieur ............................................................................................................. ...
1° supérieur Caumond Pre Marie F 1434 PRAT DELPOND
1° inférieur Tesquet militaire F 1477 Prairie de TESQUET
2° supérieur Nouaille à LA JASSE F 1510 Prairie de TESQUET
2° inférieur Caumond Gibert et Glady F 1509 Prairie de TESQUET
Prés
3° supérieur Lapoujade à LABORDE B 9 ROUBY BAS
3° inférieur Marcenat Antoine F 498 à GASQUETTE
4° supérieur Dussere à PEYREPEAU G 388 à PEYREPEAU
4° inférieur
1° supérieur Dussere Jean G 395 Combe de PETIT JOUANT
1° inférieur Laymond Rand Chasson C 559 Camp de LAPEYRE
2° supérieur Escande Pre au POUGET C 801 Au POUGET
2° inférieur Lacombe MARTILOQUE E 960 Au bois de LA FEUILLE
Terres
3° supérieur Cosse Guillaume G 341 Tertre DISOULE
3° inférieur Blot Pre fils au VIGNAL F 1778 Plaine de TESQUET
4° supérieur Blot Mauvesy F 1738 à PIGEAU
4° inférieur
Exemple
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Nature de classe nom et prénom section numéro
culture des propriétaires du plan tenants et aboutissants
1° supérieur Serre épouse Bel G 464 à CASTELROUT la moitié
bordant le chemin
1° inférieur Bouye Pre à Belarbre F 284 à BELARBRE
2° supérieur Blot Mauvezy F 1614 al camp de LASPLASSES
2° inférieur Fillol Antoine aux Enjaux G 923 Las BORIES
Vignes
3° supérieur Robert dit pistole A 753 BARDOULET
3° inférieur Serougne à Bardoulet A 752 BARDOULET
4° supérieur Fillol Antoine à Lasbories G 910 LAS BORIES
4° inférieur
1° supérieur Delpond à Tesquet E 1771 Plaine de TESQUET
1° inférieur Cabane Jean E 1588 à la GINESTE
Châtaigne- 2° supérieur Cavaille Roy A 895 Terre de MARTY
raies 2° inférieur Tesquet Jne père F 1777 Plaine de TESQUET
3° supérieur Gibert Jne F 1776 Plaine de TESQUET
3° inférieur
Nom des revenu brut déduction revenu net revenu OBSERVATION
Propriétaires des propriétés pour entretien réparation résultat del’application cadastral DU
des biens situés hors de du tarif provisoire au CONTROLEUR
la commune classement
Veuve
Frontin
Bellecombe 1400,00 134,00 1266,00 1288,98
Serre épouse 1100,00 104,00 996,00 983,82
Berbiguié 350,00 52,00 298,00 319,38
2850,00 290,00 2560,00 2592,18
65
Classe La mesure locale prix (en fr ?) Observations
de l’arpent métrique(m2 ?)
1 52 64 54 00 Pour les terres labourables et jouales
2 35 20 36 00
3 17 60 18 00
4 8 80 9 00
5 2 44 2 50
1 70 19 72 00 Pour les prés
2 43 87 45 00
3 21 45 22 00
4 11 60 12 00
1 12 66 13 00 Pour les bois taillis futaies et châtaigneraies
2 8 80 9 00
3 5 87 6 00
4 52 64 54 00
1 35 20 36 00 Pour les vignes
2 17 60 18 00
3 8 80 9 00
1 2 93 3 00 Pour les bruyères taillis ou ajoncs
2 00 97 1 00
1 00 48 0 50 Pour les friches
1 52 64 54 00 Pour jardins
1 17 60 18 00 Pour les lavoirs abreuvoirs et fontaines
1 52 64 54 00 Pour les superficies des bâtisses
1 11 60 12 00 Pour les peupliers
1 36 00 Pour les maisons
2 27 00
3 18 00
4 12 00
5 6 00
6 3 00
1 160 00 Pour les moulins à eau
2 120 00
1 160 00 Pour les foulons
2 100 00
1 600 00 Pour les Papeteries
2 200 00
1 1200 00 Pour une forge à fabriquer le fer
« Le contrôleur à choisi trois "...." propriétés renfermant les diverses cultures de la commune
dont le revenu net imposable avait été préalablement indiqué par les classifications et l’on a obtenu
par l’état ci dessus ayant démontré que l’évaluation cadastrale des propriétés avait été faite
proportionnellement. »
Fait à la maison commune lieu des séances municipales le 5 juin 1828.
66
Cadastre du bourg établi en 1827
67
922 Jean Siscan -friche
923 Jean Siscan -terre
924 Jean Siscan -pature
925 Jean Siscan -terre
826 Jean Siscan -terre
927 Jean Siscan -maison et sol de maison
928 Jean Siscan -mazure
929 Jean Siscan -pature
930 Monier Géraud -maison et sol de maison
931 Monier Géraud -Grange
932 Marsillé Pierre -maison et sol de maison
933 Garrigue Jean -maison
934 Garrigue Jean -pature
935 Rabou Pierre et consort à La Jasse -friche
936 Dusserre Pierre -terre
937 Dusserre Pierre -pature
938 Dusserre Pierre -étable
939 Dusserre Pierre -pature
940 Dusserre Pierre -maison et sol de maison
941 Escande Jean -maison et sol de maison
942 Escande Jean -pature
943 Jausse à Cuzorn -jardin
944 Jausse à Cuzorn -maison et sol de maison
945 Jausse à Cuzorn -pature
946 Escande forgeron -grange
947 Escande forgeron -pature
948 Escande forgeron - maison et sol de maison
949 Escande forgeron -pature
950 Escande forgeron - maison et sol de maison
951 Delage Aymard -jardin
952 Jausse -jardin
953 Saunié Jean -Jardin
954 Saunié Jean -pature
955 Saunié Jean - maison et sol de maison
956 Delage Aymard - maison et sol de maison
957 Lacaze Bernard - maison et sol de maison
958 Martinet Jean -pature
959 Martinet Jean - maison et sol de maison
960 Sauret Jean - maison et sol de maison
961 Sauret Jean - jardin
962 Escande Jean - peupleraie
963 Escande Jean - jardin
964 Escande Jean - jardin
965 Aureille Pierre - pature
966 Aureille Pierre -maison et sol de maison
967 Delage Aymard - grange
968 Delage Aymard - pature
969 Monier Géraud - jardin
970 Sauret Antoine père - pature
971 Sauret Antoine père -maison et sol demaison
972 Cure La veuve - maison et sol de maison
973 Rabou pierre jeune - pature
974 Monier Géraud - four et pature
975 Garrigou Jean - pature
976 Monier Géraud- maison et sol de maison
977 Garrigou Jean- maison et sol de maison
978 Rabou Pierre Jeune-maison et sol de maison
979 Rabou Pierre aîné -maison et sol de maison
980 Rabou Fançois - maison et sol de maison
981 Laymon Jean - maison et sol de maison
982 Laymon Jean - pature
983 Rabou André - pature
984 Rabou André - maison et sol de maison
985 Rabou Pierre - maison et sol de maison
986 Rabou et consort l-moulin et sol de moulin
987 Parssillé Pierre - grange
988 Laporte Pierre sabotier - grange
989 Laporte Pierre sabotier-maison sol maison
990 Laporte Pierre - pature
991 Gipoulou - maison et sol de maison
992 Delcoustal Jacques - pature
993 Delcoustal Jacques - four
994 Delcoustal Jacques - pature
995 Delcoustal Jacques - étable
996 Gipoulou - pature
997 Gipoulou - étable
998 Delcoustal Jacques - terre
999 Cure sa veuve - terre
1000 Castagné - maison
1001 Vayssière Cristophe papetier-maison patur
1002 Lavergne veuve-maison et sol de m et patu
1003 Terrien - maison et sol de maison et pature
1004 Lavergne sa veuve- pature
1005 Lavayssiere Suzanne-maison et sol maiso
1006 Lavayssiere Suzanne - pature
1007 Lavayssiere Suzanne - terre
1008 Garrigou Jean meunier- terre
1009 Rabou Pierre Jeune - pré
1010 Rabou Farnçois - pré
1011 Rabou André - pré
1012 Rabou Pierre Aîné à la Jasse - pré
1013 Rabou et consort - pature
1014 Rabou et consort - Masure
1015 Rabou et consort - foulon sol de foulon
1016 Rabou Pierre Aîné à la Jasse - pré
1032 Delcoustal Jacques - terre
1040 Vayssière Cristophe papetier - terre
1041 Laporte Pierre sabotier - terre
1042 Terrien - terre
1043 Gipoulou - Terre
1044 Garrigou meunier - pature
1045 Delcoustal Jacques - terre
1046 Delcoustal Jacques -maison et sol de maiso
1047 Delcoustal Jacques - pature
1048 Delcoustal Jacques - pature
1049 Laporte Pierre sabotier - terre
1050 Miquel Jean - pature
1053 Miquel Jean - terre
1054 Miquel Jean - terre
1055 Miquel Jean - terre
1056 Miquel Jean - étable
1057 Miquel Jean - cour
1058 Miquel Jean - pature
1059 Miquel Jean - maison
68
L’hiver 1829-1830 fut particulièrement froid, la disette s’instala. En Janvier, la commune de
Cuzorn organise une distribution de pain pour les pauvres.
