Historique du village de Cuzorn

Quelques mots d'histoire sur la vie de ce village niché au cœur du Sud Ouest


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La présence de l'homme...

La présence de l’Homme est attestée depuis très longtemps dans l’environnement calcaire de la vallée de la rivière locale, la Lémance. En effet, les nombreuses grottes naturelles ont très tôt procuré un abri aux populations préhistoriques et de nombreuses traces de leur implantation ont été retrouvées.
 
           Les matériaux et les outils indispensables à la vie des hommes de cette période et dans cette vallée ont été étudiés par de nombreux préhistoriens dont Monsieur Laurent Coulonges.
 
            C’est grâce à son seigneur et à son château que le village de Cuzorn a tout d’abord été connu. En effet, la situation géographique de cette paroisse, à un étranglement de la vallée de la Lémance, lui a conféré une valeur stratégique certaine entre Agenais, Quercy et Périgord. Le site a ainsi été fortifié dès le Moyen-âge.  
         


Les seigneurs de l'Agenais

              Les seigneurs de l’Agenais ont rendu hommage au comte de Toulouse, en 1259, puis prêtent serment de fidélité à Guillaume de Cohardon au nom du roi de France Philippe III Le Hardi en 1271.
 
            La première église Saint-Martin date de cette même époque et les habitations sont situées en rive droite de la Lémance, entre l’église, le château et la rivière.
 
            Les habitants sont pauvres comme partout ailleurs à cette époque quand survient la Guerre de Cent Ans, en 1337.       La garnison est anglaise.
 
            Au début du 15ème siècle, la région de Cuzorn et les environs sont un repaire de brigands et de pillards dits les Routiers. La garnison anglaise locale participe au pillage des environs de l'Agenais, du Quercy et du Sarladais.
 
            La grande peste sévit dès 1440 et tout le pays est touché.

 

Les Français reprennent Cuzorn en 1442 après un siège important et le château subit sa première destruction. Il connaîtra quelques restaurations au cours des siècles suivants.
 
        Puis, l’aménagement le long de la rivière de forges, moulins et autres papeteries dès le XVIème siècle, entraîne un essor économique certain. A cette époque naissent les grandes familles de maîtres papetiers et maîtres de forges. La richesse en bois et l’abondance de l’eau dans la région y a grandement contribué.

 

 


Cuzorn et ses terres agricoles

  Par ailleurs, la culture du chanvre se développe en rive droite et les cultures de céréales permettent d’alimenter les moulins à blé. Grâce aux actes scellant les transactions, nous savons qu’à la veille de la Révolution, il y a vignes, cultures, granges. La baronnie possède deux moulins à eau banaux, une forge à marteau, un foulon, un four, des métairies, bestiaux et charrettes.
 
            En dépit de cette apparente situation, les seigneurs de Cuzorn et leurs sujets sont pendant le XVII° siècle des gens pauvres et certains misérables. Les travailleurs de Cuzorn et des environs paient leurs dettes avec des sacs de charbon et même avec des promesses de livrer un nombre de sacs à leurs créanciers, qui eux-mêmes, cèdent ces obligés à d'autres créanciers. Les sacs de charbon sont monnaie courante dans cette région.
 
            La terre est frappée d’impôts et de taxes, au profit du roi, du seigneur et du clergé. La seigneurie de Cuzorn passe pour être une des plus imposées en Haut Agenais et cette situation a largement contribué à l’adhésion des habitants à la révolution.

 

 Et, pendant la Révolution en l'an II, la commune de Cuzorn ne produit plus assez de grains pour nourrir les habitants et subvenir aux réquisitions. Elle est alors autorisée à prélever 280 quintaux 50 livres de grains sur des communes suivantes comme Sauveterre ou Montagnac. 
            

les forges de Cuzorn
les forges de Cuzorn

L’industrie métallurgique s’implante à Fumel dès 1847. Elle se développe essentiellement avec la Compagnie des Chemins de fer Paris-Orléans qui produit du matériel pour voies ferrées. Mais c’est surtout la Société métallurgique du Périgord qui crée les ateliers adaptés à cette nouvelle industrie.
                Une liaison par voie ferrée est aménagée dès cette époque, avec pour vocation principale le transport des matières premières jusqu’à Fumel puis celui des produits fabriqués vers les divers clients. Progressivement, de nombreuses activités vont voir le jour, profitant de ce moyen de transport, comme l’usine de la Javel de Cuzorn qui a procuré du travail à de nombreux habitants du village.
             Témoins de cette époque florissante, les dessertes en électricité et en eau courante sont aménagées en début de la deuxième moitié du 20ème siècle.

La vie du château de Cuzorn

Avec la Révolution, le château subit une deuxième destruction et certains édifices comme la tour de Nérac n’ont évité la complète démolition qu’avec l’existence d’habitations au pied de la falaise.
 
            Après des premières démarches en 1856, c’est en 1865 que les Sœurs de Jésus du Vaylats sont autorisées à établir une école privée de filles, sous certaines conditions comme l’admission gratuite des filles indigentes inscrites sur une liste dressée en mairie. Cette institution perdure jusqu’en 1902.
 
            Au plan économique, les principales matières premières, bois, pierre à chaux et argile, minerai de fer, jadis en abondance dans la région ont énormément été exploitées, tout d’abord par de petites entreprises puis par de plus importantes.            


Cuzorn aujourd'hui

             Le paysage économique se transforme pourtant progressivement, avec l’épuisement de certaines ressources comme le bois ou le coût de production et de transport des matières premières comme le fer ou le coke. Les petites sociétés disparaissent d’abord puis, plus près de nous, les plus importantes : la Javel, les Parquets Marty, l’usine Sadefa de Fumel.

 
            C’est aussi la fin des petits commerces autrefois nombreux dans le village : hôtels, restaurants, boulangeries, boucheries, maréchal ferrant, cordonniers…  Aujourd’hui, avec une population d’environ 900 habitants, Cuzorn a du intégrer une communauté de communes et, au plan scolaire, doit sa survie grâce à un regroupement pédagogique avec les deux communes voisines de Saint Front et Sauveterre.