Première distribution de pain faite 2ième distribution le 27 janvier
aux pauvres le 20 janvier 1830
nom personne demeure nb pers nb livres à 13cla livre nb pers nb livres à 13 cent Total
Marmié père Tesquet 1 5 0.65 1 5 0.65
Marmié fils idem 4 20 2.60 4 20 2.60
Capoulun marie idem 1 5 0.65 1 5 0.65
Augére Lajasse 1 5 0.65 1 5 0.65
Soulier Vignal 5 25 3.25 5 25 3.35
Blot Griau idem 7 35 4.55 7 35 4.55
Tricou Lafurette 4 20 2.60 4 20 2.60
Vergne La garde 2 10 1.30 2 10 1.30
Dellon veuve Lajasse 1 5 0.65 1 5 0.65
Massant Denis idem 2 10 1.30 2 10 1.30
Lacase fille idem 1 5 0.65 1 5 0.65
Pons idem 3 15 1.95 3 15 1.95
Gras veuve idem 5 25 3.25 5 25 3.25
Roque veuve Lascombe 1 5 0.65 1 5 0.65
Dayma fille Péméja 1 5 0.65 1 5 0.65
Bruguière veuve Rigou 6 30 3.90 6 30 3.90
Breseguet Balette 1 5 0.65 1 5 0.6 5
Astoul Jeandebernard 4 20 2.60 4 20 2.60
Lavayssière veuve La Sauvetat 2 10 1.30 2 10 1.30
Augère Raymond Louis 4 20 2.60 4 20 2.60
Pradié fille idem 1 5 0.65 1 5 0.6 5
Vergnière fille Gibert 3 15 1.95 3 15 1.95
Capmas Pierre Grillère 2 10 1.30 2 10 1.30
Capoulun Hélie idem 2 10 1.30 2 10 1.30
Baille Jeanne Canteperdrix 2 10 1.30 2 10 1.30
Mazet veuve Bélihaut 4 20 2.60 4 20 2.60
Aureille Pierre Cuzorn 4 20 2.60 4 20 2.60
Sonnié Jeanne idem 2 10 1.30 2 10 1.30
Lavergne Sihil Cuzorn 3 15 1.95 3 15 1.95
Sisquant idem 4 20 2.60 4 20 2.60
Castagné veuve idem 2 10 1.30 2 10 1.30
Laporte Larté Laforge 3 15 1.95 3 15 1.95
Parsillé idem 6 30 3.90 6 30 3.90
Durand Balette 4 20 2.60 4 20 2.60
Pons veuve Jeandebernard 2 10 1.30 2 10 1.30
Jause Cuzorn 2 10 1.30 2 10 1.30
131.69
69
Distribution de pain faite aux pauvres le 10 février 1830 en exécution de la délibération du conseil municipal du
21 janvier 1830
nom personne demeure nb pers nb livres à 13 centimes total
Marmié père Tesquet 1 3 0.39
Marmié fils idem 4 12 1.56
Capoulun marie idem 1 3 0.39
Augéé Lajasse 1 3 0.39
Soulier Vignal 5 15 1.95
Blot Griau idem 7 21 2.73
Tricou Lafurette 4 12 1.56
Vergne La garde 2 6 0.78
Dellon veuve Lajasse 1 3 0.39
Massant Denis idem 2 6 0.78
Lacase fille idem 1 3 0.39
Pons idem 3 9 1.17
Gras veuve idem 5 15 1.95
Roque veuve Lascombe 1 3 0.39
Dayma fille Péméja 1 3 0.39
Bruguière veuve Rigou 1 3 0.39
Breseguet Balette 7 21 2.73
Astoul Jeandebernard 4 12 1.56
Lavayssière veuve La Sauvetat 2 6 0.78
Augère Raymond Louis 5 15 1.95
Pradié fille idem 1 3 0.39
Vergnière fille Gibert 3 9 1.17
Capmas Pierre Grillère 2 6 0.78
Capoulun Hélie idem 2 6 0.78
Baille Jeanne Canteperdrix 2 6 0.78
Mazet veuve Bélihaut 4 12 1.56
Aureille Pierre Cuzorn 4 12 1.56
Sonnié Jeanne idem 2 6 0.78
Report 78 234 30f 42c
Lavergne Sihil Cuzorn 3 9 1.17
Sisquant idem 4 12 1.56
Castagné veuve idem 2 6 0.78
Laporte Larté Laforge 3 9 1.17
Parsillé idem 6 18 2.34
Durand Balette 4 12 1.56
Pons veuve Jeandebernard 2 6 0.78
Jause Cuzorn 2 6 0.78
104 312 40f 56c
Le 27-28-29 juillet 1830 les barricades s’élèvent dans Paris, c’est la Révolution de Juillet.
Ces trois jours d’émeutes sont appelés les « Trois Glorieuses ».
Le 2 août 1830, Charles X abdique en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux, « Henri V
». Les Chambres ne le reconnaissant pas, les Bourbons décident de s'exiler.
Le 9 août c’est la proclamation officielle de la monarchie de Juillet au Palais-Bourbon. Le
duc d'Orléans accepte la couronne et devient Louis-Philippe Ier. Il prête serment devant les
Chambres.
Voici le procés verbal de cet évenement reçu et conservé sur le registre des délibérations
municipales de Cuzorn
70
Préfecture de Lot et Garonne
Avènement de sa Majesté LOUIS PHILIPPE PREMIER au trône des français
Procès verbal de la séance de la chambre des Pairs et de la chambre des Députés réunis.
L’an mille huit cent trente le neuf août ; messieurs les pairs et messieurs les députés
étant réunis au palais de la chambre des députés sur la convocation de monsieur PHILIPPE DUC
D’ORLEAN lieutenant général du royaume, son altesse royale est entrée suivie de leurs altesses
royales le DUC de CHARTRES et le DUC de NEMOURS; et des officiers de sa maison, et s’est
rendu à la place qui lui était destinée, sur l’estrade en avant du trône. Et les pairs et les députés étaient
debouts et découverts.
Son altesse royale ayant pris séance, Monseigneur dit aux pairs et députés : Messieurs
asseyez-vous.
S’adressant en suite à monsieur le président de la chambre des députés Monseigneur lui a
dit. Monsieur le président de la chambre des députés veuillez lire la déclaration de la chambre.
Monsieur le président en a donné lecture et l’a portée à son altesse royale, qui l’a remise à monsieur
le commissaire provisoire chargé du département de l’intérieur.
S’adressant également à monsieur le président de la chambre des pairs « Monsieur le
président de la chambre des pairs veuillez remettre l’acte d’adhésion de la chambre des pairs », ce
que monsieur le président a fait ; et il a remis l’expédition entre les mains de Monseigneur, qui en a
chargé le commissaire provisoire au département de sa majesté.
Alors Monseigneur a lu son acceptation, ainsi conçue
« Messieurs les pairs et messieurs les députés
J’ai lu avec une grande attention la déclaration de la chambre des députés et l’acte d’adhésion
de la chambrer des pairs, j’en ai pesé et médité toutes les expressions. J’accepte sans restriction ni
réserve les clauses et engagements que renferme cette déclaration, et le titre de roi des français
qu’elle me confère et je suis prêt à jurer l’observation.
Son altesse royale s’est en suite levé et la tête découverte à prêté le serment dont le texte suit :
En présence de dieu je jure d’observer fidèlement la charte constitutionnelle, avec les
modifications exprimées dans la déclaration; et de ne gouverner que par la loi et selon les lois, de
faire rendre bonne et exacte justice à chacun selon son droit et d’agir en toute chose dans la seule vue
de l’intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français.
Monsieur le commissaire provisoire au département de la justice a en suite présenté la plume
à son altesse royale qui a signé le présent en trois originaux pour rester déposés aux archives royales
et dans celle de la chambre des pairs et de la chambres des députés.
Sa majesté LOUIS PHILIPPE PREMIER roi des français s’est alors placé sur le trône où elle
a été saluée par les cris mille fois répétés de vive le roi. Le silence étant rétabli sa majesté a prononcé
le discourt suivant.
Messieurs les pairs et messieurs les députés
Je viens de consommer un grand acte. Je sais profondément toute l’étendue des devoirs qu’il
m’impose. J’ai la conscience que je les remplirais, c’est avec pleine conviction que j’ai accepté le
pacte d’alliance qui m’était proposé.
J’aurais vivement désiré de ne pouvoir occuper le trône auquel le voeu national vient de
m’appeler; Mais la France attaquée dans ses libertés voyant l’ordre public en péril : la violation de la
charte avait tout ébranlé il fallait rétablir l’action des lois et c’était aux chambres qu’il appartenait de
pouvoir. Vous l’avez fait messieurs ; les sages modifications que vous venez de faire à la charte
garantissent la sécurité de l’avenir, et la France je l’espère sera heureuse au dedans respectée au
dehors et la paix de l’Europe de plus en plus affermie.
Monsieur le commissaire provisoire au département de la justice a en suite invité messieurs
les pairs et messieurs les députés a se rendre dans leurs chambres respectives où le serment de fidélité
au roi et d’obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume serait individuellement
prêté par chacun d’eux. La séance a été levée.
Fait et dressé le présent procès verbal à PARIS le 9 août mille huit cent trente
71
L’an mille huit cent trente le deux septembre FRANCOIS AUSTRUY maire de la commune
de CUZORN prète le serment de tous les fonctionnaires de l’ordre administratif, qui ne l’ont pas
encore prêté au gouvernement actuel.
-Creation des bataillons communaux de Cuzorn-
La Garde nationale était une milice armée née pendant la Révolution française et composée de
simples citoyens chargés de maintenir l'ordre dans leur ville et leur quartier. Officiellement
supprimée en 1827, la Garde nationale est rétablie en 1830 au moment des Trois Glorieuses. Cuzorn
institue sa garde communale. La liste des participants à ces bataillons nous donne un apercu de la
population dans cette année 1830. Il manque cependant les 56 participants du 1er bataillon sur les
309 hommes valides participants âgés de 18 à 59 ans. Les engagés sont plus nombreux dans les 18-40
ans les plus âgés ayant des fonctions plutôt d’encadrement (Capitaine lieutenant sergent…).
n° nom et prénom âge n° nom et prénom âge
Première Compagnie (incomplet) deuxième compagnie
Manque les 56 premiers Bergue Jean Louis capitaine 59
Bergue Jean lieutenant 29
Verdier Jérome sous lieutenant 36
Bergue Pierre sergent major 47
Tesquet pierre sergent 48
Rabot pierre sergent 34
Blot Jean aîné idem 35
Vigne jean idem 53
57 Blot Pierre 22 Bergus Delcan fourrier 19
58 Coste Jean 45 Augère Jean caporal 30
59 Lola Jacques 28 Augère Bernard idem 34
60 Lamothe Miquel 40 Blott Pierre idem 33
61 Gipoulou Jean 40 Ardaillou Bertrand idem 47
62 Laporte Jean 22 Cabane Jean idem 52
63 Laporte Pierre 50 Cassaigne Jean idem 25
64 Parcilier 35 Marmié Mindre idem 40
65 Carles Bertrad 39 Blot petit idem 30
66 Carles cadet 21 Augère Bertrand 26
67 Rabou André 50 Augère Pierre 18
68 Laymond Jean 55 Augère Jacques 42
69 Laymond François 22 Louret Antoine 21
70 Rabou Pierre 45 Pasquet Pierre 36
71 Escande Jean 58 Cabanne Jean 19
72 Sauret Jean 46 24 Delpon Jean 26
73 Oreille Pierre 48 25 Delmas Pierre 25
74 Lascaze 45 26 Labro François 34
75 Delsol François 36 27 Jabou Joseph 25
76 Bayle Pierre 18 28 Mouly Jean 30
77 Bidou Pierre 18 29 Froumenty Bertrand 54
78 Gilardi Pierre 34 30 Delrieu Jean 22
79 Andrac Jean 24 31 Dufour Jean 22
80 Siscand Pierre 27 32 Bergue Jean 18
72
N° Nom et prénom âge n° nom et prénom Age
33 Christophe labeyssière 30 66 Coq Jean 37
34 Bousquet Antoine 52 67 Auché Jean 24
35 Bousquet Jean 20 68 Calmou Jean 57
36 Verdier Jean 28 69 Benard Foulou 51
37 Gibert Pierre 21 70 Bost Joseph 33
38 Augére Pierre 55 71 Coq Jean 38
39 Augére François 32 72 Blot François 52
40 Bayle Raymond 22 73 Marcenat Antoine 55
41 Ginestou Jean 26 74 Marcenat Pierre 19
42 Garigou Pierre 28 75 Baras Pierre 28
43 Lapoujade Pierre 26 76 Bulit Jean 45
44 Teyssedou Jean 50 77 Blot Jean 24
45 Couderc Jacques 29 78 Serougne Guillaume 18
46 Gras 30 30 79 Parques François 48
47 Lapoujade Marcelin 21 80 Blot poil blanc 30
48 Tesquet Jean 50 81 Blot Antoine 27
49 Bouyé Jean 54 82 Blot Jean 18
50 Philip Pierre 34
51 Dufour Pierre 30
52 Gras Jean 44
53 Lescoul Jean 47
54 Rabou Pierre 23
55 Rabou André 22
56 Rabou Pierre 18
57 Tricou Jean 48
58 Noillé Bernard 52
59 Touillé Antoine 53
60 Terrien David 55
61 Terrien Jean 26
62 Cabanne Jean 19
63 Pasquet Jean 35
64 Pasquet Piere 30
65 Pasquet Jean 25
N° Nom et prénom âge n° nom et prénom Age
Troisième compagnie 33 Labourel Jean 30
1 Vierge jacques capitaine 30 34 Rigal Pierre 34
2 Robert Pierre lieutenant 58 35 Laugras Jean 54
3 Jourdane Jean sous lieutenant 56 36 Lacombe Jean 26
4 Lagarrigue Benard sergent major 22 37 Lacombe Pierre 56
5 Teyssedou Jean sergent 36 38 Pasquet Pierre 36
6 Reynal Pierre idem 56 39 Cavillé Raymond 52
7 Matifeille Jean idem 44 40 Laymond Raymond 56
8 Reynal fils idem 30 41 Laymond Jean 19
9 Despeyrière Bernard fourrier 23 42 Dellon Pierre 22
10 Robert Jean caporal 33 43 Lagarigue Antoine 44
11 Pasquet Bertrand idem 32 44 Brousse Gervais 52
12 Ruard Antoine idem 31 45 Lagarigue Pierre 37
13 Gras antoine idem 35 46 Robert Jean 30
14 Brousse Sébastien idem 54 47 Lagarigue Jean 36
15 Sérougne Henri idem 40 48 Vergne Pierre 50
16 Canot Pierre 23 49 Lagarigue Pierre 56
17 Fauvel Etienne caporal 34 50 Reynal Etienne 26
18 Robert Jean 18 51 Trouillé Bernard 27
19 Vierge Jean 34 52 Trouillé Jean 23
20 Robert François 19 53 Tricou Guillaume 47
73
21 Despeyrière François 30 54 Neumille Jean 30
22 Robert Jean 33 55 Bebengut Guillaume 19
23 Pissot Pierre 46 56 Estang Pierre 21
24 Majet Jean 27 57 Ruaud Pierre 53
25 Landié Jean 33 60 Bebengut Guillaume 45
26 Delluc Jean 44 61 Ricard Barthélémy 23
27 Fauvel Pierre 28 62 Carles Jean 44
28 Escande Etienne 48 63 Reynal Jean 29
29 Belledent Martin 45 64 Reynal Pierre 35
30 Brousse Jean 50 65 Laymond Jean 52
31 Brousse Pierre 18 66 Landié Jean 33
32 Marmié Gervai 25 67 Compte Guillaume 56
n° nom et prénom âge N° nom et prénom Age
66 Bariac Jean 52 Quatrième compagnie
67 Sérougne Henri 26 1 Fabre Jean Bernard capitaine 38
68 Mouligné Pierre 40 2 Andrac Adolphe lieutenant 30
69 Siscand Pierre 28 3 Labourel Jean sous-lieutenant 23
70 Castirins Antoine 36 4 Baras Bernard sergent major 40
71 Jaubert Pierre 56 5 Tissendie Jean sergent 47
72 Delfarguiel François 23 6 Pasquet Pierre idem 40
73 Laporte Barthélémy 34 7 Rastel Jacques idem 27
74 Baras Pierre 32 8 Terrien Jean idem 29
75 Merzergue Guillaume 32 9 Gladi Jean fourrier 50
76 Escande Pierre 22 10 Bruyère Jean caporal 25
77 Raynal Jean 23 11 Martinet François idem 22
12 Labourel Jean idem 22
13 Soussiel Pierre caporal 21
14 Pont François 44
15 Gibert idem
16 Delcoustal Pierre idem 28
17 Dellon Jean caporal 31
18 Delcoustal Pierre idem 25
19 Lapoujade Pierre 32
20 Bales Bernard 46
21 Reynal Jean 36
22 Seingla Antoine 48
23 Coussil François 51
24 Seysset Jean 51
25 Brasset Pierre 24
26 Rabot Jean 25
27 Rabot Jean cadet 22
28 Dufa Jean 32
29 Raymond Escande 25
30 Rabot Jean 28
31 Gladi Jean 24
n° nom et prénom âge n° nom et prénom Age
32 Millaud Jean 28 65 Cabanne Jean 48
33 Laporte Joseph 34 66 Labeysière 24
34 Astoul Jean 32 67 Cabanne Jean 20
35 Thuillé Pierre 32 68 Laymond Jean
36 Labaysière 32 69 Albaret André 20
37 Soussièl Pierre 49 70 Albaret
38 Labourel Jean 20 71 Garigou Pierre 55
39 Vernière Pierre 33 72 Rigal Jean 21
40 Triaire Raymond 48 73 Delpon 38
41 Martinet Bernard 24 74 Durand Raymond 41
74
42 Augère Jean 56 75 Durand 35
43 Marmié Jean 49
44 Boulou Jean 18
45 Escande Pierre 30
46 Marmié Pierre 34
47 Pouzet Louis 30
48 Pouzet Pierre 28
49 Pouzet Jean 22
50 Marmié Jean 43
51 Colombo Jean 54
52 Boulou Jean 23
53 Boulou Jean 23
54 Delcoustal Jean 20
55 Fraissinou Pierre 26
56 Marmié Pierre 30
57 Marmié François 27
58 Marmié françois 24
59 Marmié Jean 21
60 Augèré Raymond
61 Destang Antoine 25
62 Gibert
63 Gibert Pierre 26
64 Gibert Jean 24
- Les ouvriers sous la Restauration et Monarchie de Juillet –
Le livret d’emploi obligatoire fut rétabli par le premier consul en 1803 il périclita à partir de
1865. Il fut institué afin de « domestiquer le nomadisme des ouvriers », il comporte aussi un rappel
de l'interdiction des coalitions d'ouvriers. Le patron gardait ce livret pendant tout le temps où l'ouvrier
travaillait chez lui. L'ouvrier ne pouvait donc pas partir quand il le souhaitait. Voici celui de Jacques
Filhol.
(Carnet d'emploi de Jacques Filhol mouleur au sable 1824 -1838)
« Nous soussigné maître de forge à Castelnau certifiant que le nommé Jacques Filhol ouvrier
mouleur a travaillé pendant 5 mois dans nos ateliers et qu’il s'est toujours bien comporté.
Forge de Castelnau le 3 septembre1824. »
Répartition des âges des engagés
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59
âges
75
« Lerothier fils aîné nous certifions que .... Filhol mouleur au sable à travailler dans notre
atelier depuis le mois d'octobre 1830 et qu'il s'est bien comporté. »
« Nous soussignés certifions à qui il appartiendra que le nommé Filhol a travaillé pendant
l’espace de 8 mois dans nos établissements, qu'il s'y est bien conduit mais qu'il n'a pas travaillé avec
assiduité. Forge de Greze le 15 janvier 1832. »
« Nous certifions que le nommés Jacques Filhol mouleur au sable a travaillé l'espace de six
mois et que pendant ce temps nous n'avons pas à nous plaindre de sa conduite ni de son travail. Forge
de Cuzorn de 25 juillet 1832. M.Barge directeur de la forge de Cuzorn.
A Cuzorn 25 juillet 1832 : signé Le Blanc et Austruy. »
« Nous soussignés certifions à qui il appartiendra que le nommés Jacques Filhol a travaillé
pendant l'espace de 5 mois dans notre établissement et qui s'y est conduit avec honneur et probité.
Forge de Cuzorn en le 16 mai 1833. Gignoux et cie :M.Bigué directeur de la forge.
A Cuzorn le 18 mai 1833 :l'adjoint Bergues aîné. »
« Nous soussignés certifions à qui il appartiendra que le nommé Jacques Filhol a travaillé
l'espace de 2 mois dans notre établissement et qu'il s'y est très bien conduit.
Forge de Niussens le 2 avril 1833 »
« Le directeur de la forge de Brocas soussigné certifie que les nommés Filhol frères ont
travaillés l'espace de deux mois dans le dit établissement en qualité de mouleur au sable, leur
conduite pendant ce temps a été bonne.
Brocas le octobre 1834. »
« Certifions ce que le sieur Filhol a travaillé dans notre fonderie en qualité de mouleur
l'espace de 4 mois et que pendant ce temps il s'y est comporté honnêtement.
Labrame le 16 avril 1835 : Le Petit Lamazurquier. »
« Je certifie que le sieur Filhol aîné mouleur au sable pendant 4 mois durant lequel temps je
n'ai eu qu'à me louer de son travail et de sa conduite.
Forge de Labrame le 12 mai 1838 P Laulanié Sie C Barge. »
Mais sur la dernière page :
« M. Filhol et un gourmand est bien fainéant et couchant et coursiant » ?
- Jacques VIERGE nouveau maire -
Le 3 avril 1833 a lieu le procès verbal d'installation du Maire de la Commune de Cuzorn.
Le Préfet ayant nommé aux fonctions de Maire de cette Commune Monsieur VIERGE
Jacques.
Avons procédé à notre installation, après avoir prêté le serment ainsi conçu :
"Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois
du royaume".
Les débuts de l’instruction publique à Cuzorn
Sous l'ancien régime les gens du peuple étaient, dans leur grande majorité, illettrés. À cette
époque, Cuzorn étant très isolée, peu de personnes avaient accès à la culture. Seuls les curés, les
notaires, où certains bourgeois, recevaient une instruction. Dans les documents notariés de l'époque la
formule « n'a signé pour ne savoir » est systématiquement apposée en fin d'actes. Il n'y avait pas
d'école et seuls quelques érudits locaux avaient les connaissances suffisantes pour transmettre les
bases de la lecture et de l’écriture. Un document de la fin du XVIIe siècle nous montre que
moyennant finances certains faisaient appel à ces personnes pour avoir accès à la lecture.
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« Du 8 septembre 1694: a payé 63 livres 9 sols a Bertrand Mallet cest les biens de Jean
Augère marchand quil doit cella pour luy avoir ensseigné son fils a lire »
Sous la révolution de 1789 la convention adopta le principe de l’instruction gratuite et
obligatoire pour les enfants de 5 à 12 ans et institua par un décret de Brumaire an III une école dans
chaque commune de 400 habitants.
Ainsi on peut lire dans le registre des délibérations municipales ce texte concernant la création
de la première école de Cuzorn.
«Cejourd'huy vingt trois germinal troisième année républicaine (11 avril 1794) une et
indivisible, vu l'arrêté du directoire du district de Monflanquin , du premier germinal (21 mars) s'est
présenté le citoyen Jacques "Moulures" pour instituteur de notre commune de Cuzorn , lequel selon le
dit arrêté nous avons installé "..." l'avons mis en "possession" de la cy devant maison "pres-bitérale"
comme le "..." la loi. »
L'assemblée constituante par un autre arrêté du 3 Brumaire an IV(8 novembre 1795) sur
l'instruction publique permit la création d'école dans chaque canton mais l’obligation était supprimée
et la gratuité ne s’appliquait qu’aux indigents..
Un bulletin sur la situation de l’instruction publique dans le département du 15 thermidor an
VI nous apprend que l’administration de St Front dont dépend Cuzorn à cette époque n’ayant pas
envoyé de procès verbal de visite d’école a reçu un blâme du ministère de l’intérieur.
Il n'est plus fait mention d’instituteur, pendant toute la période du Directoire et de l’Empire.
Le 3 août 1819 Antoine Berbiguier instituteur à Cuzorn est déclaré apte à enseigner par le
recteur de l’université royale de Cahors.
« Nous recteur de l'académie de CAHORS
vu le certificat délivré par le sieur CAPMAS instituteur chargé de la direction de l'école
modèle d'enseignement mutuel établi à Cahors , portant que le sieur Berbiguié Antoine né à Cuzorn
le 2 frimaire an 9 (23/11/1801) a été examiné sur la lecture et l'orthographe , la calligraphie et le
calcul , ainsi que sur les procédés de leurs enseignement , et qu'il fait preuve de la capacité requise
pour exercer les fonctions d'instituteur primaire de deuxième degré. Après nous être également assuré
qu'il possède "..." connaissances suffisantes des principes des lois et de la religion.
Vu les certificats de bonne vie et moeurs, produit par le ".." Berbiguié Antoine, lui avons
accordé le présent brevet, qui lui est nécessaire pour pouvoir être appelé aux dites fonctions, au terme
de l'article 11 de l'ordonnance du roi, du 29 février 1816. »
La loi Guizot sur l’enseignement primaire.
Une loi du 28 juin 1833, par les articles 9, 12 et 13 indique que chaque commune est tenue
d'entretenir au moins une école primaire élémentaire et de fournir à l'instituteur un local
convenablement disposé pour lui servir d'habitation et recevoir les élèves, et en outre un traitement
fixe qui ne peut être moindre de 200 francs .
Le conseil municipal de Cuzorn réuni en 1833 délibère :
Art.1er - Il y a lieu d'établir dans la commune de Cuzorn, qui doit rester seule et non réunie à
aucune autre commune, une seule école primaire élémentaire dont le siège sera à Cuzorn ;
Art.2 - La Commune étant quant à présent dans l'impossibilité de fournir un local à
l'instituteur, le conseil est d'avis qu'il lui soit payé provisoirement une somme de 50 francs pour
indemnité de logement, comme nous lui payons depuis quelques années et dont nous avons reconnu
que ce local qu'il a loué est le plus propre pour cet objet, qu'il ait à Cuzorn.
Art.3 - Le traitement de l'instituteur est fixé à la somme de 200 francs par an, qui sera portée
au budget annuel de la Commune.
Art.4 - La rétribution mensuelle payée à l'instituteur par chaque élève est fixée ainsi qu'il suit :
premier prix 75 centimes, deuxième prix 1 franc 25 centimes, troisième et dernier prix 1 franc 75
centimes.
Art.5 - Relativement au nombre d'élèves gratuits que l'instituteur doit recevoir, le conseil est
d'avis qu'il recevra tous ceux qui se trouvent dans l'indigence.
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Présente le sieur Jean Rémy DELPON, exerçant les fonctions d'instituteur primaire de cette
Commune depuis environ six ans, qui s'est attiré la confiance des pères de famille pour les progrès
qu'il fait faire à ses élèves.
Déclare le dit Conseil, présenter pour instituteur le dit Jean Rémy DELPON comme
réunissant les qualités nécessaires pour atteindre le but que l'on se propose pour l'instruction primaire.
(Jean Remy Delpon a été instituteur de 1828 à 1865)
Depuis le 30 août 1819 BERBIGUIE ANTOINE exercait les fonctions d'instituteur primaire
de 2 ème degré, dans la commune mais sans que ce soit obligatoire.
- Le 8 avril 1834 Présentation d'un instituteur communal pour la Commune de Cuzorn.
Le comité communal de cette Commune, présente le sieur Jean Rémy DELPON, exerçant
les fonctions d'instituteur primaire de cette Commune depuis environ six ans, qu’il s'est attiré la
confiance des pères de famille pour les progrès qu'il fait faire à ses élèves ;
Déclare le dit Conseil présenter pour instituteur le dit Jean Rémy DELPON comme
réunissant les qualités nécessaires pour atteindre le but que l'on se propose pour l'instruction primaire
Déclare qu'il est à sa connaissance personnelle que le sieur Jean Rémy DELPON, issu
de parents honnêtes, jouit lui-même de beaucoup de considération et qu'il est, comme le dit le comité
communal, probe, intelligent et capable de faire prospérer l'instruction primaire.
Le Conseil Municipal doit fixer la rétribution mensuelle à payer à l'instituteur communal pour
chaque élève, en outre fixer le nombre de places gratuites et désigner les enfants qui doivent en jouir ;
Délibère
Art.1er : la rétribution mensuelle à payer à l'instituteur pour chaque élève est fixée ainsi qu'il
suit, premier prix un franc, deuxième prix un franc cinquante, troisième et dernier prix deux francs.
Art.2 : relativement au nombre d'élèves gratuits que l'instituteur doit recevoir, le Conseil est
d'avis qu'il en recevra dix et qui sont ci-après nommés :
GRAS au Tournié, LAGARRIGUE au Calfour, COSTE à Bret, BAYLE à Bélyhaut,
CAMMAS à Grillières, PARCILLIE à Cuzorn, Danis MARTINET à Lajasse Mélis, DUSSERRE à
Cuzorn, CAVAILLIE à Baillargues et AUREILLE à Cuzorn.
A partie de cette date un budget pour le fonctionnement de l ‘école et le salaire de
l’instituteur sera voté chaque Année.
-Entretien des chemins-
Le 10 octobre 1833 le conseil municipal décide que des journées de prestations en nature
seront employées sur le chemin vicinal de Libos à Sauveterre, qui traverse cette commune, qui
commence du ruisseau Tort et qui prend la direction de Pombié à Cuzorn et de là, en passant par
Capoulette et se termine sur cette commune à Rouby.
1 - Il sera employé aux travaux de réparations du chemin de Libos à Villefranche deux tiers
des prestations en nature inscrites aux rôles de cette Commune ;
2 - Le tiers restant sera employé aux travaux de réparations de tous les autres chemins
vicinaux proportionnellement à leur importance et de manière que les habitants fournissent autant que
possible leurs journées dans le voisinage de leur habitation.
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- Mr Casimir BALLANDE nouveau maire-
Le 4 janvier 1834, vu l'arrêté de monsieur le Préfet du 27 décembre dernier, qui
nomme aux fonctions de Maire de cette Commune Monsieur BALLANDE Casimir, avons en
présence des Conseillers Municipaux réunis au nombre de dix procédé à son installation après avoir
prêté le serment ainsi conçu :
« Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du
royaume. »
-Réglementation du travail et des rémunérations du carillonneur municipal-
« Le 1er janvier 1835, vu les observations et les plaintes qui nous sont journellement
faites concernant le carillonneur de notre Commune, nous a déterminés à faire le règlement le
concernant :
Arrête :
1° - Qu'à l'avenir, les propriétaires qui ne voudront faire aucun paiement au dit carillonneur
soit pour sonner les agonies pour les morts, les fosses et services pour les morts, soit pour sonner
lorsque le temps est orageux et enfin tout ce qui concerne le service du dit carillonneur, seront
obligés de lui donner dans le courant du mois d'août de chaque année une mesure de blé par paire de
bétail ou mulet de travail et demi-mesure pour les bourriques.
La dite mesure se fera aux frais de la Commune et ne pourra contenir que sept livres de blé au
plus. Elle sera déposée à la maison commune.
2° - Le 1er août de chaque année, sera remise au dit carillonneur pour faire sa tournée et il
sera tenu de la remettre le 30 du dit mois.
3° - Indépendamment de cela, il pourra faire une autre tournée à l'époque du blé d'Espagne et
châtaignes. Mais nous ne prenons aucune détermination à cet égard, ce sera à la générosité des
propriétaires.
Le dit carillonneur, en faisant sa tournée d'août est obligé de tenir une liste exacte de tous les
propriétaires qui ne lui donneront pas la dite mesure de blé par paire, qu'il remettra le 30 août de
chaque année à Mr le Maire afin qu'elle soit déposée aux archives de la Mairie.
Lorsqu'il travaillera pour ces propriétaires, il pourra se faire payer pour les fosses des enfants
naissant à douze ans 1 franc 50 et de 12 ans en sus 3 francs. Dans ce prix est compris tous les services
du dit carillonneur pour les services qui se font d'usage pour les morts.
S'il sonne des agonies pour ces personnes qui seront comprises dans la dite liste et que la mort
ne s'ensuivra pas, il pourra se faire payer 25 centimes pour chacune.
Sur le dit règlement, le carillonneur sera tenu de faire tous les services d'usage aux misérables
de la Commune qui mourront et qui n'auront pu le rétribuer.
Il sera également tenu de faire le même service s'il arrivait quelque malheur dans la
Commune, soit par des étrangers et qui pourraient y mourir et qui ne laisseraient pas des moyens
pour le payer, ainsi que pour le passant qui pourrait être assassiné, trouvé mort par un chemin ou
noyé. »
-Travaux à la maison d’école-
Le 1er novembre 1835, le Conseil Municipal arrête qu'une somme de 3 000 francs sera
prélevée sur le prix des ventes des biens communaux et que Mr le Maire demandera à Mr le Préfet
une subvention de moitié de cette somme pour subvenir à l'acquisition et réparation d'une maison
d'école pour la Commune de Cuzorn.
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- Curage de la Lémance.-
Le 7 mars 1838 le conseil délibère :
« Art.1er - Il est ordonné à tous les propriétaires qui bordent le dit ruisseau de le curer à vieux
sol et à vieux bords suivant le piquètement qui en a été fait et le tableau ci-joint ayant été dressé de
conformité aux anciens usages suivis jusqu'à ce jour.
Art.2 - Il est également ordonné aux dits propriétaires d'abattre tous les arbres gros et petits
qui se trouvent sur la pente du dit ruisseau à partir du bord de la crête de sa verge (berge).
Art.3 - Le délai accordé aux dits propriétaires pour couper les dits arbres et avoir parfaitement
fini le dit travail est et demeure définitivement fixé au 15 août. Passé ce délai, les travaux seront
exécutés d'office aux frais des riverains et le montant en sera poursuivi contre eux comme en matière
de contribution directe. »
Mais le 13 novembre, le préfet demande si les riverains qui bordent le ruisseau de la Lémance
ont bien exécuté ces travaux portés. Voici la réponse du maire.
« Je puis vous assurer, monsieur le sous-Préfet, que ces formalités ont été remplies et
non seulement par écrit mais même plusieurs fois au son du tambour au lieu accoutumé, que même
après les époques fixées par la sus dite délibération, les commissaires révisèrent encore les travaux
faits et ceux restant à faire, qu'il a fallu faire encore de nouveaux avertissements et donner un
nouveau délai afin que chacun finisse son travail, que malgré toutes ces précautions, nous n'avons pu
le faire finir que par des journaliers.
A la vérité, il en resta très peu puisque sur 901 journées, il n'en resta que les 3 /4 du
montant 75 francs 75 centimes, ainsi que vous le verrez par un relevé des travaux que je joins au
premier état, indiquant le nom de chaque riverain, le nombre et le montant des journées.
Quant aux propriétaires qui ont fait leurs journées, d'indiquer que vous me dites mettre
les colonnes observations, tout en .... il n'y a que ceux qui sont portés sur le relevé que je vous envoie.
Trouvez, certifié par moi, les journées y relatées. »
- Un problème de vache malade -
Le 12 novembre 1838, le maire ayant eu connaissance d’une fraude supposée a
convoqué le propriétaire concerné et lui dit : « qu'on m'avait informé qu'une vache lui était morte et
qu'on pensait qu'il l'avait vendue à quelque boucher. Il me répondit que c'était vrai, qu'il avait dit à
ses voisins que la vache lui était morte et qu'il l'avait enterrée. Mais qu'il disait cela pour se faire
payer le plus promptement de quelques dettes qui lui étaient dues, mais que la vache n'était pas
morte, qu'elle était malade depuis quelque temps et qu'il l'avait faite saigner par le nommé Vidal, se
disant vétérinaire à Saint Front.
Qu'il s'en était servi pour semer quoiqu'elle ne fut pas guérie, que le dimanche 4 courant au
soir il l'avait vendue ou fait vendre à RABEL, boucher à Fumel.
Je lui demandai s'il lui avait déclaré que la vache fut malade. Il me répondit que oui, mais que
malgré cela la dite vache était dans un bon état, qu'il l'avait conduite lui-même le lundi avant le jour à
Fumel et qu'elle avait été mise au poteau vers le soleil levé.
Un autre de mes administrés nous a déclaré dimanche dernier, devant le Conseil Municipal
réuni, que le propriétaire de la dite vache lui avait dit, étant à parler de cette affaire, que le boucher
lui avait dit que quelqu'un lui en demandait nouvelles, qu'elle était morte et enterrée.
Il m'aura été impossible de faire saisir la viande et dresser procès verbal, car je ne sus la
fraude que quelques jours après que la viande fut débitée et les voisins du propriétaire de la vache et
lui-même plus tard qui me l'ont apprise, qui sont tous de la même commune.
Et il parait même, d'après les dires des voisins, qu'elle était morte.
On l'a vu porter à un boucher de Fumel qui se rend tous les samedis et dimanches à Cuzorn
pour en débiter de viande de boucherie et c'est un fait présumable, pour ne pas dire certain, qu'il
emporta de celle-ci à Cuzorn, du moins nous l'avons tous cru.
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Vous sentez, monsieur le sous-Préfet, qu'il est très difficile et presque impossible de
reconnaître si telle bête est malade, ou la maladie, lorsqu'elle est dépecée. Car il y a des bêtes qui,
quoique gravement malades, étant dans un bon état vivant, la maladie n'eut pas assez le temps
d'opérer avant d'arriver à la dernière extrémité.
Et au reste s'il y a quelques parties de la bête altérées, le boucher ou charcutier pouvant faire
le sacrifice de la jeter ou donner aux chiens car ces sortes de bêtes ne leur coûtent pas bien cher. Et
c'est ce qui a fait que parlant de mon arrêté je fis défense d'emporter qui a été égorgé en d'autres
communes et c'est la sollicitude qui m'a été faite par mes administrés depuis bien longtemps. »
-Agrandissement de l’école-
Le 08 octobre 1839 le maire écrit au prefet : « Je vous fis connaître combien il était nécessaire
qu'une nouvelle salle fut construite pour agrandir la dite maison. Attendu que l'instituteur communal
est autorisé à donner ses soins aux enfants des deux sexes et que n'ayant que deux salles pour son
logement, dont une très petite et l'autre occupée par les enfants du sexe féminin, fait qu'il se trouve
extrêmement gêné et que la nouvelle salle est de toute urgence.
Il y a déjà longtemps que nous vous aurions parlé de ce travail, mais nous attendions
que la ligne du chemin de grande communication n°2 fût fixée, car dans le premier tracé il devait
emporter la salle de la classe et s'il en avait été ainsi, le changement de celle-ci et la construction de
l'autre auraient eu lieu en même temps. »
-Proposition de Tracé pour le chemin de grande communication N°2
Ce chemin devait relier Tournon à Villefranche en longeant la Lémance sur la rive gauche en
passant à Pombié où furent créés le pont et l’embranchement du chemin de Grande circulation N° 1
vers Monflanquin
Le 0512 1839 dans une lettre envoyée à mr Simbosel, ingénieur des Ponts et Chausées, le
maire propose le tracé du chemin de grande communication qui correspond au tracé actuel.
« Cette affaire se trouve terminée à la satisfaction de tous, que si le dit chemin traverse la
Lémance à Cuzorn, j'aurai la majorité pour un vote de 1200 francs pour le pont qui serait construit du
côté d'amont entre la maison de Laymond et le foulon de Rabou. Et je crois l'obtenir encore pour le
vote des journées et centimes d'une année qui sont destinés aux chemins vicinaux, pour être utilisés
sur cette ligne.
Ce qui présenterait un produit d'environ 2 000 francs. »
26 08 1840 - Jean Blot Mauvesi nouveau maire -
Vu la lettre de Mr le Préfet en date du 26 août 1840, par laquelle il nous fait connaître que
Monsieur Jean Blot Mauvesi, élu conseiller municipal, est nommé aux fonctions de maire de cette
commune.
-Faits divers 1841-
Le 12.02.1841 à 08h00 du matin étant instruit par Hypolite Raust qu'un homme avait été
trouvé noyé dans un lac au lieu de Lagarde, dans cette commune, je me suis transporté sur le dit lieu,
étant accompagné de monsieur Briancon, docteur en médecine, lequel j'ai requis à l'effet de me prêter
son assistance pour être par lui procédé à l'examen du cadavre, étant encore accompagné de monsieur
Delpon, notre secrétaire, et de Bernard Raynal, lesquels j'ai requis pour être également procédé en
leur présence.
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Etant arrivé au lieu dit, nous avons trouvé le cadavre sur le bord de l'eau, qui a été reconnu
pour être celui de Pierre Lagarrigue, âgé de soixante ans, lequel était malade depuis environ deux
mois.
Nous nous sommes ensuite rendus dans sa maison qui n'était qu'à une distance de cinquante
mètres du dit lac et avons sommé sa femme et ses enfants à nous détailler comment était-il arrivé que
cet homme fut sorti de la maison. Ils nous ont dit que toute la journée d'hier, cet homme parut fort
content et qu'il s'était même promené, ce qu'il n'avait fait depuis plusieurs jours. Que le soir vers 10
heures il demanda à souper, qu'il mangea un peu de soupe, que vers les 11 heures il voulut manger un
peu de pain tendre qu'on venait de faire au four. Ensuite il leur dit qu'il avait fort bien passé sa soirée
et qu'il fallait s'aller coucher. Effectivement il fut se coucher ainsi que sa famille.
Sa femme resta jusqu'à 01 heure du matin, qu'ensuite, voyant que son mari dormait d'un
profond sommeil, elle alla se coucher à son côté, au même lit, que son mari ne s'éveilla pas ni même
jusqu'à 02 heures et que s'étant endormie elle-même et s'étant éveillée vers les 05 heures et demie,
elle ne trouva plus son mari avec elle.
Qu'alors, s'étant levée tout de suite, pour voir où il était, et ne l'ayant point trouvé dans la
maison, elle appelait de suite sa famille qui se mit aussitôt à sa recherche et puis le trouvèrent dans le
dit lac, laissant apercevoir une épaule. C'était vers les 6 heures du matin.
J'ai ensuite requis le dit monsieur Briancon de faire à l'instant la visite du cadavre, de faire son
rapport et de donner son avis en son honneur et conscience. Ce qu'il a fait et, son opération terminée,
il en a dressé procès verbal qu'il a remis en nos mains pour être joint au présent.
-Saisie et vente aux enchères des biens des Bergues père et fils teinturier-
Le 22.03.1841 « Cahiers des charges clauses et conditions sous lesquels sera faite la vente sur
saisie immobilière et expropriation forcée des immeubles si après désigné saisis au requis de M. Jean
Bourgaillet & Cie négociant demeurant à Bordeaux ........ D'entre les sieurs Jean-Louis Bergues père
propriétaire sans profession et le sieur Joseph Bergues teinturier domicilié l'un et l'autre au lieu de
Pombié commune de Cuzorn ........ Les immeubles saisis consistent.
1°Une maison appelée le foulon située au lieu de Pombié commune de Cuzorn de la
contenance de 53 ca formant les deux numéros 614 de la matrice de la section E bâtie en pierre
moellon couverts en tuile canal confrontant d’un coté au ruisseau d’un autre côté à pâture commune à
la famille Bergues d’un autre au jardin de Pierre Bergues d'un autre côté à maison de M.Delsey.
NB un jugement des 3 mars 1841 qui distraits de l'article ci-contre les deux chambres du haut
du foulon et les 2 marteaux qui existent du côté du couchant.
2°Une maison d'habitation autrefois grange de la contenance de un are 10ca bâtie en pierre
moellon couverte de tuile canal formant le numéro 620 de ladite matrice confrontant d'un côté
grange de Pierre Bergues d'un autre côté à pâture de la famille Bergues d'un autre côté à chemin
public et d'un autre côté à pâture du saisi.
3°Une pâture de la contenance de 40 ares formant le numéro 627 de cette de la matrice du rôle
confrontant d'un côté aux numéros 626 de la matrice d'un autre côté à ruisseau de notre côté à pâture
de Pierre Bergues et d'un autre côté à chemin public.
4°Une grange bâtie en pierre moellon est couverte depuis le canal de la contenance de 1 are
25 ca formant le numéro 629 confrontant d'un côté à grange de Pierre Bergues d'un autre côté à
pâture et les tables de Delpech d'un autre côté à ruisseau et de l'autre à pâture commune de la famille
Bergues.
5°Une pâture de la contenance de 4 ares 10 ca formant le numéro 630 confrontant d'un côté au
ruisseau, d'un autre côté à pâture de Pierre Bergues d'un autre à grange du saisi et d'un autre à pâture
de Delpech.
6°Une pièce de prè de la contenance de 17 ares formant le numéro 632 de la matrice du rôle
confrontant d'un côté à ruisseau d'un autre à pâture de Pierre Bergues d'un autre à grange du saisi et
d'un autre à pâture de Delpech les dits numéro ci-dessus sont situées au lieu de Pombier section E.
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7°Une terre et vignes au lieu de la prairie de Tesquet de la contenance ; savoir terre formant le
numéro 1550 de 19 ares quarante ca et le numéro 1551 vignes de la contenance de 42 ares 40 ca et le
numéro 1552 terres de la contenance de 33 ares 46 ca formant les numéros de la matrice section F.
confrontant d'un côté à terre de Delpech d'un autre côté à chemin de services d'un autre côté à terre de
Blot et d'un autre côté à terre de Cabane.
8°Une pâture située au lieu de Cannebals formant le numéro 1440 de la contenance de 6 ares
10 ca confrontant d'un côté à un ruisseau d'un autre côté à terre de Delsey d'un autre côté à un chemin
public et de l'autre côté à un grand fossé.
9°Une pièce de terrain situé au même lieu de Cannebals de la contenance de 17 ares 70 ca
formant le numéro 1441 de ladite matrice confrontant d'un côté à Joualle de Pierre Bergues et d'un
autre côté au ruisseau d'un autre côté au chenal de services d'un autre côté à un grand fossé.
10° Une pièce de terre en jardin situé au lieu de Cannebals commune de Cuzorn formant le
numéro 1438 de la matrice section F. ayant une petite maison construite en partie bâtie en pierre
moellon n'ayant encore la toiture le tout de la contenance de 14 ares 10 ca confrontant d'un côté à
terre de Pierre Bergues d'un autre côté à terre de M. Delsey d'un autre côté un chemin public et d'un
autre côté à un grand fossé s'est immeuble est située comme il est dit dans la commune de Cuzorn et
est soumis est exploitée par le sieur Louis Bergues. Il n'est pas à la connaissance des poursuivants
qu'il y ait de fermier ou de colon par baux connus. Il est porté sur la matrice de la commune du dit
Cuzorn pour un revenu de 7,62 F
« Tous les immeubles ci-dessus transcrits sont situés comme il est dit dans la commune de
Cuzorn ...... et sont portés sur la matrice cadastrale de la dite communes de Cuzorn sous le nom de
Joseph Bergues dit Deleaup teinturier à Pombié numéro 869 ils seront soumis est exploitée par lui et
sa famille il n'est pas à la connaissance des poursuivant qu'il y est des fermiers ou colons par baux
connus.
La mise à prix est faite pour la somme de 200 F finalement l'adjudicataire sera Pierre Bergues
teinturier foulon oncle pour la somme de 5500 F. »
-Recensement des enfants travaillant de nuit -
le 11.05.1841 « Je viens répondre aux demandes que vous m'avez faites de par votre lettre du
26 du dernier, relatives aux enfants du dessous de douze et de douze à seize ans qui sont employés
aux usines et manufactures de cette Commune.
Ces questions sont :
Y a-t-il des enfants au dessous de douze ans employés dans les fabriques ou usines ? NON
Y en a-t-il de l'âge de douze à seize ans ? OUI, six.
Est-il d'usage de les faire travailler la nuit ? OUI »
- Faits divers -
Le 27.11.1841 « Par devant nous, soussigné Blot Mauvési, Maire de la Commune de Cuzorn,
étant instruit par Pierre Garrigue, meunier, qu'un homme avait été trouvé noyé dans l'étang du moulin
à blé de Rabou, qu'il exploite au chef-lieu de Cuzorn, je me suis transporté sur le dit lieu, étant
accompagné de monsieur Briancon, docteur en médecine, lequel j'ai requis à l'effet de me prêter son
assistance pour être par lui procédé à l'examen du cadavre.
Etant accompagné de deux gendarmes, étant arrivé au dit lieu, nous avons trouvé le cadavre
dans le moulin, travers lesquels lieux, d'où on l'avait sorti, que nous avons reconnu être celui du
nommé Jenne Thomas, ouvrier pudleur (ouvrier métallurgiste affecté au marteau pilon) d'origine
anglaise, âgé de 45 ans, travaillant depuis environ quatre ans à la forge de Cuzorn.
Nous avons ensuite sommé sa famille et voisins à nous détailler comment il était arrivé que
cet homme fût sorti de chez lui et par suite se noyer.
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Ils nous ont dit qu'il était parti de la forge avec son gendre vers les 5 heures du soir et était
monté à Cuzorn, où demeure ce dernier, et qu'ils furent chez Fillol aubergiste pour boire. Que son
gendre sortit un moment avant lui et se retira vers les sept heures.
Le dit Jenne (John) sortit aussi en disant qu'il allait se coucher. Vers les 8 heures, sa famille ne
le voyant arriver, furent le chercher. Ne l'ayant trouvé à Cuzorn, on fut voir dans la Forge, mais toute
recherche étant inutile, on présuma qu'il aurait pu être tombé dans le ruisseau de la Lémance dont les
eaux étaient grandes depuis quelques jours.
Enfin, ayant pensé encore, qu'ayant peut-être voulu aller à une autre auberge qui est près du
dit moulin, dont il faut traverser l'étang sur un pont en bois pour y arriver, il aurait pu s'y être laissé
tomber. Que l'ayant péché, on l'avait trouvé devant les pales. C'était vers les 11 heures. »
-Au procureur du roi
Le 15.06.1844 J'ai l'honneur de vous informer qu'il est venu à ma connaissance qu'un enfant
de l'âge de 3 ans six mois avait le doigt index de la main droite coupé à la première phalange et cela
depuis peu et qu'on présumait que le père l'avait fait pour le faire sortir du sort militaire lorsqu'il
serait d'âge. Sur ces dires, j'ai fait appeler le père à la Mairie avec son enfant et me suis convaincu
qu'effectivement il lui manquait la première phalange du dit doigt, bien coupé sans autre cicatrice aux
autres doigts ni à la main.
J'ai interrogé le père sur ce fait. Il m'a répondu que le 26 mai dernier, vers l'heure de midi, il
avait été à son étable avec son enfant pour panser ses boeufs et qu'il avait coupé de l'herbe avec une
serpe. Que peu après il était monté sur le grenier à foin, que peu d'instant après il avait entendu crier
son enfant. Qu'étant descendu il l'avait trouvé qui s'était coupé le dit doigt. L'enfant ne parlant pas, je
n'ai pu l'interroger.
-Intempéries 1843 1844 -
Crue de Janvier 1843
Les crues de la Lémance du 12 au 15 janvier 1843 ont détruit le pont en bois au devant de la
Forge, pont d'une utilité indispensable pour rallier le chemin vicinal n°2 de Tesquet à Ratier au cheflieu
de la Commune. Ce chemin traverse le bourg de Cuzorn. Ce pont était le commencement du
chemin communal n°5, de la Forge à Laborderie.
« Considérant : que les chemins 2 et 5 sont d'une importance réelle pour la commune et
particulièrement pour les hameaux de la Jasse, Tesquet, le Vignal, Guiraudel, la Gineste et la
Terrisse, qui en usent pour aller au bourg de Cuzorn et à l'église, que les habitants de cette contrée ou
partie de la Commune n'ont aucune autre voie pour communiquer à ces deux points, sièges des
autorités civiles et religieuses, et le second chemin encore pour unir la Forge, centre d'activité et de
travail, à la partie méridionale de la Commune ; Considérant l'état actuel des ressources, le conseil est
d'avis de construire ou rétablir provisoirement un pont en bois, tel qu'il existait. » Mais il y eut un
litige avec le propriétaire de la fore.
« Avant que Gignou ne soit propriétaire de la Forge, il existait autrefois un chemin devant la
forge qui allait de Libos à Cuzorn. Sur ce chemin est maintenant établi le chemin de grande
communication n°2. Derrière la Forge existait un autre chemin qui allait de Monsempron à Saint-
Front. A la hauteur de la Forge, ces deux chemins étaient reliés par un autre chemin qui passait à côté
de la Forge et traversait la vallée ; ceux qui empruntaient ce chemin passaient avec les charrettes à
gué et les piétons sur un bac qui portait sur les deux rives de la Lémance. Ce chemin servait au
public, principalement aux villages de La Jasse, la Gineste, Tesquet, la Terrisse, le Vignal, Guiraudel
et le Bret pour arriver au chef-lieu et à l'église.
Devenu propriétaire de la Forge, Gignou, aujourd'hui décédé, voulant agrandir sa propriété, fit
rehausser de un mètre et demi la totalité des sols, ce qui ne permettait plus le passage à gué. Il fit
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construire à ses frais un pont sur l'emplacement du gué. Il recula un peu le chemin de son
établissement et laissa le passage libre sur le chemin qui par le pont reliait les deux rives, le tout sans
réclamation de qui que ce soit jusqu'à l'actuelle inondation qui a emporté le pont.
Ce chemin fait partie des parcelles 886 et 887 de la section D de la matrice cadastrale, en rive
gauche de la Lémance. Il existe un espace sans numéro, entre les parcelles 886 et 887, qui ne pourrait
donc appartenir à Mr Gignou.
Crue de juillet 1843
« Lors de l'inondation du mois de juillet 1843, l'ancien pont de Cuzorn établi sur le ruisseau
de la Lémance fut emporté en partie, au point que le passage était im